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Shobi, Makir et Barzillaï



La conjuration d'Absalom et la fuite de David 
Le roi David en exil 
Le secours apporté au roi rejeté par trois hommes dévoués 



            « Et comme David arrivait à Mahanaïm, Shobi, fils de Nakash, de Rabba des fils d'Ammon, et Makir, fils d'Ammiel, de Lodebar, et Barzillaï, le Galaadite, de Roguelim, amenèrent des lits et des bassins, et des vases en poterie, et du froment, et de l'orge, et de la farine, et du grain rôti et des fèves, et des lentilles et des grains rôtis, et du miel, et du caillé, et du menu bétail, et des fromages de vache pour David et pour le peuple qui était avec lui, pour qu'ils en mangeassent, car ils dirent : Le peuple a faim, et il est fatigué, et il a soif dans le désert »   (2 Sam. 17 : 27-29).
 

            Longtemps endormie, la conscience de David s'était réveillée. Il avait alors montré une profonde conviction de péché vis-à-vis de Dieu, qui n'avait pas méprisé ce coeur « brisé et humilié » (Ps. 51 : 17). Mais, bien que Dieu  ait pardonné complètement, les conséquences du mal commis, aussi douloureuses qu'elles soient, ne pouvaient être effacées.
            Désormais la corruption et la violence vont se manifester dans la famille du doux psalmiste d'Israël, jusqu'à la fin de sa vie !
           
 
La conjuration d'Absalom et la fuite de David
 
            Absalom, l'un des fils de David, meurtrier de son frère, s'enfuit d'abord à Gueshur ; puis, sous l'influence pernicieuse de Joab, son père l'autorise à revenir à Jérusalem, sans qu'il ait montré le moindre signe d'humiliation. Son état moral est loin de répondre à sa beauté physique (2 Sam. 14 : 25-27) : il n'a aucune piété ! Il prépare soigneusement un coup d'état contre son propre père.
            Levé de bonne heure, Absalom s'emploie à dérober les coeurs des hommes d'Israël à la porte de la ville (2 Sam. 15 : 2-6). N'y a-t-il pas encore aujourd'hui de telles personnes, habiles pour éloigner les coeurs du vrai David ? Absalom couvre son action infâme d'un prétexte religieux : aller à Hébron pour y acquitter un prétendu voeu (2 Sam. 15 : 7-12). Il a trié sur le volet ses invités, puis il appelle auprès de lui Akhitophel. La conjuration devient rapidement puissante. Absalom offre des sacrifices et le peuple est de plus en plus subjugué par cet imposteur (2 Sam. 15 : 11-12).
            L'épreuve, devenue inévitable, va révéler ce qu'il y a dans les coeurs : la neutralité est impossible (1 Rois 18 : 21) ! Avons-nous pensé à ce que serait notre attitude si demain, dans notre pays, les chrétiens étaient persécutés comme dans le passé, emprisonnés ou mis à mort ? Alors chacun saurait si nous aimons vraiment le Seigneur !
            Averti du complot, David comprend qu'il doit s'enfuir, avec ses serviteurs, devant son propre fils rebelle : il sait très bien qu'Absalom n'hésitera pas à faire tomber le malheur sur eux et à frapper Jérusalem par l'épée (2 Sam. 15 : 14-18). Il sent surtout que la main de Dieu est sur lui ; il se soumet donc à son gouvernement, tout en comptant sur sa miséricorde !
 
 
 Le roi David en exil
 
            Quelques amis fidèles partagent volontairement l'exil de David (Prov. 18 : 24) ; Itthaï le Guithien en fait partie. David le bénit mais incite cet étranger, originaire de Gath, « venu depuis peu », à ne pas courir le risque d'errer çà et là avec lui dans le désert (2 Sam. 15 : 19-20). Mais Itthaï répond résolument : « Dans le lieu où sera le roi, mon seigneur, soit pour la mort, soit pour la vie, là aussi sera ton serviteur ! ». Alors David lui dit : « Va, et passe ! » (2 Sam. 15 : 19-22). On voit parfois de nouveaux convertis déployer une grande foi et un profond dévouement. En revanche, hélas, d'autres chrétiens dont on attendait beaucoup, à cause de leur connaissance de la pensée de Dieu, lâchent pied au moment de l'épreuve !
            David commande à Tsadok de rapporter dans la ville l'arche de Dieu, qu'il aimait tant (Ps 132 : 3-8). « Si je trouve grâce aux yeux de l'Eternel, alors il me ramènera, et me la fera voir, elle et sa demeure » (2 Sam. 15 : 25). Puis il gravit en pleurant la montée des Oliviers, nu-pieds et la tête couverte (2 Sam. 15 : 30). Plus tard, c'est au même endroit, dans le jardin de Gethsémané, que l'Homme de douleurs offrira dans l'angoisse du combat, des prières à Celui qui pouvait le sauver de la mort (Héb. 5 : 7).
            Là, David apprend la trahison d'Akhitophel, le grand-père de Bathséba, son compagnon, son conseiller (Ps 3 : 1-2 ; Ps. 55 : 13). D'où sa prière, qui sera exaucée : « Eternel, je te prie, rends vain le conseil d'Akhitophel » (2 Sam. 15 31). C'est ici aussi que Judas s'avancera à la tête des soldats pour livrer le Seigneur. Avec quelle tristesse il le questionnera : « Ami, pourquoi es-tu venu ? » (Matt. 26 : 50).
            Un Benjaminite, Shimhi, profite de la circonstance favorable pour jeter lâchement au roi des pierres et pour l'accabler d'injures (2 Sam. 16 : 5-8). Contre le Seigneur en croix, ce sera toute une meute de chiens qui s'assembleront, l'insulte et la moquerie à la bouche, mais le divin crucifié se tournera plus que jamais vers son Dieu (Ps. 22 : 19) !
            Voici venir aussi Tsiba, le serviteur de Mephiboseth : il n'arrive pas les mains vides (2 Sam. 16 : 2) ! Mais quel est le vrai mobile de son coeur ? Certainement son intérêt personnel plus que son affection pour le roi (Jér. 17 : 9). Il prête à son maître Mephiboseth des paroles mensongères et invraisemblables. Tsiba n'est pas droit ! On le retrouve plus tard en compagnie de Shimhi (2 Sam. 19 : 19) ; alors, David devra réviser son jugement hâtif. Ne soyons jamais pressés de croire au mal ! Soyons en garde contre la calomnie ! Dieu amènera tout à la lumière.
 
