JUDA, LA TRIBU ROYALE
Quelques épisodes de la vie de Juda
La tribu de Juda
Le royaume de Juda
Christ, « le lion qui est de la tribu de Juda »
Juda était le fils de Jacob et de Léa, l’une des deux épouses (avec Rachel) du patriarche. Au moment de la naissance de ce quatrième fils, Léa dit : « Cette fois, je louerai l’Eternel ; c’est pourquoi elle appela son nom Juda (louange) » (Gen. 29 : 35). Plusieurs passages de l’Ecriture nous présentent Juda.
Quelques épisodes de la vie de Juda
Il ne se joint pas à Siméon et Lévi pour venger l’outrage fait à Dina (Gen. 34)
Jacob avait retrouvé sa tente de pèlerin. Pourquoi la planter près de la ville de Sichem, si l’on est conscient des dangers du monde ? Une de ses filles, Dina, va voir les« filles du pays ». Elle tombe alors dans le péché, séduite par un prince de ce peuple. Elle est déshonorée et toute la maison de son père ressent vivement l’offense. Au lieu de s’humilier devant Dieu, deux de ses frères, Siméon et Lévi décident de se venger. Mais Juda ne s’associera pas à leur crime plein de cruauté (Gen. 49 : 5-7).
Il pèche par son union avec une femme cananéenne (Gen. 38)
Nous apprenons dans ce chapitre que Juda s’était séparé de ses frères pour se retirer vers un homme adullamite, appelé Hira (v. 1), dont il fera, bien à tort, son ami (v. 12, 20). Juda, plutôt faible, cède facilement à ses passions en épousant une femme cananéenne, fille de Shua (v. 2). Il a eu trois fils avec elle. Mais Dieu va faire mourir les deux premiers à cause de leur mauvaise conduite. Alors Juda demande à Tamar (la veuve de son fils aîné, Er) de demeurer dans la maison de son père jusqu’à ce que le troisième fils, Shéla, soit devenu grand et puisse lui être donné (v. 11). Comme Juda tarde vraiment à tenir sa promesse, Tamar désespère de le voir changer d’attitude ; elle utilise alors un tout autre moyen vis-à-vis de son beau-père, dont elle connaît apparemment les tendances charnelles (v. 14). Celui-ci ne pensait sûrement pas que Tamar userait d’un tel subterfuge. Il suppose avoir affaire à une prostituée ; il se détourne de son chemin pour aller vers elle (v. 16) et il devient le père de Perets (Ruth 4 : 18-22). Cet homme fera partie de la lignée de Christ (Matt. 1 : 7) ! Nous sommes confondus en lisant son nom dans la généalogie de Jésus et nous restons en adoration devant la miséricorde de notre Dieu !
Juda est prêt à passer légèrement, semble-t-il, sur ses propres fautes. C’est une des tendances fréquentes de nos cœurs. Il veut faire brûler Tamar, mais celle-ci apporte la preuve qu’elle est enceinte de Juda lui-même ! (v. 24-26). Il reconnaît alors qu’elle est plus juste que lui. Quelle corruption dans cette famille où, du fait de « l’élection », le Messie allait naître !
Il cherche à sauver la vie de son jeune frère, Joseph (Gen. 37)
Jaloux et remplis de haine à l’égard de Joseph, ses frères sont décidés à le tuer (Gen. 37 : 3-5, 18-20). Dieu permet qu’une caravane de Madianites passe à ce moment-là, et Juda propose aussitôt à ses frères de retirer Joseph de la citerne où il allait périr et de le vendre à ces marchands (v. 25-28). Ils acquiescent et Joseph est finalement revendu par les Madianites en Egypte, où il se montre fidèle à l’Eternel dans la maison de Potiphar et ensuite en prison. Il devient, après de longues années de souffrance, le bras droit du Pharaon. Devant lui, on crie : « Abrec », et tous s’agenouillent (41 : 42-43). Joseph est une très belle figure de Christ.
