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LA  FAMILLE  SELON  LE  PLAN  DE  DIEU  (7)

 

 

9. Amram et sa famille (Ex. 2 : 1-10 ; 6 : 20)          

« Et un homme de la maison de Lévi alla, et prit une fille de Lévi ; et la femme conçut, et enfanta un fils ; et elle vit qu'il était beau ; et elle le cacha trois mois. Et comme elle ne pouvait plus le cacher, elle prit pour lui un coffret de joncs, et l'enduisit de bitume et de poix, et mit dedans l'enfant, et le posa parmi les roseaux sur le bord du fleuve. Et sa sœur se tint à distance pour savoir ce qu'on lui ferait. Et la fille du Pharaon descendit au fleuve pour se laver, et ses jeunes filles se promenaient sur le bord du fleuve ; et elle vit le coffret au milieu des roseaux, et elle envoya sa servante, qui le prit ; et elle l'ouvrit, et vit l'enfant ; et voici, c'était un petit garçon qui pleurait. Et elle eut compassion de lui, et dit : C'est un des enfants des Hébreux. Et sa sœur dit à la fille du Pharaon : Irai-je et appellerai-je auprès de toi une nourrice d'entre les Hébreues, et elle t'allaitera l'enfant ? Et la fille du Pharaon lui dit : Va. Et la jeune fille alla, et appela la mère de l'enfant. Et la fille du Pharaon lui dit : Emporte cet enfant, et allaite-le pour moi, et je te donnerai ton salaire. Et la femme prit l'enfant, et l'allaita. Et l'enfant grandit, et elle l'amena à la fille du Pharaon, et il fut son fils ; et elle appela son nom Moïse, et dit : Car je l'ai tiré des eaux » (Ex. 2 : 1-10).
            Ainsi se présente le début de l'histoire de Moïse. Ensuite, ses parents passent complètement à l'arrière-plan, et nous n'entendons plus parler d'eux dans le récit. Dans son discours devant le sanhédrin, Etienne a brièvement résumé cette histoire en disant : « Dans ce temps-là naquit Moïse, et il était divinement beau ; il fut nourri trois mois dans la maison paternelle. Mais, quand il fut exposé, la fille du Pharaon le recueillit et l'éleva pour elle, afin qu'il soit son fils » (Act. 7 : 20-21). Hébreux 11 : 23 dit de lui : « Par la foi, Moïse, après sa naissance, fut caché trois mois par ses parents, parce qu'ils virent que l'enfant était beau, et ils ne craignirent pas l'ordonnance du roi ».
            Peu de détails nous sont donnés sur ce couple. Mais ils sont tous d'une grande importance, et dignes d'être examinés de près.
            Amram et Jokébed (Ex. 6 : 20) étaient unis dans leur foi en Dieu. C'étaient un homme et une femme de prière, qui, dans leurs décisions, se laissaient conduire par Dieu et par sa parole. Amram, le Lévite, s'était marié avec une fille de Lévi : c'était une femme donnée par Dieu, celle qui lui correspondait, comme la suite l'a confirmé.
            Pour qu'un jeune homme trouve la femme qui lui convient, il est nécessaire qu'il reste dans la dépendance du Seigneur par la prière. Il est indispensable d'attendre la direction de Dieu. J’ai l'impression que, dans ce domaine plus que dans tout autre, on prend souvent ses désirs pour des réalités. On croit volontiers que Dieu a tout dirigé, alors que l'on suit sa propre volonté.
            J'ai connu un jeune homme qui s'intéressa à une jeune fille et la demanda en mariage. Elle ne réagit pas comme il s'y attendait et demanda du temps pour réfléchir et prier pour savoir si c'était la volonté de Dieu pour elle. Elle s'en tint à cette attitude, quoiqu'il ait continué de faire pression sur elle car, assurait-il, il était parfaitement clair pour lui que le Seigneur les avait conduits à se rencontrer et les avait destinés l'un à l'autre. Trois mois plus tard, il se liait avec une autre jeune fille.
            Le sage roi Salomon a dit : « Une femme vertueuse ! Qui la trouvera ? … La grâce est trompeuse, et la beauté est vanité ; la femme qui craint l'Eternel, c'est elle qui sera louée » (Prov. 31 : 10, 30). Affirmer qu'on a la certitude d'être conduits l'un vers l'autre par la main de Dieu ne doit pas être une expression vide de sens.
