LES JOIES DE L’HOMME DE DOULEURS
Faire la volonté de son Père
Chercher et sauver ceux qui étaient perdus
Révéler le Père
Acquérir son Epouse
Goûter la joie du Fils qui a glorifié son Père et s’est assis à sa droite
Récompenser ses serviteurs
« N’est-ce rien pour vous tous qui passez par le chemin ? Contemplez, et voyez s’il est une douleur comme ma douleur qui m’est survenue, à moi que l’Eternel a affligée au jour de l’ardeur de sa colère » (Lam. 1 : 12).
« A cause de la joie qui était devant lui, (Jésus) a enduré la croix, ayant méprisé la honte, et est assis à la droite du trône de Dieu » (Héb. 12 : 2).
Lorsque nos cœurs sont occupés du Seigneur Jésus, méprisé et rejeté de tous, il est précieux d’apprendre par l’Ecriture qu’Il avait aussi de grands sujets de joie qui le soutenaient dans son chemin de souffrance. Examinons ensemble quelques-uns d’entre eux.
« Alors j’ai dit : Voici, je viens ; il est écrit de moi dans le rouleau du livre. C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir, et ta loi est au-dedans de mes entrailles » (Ps. 40 : 7-8). « Je suis descendu du ciel pour faire, non pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé » (Jean 6 : 38). « Je fais toujours ce qui lui est agréable » (Jean 8 : 29).
Tels étaient les motifs qui L’ont amené à quitter la gloire céleste pour venir vivre ici-bas en étranger. Dans ce monde envahi par le péché, où Il est venu souffrir et mourir, Il n’avait pas « de lieu où reposer sa tête » (Luc 9 : 58). Mais Ses délices étaient de faire la volonté du Père.
Chercher et sauver ceux qui étaient perdus
Selon la volonté du Père, le Sauveur était animé de la grande joie de « chercher et sauver ce qui était perdu » (Luc 19 : 10). Il était âgé d’environ trente ans quand Il a commencé son ministère public, après être resté longtemps dans l’humble cercle familial d’un charpentier vivant à Nazareth, en Galilée. Il rejoint alors au bord du Jourdain celui qui avait été désigné comme son « précurseur », Jean le Baptiseur. Celui-ci annonçait à tous la venue du Messie et les appelait à se repentir. Un réveil commençait à se dessiner dans le pays. Convaincues de péché, les foules accouraient à ce baptême de la repentance. Jean avait reconnu l’Agneau de Dieu ; or voici que Jésus descend lui aussi, en priant, dans le Jourdain. Jean est déconcerté : il aurait préféré ne pas baptiser Celui dont il s’estimait indigne de délier, en se baissant, la courroie des sandales (Marc 1 : 7). Mais Jésus lui dit : « Laisse faire maintenant, car ainsi il nous est convenable d’accomplir toute justice ». Il reçoit le baptême et remonte aussitôt de l’eau, n’ayant rien à confesser (Matt. 3 : 13-16).
En réponse à la prière de Jésus, le Saint Esprit descend aussitôt sur Lui et la voix du Père se fait entendre, adressée personnellement au Fils : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai trouvé mon plaisir » (Luc 3 : 22). Dans l’Evangile de Matthieu, Dieu est entendu, parlant plutôt aux assistants (3 : 17). Ce premier acte public de Jésus montre de quel côté vont ses pensées et à qui Il désire apporter les consolations divines : ce n’est pas du côté des puissants, des sages ou des nobles - ni des propres-justes, satisfaits de leur état. Non, Il veut se tourner vers les pauvres, les prisonniers du péché, les « aveugles » - du côté aussi de ceux qui, blessés par la vie, ont le cœur brisé.
