Le « sanctuaire terrestre »
Lire : Exode 26 : 1-30
Ce chapitre nous présente le tabernacle, appelé dans l’épître aux Hébreux le « sanctuaire terrestre » (9 : 1) ; il s’agit des « lieux saints faits de main, copied des vrais » (v. 24), types de Christ et des croyants formant la maison de Dieu. Il est bon de considérer l’Eglise comme résultat de l’œuvre parfaite que le Seigneur Jésus a accomplie. C’est Lui qui a dit : « Sur ce roc (ou : ce rocher - grec : pétros - le Fils de Dieu) je bâtirai mon assemblée, et les portes de l’hadès ne prévaudront pas contre elle » (Matt. 16 : 18). C’est cette « perle de très grand prix » dont il est dit que l’ayant trouvée, « Il a vendu tout ce qu’il avait et l’a achetée » (Matt. 13 : 46). Quel prix l’assemblée a pour le cœur du Seigneur ! Quel prix a-t-elle pour nos cœurs ? Nous savons très bien qu’il y a deux côtés. Il y a le côté de ce que le Seigneur a fait (Eph. 5 : 25), de ce qu’Il fait (v. 26) - et tout ce qu’Il a fait est parfait. Il y a aussi le côté de la responsabilité ; or, si l’on regarde de ce côté-là, il y aura bien des raisons d’être découragé. Il n’y aurait pas besoin de lire beaucoup de passages pour nous montrer ce dont nous sommes capables. On peut lire 2 Corinthiens 12. Il y a un encouragement pour que nous persévérions d’abord dans l’amour divin. L’apôtre écrit au v. 15 : « Et moi, très volontiers, je dépenserai et je me dépenserai moi-même entièrement pour vos âmes, même si, vous aimant beaucoup plus, je devais être moins aimé », c’est ça l’amour divin. Malgré tout ce cher apôtre, lui qui avait de la sollicitude pour toutes les assemblées, peut écrire un peu plus loin : « Car je crains que, à mon arrivée, je ne vous trouve pas tels que je voudrais, et que moi, je sois trouvé par vous tel que vous ne voudriez pas : qu’il y ait des querelles, des jalousies, des colères, des intrigues, des médisances, des insinuations, des enflures d’orgueil, des désordres, et qu’à mon retour parmi vous mon Dieu ne m’humilie à votre sujet. Je crains d’être affligé à propos de plusieurs de ceux qui ont péché auparavant, et ne se sont pas repentis de l’impureté, de la fornication et des impudicités qu’ils ont commises » (v. 20-21). Quelle triste liste de ce dont nous sommes tous capables si nous ne restons pas près du Seigneur !
On ne va pas rester sur ce bien triste tableau. On désire dans les images, les types que la Parole de Dieu nous donne, être occupés du Seigneur lui-même, également de ce qu’Il a fait pour nous et pour qu’il y ait encore un témoignage qui soit rendu pour la joie de son cœur. Au chapitre 25 de ce livre de l’Exode, il est dit : « Ils feront pour moi un sanctuaire, et j’habiterai au milieu d’eux » (v. 8). Pourquoi ? Pour la joie du cœur du Seigneur, déjà au temps de ce peuple d’Israël pour la joie du cœur de Dieu qui désirait avoir un témoignage. Il y avait l’arche du témoignage. Ailleurs le tabernacle est appelé le tabernacle du témoignage (Ex. 38 : 21) ; les tables de la Loi étaient les tables du témoignage (Ex. 31 : 18). Dieu aimait à habiter au milieu de son peuple. Le tabernacle était au centre, les tentes des Israélites étaient tout autour.
Un seul tabernacle (v. 1-14)
Nous trouvons d’abord l’accent mis sur l’unité du tabernacle. Nous lisons à la fin du verset 6 : « ce sera un seul tabernacle », et au verset 11 : « tu assembleras la tente, et elle sera une ». Les beautés qui nous sont décrites ici, en figure, sont les beautés de Christ, mais elles se reflètent aussi dans les siens.
Disons quelques mots concernant ces deux ensembles de cinq tapis de fin coton retors, de bleu, de pourpre et d’écarlate. Nous avons ici les gloires de Christ telles que nous les trouvons dans toute la Parole, mais particulièrement dans les évangiles ! On a dit que c’était un évangile à quatre faces. C’est comme une pierre précieuse qu’on tourne et qu’on retourne, et on y découvre des reflets magnifiques de la Personne glorieuse du Seigneur Jésus.