            Amram et Jokébed ont montré une véritable unité dans la foi en traversant de grandes épreuves : « Dans ce temps-là naquit Moïse » (Act. 7 : 20). Ses parents connaissaient l'ordre du Pharaon : tous les jeunes garçons hébreux devaient être jetés dans le Nil. Alors, était-ce bien le moment de se risquer à mettre un enfant au monde ? De plus, ils avaient déjà deux enfants, une fille et un fils de quelques années de plus. Cela ne suffisait-il pas ?
            De nos jours, il faut souvent beaucoup moins d'arguments de cette importance pour que des parents considèrent que la famille est au complet. Déjà du temps d'Amram on savait aussi comment éviter une grossesse. Mais ces parents-là acceptèrent par la foi l'arrivée d'un nouvel enfant, comme une bénédiction. Et quelle bénédiction ! Moïse fut l'homme qui devait faire sortir le peuple de la captivité et le conduire dans le pays promis. « Par la foi, Moïse, après sa naissance, fut caché trois mois par ses parents » (Héb. 11 : 23). Exode 2 nous raconte ce qu'a fait ensuite la mère avec l'aide de sa fille. Le père reste à l'arrière-plan. Dans l'épître aux Hébreux, il est parlé de la foi des parents.
            Dans la famille d'Isaac et de Rebecca, nous avons malheureusement dû constater, hélas, que le père et la mère avaient des avis différents sur l'éducation des enfants et que chacun agissait à son idée. Les conséquences ne manquèrent pas de se faire sentir, pour eux et leurs enfants.
            Je crains que ce mal n'existe que trop souvent de nos jours. Beaucoup d'enfants savent bien qu'ils ont un père et une mère, Mais ils n'apprennent pas qu'ils ont des parents. Ils ne voient pas leur père et leur mère liés l'un à l'autre dans l'amour et formant une unité. Si cette relation n'existe pas, les enfants ne manquent pas de s'en apercevoir. L’œil d'un enfant voit très clair et son cœur ressent très nettement la situation. Ces petits malins sont très adroits pour l'exploiter et arriver à leurs fins. Parfois ils essaient de mettre leur père à contribution, dans d'autres cas, ils s'adressent à leur mère. Cela devient grave lorsqu'ils arrivent avec succès à transformer un « non » du père en un « oui » de la mère, ou inversement. C'est d'un  effet désastreux sur l'unité de la famille et sur l'éducation des enfants. Les enfants n'ont pas seulement besoin d'un père et d'une mère, il leur faut des parents animés du même sentiment !
            C'est une bénédiction pour Marie, Aaron et Moïse d'avoir eu des parents bien unis et d'avoir reçu une bonne éducation dans la crainte du Seigneur ; leur vie en a été marquée.
            Il est tout naturel que, au début de cette histoire, l'activité de la mère apparaisse au premier plan. Le père découvre souvent que, pour s'occuper d'un bébé, il a deux « mains gauches ». Les premiers temps, il en laisse volontiers le soin à sa femme. Plus tard, il aura un plus grand rôle - si du moins il le remplit ! Malgré tout, il est bon que même le père apprenne à changer le bébé et à faire la vaisselle. Cela lui permet de comprendre que sa femme peut parfois être fatiguée à cause de tous les soucis et de toutes les charges de la maison, tout comme lui à cause de son activité professionnelle.
            Jokébed paraît avoir agi d'une manière tout à fait indépendante, mais elle l'a fait selon le plan qu'ils avaient établi ensemble dans l'obéissance de leur foi devant Dieu. Les parents ont manifestement inclus aussi leur fille Myriam dans leur plan. Ils devaient mettre le bébé aussi protégé que possible dans le Nil. Mais en pensée nous pouvons voir ces trois (Aaron était encore trop petit) se concerter et s'agenouiller ensemble pour supplier Dieu de donner une issue favorable.
            Grâce à l'intervention de Dieu, les parents eurent la possibilité de ramener leur petit garçon à la maison. Jokébed put allaiter son bébé. Mais nous sommes persuadés qu'elle a profité de ces années, non seulement pour nourrir son fils, mais aussi pour l'élever « dans la crainte de l'Eternel », comme le dit la Bible.
            Nous ne savons pas combien de temps elle l'a gardé. La Bible dit seulement : « L'enfant grandit, et elle l'amena à la fille du Pharaon ». Elle a sûrement prolongé et mis à profit cette période aussi longtemps et aussi bien que possible.