Sa première prédication, le jour du sabbat, a lieu dans la synagogue à Nazareth, là où Il avait été élevé. Il se lève pour lire ; on lui tend le rouleau qui contient le livre d’Esaïe. Il trouve le passage : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer de bonnes nouvelles aux pauvres ; il m’a envoyé pour proclamer aux captifs la délivrance et aux aveugles le recouvrement de la vue ; pour renvoyer libres ceux qui sont opprimés, pour proclamer l’an agréable du Seigneur » (Luc 4 : 18-19). Puis Il roule le livre et le tend à celui qui était de service ; les yeux de tous dans la synagogue sont arrêtés sur Lui. Alors il leur dit : « Aujourd’hui, cette Ecriture est accomplie, vous l’entendant » (v. 21). Et tous « s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche » (v. 22).
L’état des cœurs est révélé : les publicains et les pécheurs s’approchent sans plus tarder de Jésus tandis que, de leur côté, les pharisiens l’accablent de leurs sarcasmes et l’accusent : « Celui-ci accueille des pécheurs et mange avec eux » (Luc 15 : 1-2). Chacun peut lire ce qu’Il leur répond : « Quel est l’homme parmi vous qui, s’il a cent brebis et en a perdu une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf au désert pour aller après celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il l’ait trouvée ? Quand il l’a trouvée, il la met sur ses épaules, tout joyeux ; puis, de retour à la maison, il assemble les amis et les voisins et leur dit : Réjouissez-vous avec moi, car j’ai trouvé ma brebis, celle qui était perdue. Je vous dis qu’ainsi il y aura de la joie au ciel pour un seul pécheur qui se repent, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance » (v. 4-7). Jésus est le Berger : ayant trouvé sa brebis perdue, Il la met tout joyeux sur ses épaules. De retour à la maison, Il ne veut pas se réjouir seul et Il appelle ses amis.
Souvenons-nous de la réponse qu’Il donne aux disciples, à leur retour de la ville. C’était peu après Son précieux entretien au puits de Sichar avec une pauvre Samaritaine, coupable et rejetée (Jean 4 : 1-26). Ses disciples rapportaient de la nourriture. Ils le prient : « Rabbi, mange ». Mais, ayant un tout autre aliment pour son âme, Il leur répond : « Moi, j’ai une nourriture à manger que vous, vous ne connaissez pas » (Jean 4 : 27, 31-32). Les disciples s’interrogent : « Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? ». Jésus veut les éclairer : « Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre » (v. 34). Ces paroles nous permettent de saisir un peu où Il trouvait sa joie : Il apportait le salut à une âme malheureuse, la faisant boire à la source inépuisable de l’eau vive, celle qui seule pouvait la désaltérer (Jean 4 : 10, 14).
Cher lecteur, avez-vous découvert l’immense consolation que toute âme peut trouver auprès de Lui ?
Jésus goûtait une joie profonde chaque fois qu’Il amenait une âme perdue à la repentance et à la foi ; mais Sa joie était grande aussi de voir de nouveaux rachetés progresser spirituellement. Ils apprenaient ainsi de Lui à mieux connaître l’Auteur de leur salut éternel (Matt. 11 : 29 ; Héb. 5 : 9).
Le chapitre 11 de l’évangile de Matthieu présente un passage très sombre dans la vie du Seigneur ici-bas. Il voit son cher serviteur commencer à douter de Lui ; Jean le Baptiseur est déprimé après un si long séjour en prison et se pose des questions. Quelle souffrance ce fut certainement pour Jésus d’entendre les disciples de Jean lui apporter ce triste message : « Es-tu celui qui vient, ou devons-nous en attendre un autre ? » (Matt. 11 : 3) ! C’est à ce moment-là aussi que les cités de la Galilée restent fermées aux appels de la grâce. Pourtant, Jésus avait accompli au milieu d’elles un grand travail d’amour, mais elles refusent de se repentir. C’est alors également que des hommes impies osent le traiter de « mangeur (ou de glouton) et de buveur (ou d’ivrogne) ». Un grand mépris se manifeste envers Celui qui est ouvertement « un ami des publicains et des pécheurs » (Matt. 11 : 19 ; Luc 7 : 34). Tout cela pèse sur son cœur, toujours rempli de tant de grâce et d’amour ! Comment peut-il avoir des motifs d’éprouver de la joie ? Lui-même donne la réponse, elle est pleine d’adoration. « En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, parce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et que tu les as révélées aux petits enfants. Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi » (Matt. 11 : 25-26). « A cette même heure, Jésus se réjouit en esprit et dit : Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre… Car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi. Toutes choses m’ont été livrées par mon Père ; et personne ne connaît qui est le Fils, si ce n’est le Père ; ni qui est le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils voudra le révéler » (Luc 10 : 21-22). Ce sont de telles pensées qui remplissaient son cœur et lui procuraient beaucoup de joie, malgré les circonstances tellement adverses. Tout est le fruit de sa profonde intimité avec son Père, de cette communion parfaite qui régnait entre eux : rien ne pouvait réussir à troubler des relations aussi profondes !