Dans l’épître aux Philippiens, nous voyons ces quatre caractères du Seigneur Jésus, tels que nous les trouvons dans les évangiles. « Le Christ Jésus, lui qui, étant en forme de Dieu, n’a pas regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu, mais s’est anéanti lui-même, prenant la forme d’esclave, étant fait à la ressemblance des hommes ; et, trouvé quant à son aspect comme un homme, il s’est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix » (2 : 6-8).
- « En forme de Dieu » : nous pensons bien sûr à l’évangile de Jean où nous voyons briller d’une manière très particulière, la divinité du Seigneur. Déjà dans les prophètes il y avait cette vision de la gloire du Seigneur Jésus. Dans le livre d’Ezéchiel au premier chapitre le prophète a vu « au-dessus de l’étendue qui était sur leurs têtes, il y avait comme l’aspect d’une pierre de saphir, la ressemblance d’un trône ; et, sur la ressemblance du trône, une ressemblance comme l’aspect d’un homme, dessus, en haut » (v. 26). « C’était là l’aspect de la ressemblance de la gloire de l’Eternel. Et je vis, et je tombai sur ma face et j’entendis une voix qui parlait » (v. 28). La pierre de saphir a la couleur du ciel. Déjà la gloire était manifestée dans ce livre. Nous savons qu’au début elle était là, dans la vallée et puis elle s’est retirée à cause de l’infidélité du peuple. C’est l’histoire du Seigneur Jésus. Nous savons par la fin du livre que la gloire sera de nouveau manifestée. La divinité du Seigneur Jésus dans l’évangile de Jean est décrite de cette manière :
- Il « n’a pas regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu, mais s’est anéanti lui-même, prenant la forme d’esclave » - un esclave volontaire, le Serviteur parfait. Dans l’évangile de Marc nous voyons le Seigneur servant dès le matin, avant que le jour se lève Il prie et tard le soir encore on lui apporte les infirmes. Nous pouvons découvrir la beauté du parfait serviteur. Dans l’évangile de Marc, il est dit à la fin : « ils le revêtent d'un manteau de pourpre » (15 : 17). Si nous lisons dans le prophète Esaïe au chapitre 52 nous voyons cette gloire en contraste avec l’humiliation du Seigneur - la gloire qui sera la sienne. Les prophètes ont prophétisé « des souffrances qui devaient être la part de Christ et des gloires qui suivraient » (1 Pier. 1 : 11). « Mon serviteur agira sagement ; il sera exalté et élevé, et placé très-haut. Comme beaucoup ont été stupéfaits en te voyant, - tellement son visage était défait plus que celui d’aucun homme, et sa forme, plus que celle d’aucun fils d’homme, - ainsi il fera tressaillir d’étonnement beaucoup de nations ; des rois fermeront leur bouche en le voyant ; car ils verront ce qui ne leur avait pas été raconté, et ils considéreront ce qu’ils n’avaient pas entendu » (Es. 52 : 13-15).
- Il a été « fait à la ressemblance des hommes ». C’est l’évangile de Luc qui nous parle de l’humanité du Seigneur Jésus. Hérode s’est moqué de Lui. On l’a revêtu d’un vêtement éclatant (23 : 11). Qu’est-il dit dans le livre de Daniel au chapitre 7 qui nous parle du fils de l’homme ? « Je vis jusqu’à ce que les trônes furent placés, et que l’Ancien des jours s’assit. Son vêtement était blanc comme la neige, et les cheveux de sa tête, comme de la laine pure » (v. 9). Nous lisons encore : « Je voyais dans les visions de la nuit, et voici, quelqu’un comme un fils d’homme vint avec les nuées des cieux, et il avança jusqu’à l’Ancien des jours, et on le fit approcher de Lui. Et on lui donna la domination, et l’honneur, et la royauté, pour que tous les peuples, les peuplades et les langues, le servent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et son royaume, un royaume qui ne sera pas détruit » (v. 13-14).
- Il a été « obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix ». Dans l’évangile de Matthieu on l’a revêtu d’un manteau d’écarlate (27 : 28). L’écarlate nous parle souvent de la gloire du Messie, mais aussi de ses souffrances. Nous pensons à ce cordon d’écarlate qui avait été attaché par Rahab à sa fenêtre (Jos. 2 : 18-19 ; 6 : 22) ; il nous parle du sang du Seigneur Jésus, de cette œuvre parfaite qu’Il a accomplie. D’un côté on voit l’abaissement du Seigneur Jésus et de l’autre on peut contempler sa gloire et être occupé de Lui.