            Dans un de ses livres, le Professeur Waterink rapportait une conversation entre plusieurs mamans sur l'éducation des enfants et sur les influences qui s'exercent sur eux. Soudain, une jeune mère s'écria : Quel temps terriblement court nous avons pour élever nos enfants ! Ce cri déclencha des rires. Mais Waterink continuait ainsi : Je souhaiterais plutôt que toutes les mères soient profondément pénétrées du sentiment qu'elles n'ont que peu de temps pour élever leurs enfants.
            Il avait raison. Malheureusement, beaucoup de parents n'ont aucune idée des influences auxquelles leurs enfants sont soumis. Savons-nous seulement quelles lectures on met entre leurs mains ? Il est d'autant plus important qu'ils apprennent à résister aux mauvaises influences par une saine éducation biblique à la maison agissant comme un contrepoison.
            La parole de Salomon, en Proverbes 22 : 6, conserve encore toute sa valeur : « Elève le jeune garçon selon la règle de sa voie ; même lorsqu'il vieillira, il ne s'en détournera point ». Cette leçon s'est vérifiée dans la vie de Moïse. L'instruction reçue « dans toute la sagesse des Egyptiens » n'a pas pu avoir de prise sur lui. J'ose mettre en doute qu'il en ait tiré beaucoup de profit pour l'accomplissement de sa tâche. Certains pensent que oui, que Moïse, dans ses ordonnances, a beaucoup emprunté à la sagesse des Egyptiens. Mais il est clairement dit que c'est selon le modèle que Dieu lui avait montré sur la montagne que Moïse a disposé le tabernacle et tous ses ustensiles.
            Les lois concernant la nourriture et celles concernant l'hygiène surpassent de beaucoup celles que l'on peut trouver dans des anciens écrits d'Egypte souvent remplis d'absurdités. Aujourd'hui encore les médecins reconnaissent leur haute valeur. Par exemple, Moïse a prescrit d'exécuter la circoncision le huitième jour. Or, on a découvert que c'est précisément ce jour que la perte de sang est la moindre. Cette sagesse, Moïse ne la tenait pas non plus des Egyptiens. C'était la sagesse d'en-haut, l'inspiration du Saint Esprit. Bien sûr, je ne veux pas prétendre par là qu'une bonne école, une formation spécialisée, ou une université sont sans valeur. De la part d'un ancien enseignant, ce serait malvenu !
            En Hébreux 11 : 24-26, nous lisons : « Par la foi, Moïse, étant devenu grand, refusa d'être appelé fils de la fille du Pharaon, choisissant d'être dans l'affliction avec le peuple de Dieu, plutôt que de jouir pour un temps des délices du péché : il estima l'opprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de l'Egypte ; car il regardait à la récompense ».
            Il ne nous est pas dit à quel âge Moïse a pris cette décision. L'éducation qu'il avait reçue à la maison a sans aucun doute influencé ce choix. La vie en Egypte et la position qu'il y occupait ont dû constituer une tentation pour ce jeune homme. Pour y opposer la résistance nécessaire, la force d'une bonne éducation à la maison n'était pas suffisante. Il fallait prendre une décision personnelle et faire le choix de la foi. C'est ce que doivent bien considérer tant les parents que les enfants qui grandissent. La plupart des conversions et des choix de la foi ont lieu avant vingt ans. Plus tard, l'expérience montre qu'il devient de plus en plus difficile de se livrer au Seigneur et de rompre avec le péché. Les parents de Moïse ont certainement été témoins de la transformation intérieure qu'il a connue.
            Un poète a dit : « Un talent se forme dans le secret, un caractère, dans la vie quotidienne ». Les traits de caractère que Moïse montra lors de sa première sortie en Egypte (Ex. 2 : 11-14) le rendaient impropre à son appel. Il se trompait, non quant à sa vocation, mais quant au moment. Dieu devait d'abord le mener à l'écart, à Madian. Là, auprès des brebis, il a appris ce que toute la sagesse des Egyptiens ne pouvait pas lui inculquer : la patience et la douceur, conditions indispensables pour conduire un peuple si nombreux, si difficile, à travers le grand et terrible désert. C'est ce qu'il a appris dans une deuxième période, d'une durée de quarante ans. Nous ne voyons pas que Moïse ait eu des contacts avec son peuple pendant ces quarante années en Madian. Mais Dieu, pendant tout ce temps, ne l'avait pas perdu de vue. Lorsqu'il jugea le moment venu, il apparut à Moïse dans un buisson ardent de feu et lui dit : « J'ai vu l'affliction de mon peuple qui est en Egypte, et j'ai entendu le cri qu'il a jeté à cause de ses exacteurs ; car je connais ses douleurs... Et maintenant, viens, et je t'enverrai vers le Pharaon, et tu feras sortir hors d'Egypte mon peuple, les fils d'Israël » (Ex. 3 : 7, 10).