Dieu poursuit ses desseins - envers son peuple en particulier. Il envoie la famine sur la terre. Mais en Egypte on peut se procurer du blé car Joseph, averti par Dieu, en a sagement accumulé depuis sept ans dans tous les lieux de dépôt (41 : 56). Il faut bien que ses frères en Canaan se résignent, sur les ordres de Jacob qui garde avec lui Benjamin (Gen. 43 : 1-5), à aller quémander du blé dans ce pays hostile. Leur péché va les trouver sur cette terre étrangère, comme c’est encore le cas actuellement pour leurs descendants. Joseph reconnaît immédiatement ses frères ; eux sont loin de penser à lui, même si leur conscience les reprend toujours à son sujet.
Alors Joseph va « travailler » patiemment, avec un profond désir de les amener à la repentance. Ces soi-disant « honnêtes gens » (Gen. 42 : 31) n’avaient-ils pas, entre autres, affirmé à leur père, fausses preuves à l’appui, que Joseph, son fils bien-aimé, l’un des deux fils de Rachel, était mort, déchiré par une bête sauvage ? Quelle terrible douleur pour ce patriarche ! Elle durait déjà depuis près de vingt ans !
Juda va jouer parmi ses frères un rôle prépondérant.
Il intervient auprès de son père pour qu’il accepte de laisser emmener Benjamin en Egypte (Gen. 43)
La famine se renforce et il apparaît qu’un second voyage des fils de Jacob en Egypte est devenu inévitable. Mais ils doivent emmener Benjamin, le dernier fils de Rachel, sinon Joseph refusera de les recevoir (Gen. 43 : 5).
C’est Juda qui fait comprendre à son père affligé, avec ménagement et fermeté aussi, qu’il doit accepter le départ de Benjamin, et il s’engage généreusement : « Moi, je réponds de lui ; tu le redemanderas de ma main… si je ne le présente devant ta face, je serai tous mes jours coupable envers toi » (v. 9). Il obtient ainsi le consentement de Jacob (v. 11).
Quand Joseph veut retenir Benjamin en Egypte - on a retrouvé sa coupe dans son sac -, c’est encore Juda qui intervient en retournant vers Joseph avec ses frères. Leur résistance au travail de Dieu est brisée, ils confessent devant Joseph : « Dieu a trouvé l’iniquité de tes serviteurs » (Gen. 44 : 16). Ils se souviennent de leur affreux péché, vingt ans auparavant, près de cette citerne où ils avaient jeté Joseph.
Juda prononce un plaidoyer émouvant (Deut. 33 : 7). La nécessité, le sentiment du devoir et le dévouement lui donnent de la hardiesse devant le maître de l’Egypte. Il est touchant de l’entendre parler de la fragilité de son père âgé, de son jeune frère, enfant de la vieillesse de Jacob. Joseph est lui aussi profondément ému ! Juda le supplie de lui laisser prendre la place de Benjamin et de rester son serviteur (v. 19-24, 34). Quelle différence avec Ruben (Gen. 42 : 37) !
Alors Joseph ne peut plus se contenir ; il se fait connaître à ses frères et laisse une fois encore sa voix éclater en pleurs. Il leur exprime son grand désir : que son père le rejoigne en Egypte (Gen. 45 : 1-15) ! Ses frères retournent alors vers Jacob et celui-ci décide de partir en Egypte. Dieu Lui-même l’y encourage (Gen. 46 : 3-5). Bien qu’il ne soit pas l’aîné, Juda est choisi pour précéder le patriarche, annoncer son arrivée et préparer le chemin vers Goshen où Joseph l’attend (v. 28).
Juda reçoit de son père la bénédiction (Gen. 49 : 9-10 )
C’est tout naturellement que Juda reçoit de son père la bénédiction qui est destinée à l’aîné. Christ appartient par naissance à cette tribu de Juda. En effet, « il est évident que notre Seigneur a surgi de Juda » (Matt. 1 : 1-3, 6, 16 ; Luc 3 : 32-34). Toute autorité Lui est donnée ; Il tient le sceptre du royaume.