Il y avait « des ganses de bleu » qui unissaient les tapis, et ensuite les « agrafes d’or » (v. 6). Ils évoquent ces liens célestes et divins, qui unissent les rachetés. Et en même temps il est parlé d’« agrafes d’airain » (v. 11). L’airain nous parle du jugement de Dieu, en cours d’exercice. Les chrétiens sont unis dans la séparation et le jugement du mal. Il y a donc ces deux côtés. Il y a des liens divins, célestes et en même temps - dans la séparation du mal - il y a un jugement qui est prononcé sur soi-même. C’est dans cette mesure qu’il peut y avoir un témoignage dans l’unité.
Le tapis de poil de chèvre nous parle de la séparation pour Dieu. C’est le nazaréen parfait. Ensuite il y avait les peaux de béliers teintes en rouge ; c’est le dévouement jusqu’à la mort, la consécration. Ensuite les peaux de taissons (ou de blaireaux) suggèrent la vigilance chez ceux qui n’ont pas d’apparence. Quant au Seigneur il n’y avait pas « d’apparence en lui pour nous le faire désirer » (Es. 53 : 2). Et l’église aujourd’hui, quel attrait a-t-elle pour le monde ? Mais nous avons à manifester ces caractères du Seigneur Jésus qui peuvent être reflétés dans nos vies lorsque nous vivons près de Lui. On pourrait méditer sur ce qu’est le nazaréat.
Le nazaréen était séparé pour Dieu. Il y avait chez lui cette vigilance, ce dévouement, cette absence de recherche de la gloire vis-à-vis du monde ; le chrétien est inconnu du monde qui l’entoure, mais bien connu de Dieu. Que le Seigneur veuille nous aider à réaliser ce que nous chantons quelquefois dans un cantique :
O Bien-aimé ! fais que ta vie
Brille ici-bas dans tous les tiens.
Les éléments verticaux soutenant le tabernacle : les ais (v. 15-25)
Ces ais représentent des rachetés qui sont unis les uns aux autres, mais qui sont sur des bases d’argent qui nous parlent de la rédemption. Nous lisons plusieurs fois que ces ais étaient sur deux bases, des bases d’argent, deux bases sous un ais tenu par ses deux tenons. Il s’agit de la rédemption ; l’amour et la sainteté en sont les caractères. L’argent nous parle du prix qui a été payé pour la rédemption. C’est sur ce fondement que nous sommes établis avec certitude.
Que doit-on faire faire pour obtenir les ais (sortes de planches) ? Il faut abattre l’arbre, le jeter par terre. C’est ce que Dieu a fait pour nous. Au moment où le grand roi Nebucadnetsar était plein d’orgueil, il est dit : « Abattez l’arbre » (Dan. 4 : 14). Il s’agissait en figure de toutes ses prétentions. Souvent dans la Parole de Dieu on voit un grand dignitaire représenté par un grand arbre. Il faut que toute la gloire de l’homme soit jetée par terre ; c’est un travail que Dieu accomplit, comme pour les pierres dans la construction du temple de Salomon, dont il est dit qu’elles étaient « sciées, au dedans et au dehors » (1 Rois 7 : 9). Il fallait travailler aussi pour les planches (les ais). Tout cela c’est l’œuvre de Dieu, tout ce qu’Il fait pour abolir nos prétentions.
« La longueur d’un ais sera de dix coudées, et la largeur d’un ais d’une coudée et demie » (v. 16). Dix coudées, c’est à peu près cinq mètres de haut et une coudée et demie correspond à soixante-quinze centimètres. Dix est le chiffre de la responsabilité. Cette largeur de soixante-quinze centimètres peut faire penser peut-être aux souffrances du Seigneur. En effet, nous savons que l’autel était de trois coudées et au milieu de l’autel, à une coudée et demie, il y avait une grille ; c’était là que le feu était le plus intense : c’est une image de l’intensité des souffrances du Seigneur Jésus en notre faveur. Cela rappelle le prix infini, inexprimable, que le Seigneur Jésus a payé pour que nous puissions être établis sur le fondement de la rédemption avec ses caractères : l’amour et la sainteté.
