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LES EPITRES DE JEAN (2)

 

1ère épître de Jean : La vie divine en Christ et dans les croyants

 

            Thème de l’épître (1 : 1-5)

           • « La Parole de la vie » 

            Cette lettre commence comme une source jaillissante (Es. 58 : 11 ; Jean 7 : 38). Sans adresse ni signature, avec la fraîcheur de l’amour, l’apôtre Jean déclare ce qui s’est passé au commencement (Luc 1 : 2-3) concernant l’évangile, la « parole de la vie ». Il le fait en plaçant immédiatement devant nous la gloire de la personne de Christ dans sa vie sur la terre. En fait, l’évangile est totalement lié à Jésus Christ. On ne peut pas en parler sans présenter Celui qui l’a apporté et qui en est la substance.
            Ici, l’évangile a le caractère de « la Parole de la vie ». Il est cette communication, cette révélation qui fait vivre (Ps. 119 : 50) l’homme perdu, dès la terre et pour l’éternité. Tel est le sujet de l’épître (4 : 9 ; 5 : 11-13), la vie qui était auprès du Père et qui est dans le Fils (5 : 20). Et cette vie nous a été donnée, elle qui porte la nature de Dieu, lumière et amour, elle qui a brillé si merveilleusement en Jésus. Aussi, cette épître a-t-elle un caractère particulier, très précieux pour les croyants. Elle déploie la vie divine qui est en Christ, et qui, par grâce, est maintenant en eux.
 

           • Ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, … et que nos mains ont touché » ?

            Jean faisait partie des douze apôtres que Jésus avait choisis pour être avec Lui (Marc 3 : 14). Il emploie le « nous » apostolique pour établir un témoignage indiscutable (Matt. 18 : 16). Le même pronom « nous » se retrouve plusieurs fois dans la bouche de Pierre (Act. 2 : 32 ; 4 : 20 ; 10 : 41). Mais, comme auteur de la lettre, Jean parlera à la première personne du singulier (5 : 13). Ils avaient écouté le Seigneur. Souvenirs inoubliables ! « Jamais homme n’a parlé comme cet homme » (Jean 7 : 46). Les prophètes avaient annoncé le Christ ; les disciples, eux, L’avaient vu de leurs yeux, ils étaient des témoins. Plus encore, ils avaient contemplé sa gloire (Jean 1 : 14). Eclairés par le Père, ils avaient discerné le Fils (Jean 6 : 40) en cet humble Galiléen méprisé. Enfin, ils l’avaient touché de leurs mains (Luc 24 : 39). Jésus n’avait pas simplement l’apparence d’un homme, Il était l’homme par excellence, celui qu’ils avaient profondément aimé (Jean 16 : 27 ; 21 : 15). Les apôtres pouvaient ainsi proclamer la Parole de vie, ce que Jésus avait communiqué, révélé, vécu (Jean 19 : 35 ; Act. 1 : 21-22). Ils pouvaient déclarer avec puissance qui est Jésus. Leur témoignage est un roc plus fort que toutes les hérésies.
            Jean en appelle donc à trois des cinq sens de la nature humaine pour établir son témoignage, de manière irréfutable. Dès le début de sa lettre, il souligne, de la manière la plus forte, la réalité des faits sur lesquels se fonde le christianisme, et qui étaient déjà rejetés ou altérés par les hérétiques et les gnostiques.

 

           • « La vie éternelle » 

            La vie dans son sens absolu, la vie éternelle - source de tout bien, la vie divine, lumière des hommes (Jean 1 : 4) - est apparue. Elle a été vue et même touchée. En effet, cette vie est une Personne, le Fils éternel qui était « auprès du Père », dans son intimité, avant que le temps fût (Prov. 8 : 30). Il a été manifesté, Il est devenu un homme, « l’homme Christ Jésus » (1 Tim. 2 : 5).
            Nous n’avons donc pas à chercher cette vie en tâtonnant dans la nuit de ce monde. Nous n’avons pas non plus à explorer le vague de nos pensées ou l’obscurité de nos propres cœurs ni à travailler péniblement pour l’obtenir. Nous la voyons révélée en Jésus Christ, et elle est donnée à celui qui croit.
            Il a été dit : « Quand je tourne mes regards vers Jésus, quand je contemple toute son obéissance, sa pureté, sa grâce, sa tendresse, sa patience, son dévouement, sa sainteté, son amour, son absence complète de recherche de lui-même, je peux dire : voilà ma vie… Il est possible qu’elle soit obscurcie en moi ; mais il n’en est pas moins vrai que c’est ma vie » !
 