Les paroles de Jacob, sur son lit de mort, à l’égard de Juda
Jacob appelle ses fils et leur dit : « Je vous ferai savoir ce qui vous arrivera à la fin des jours… Toi, Juda, tes frères te loueront ; ta main sera sur la nuque de tes ennemis ; les fils de ton père se prosterneront devant toi - Juda est un jeune lion. Tu es monté d’auprès de la proie, mon fils - Il se courbe, il se couche comme un lion, et comme une lionne ; qui le fera lever ? - Le sceptre ne se retirera point de Juda, ni un législateur (ou : bâton de commandement) d’entre ses pieds, jusqu’à ce que Shilo vienne ; et à lui sera l’obéissance des peuples - Il attache à la vigne son ânon, et au cep excellent le petit de son ânesse ; il lave dans le vin son vêtement, et dans le sang des raisins, son manteau - Ses yeux sont rouges de vin, et ses dents blanches de lait » (Gen. 49 : 1, 8-12).
La gloire, la force et la souveraineté font donc partie des prérogatives de Juda - et de sa tribu après lui. Coupable pourtant, lui aussi, de bien des fautes, il est l’objet d’un choix divin en sa faveur. Il devient « le premier parmi ses frères » et celui qui triomphe sur tous les ennemis du peuple de Dieu.
La prééminence de Juda
Si Juda reçoit une si grande gloire, c’est avant tout du fait que le Messie surgira de Juda - d’où sa prééminence. Il est le premier dans l’ordre établi pour les campements au désert et lors des marches. (Nom. 2 : 3 ; 10 : 14). Entre le premier et le second recensement - entre le début et à la fin des quarante ans au désert -, le nombre de personnes recensées augmente : il passe de 74 600 il passe à 76 500 ! L’épreuve du désert lui est donc plutôt favorable. Devenus plus nombreux à la fin de cette épreuve, leur héritage sera donc agrandi. (Nom. 2 : 4 ; 26 : 2, 54-56 ; 33 : 54). Chers lecteurs chrétiens, quelle sera notre part d’héritage en sortant du désert de ce monde ?
Juda était à ce moment-là représenté par un prince, Nakhshom, fils d’Aminadab ; son privilège est d’être le premier parmi les princes à apporter son offrande (Nom. 7 : 12). Caleb, lui aussi, fait partie de ces chefs.
Juda a été le premier à recevoir son lot, au moment du partage du pays de la promesse (Jos. 15 : 1-12). C’est à lui que reviendra l’honneur de conduire ses frères au combat pour en prendre possession (Jug.1 : 1-2). En fait, l’influence de cette tribu a toujours été grande. Les difficultés qu’elle a connues pour conserver sa première place ont eu des répercussions sur l’ensemble du peuple de Dieu.
La capacité de la tribu de Juda de remporter des victoires (Deut 33 : 7b) - reçue de Dieu - se discerne en particulier chez David, un des principaux rois de Juda. Dieu lui accorde de grands succès qui justifient les paroles prophétiques de Jacob : « Ta main sera sur la nuque de tes ennemis ». Ce « lion de Juda » soumet tous ses ennemis, sa puissance s’étend à tous les pays environnants.
David acquiert ainsi un grand butin, puis il goûte une longue période de repos. Il jouit de cette paix chèrement acquise et s’applique à la garder. En fait, ce « résumé » concerne les règnes de David - et de Salomon.
Le territoire occupé par la tribu de Juda
La tribu de Juda occupait une vaste région au sud de la Palestine. Elle était bornée au nord par celles de Dan et de Benjamin, au sud par celle de Siméon, à l’est par la mer Morte, et à l’ouest par la plaine des Philistins. La liste des villes principales se trouve dans le chapitre 15 de Josué (v. 21-62) ; elle comprend celles qui furent attribuées plus tard à Siméon (Josué 19 : 1-7). Ces mentions importantes - le nom des villes et les limites exactes du territoire de la tribu - sont données avec plus de précision pour Juda que pour les autres tribus. La cité de Juda (2 Chr. 25 : 28) était appelée également celle de David (2 Rois 14 : 20).
