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LES EPITRES DE JEAN (3)

 

 

 1 JEAN 1 : 1 à 2 : 2 : La vie divine en Christ et dans les croyants (suite)

 

 

Vie divine et responsabilité du croyant (1 : 6 à 2 : 2)

 

Dans les cinq premiers versets, l’apôtre Jean a présenté la vie éternelle qui est Christ, dont la venue sur la terre est la source de notre communion avec le Père et le Fils, et le fondement d’une pleine joie. Puis, il a donné le message qu’il tenait de Christ, savoir que Dieu est lumière. Maintenant, il développe l’état chrétien en rapport avec ces vérités et dénonce les fausses affirmations des chrétiens de nom seulement, qui n’ont pas la vie de Dieu. Les exhortations sont motivées par beaucoup d’hérésies. Il s’agit, pour l’apôtre, de souligner la différence entre les croyants et les non-croyants, plutôt que de distinguer entre les croyants qui seraient zélés et ceux qui seraient charnels.
 

• Fausses prétentions (1. 6, 8, 10)

Comment reconnaître les vrais chrétiens ? Faut-il accepter comme tels tous ceux qui prétendent l’être ? Non ! dit l’apôtre, il ne suffit pas de dire de belles paroles, il faut que la pratique démontre la réalité d’un travail spirituel en nous. Il présente plusieurs affirmations (1 : 6, 8, 10 ; 2 : 4, 9) qui permettent de reconnaître les personnes qui ne sont pas vraiment chrétiennes. Elles affirment beaucoup mais, en cela même, elles montrent que leur cœur n’a pas été réellement touché.
En employant l’expression « si nous disons » ou « celui qui dit », l’apôtre se place dans le domaine de la chrétienté où, malheureusement, certains prétendent à tort connaître Dieu. L’apôtre cite leurs paroles en montrant qu’elles ne correspondent pas à la vérité. Cependant, nous qui sommes chrétiens, laissons ces affirmations pénétrer notre conscience. Comment pouvons-nous avoir parfois des paroles ou des actes qui nous font confondre avec ceux qui n’ont pas la vie de Dieu ?
– v. 6 : Si quelqu’un prétend avoir communion avec Dieu, tout en vivant en inconverti, il ment. Il ne pratique pas la vérité ; sa vie, ses paroles, ses actes sont en eux-mêmes un mensonge, car en réalité, il n’a aucune relation vitale avec Dieu qu’il n’a pas trouvé en Christ. Parlant seulement de communion avec Dieu sans nommer le Père, il montre qu’il ne Le connaît pas. Il n’a pas été régénéré par la Parole. Quant à nous, croyants, ne prétendons pas avoir communion avec le Seigneur tout en marchant dans un chemin trouble, avec fausseté ou méchanceté. Craignons de ressembler à ceux qui n’ont pas la vie de Dieu et qui marchent dans les ténèbres.
– v. 8 : « Si nous disons que nous n’avons pas de péché ». Cette deuxième déclaration dévoile que celui qui la prononce ne s’est jamais vu dans la lumière de Dieu et ne connaît pas la grâce qui, au fond, révèle le péché parce qu’elle veut et peut le pardonner. De plus, nous savons bien que le chrétien reste faillible (Jac. 3 : 2), et n’atteint pas une perfection exempte de péché. Prétendre le contraire, c’est se tromper soi-même, s’aveugler sur ses propres manquements et ignorer sa nature pécheresse. La vérité n’est pas présente en celui qui parle ainsi.
– v. 10 : « Si nous disons que nous n’avons pas péché ». Dire que l’on n’a jamais péché est une révolte plus ouverte encore contre les déclarations divines. Sans parler du témoignage de la conscience, la parole de Dieu affirme clairement que tous ont péché (Rom. 3 : 23). Nier que l’on a commis des péchés, c’est donc faire Dieu menteur. Telle est la part de celui qui refuse de se reconnaître coupable devant Dieu ou qui minimise le péché en cherchant à l’expliquer uniquement en termes de physiologie, de psychologie ou de facteurs sociaux.

 

• Trois privilèges chrétiens (1 : 7)

. Marcher dans la lumière

Aux jours de l’Ancien Testament, Dieu habitait en Israël, dans un sanctuaire terrestre (Héb. 9 : 1), dans l’obscurité profonde (1 Rois 8 : 12). Sa nature éternelle n’avait pas alors été pleinement révélée comme elle l’a été par la venue de Christ (Jean 1 : 18).  Même si plusieurs versets montrent que la lumière est l’un des caractères de Dieu (2 Sam. 22 : 29 ; Job 36 : 30 ; Ps. 27 : 1 ; 90 : 8 ; 104 : 2 ; Es. 2 : 5 ; 60 : 3, 19-20 ; Dan. 2 : 22 ; Mich. 7 : 8). Par Lui, la lumière de Dieu, en amour et en sainteté, brille sans nuages sur ceux qui se confient en Lui. Maintenant tous les vrais croyants vivent dans la lumière de la merveilleuse révélation de Dieu en Christ. Ils le font parce qu’ils sont venus des ténèbres à la lumière (Act. 26 : 18 ; Col. 1 : 12-13 ; 1 Pier. 2 : 9). Le « si nous marchons » n’est pas une condition à remplir par le croyant, mais ce qui caractérise les vrais chrétiens en contraste avec la fausse prétention du verset 6.
Dieu est lumière. De plus, Il est dans la lumière, dans une clarté et une perfection où tout mal est exclu. Quant à nous chrétiens, nous marchons dans la lumière, c’est l’état chrétien, notre position. Nous sommes « transportés dans le royaume du Fils de son amour » (Col. 1 : 13). Là nous vivons. Nous pouvons lever les yeux et rencontrer le Dieu de grâce et de vérité dans la face de Christ. Quel privilège, quel immense bonheur !