           • Le commencement du christianisme

            Rappelons les quatre commencements dont parle l’Ecriture :
                  – 1. « Au commencement était la Parole » (Jean 1 : 1), avant le temps, au-delà de tout ce qui a un commencement. Christ est éternellement : « JE SUIS », l’Eternel de l’Ancien Testament.
                  – 2. « Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre » (Gen. 1 : 1). C’est la création de l’univers matériel par la Parole de Dieu.
                  – 3. « Ce qui était dès le commencement » (v. 1). C’est ici le commencement du christianisme, tout ce qui était dans la personne de Christ. En employant le neutre (« ce » et non « celui »), Jean utilise le terme le plus large possible pour souligner les attributs, les paroles et les actes de la vie incarnée. Il exprime le plus grand respect devant Celui que « personne ne connaît, si ce n’est le Père » (Matt. 11 : 27 ; comp. Luc 1 : 35 et Jean 8 : 25 où le neutre est aussi employé au sujet de la personne du Seigneur Jésus).
                  – 4. « Commencement de l’évangile de Jésus Christ, Fils de Dieu » (Marc 1 : 1) : C’est le début du service public du Seigneur Jésus sur la terre. « Ce qui était dès le commencement » caractérise les épîtres de Jean (1 : 1 ; 2 : 13-14, 24 ; 3 : 11 ; 2 Jean 5 et 6). Cette expression montre que l’évangile est parfait et achevé. Il ne s’est pas développé progressivement comme cherche à le faire la science par exemple. La vie éternelle, qui est Christ lui-même, à qui Jean nous ramène toujours, nous a été révélée et communiquée une fois pour toutes. Par elle, la manifestation de la vérité est parfaite dès le début. Ensuite, durant la période actuelle du christianisme, elle a été souvent déformée. Mais la ressource est toujours là : revenir à ce qui a été exprimé en Christ dès le commencement.

 

           • La communion

            Plein de ferveur, Jean présente son message pour que tous les croyants demeurent dans la pensée des apôtres. Les hérésies pointaient déjà, et certains s’écartaient de la vérité chrétienne. Aussi désire-t-il que se confirme entre les croyants une unité de pensées selon Dieu à propos de leur foi. En particulier, il fallait persévérer dans la communion de ceux qui avaient connu le Seigneur Jésus et qui représentaient le fondement du christianisme (Act. 2 : 42).
            Mais l’apôtre ne veut pas se donner comme référence. Tout de suite, il ajoute que la communion des apôtres est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ. Lorsque Jean parle de la grâce envers nous, il parle du Père et du Fils ; mais quand il s’agit de notre responsabilité, il parle de Dieu. Cette communion, cette part et cette jouissance communes, c’est une même communion, car le Fils est dans le Père et le Père est en lui (Jean 14 : 10). Elle est la part distinctive de chaque enfant de Dieu même si parfois nous la goûtons bien faiblement.
            Pendant trois ans et demi, les apôtres avaient été dans la compagnie du Seigneur Jésus. Jour après jour, Il leur avait communiqué ses pensées et montré son amour. Sans doute, jusqu’à la venue du Saint Esprit, avaient-ils peu compris leur Maître, mais ils L’aimaient véritablement et étaient aimés du Père (Jean 16 : 27). Ensuite, après la Pentecôte, le Saint Esprit les avait fait entrer, de manière bien plus profonde, dans la connaissance de leur Seigneur (Jean 16 : 13-14) et dans la jouissance de leur relation d’enfants de Dieu (Jean 20 : 17). Ainsi notre communion, entretenue par le Saint Esprit, n’est plus seulement avec l’homme parfait sur la terre, elle est avec le Fils glorifié et le Père qui s’est révélé dans sa justice et son amour insondables à la croix.
            Notre communion est aussi les uns avec les autres (v. 7) sur un plan spirituel et non humain ni familial. Cela est particulièrement ressenti quand l’assemblée est réunie autour du Seigneur. Alors, nous goûtons ensemble cette communion de la manière la plus élevée dans le culte et la célébration de la Cène. Nous jouissons ensemble de ce que Dieu donne et nous le Lui offrons (1 Chr. 29 : 14).
 