Les versets 11 et 12 de la prophétie citée plus haut (Gen. 49) mettent l’accent sur l’étonnante fertilité du territoire occupé par Juda. Les vignes en particulier s’y trouvaient en si grand nombre qu’on en faisait peu de cas, même des plus excellentes ! Il est aussi question de ces pâturages qui suffisaient alors à nourrir de nombreux troupeaux (1 Sam. 25 : 2 ; Amos 1 : 1-2).
La tribu de Juda était parmi celles qui se tenaient sur le mont Garizim pour bénir le peuple (Deut. 27 : 12). Acan, dont la cupidité a si fortement troublé tout Israël, appartenait à cette tribu de Juda (Jos. 7 : 1, 17-18).
Les combats de Juda
Après la mort de Josué, la tribu de Juda est envoyée par l’Eternel pour prendre possession des territoires qui lui étaient destinés. Ses guerriers, accompagnés de ceux de Siméon, s’emparent des villes jusqu’ici occupées par les Cananéens et se rendent maîtres des montagnes dont ils chassent les habitants (Jug. 1 : 1-20 ; Deut. 33 : 7).
Après la conquête du pays de Canaan, les Israélites, au lieu de se montrer reconnaissants, font ce qui est mauvais aux yeux de l’Eternel et servent les Baals. Ils sont « vendus » par Dieu dans la main du roi de Mésopotamie. Alors ils crient à Lui et Il leur suscite un sauveur : Othniel, un homme de foi, de la tribu de Juda. Il délivre son peuple de la domination étrangère (Jug. 3 : 8-11). Plusieurs périodes agitées vont suivre, car les Israélites abandonnent à plusieurs reprises leur Dieu ; ils sont également jaloux entre eux. Ils désobéissent ouvertement à l’Eternel, en négligeant de déposséder entièrement les habitants de Canaan (Jug. 1 : 21, 27, 30, 31…). Ainsi il reste désormais au milieu d’eux un levain de corruption qui aura des conséquences néfastes tout au long de leur histoire !
La tribu de Juda était dans l’obligation de combattre contre les Philistins qui habitaient à sa porte et qui la serraient de près (Jug. 3 : 31 ; 10 : 7 ; 13 : 1). Remarquons que ces ennemis de l’intérieur redevenaient agressifs chaque fois que l’état spirituel du peuple de Dieu se détériorait.
Ainsi occupée à ses portes, Juda n’a pas participé aux guerres menées par d’autres tribus contre leurs propres oppresseurs. Toutefois, il s’est toutefois associé à elles pour châtier lourdement Benjamin (Jug. 20 : 1-18). C’est en ce temps-là que Boaz et Ruth vivaient, semble-t-il, à Bethléhem.
A l’époque d’Eli et du prophète Samuel, alors que les Philistins opprimaient à la fois Juda et Benjamin, les rapports avec les tribus situées au Nord du pays ont été plus étroits, au point que Juda a été inclus dans le royaume de Saül. Après la mort de celui-ci, les hommes de Juda ont soutenu David, leur compatriote, déjà oint roi par Samuel. David a régné d’abord sept ans à Hébron et il est devenu ensuite, selon la pensée de Dieu, roi sur tout Israël.
David commence par établir Jérusalem comme capitale de tout le royaume. Elle était située entre Juda et Benjamin. Ce roi avait reçu de l’Eternel la promesse que sa maison serait stable à perpétuité devant Lui (2 Sam. 7 : 13-16 ; 1 Chr. 17 : 10-12, 23-24) - une promesse toutefois assortie d’un avertissement : ses descendants seraient châtiés s’ils abandonnaient l’Eternel.