Les « petits enfants » en Christ - ceux dont la capacité spirituelle est encore limitée - connaissent le Père et peuvent déjà se reposer paisiblement sur Lui (1 Jean 2 : 13). Leur privilège est de marcher sur les traces du Seigneur, Homme parfait ici-bas.
Le Seigneur éprouvait aussi une grande joie d’avoir trouvé un « trésor » caché dans le champ (figure du monde). « Le royaume des cieux est semblable à un trésor caché dans un champ, qu’un homme, après l’avoir trouvé, a caché ; et de la joie qu’il en a, il s’en va, vend tout ce qu’il possède et achète ce champ-là » (Matt. 13 : 44). Ce trésor trouvé par le Seigneur, c’est l’Eglise ! Elle est formée de tous les rachetés depuis la Pentecôte ; ils ont été baptisés en un seul corps par le Saint Esprit. Le Seigneur a éprouvé une si grande joie qu’Il a accepté de verser son sang précieux à la croix, afin de racheter nos âmes.
La parabole qui suit compare l’Eglise à une « perle de très grand prix ». Un marchand qui cherche de belles perles voit la beauté de cette perle et vend tout ce qu’il a pour l’acquérir (Matt. 13 : 45-46) !
Le moment approche rapidement où Christ viendra chercher celle qu’Il aime. Ses affections ont la même fraîcheur à son égard que lorsqu’Il donnait sa vie pour elle. Objet de sa faveur, elle a - après le Père - une place élevée dans le cœur du Fils.
L’Eglise était destinée par le Père à son Fils, dès l’éternité passée - avant même la création des mondes. Objet des conseils divins, elle fait briller l’amour de Dieu le Père à l’égard de son Fils Bien-aimé. Elle va être présentée comme épouse de Christ, ses délices, et elle portera durant l’éternité l’éclat immaculé de Ses perfections.
La crucifixion du Fils de Dieu a montré que la rébellion de l’homme avait atteint son paroxysme. Un tel crime a montré qu’il n’y avait aucune amélioration à espérer : l’état de l’homme était désespéré. Il ne restait plus pour toute la race adamique qu’à subir un jugement ô combien mérité ! C’est à ce moment-là pourtant que Dieu commence à former l’Eglise. Envoyé dans ce but du ciel le jour de la Pentecôte, le Saint Esprit rassemble, en se servant de la Parole, tous ceux qui ont été appelés à faire partie de l’Assemblée. Bientôt, tous réunis autour de Christ, ils exalteront leur Tête glorifiée.
« Christ a aimé l’assemblée et s’est livré lui-même pour elle, afin qu’il la sanctifie, en la purifiant par le lavage d’eau par la Parole, afin qu’il se présente l’assemblée à lui-même, glorieuse, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais afin qu’elle soit sainte et irréprochable » (Eph. 5 : 25-27). Il la nourrit et la chérit, elle est son Corps et ses soins d’amour n’ont pas cessé de se déployer en dépit de son humiliante histoire. Les jours de sa patience seront bientôt achevés. Il reviendra avec joie chercher lui-même son Epouse. La trompette sonnera et à son cri de victoire elle sera enlevée à sa rencontre en l’air. En un clin d’œil, à ce moment-là, les morts en Christ ressusciteront premièrement ; puis les vivants seront changés à sa ressemblance et tous ensemble, ils iront à sa rencontre (1 Thes. 4 : 16). L’épouse, introduite dans le ciel, occupera la place qui lui est réservée dans la maison du Père. Elle s’y trouvera réunie avec le Seigneur, durant l’éternité.