. La communion des enfants de Dieu

Dans cette lumière, nous ne sommes pas seuls. Nos frères dans la foi s’y trouvent également. Ils sont eux aussi au bénéfice de la grâce de Dieu. Ensemble, nous avons le statut de graciés et nous vivons ensemble par l’amour de Dieu qui nous a placés dans la présence du Père, avec ses enfants, étant tous une même famille. En principe et dans l’absolu, nous sommes donc en communion avec le Père et le Fils, et par suite entre nous. Ce verset traite de la communion de famille entre croyants, et non de communion ecclésiastique pour la Cène. C’est un privilège absolu qui est acquis à tous les enfants de Dieu.

. La valeur du sang de Christ

Mais pourquoi pouvons-nous marcher dans la lumière parfaite de Dieu ? Parce que nous sommes, une fois pour toutes, purifiés par le sang de Jésus Christ. Sa valeur est permanente et suffisante. Nos péchés, tous nos péchés, sont expiés (Apoc. 1 : 5). Nous sommes approchés, rendus parfaits pour toujours (Héb.10 : 14) et nous vivons dans la lumière de cette grâce et de cette vérité, par l’efficacité du sacrifice de Christ.
Avant, nous ne connaissions pas Dieu, nous marchions dans les ténèbres. Maintenant, nous le connaissons comme Père, nous marchons dans la lumière.

. Marcher comme des enfants de lumière

Ce verset 7 souligne le lieu où nous marchons : dans la lumière. La manière de vivre d’une personne, c’est-à-dire sa marche, exprime le déroulement pratique de sa vie, son comportement habituel. Pour les chrétiens, la marche traduit donc la mise en pratique de l’état chrétien que nous a acquis le Seigneur. Ici, l’emphase est plutôt mise sur le domaine où vit le croyant : la lumière. Notre position est dans la lumière et là nous avons à marcher comme des enfants de lumière (Eph. 5 : 8). S’il n’en est pas ainsi, la lumière dans laquelle nous sommes nous révèle notre inconséquence et nous conduit à la confession. Marcher comme des enfants de lumière, marcher selon la lumière divine, ne signifie pas avoir atteint une perfection pratique, mais vivre dans la présence de Dieu, dans le sentiment qu’il voit tout (Ps. 139 : 23). Cette lumière repousse toute fausseté dans notre pensée et ne tolère pas le péché dans notre vie. Alors, nous éprouvons la communion pratique les uns avec les autres. Gardés de l’égoïsme et de la jalousie qui marquent le monde et nos cœurs naturels, chacun étant conscient de ses propres manquements et de la valeur permanente du sang de Christ, nous goûtons ensemble tout ce que Dieu nous donne. Et en y participant ensemble, nous en jouissons davantage. C’est l’atmosphère du ciel, la lumière et l’amour réalisés, déjà sur la terre.

 

• Si nous confessons nos péchés (1 : 9)

La seule attitude juste, à l’égard de nos péchés, n’est pas de les nier ou de les minimiser, mais de les reconnaître et de recevoir ainsi le pardon de Dieu. Si nous confessons nos péchés, en reconnaissant devant Dieu que nous sommes pécheurs, par nature (le péché) et en pratique (les péchés), Dieu nous pardonne et nous purifie. Le pardon répond à la dette des péchés qui nous est remise, la purification à la souillure qui est enlevée.
Dieu est fidèle et juste envers Jésus Christ en agissant ainsi. Il est fidèle à sa Parole (Jér. 31 : 34), Il est juste parce que son Fils est mort pour nos péchés. Le sang de Jésus a été répandu pour être la propitiation pour nos péchés. Le châtiment de nos fautes a déjà été porté par Christ. Dans sa justice, Dieu ne nous le fera pas porter une seconde fois. Nous sommes libérés, pardonnés, justifiés.
Ce pardon et cette purification sont liés à la confession. L’Ecriture nous avertit du danger de cacher nos péchés et promet la bénédiction à celui qui les confesse et les abandonne (Prov. 28 : 13). Une confession générale du péché ne suffit pas, il faut une confession précise (Ps. 32 : 1-5 ; 51 : 4). Nous devons nommer nos péchés par leur nom : « J’ai menti en disant ceci ou cela, ou j’ai été prétentieux, ou j’ai été incrédule… ». Par une vraie confession, nous nous identifions avec Dieu dans le jugement porté sur nos fautes. Alors, après la honte et la tristesse d’avoir péché, viennent la paix et la reconnaissance liées au pardon. La grâce surabonde, là où le péché abondait.