Par la grâce de Dieu, le bois de sittim est aussi une image concernant Christ ; l’arche était aussi faite avec ce bois qui ensuite était recouvert d’or. Nous possédons la vie de Christ et nous sommes maintenant revêtus de Sa justice. Comment Dieu voit-il chaque racheté ? En Christ, revêtu de justice, lavé dans son sang précieux. Quel privilège de savoir que Dieu nous voit à travers les perfections de son Fils ! Il est doux de contempler le Seigneur Jésus « et tous les saints en Lui ». Dieu nous voit revêtus des perfections du Seigneur Jésus, de Sa parfaite justice. Combien de fois l’apôtre Paul le rappelle-t-il ! « N’ayant pas ma justice qui vient de la Loi, mais celle qui est par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu, moyennant la foi » (Phil. 3 : 9). C’est un fondement solide, celui de la rédemption.
Les traverses (v. 26-30)
Les ais ne pouvaient pas tenir tout seul ! La pensée de Dieu n’est pas que le croyant reste seul. Le souverain sacrificateur Caïphe avait prophétisé que « Jésus allait mourir pour la nation, et non pas seulement pour la nation, mais aussi pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés » (Jean 11 : 51-52). C’est la pensée du Seigneur que les siens soient unis ensemble pour Lui rendre témoignage sur la terre.
Il y avait cinq traverses qui tenaient les ais ensemble. Il y avait trois côtés au tabernacle ; à l’intérieur il y avait le voile qui séparait le lieu saint du lieu très saint et il y avait un voile à l’entrée du tabernacle. Il y avait trois côtés où les cinq traverses tenaient ensemble les ais. Ce sont des images, bien sûr, qui nous aident aussi à comprendre de quelle manière nous pouvons être maintenus ensemble conformément à la pensée de Dieu. Dans l’épître aux Ephésiens où l’assemblée nous est présentée selon les conseils de Dieu, nous trouvons quelques traits qui sont là pour nous rappeler nos immenses bénédictions et la grâce de Dieu.
Dans le premier chapitre il nous est dit : « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ, selon qu’il nous a élus en lui avant la fondation du monde » (v. 3-4) et au chapitre 2 nous lisons qu’il « nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus » (2 : 6). Il faut bien se souvenir de ce petit mot : « ensemble ». Ce n’est pas la part de quelques chrétiens privilégiés, mais la part de tous. L’apôtre ne commence pas par nous parler de l’abîme de mal dans lequel nous étions. Il nous emmène dans l’éternité passée quand le Père avait son Fils bien-aimé devant les yeux : alors les écluses de l’amour divin se sont ouvertes. L’apôtre l’a tellement bien compris que dans ce paragraphe, il n’y a plus de point jusqu’au verset 14 ! Les bénédictions sont très abondantes. Elles nous montrent que Dieu, avant la fondation du monde, nous avait déjà élus en Christ. En conséquence, nous sommes déjà vus assis dans les lieux célestes en Christ. Ce sont des pensées qui doivent remplir nos cœurs, et les unir ensemble, réalisant cette immense grâce d’avoir une telle position, d’être unis étroitement à Christ !
Le chapitre 2 dit que nous étions « morts dans nos fautes et dans nos péchés » (v. 1). Dans l’épître aux Romains toute la culpabilité de l’homme est devant nous ; son état est le même, quelle que soit son origine : Juif, païen, religieux, qu’il appartienne à une classe humaine ou à une autre.