            Mais alors que David poursuit son chemin de souffrances et de rejet, et que l'ennemi lui tend des pièges, il est précieux de s'arrêter plutôt aux manifestations de dévouement de la part de ceux qui sont restés attachés à David. Hushaï, resté à Jérusalem, à la demande expresse de David, renseigne les sacrificateurs Tsadok et Abiathar sur les funestes projets d'Absalom. Une servante inconnue mais bien connue (2 Cor. 9 : 6) transmet ces informations aux fils de ces sacrificateurs, Akhimaats et Jonathan. Grâce à leur dévouement et à leur vélocité, David est rapidement informé. C'est une belle illustration du service collectif que peuvent rendre plusieurs croyants, agissant chacun à son tour ! Cherchons à rester « auprès du roi, pour ses travaux », prêts à le servir avec promptitude (1 Chr. 4 : 23 ; Col. 4 : 17).
           
 
 
Le secours apporté au roi rejeté par trois hommes dévoués
 
            Averti des intentions meurtrières d'Absalom et de son mauvais conseiller, David passe le Jourdain. Il arrive à Mahanaïm, en plein pays de Galaad, là où Jacob avait rencontré des anges de l'Eternel, envoyés l'accueillir et l'aider (Gen. 32 : 1-2). David n'est pas secouru par des anges, mais par trois hommes, des étrangers. Ils ont comme Itthaï, ce Philistin, un coeur parfait à l'égard du roi. Dieu les conduit, au moment convenable, pour fortifier le coeur de David. Ils apportent à sa petite troupe fatiguée par un si long trajet, des libéralités princières dont la Parole de Dieu donne un détail minutieux : « Dieu aime celui qui donne joyeusement » (2 Cor. 9 : 7). Rien ne lui échappe ! D'ailleurs personne ne peut dire : je n'ai aucune capacité, je suis pauvre ou je suis âgé. Bien au contraire, chaque chrétien qui en a le désir sincère ne peut-il pas accomplir des actes d'amour et de fidélité à l'égard de Celui qui l'a tant aimé ? Chacun peut faire une de ces bonnes oeuvres que « Dieu a préparées à l'avance pour que nous marchions en elles » (Eph. 2 : 10).
                      
            Shobi, Makir et Barzillaï, si différents à tous points de vue, comme les croyants mentionnés dans le Psaume 87 (v.4), sont remplis du même zèle désintéressé. Ils ont pour la personne du roi rejeté, le même amour fervent et vrai. Quel élan de leur part ! Quel encouragement à suivre de tels exemples et à servir avec zèle le Seigneur méprisé ! Des étrangers l'ont entouré de leurs soins, alors que son peuple n'a  pas voulu le recevoir : « il vint chez lui, et les siens ne l'ont pas reçu » (Jean 1 : 11).
 
            Shobi était le fils du roi Nakash. Il était de Rabba, la ville royale des fils d'Ammon (2 Sam. 12 : 26). Il ne partage visiblement pas les mauvais sentiments de son aîné, Hanun. Celui-ci avait outragé les consolateurs envoyés par David, au moment de la mort de leur père (2 Sam. 10 : 2). Au contraire, Shobi a su discerner les compassions qui s'étaient alors manifestées dans le coeur du roi d'Israël. Maintenant, il désire lui venir en aide, au jour de l'épreuve. Il réjouit son coeur, réconforte et rafraîchit le peuple qui suit David.
 