                                                     

• Nous avons un avocat auprès du Père (2 : 1)

Avec affection et tendresse (ainsi que le souligne l’expression « mes enfants »), Jean s’adresse à ses lecteurs afin qu’ils ne pèchent pas. Son but est de nous détourner du péché, jamais de l’excuser. Nous avons toutes les ressources pour cela. Ne soyons jamais légers avec le péché qui a tant coûté à Christ. « Seigneur, aide-nous ! ». Que ce soit notre prière constante dans la tentation !
Et pourtant « nous faillissons tous à bien des égards » (Jac. 3 : 2 ; 1 Rois 8 : 46). Dieu va-t-il nous rejeter ? Non ! celui qui a le Fils possède la vie (5 : 12), la vie éternelle. Nous sommes pour toujours enfants de Dieu (Jean 10 : 28-29), totalement et définitivement acceptés par Dieu, à cause du sang du Christ (1 : 7, 9). Cependant, nous devons confesser nos fautes. Sinon, la conscience reste chargée et la joie tarit.
Sommes-nous seuls sur le chemin du retour ? Non ! nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ le juste. Il s’emploie à rétablir la communion interrompue par le péché, fût-ce par une seule pensée mauvaise. Il plaide notre cause et intercède pour nous. Il le fait auprès du Père qui aime et pardonne à ses enfants. Il agit pour ôter la souillure morale que nous contractons dans la vie quotidienne. Il le fait parce que nous sommes déjà purs devant Dieu (Jean 13 : 9-10).
Comme avocat, Christ maintient ou rétablit notre communion avec le Père quand le péché ou la souillure l’ont troublée. Comme souverain sacrificateur (Héb. 2 : 17-18 ; 5 : 1-2 ; 7 : 25 ; 8 : 12 ; 10 : 21),  Il agit en rapport avec nos faiblesses et nos épreuves, pour soutenir notre foi et nous permettre de nous approcher de Dieu dans la prière et l’adoration. Le Seigneur Jésus a exercé son office d’avocat envers Pierre avant même qu’il ait failli, et au moment même où Pierre a péché (Luc 22 : 32, 61). Et Pierre s’est repenti et a été rétabli. Nous avons aussi un autre consolateur (consolateur ou avocat : c’est le même mot en grec : paraclet), le Saint Esprit (Jean 14 : 16). Il produit dans notre âme la repentance, en réponse à l’intercession de Christ.
La vérité présentée ici concerne le sujet du maintien de la communion avec le Père. Ce chapitre ne développe pas les conséquences de nos fautes, ni de la discipline paternelle à notre égard, comme on le trouve dans d’autres épîtres.

                                          

• Jésus Christ, le Juste, la propitiation pour nos péchés (2 : 2)

Jésus Christ, le Juste. Quel titre glorieux ! Il est l’unique homme sans péché (2 Cor. 5 : 21 ; 1 Pier. 2 : 21 ; 1 Jean 3 : 5). Déclaré juste par ceux-là mêmes qui L’ont condamné (Matt. 27 : 24), Il garde ce titre dans la gloire (Es. 24 : 16). Jésus est le seul habilité à intervenir pour nous auprès du Père. Et le Père écoute l’intercession de Celui qui est resté continuellement dans son amour.
Comment le Seigneur intervient-Il lorsqu’un croyant a péché ? Faut-il encore apaiser la juste colère de Dieu ? Non, Jésus est là, avec son propre sang, sa vie donnée, Lui, la propitiation pour nos péchés. Par sa mort, Il a enlevé l’offense faite à Dieu par le péché, et Il a porté le châtiment de chacun de nos péchés. Il n’est plus question de condamnation judiciaire pour le croyant. Mais sa communion avec le Père doit être rétablie, et sa conscience purifiée. Pour cela, le Seigneur agit comme avocat auprès du Père.
La propitiation permet à l’amour de Dieu d’être offert à tous (Rom. 3 : 22 ; 5 : 18 ; Héb. 9 : 26), et à Christ d’exercer ses offices de sacrificateur et d’avocat. La propitiation est en faveur de tous les hommes souillés et coupables, et également pour toute la création, souillée elle aussi. La substitution (ou remplacement) est pour les seuls croyants. Christ s’est substitué à eux pour porter le châtiment divin de tous leurs péchés, et les rendre justes devant Dieu. La propitiation est pleinement suffisante, non seulement pour les péchés des croyants, mais pour le monde entier. Elle est en faveur des Juifs comme des nations, sans distinction de peuple ou de race. Cela ne signifie nullement que tous les hommes sont effectivement sauvés. En effet, si l’amour de Dieu et la propitiation de Christ sont envers tous les hommes, son pardon est sur ceux qui croient.

 

                                                                                                                D’après  « Sondez les Ecritures » (vol. 14)