            Comme Moïse ne se sentait plus à la hauteur de cette tâche, Dieu le rassure : « Je serai avec toi ». Cette promesse aurait dû suffire, mais Moïse fit encore des objections, cinq fois en tout. Plein de patience et de grâce, Dieu prévint toutes ses craintes. Quand Moïse, à la fin, demanda à être dispensé de ce travail, Dieu lui promit de lui envoyer son frère Aaron pour le seconder et parler pour lui.
            Alors Moïse, avec sa femme et ses fils, retourna en Egypte pour y accomplir sa mission et libérer le peuple. Quarante ans auparavant, il avait tenté de le faire sans en avoir reçu l'ordre, et par ses propres forces ; ce fut un échec. Il n'avait pu supporter l'attitude de refus de son peuple, avait craint la fureur du Pharaon et s'était enfui à Madian. Maintenant, il était en mesure d'assumer la réaction décevante du peuple et il ne craignait pas la colère du roi, car « il tint ferme, comme voyant celui qui est invisible » Héb. 11 : 27) ; et cela, par la foi en celui qui l'avait appelé et envoyé.
            Nombres 12 : 3 nous apprend que « cet homme, Moïse, était très doux, plus que tous les hommes qui étaient sur la face de la terre ». Qui aurait pensé une pareille chose après sa première apparition publique, lorsque, sous l'impulsion de la colère, il avait tué l'Egyptien ? C'est une leçon pour nous : un croyant n'a jamais à s'excuser en alléguant son mauvais caractère, sa vivacité...
            La Bible nous enseigne que l'on peut avoir le contrôle sur tous les défauts de la vieille nature par la puissance du Saint Esprit. Mais personne ne doit penser que la vieille nature peut être améliorée ni son caractère devenir plus noble. Moïse, malgré le magnifique témoignage de Nombres 12, ne fait pas exception. Près de la fin du voyage, il se laissa pousser à l'irritation par le peuple rebelle. Au lieu de parler au rocher, comme l'Eternel le lui avait commandé, il le frappa deux fois. Certes, par la grâce de Dieu, l'eau jaillit, mais, comme punition de sa désobéissance, Moïse perdit le privilège d'introduire personnellement le peuple dans le pays promis (Nom. 20 : 7-13).
            Aaron, son frère, qui partageait sa culpabilité, dut subir la même peine. Il est parlé d'Aaron pour la première fois en Exode 4 : 14. Leur service pour le peuple est résumé à la fin du chapitre 6 de l’Exode (v. 26-27).
            Puis, il y a encore Marie, la fille aînée. Elle aussi est sortie d'Egypte. Au bord de la mer Rouge, avec un tambourin, elle a chanté un cantique avec toutes les femmes : « Chantez à l'Eternel, car il s'est hautement élevé » (Ex. 15 : 21).
            En tant que prophétesse, elle a certainement tenu une place importante parmi le peuple. Pourtant, pas plus que ses frères, elle n'était exempte de faiblesse. Poussée par la jalousie, elle entraîna Aaron à se rebeller contre l'autorité de Moïse, et fut frappée de lèpre en châtiment. Mais Moïse se montra prêt à pardonner. Il fit cette courte prière : « O Dieu ! Je te prie, guéris-la ». Il fut exaucé. Après une semaine d'exclusion hors du camp, elle put reprendre sa place au milieu du peuple (Nom. 12).
            Voilà, en bref, ce qui nous est dit sur les trois enfants d'Amram et de Jokébed. Quelle place bénie ont-ils occupée parmi le peuple ! Si les parents avaient pu voir tout cela !
            Mais à eux aussi s'applique la parole : « Ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent » (Apoc. 14 : 13). Et nous pouvons nous reporter à l'exemple de ce couple fidèle qui, dans des circonstances aussi difficiles, a élevé à la gloire de Dieu les enfants qui lui étaient confiés.

 

                            D’après H. Wilts 

 

A suivre