Toutefois Dieu désire amener déjà les rachetés à mieux saisir l’amour du Seigneur ; elle doit comprendre la vive attente dont son Epoux est rempli, de ce moment où elle sera auprès de Lui. Il lui dit : « Oui, je viens bientôt ». Que la réponse heureuse du cœur des siens soit : « Amen ; viens, Seigneur Jésus ! » (Apoc. 22 : 20).
Goûter la joie du Fils qui a glorifié son Père et s’est assis à sa droite
Le verset 2 d’Hébreux 12 présente à nos cœurs un autre aspect de la joie du Seigneur. Il s’agit, très probablement, de tous les résultats glorieux qui découlent de sa résurrection et de son exaltation, comme Homme, à la droite de Dieu. Il est le Centre de l’univers formé par « des myriades d’anges » - spectateurs de Ses gloires et témoins des richesses de la grâce et de la gloire de Dieu - par « l’assemblée des premiers-nés écrits dans les cieux », (les cohéritiers de Christ, rendus conformes à l’image du Premier-né et formant son Eglise), par « les esprits des justes parvenus à la perfection » - c’est-à-dire les saints de l’Ancien Testament (Héb. 12 : 22-23). Chacun, à sa place, contribuera à « l’administration de la plénitude des temps » (Eph. 1 : 10).
Tout - dans le ciel et sur la terre - sera sous l’autorité du Seigneur Jésus Christ. Qui pourrait discerner les « limites » de cette joie qu’Il a devant Lui ? A ce moment-là, la justice habitera dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre - et Dieu sera « tout en tous » (1 Cor. 15 : 28).
Le Seigneur va goûter encore une autre joie - elle était aussi « devant Lui » lorsqu’Il était sur la terre. Il donnera une récompense à ceux qui Lui auront été fidèles durant le temps de son absence. Après l’enlèvement des siens et au moment où ils seront déjà glorifiés, tous comparaîtront devant le « tribunal de Dieu » (Rom. 14 : 10), appelé aussi le « tribunal de Christ » (2 Cor. 5 : 10). Chacun y recevra sa propre récompense ; la qualité de son travail sera mise en évidence. Le jour le fera connaître, car il sera « révélé en feu » (1 Cor. 3 : 13). Si l’ouvrage édifié par quelqu’un demeure, il recevra une récompense. S’il doit être consumé, ce mauvais ouvrier - sauvé lui-même à travers le feu - en éprouvera une perte (v. 14). Tout ce qui n’aura pas l’approbation du Maître doit disparaître. Tout ce qui demeurera, sera l’humble fruit de notre amour pour Lui ; rien ne sera oublié, même un verre d’eau froide, offert en Son nom, pour étancher de la part du Seigneur, la soif d’une âme altérée.
Il donnera, avec grande joie, « la récompense » à son disciple, mais Sa propre joie sera plus grande encore. Heureux ceux qui L’entendront dire : « Bien, bon et fidèle esclave ; tu as été fidèle en ce qui est peu, je t’établirai sur beaucoup : entre dans la joie de ton Maître » (Matt. 25 : 21).
Une des joies du Seigneur est de voir présentement encore chaque serviteur s’appliquer à rester « à son poste », avec le désir de Lui plaire. Sa joie par excellence sera, pendant l’éternité, de contempler « le fruit mûr et parfait de son œuvre à la croix » !
Ph. L. – le 08/08/13
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La moisson déjà se déploie
Devant tes yeux, divin Semeur ;
Tu reviendras, chantant de joie,
Serrant tes gerbes sur ton cœur.
Alors tu paraîtras en gloire
Entouré de tes rachetés,
Tous ces fruits mûrs de ta victoire,
Rassemblés pour l’éternité.