            Makir, à la mort du roi Saül, avait recueilli Mephiboseth à Lodebar. Il pensait le soustraire ainsi à la vengeance prévisible de David contre la maison de Saül. Mais il avait été le témoin émerveillé de cette « bonté de Dieu » (2 Sam. 9 : 3) à l'égard du petit-fils de Saül. Mephiboseth mangeait tous les jours à la table du roi, comme l'un de ses propres fils (2 Sam. 9 : 10). Makir habitait toujours à Lodebar, qui signifie « pas de pâture » ; il était probablement pauvre. Néanmoins, la richesse de sa libéralité avait abondé, comme celle des croyants des assemblées de la  Macédoine qui s'étaient « donnés premièrement eux-mêmes au Seigneur » (2 Cor. 8 : 2). Beaucoup d'autres, dans une bien meilleure situation que la sienne, cherchaient leurs propres intérêts. Mais Makir apportait au roi ce qui était en son pouvoir, ce qui était son service intelligent (Rom. 12 : 1).
 
            Barzillaï enfin, le Galaadite, un vieillard fortuné de plus de 80 ans, ne s'était pas laissé dépasser par les deux autres en matière de libéralité à l'égard de David. Il ne se contentait pas d'aimer seulement « de parole et de langue », mais il aimait « en action et en vérité » (1 Jean 3 : 18). Peut-être s'était-il souvenu des paroles de gratitude et des promesses de David envers les hommes de Jabès de Galaad, qui avaient pris soin du corps de Saül (2 Sam. 2 : 5) ?
            Plus tard, lorsque David revient, après le combat et la mort d'Absalom, Barzillaï descend de Rogulim et passe le Jourdain avec David. En somme, il lui fait la conduite (Rom 16 : 24). Il avait entretenu le roi pendant qu'il habitait à Mahanaïm. Alors David lui dit : « Passe avec moi et je t'entretiendrai à Jérusalem ». Barzillaï est humble, il a appris à compter ses jours (Ps. 90 : 12), mais il enverra avec joie son fils Kinham vivre en compagnie de David (1 Rois 2 : 7). Rachetés du Seigneur, notre désir fervent n'est-il pas de voir nos enfants vivre auprès de leur Sauveur ?
  
            David, par sa mansuétude et sa grandeur d'âme, avait, sans l'avoir cherché, gagné le coeur de ces trois hommes. Aussi viennent-ils spontanément déposer, probablement ensemble, aux pieds de David des ressources variées, destinées à soulager et rafraîchir le peuple fatigué après une si longue marche pénible. Ils ont compris quels étaient les besoins de ces voyageurs et ont voulu y répondre (2 Sam. 17 : 29). Ils ont surtout saisi l'occasion d'honorer le roi David durant ce temps d'humiliation (2 Tim. 2 : 12), avant qu'il ne retrouve son trône et son pouvoir.
 
            En un temps où l'égoïsme et le désordre prévalent, ces précieux exemples de dévouement ne sont-ils pas une leçon pour chacun des rachetés ? Nous attendons la venue de Celui qui se présente comme « la racine et la postérité de David, l'étoile brillante du matin » (Apoc. 22 : 16). Dans cette attente, prenons soin du bien-être de ceux qui sont fatigués ; pensons à réconforter ceux qui sont découragés au milieu du peuple de Dieu. Appliquons-nous à l'hospitalité (Rom. 12 : 13 ; Héb. 13 : 2) : elle est en accord avec la pensée du Seigneur (Matt. 25 : 40). Agir en bien ou en mal à l'égard des siens, c'est agir à son égard. « Je suis Jésus que tu persécutes », a-t-il dit à Saul qui persécutait les saints (Act. 9 : 5-6). Actuellement, le Seigneur est rejeté par le monde ; l'amour de ses rachetés lui est précieux, ainsi que l'étaient les délicates attentions de la famille à Béthanie, où il se retirait toujours avec joie à la veille même d'aller à la croix (Matt. 26 : 10).
            Chers amis, si nous n'avons pas de froment, apportons de l'orge : le peuple pourra manger et il y en aura de reste (2 Rois 4 : 42-44) ! « Si la promptitude à donner existe, - et combien elle est précieuse au Seigneur ! - elle est agréable selon ce que l'on a, non selon ce que l'on a pas » (2 Cor. 8 : 12). Mais ne tardons pas à mettre à Sa disposition nos affections d'abord, nos facultés, notre énergie, nos biens. Il voit et apprécie le plus petit service caché dont il est le but. Il ne perdra pas sa récompense. Pourquoi tarder encore ? Que l'amour de Christ nous étreigne… Ne vivons plus pour nous-mêmes, mais pour celui qui pour nous est mort et a été ressuscité (2 Cor. 5 : 15).

                                                                                                 Ph. L.     20.06.06
 
                                   Donne à ton service, un coeur plus joyeux
                                   Prompt au sacrifice, toujours sous tes yeux ;
                                   Qui chante, qui tremble, humble en sa ferveur,
                                   Un coeur qui ressemble au tien, mon Sauveur.