Or Roboam, son petit-fils, méprisera les sages conseils des vieillards qui lui rappelaient les principes élémentaires d’un sage gouvernement (1 Rois 12 : 6-8). Son attitude désastreuse lui fera perdre dix tribus, sur les douze que comptait la maison d’Israël (v.16) ! Ces dix tribus tomberont alors dans la main d’un apostat, Jéroboam.
L’érection par ce roi de deux veaux d’or (à Béthel et à Dan) et leur culte auront une grande influence sur l’histoire postérieure des deux monarchies d’Israël et de Juda. Une des conséquences de cette apostasie sera la migration de beaucoup d’Israélites fidèles vers le royaume de Juda. Sa puissance spirituelle - et économique - s’en trouvera accrue (1 Rois 12 : 26-33 ; 13 : 33 ; 2 Chr. 10 : 16-17). Dieu conserve une « lampe » à David, selon sa promesse
Infidélités et perte du royaume
La cinquième année du règne de Roboam, le roi d’Egypte, Shishak, pille Jérusalem (1 Rois 14 : 25-28 ; 2 Chr. 12 : 1-12). Il y a ensuite des guerres intermittentes entre Juda et Israël, durant les soixante premières années du schisme (1 Rois 14 : 30 ; 15 : 7, 16 ; 2 Chr : 12 : 5 ; 13 : 2-20). Après cela, Josaphat, pourtant pieux, et le méchant Achab font une alliance politique et familiale. Ce compromis introduit le culte de Baal en Juda ! Ce sera plus tard un des grands éléments décisifs de la disparition du royaume de Juda !
En attendant, deux grands partis se forment en Juda ; l’un est fidèle au culte de l’Eternel, l’autre adore Baal - d’où un conflit latent continuel. Si la « fidélité » reçoit une récompense de la part de Dieu - sous forme de bénédictions matérielles et spirituelles -, la pratique de « l’apostasie » aboutira à des catastrophes !
Au nombre des rois fidèles, on trouve surtout Asa, Josaphat, Ezéchias et Josias ; tandis qu’Achaz, Manassé et d’autres encore se montrent extrêmement corrompus ! On compte 19 monarques en Juda, avant l’exil.
Dieu va faire jouer aux nations voisines un grand rôle dans la destinée du royaume de Juda. L’Egypte, avec ses Pharaons successifs l’attaque souvent. Pourtant Juda, qui a perdu tout discernement, s’allie avec elle contre les puissants empires du Tigre et de l’Euphrate. Cette attitude contraire à la pensée de Dieu précipite la perte du royaume de Juda.
L’Egypte était bien en effet - comme le disaient les Chaldéens - un « roseau cassé » - le temps de sa gloire appartenait déjà au passé ! Et pourtant, quand l’armée chaldéenne prend la ville de Jérusalem, beaucoup de Juifs, se réfugient, en désobéissant aux avertissements de l’Eternel, dans cette vallée du Nil d’où ils ne reviendront pas (Jér. 42-44).
La captivité de Juda à Babylone
Le roi Achaz sollicite le secours de Tiglath-Piléser. Politicien adroit (2 Rois 16 : 1-10), il s’en va lui rendre hommage, sans tenir compte de la prophétie d’Esaïe, qui annonce déjà à ce moment-là la naissance d’Emmanuel, notre seule espérance, « Dieu avec nous » (Es. 7 : 10-17).
Le roi d’Assyrie s’empare du royaume de Juda ; les habitants vont souffrir pendant 125 ans de la rapacité et de la violence de la soldatesque ennemie - jusqu’au moment de la chute de Ninive. Pendant la période babylonienne, c’est au tour de Nebucadnetsar de vaincre Jehoïakim. Moins de vingt ans plus tard, Jérusalem est totalement ruinée et le peuple, devenu « Lo-Ammi » - c’est-à-dire - pas mon peuple -, est déporté à Babylone.