           • Une joie complète

            Outre le désir de communion, l’apôtre donne un autre motif de sa lettre : la joie de ses lecteurs. Cette joie complète, parfaite, (Ps. 23 : 5) découle de la communion avec le Père et avec le Fils, et les uns avec les autres (2 Jean 12 ; Jean 15 : 11 ; 16 : 24 ; 17 : 13). Elle n’est pas obtenue par un effort personnel. Non ! elle consiste simplement à connaître Christ, à Le contempler par la foi. Pourquoi cette joie n’est-elle pas notre expérience constante ? Qu’est-ce qui nous la dérobe ? Les soucis, l’inquiétude, les attraits du monde, un péché non confessé ? Notre ressource est de venir au Seigneur Jésus et de Lui dire ce qui pèse sur notre âme. Penser à Jésus et nous confier en Lui, moment après moment, est le secret de la joie chrétienne.

 

           • Dieu est lumière

            Après avoir parlé avec émotion de la personne du Seigneur, l’apôtre rappelle la substance de son enseignement : « Dieu est lumière et il n’y a en lui aucunes ténèbres » (v. 5). Une telle parole nous conduit à l’admiration, à l’adoration, à la crainte aussi. Elle exprime la gloire de Dieu, la pureté intrinsèque, absolue, inaltérable de sa nature. Elle évoque son immense pouvoir dans le monde moral, elle témoigne de son exigence de clarté et de vérité. Elle nous donne l’espérance de la connaissance parfaite (1 Cor. 13 : 12), mais elle dénonce toute prétention à jouir de la présence de Dieu en vivant dans le péché. Dieu est saint, parfait, exempt de tout mal, de toute ombre. Notre joie et notre communion avec Lui sont liées au fait qu’Il est lumière car Il illumine notre conscience et l’éclaire sur ce dont elle doit être purifiée.
            Que Dieu soit lumière est une vérité en un sens assez connue. D’où les efforts des hommes, soit pour obtenir la faveur de Dieu, soit pour nier son existence. Celui qui n’a pas la foi en Jésus Christ ne semble pas pouvoir penser à Dieu sans que rapidement lui reviennent en mémoire ses propres péchés. En effet la lumière manifeste tout (Eph. 5 : 13). Dans la lumière de Dieu, mon être apparaît tel qu’il est, dans la laideur de son péché, et non pas comme je me voyais complaisamment ou comme me regardaient peut-être les autres. Terrible découverte ! Personne ne pourrait tenir dans cette lumière, sous sa puissance pénétrante et scrutatrice (Ps. 139), si ce n’est à l’abri du sang de Christ (Rom. 3 : 23-26).
            Quelle harmonie merveilleuse dans tout ce que la grâce divine a préparé ! « Dieu est lumière », et Il a voulu que les hommes aient une place « dans la lumière » en communion avec Lui, le Dieu bienheureux (1 Tim. 1 : 11). Dans le monde physique, la lumière est connue, active, pénétrante ; elle brille. De même, il est dans la nature de Dieu de se révéler, d’être connu. Il agit sans cesse, par son Esprit, pour produire et entretenir la vie. Il répand sur ceux qui sont en Sa présence les bienfaits de son Etre (Jac. 1 : 17), illumine leurs cœurs pour faire connaître sa gloire dans la face de Christ (2 Cor. 4 : 6).
            L’épître établit pour la première fois le contraste entre la lumière et les ténèbres. Ce contraste est absolu, en dehors de toute application pratique, car il se détermine en fonction de la nature même de Dieu. Quant à nous, sachons que la pénombre que nous acceptons si volontiers dans nos vies, n’est jamais selon Dieu (Matt. 5 : 37).

 

D’après « Sondez les Ecritures » (vol. 14)