La longue captivité annoncée par Jérémie (ch. 35 : 11-12) - soixante-dix années, de la première année de Nebucadnetsar à la première année de Cyrus - a lieu. Au retour, que Dieu permet, ils remontent pour construire le Temple. Zorobabel, un descendant de David, devient gouverneur civil de Juda, mais il n’est qu’un magistrat local, sous l’autorité des Perses. Néhémie, également de la tribu de Juda, lui succède. En dehors de la période où ces deux gouverneurs administrent Juda, le pays a pour chef le gouverneur de la province perse « au-delà du fleuve », c’est-à-dire à l’Ouest de l’Euphrate (Esd. 4 : 10 ; Néh. 2 : 7).
Après le « dénombrement » des états d’Alexandre le grand, à sa mort, la Judée fait partie de l’Egypte puis de la Syrie. La révolte des Maccabées (Judas et ses successeurs) amène la fondation d’une dynastie de prêtres-rois - en fait ce sont des Lévites - qui montent sur le trône de David. Une dynastie Iduméenne leur succède, Hérode en sera le premier monarque ; ils sont soumis à l’autorité de Rome.
Christ, « le lion qui est de la tribu de Juda »
L’histoire de Juda dans l’Ancien Testament fait partie de celle du « premier Adam », totalement décevante ! Pendant près de 400 ans l’horloge prophétique semble arrêtée et la voix des prophètes ne se fait plus entendre. Il faut attendre la première page du Nouveau Testament, pour connaître le nom sur la terre du « second Homme », Jésus, le Fils de Dieu. Il a été souvent annoncé de tant de manières à travers les pages, pourtant si sombres, de l’Ancien Testament, dont les écrits sont néanmoins précieux pour la foi de tous ceux qui, encouragés par Jésus lui-même, sondent ces Ecritures « qui rendent témoignage de Lui » (Jean 5 : 39).
Christ seul est le véritable « lion de Juda ». L’apôtre Jean pleure fort en voyant que personne sur la scène céleste où il a été transporté, ne peut ouvrir le livre des conseils de Dieu. Alors « un des Anciens lui dit : …le lion qui est de la tribu de Juda, la racine de David, a vaincu pour ouvrir le livre et ses sept sceaux » (Apoc. 5 : 5).
Lorsque Christ, le Lion de Juda, l’Héritier, paraît sur la scène (Luc 1 : 32), Il est présenté comme le Messie mais Il est bientôt rejeté et crucifié, par Juda essentiellement (Matt. 2 : 2 ; 4 : 17 ; 21 : 5-8 ; Marc 11 : 10 ; Luc 19 : 14).
Christ a vaincu Satan à la croix - et il sera bientôt brisé sous Ses pieds. Alors Jésus établira son règne millénaire de justice et de paix sur cette terre. Le sceptre royal évoqué dans la prophétie de Jacob Lui appartient : tous les peuples devront se courber devant Lui et Lui faire allégeance (Phil. 2 : 9-11).
Les hommes de Juda continuent leurs persécutions au temps des apôtres ; ils seront jugés séparément des dix tribus (Matt. 24 : 4-35 ; 27 : 25). Ces Juifs se sont révoltés contre Rome ; Jérusalem a été prise et détruite, ses habitants ont été vendus comme esclaves et des milliers ont été mis à mort. Leurs descendants ont été dispersés sur la terre. Mais au temps décidé par Dieu, un « résidu » sera sauvé ; ils seront ramenés dans leur pays et bénis par leur Messie qu’ils ont rejeté (Matt. 2 : 6 ; Héb. 8 : 8-12).
Présentement, le royaume de Christ n’est pas de ce monde (Jean 18 : 36), mais Il va revenir bientôt pour établir son règne glorieux (Luc 19 : 12-15 ; Act. 1 : 6 ; 3 : 20-21 ; Apoc. 19 :16). Avec le cantique, que les croyants s’écrient : « Viens, Prince de paix, viens, Prince de vie, régner à jamais » !
Ph. L - Le 27. 06. 13