Dieu montre que l’homme est mort. Que peut-on faire d’un mort ? Tant qu’il y a encore un peu de vie, d’espoir, l’homme espère toujours que cela va s’améliorer. Mais avec un mort, il n’y a plus d’espoir. Mais la grâce de Dieu intervient. Il est question, à la fin du chapitre premier, de la résurrection, de « la puissance de sa force », celle que Dieu « a déployée dans le Christ en le ressuscitant d’entre les morts ; et Il l’a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de tout pouvoir » (v. 19-21). C’est de cette puissance de la résurrection que nous sommes les bénéficiaires - si nous sommes sauvés, « morts avec Christ, ressuscités avec Christ ». « C’est par la grâce que vous êtes sauvés » (v. 5). Cette pensée doit pénétrer nos cœurs ; elle nous gardera dans une grande humilité. Si nous sommes vraiment saisis par le sentiment de la grâce de Dieu, ce sera vraiment un moyen pour nous aider à maintenir une unité pratique. L’apôtre Paul en donne un exemple. Que dit-il quand il parle de lui dans cette épître aux Ephésiens - alors qu’il avait reçu des révélations extraordinaires ? « A moi qui suis moins que le moindre de tous les saints » (3 : 8). Que dit-il dans la première épître à Timothée ? Il se désigne comme le « premier des pécheurs » (1 : 15). Et dans la première épître aux Corinthiens, il déclare : « Je suis le moindre des apôtres, moi qui ne suis pas digne d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté l’assemblée de Dieu » (15 : 9). Si nous sentons vraiment ce que la grâce de Dieu a fait en notre faveur, cela nous gardera humbles, avec plus de compassion dans nos cœurs, en nous souvenant que Dieu a usé de grâce envers nous ! L’apôtre Paul dit aux Corinthiens : « Considérez votre appel, frères : parmi vous, il n’y a pas beaucoup de sages selon l’homme, pas beaucoup de puissants, pas beaucoup de nobles … » (1 : 26). Non. « Dieu a choisi les choses folles du monde » (v. 27). Voilà dans quel état Dieu nous a choisis. Ce serait une bonne chose si nous nous souvenions d’où nous avons été retirés, de Sa grâce qui nous élève si haut : de la mort à la vie ! « Nous avons été vivifiés ensemble » (2 : 5). Encore une fois ce n’est pas la part de quelques-uns, c’est celle de tous les saints.
Il est question d’abord de l’élévation : cette première traverse confond nos cœurs, car nous étions si bas et Dieu nous a élevés si haut ! Cinq mètres, on ne peut pas en toucher tout l’ensemble avec les mains en même temps, mais avec le cœur on peut y atteindre. Ensuite, la traverse du bas correspond à cette grâce merveilleuse du chapitre 2 des Ephésiens.
Il est ensuite dit que « la traverse du milieu sera au milieu des ais, courant d’un bout à l’autre » (v. 28). Le Saint Esprit habite dans l’assemblée et aussi dans chaque chrétien. On a dit que dans l’épître aux Ephésiens il était parlé des gloires du Saint Esprit. Dans le chapitre 4, nous lisons : « Vous appliquant à garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix » (v. 3). Garder l’unité de l’Esprit, c’est réaliser en pratique celle du seul corps. L’Esprit agit parmi les saints de la même manière. On peut dire que cette traverse du milieu manifeste la présence de l’Esprit et toutes les ressources que Dieu veut nous donner, en particulier par le ministère.
Il est très important de réaliser ce que Dieu a donné ; le Seigneur étant monté en haut a fait des dons aux hommes (4 : 8). L’exercice du ministère est extrêmement important pour le maintien de cette unité. Il y a des docteurs, des pasteurs et des prophètes. Mais ce n’est pas tout. A la fin de ce chapitre 4, l’apôtre exprime le souhait « que, gardant la vérité dans l’amour, nous croissions en tout jusqu’à Lui qui est le chef, le Christ, de qui tout le corps, bien ajusté et lié ensemble par chaque jointure qui le soutient, produit, selon l’opération de chaque partie dans sa mesure, la croissance de ce corps pour être lui-même édifié en amour » (v. 15-16). Le ministère a été donné pour garder les saints dans la vérité, pour être consolés, entourés par les soins du pasteur. Combien il est nécessaire de prier afin que le Seigneur suscite des pasteurs, des prophètes qui donnent « la parole qu’il faut au moment voulu » pour toucher un cœur. Il est aussi important qu’il y ait tous ces ministères pour maintenir l’unité du peuple de Dieu ! Toutes les ressources que nous avons doivent parler à nos cœurs, pour qu’il y ait encore aujourd’hui, à la veille du retour du Seigneur Jésus, un « petit témoignage » pour la joie de son cœur. Il nous a élevés très haut et nous avons part à des bénédictions infinies ; nous sommes ressuscités et assis ensemble avec le Seigneur.
Il y avait encore une traverse au-dessous. L’Esprit que Dieu nous a donné est un esprit de vérité. Le Seigneur l’a déjà dit dans l’évangile de Jean : « l’Esprit de vérité… vous conduira dans toute la vérité » (16 : 13). L’unité, évidemment, ne peut être maintenue que dans la vérité ! L’apôtre Paul a écrit à Timothée pour lui enseigner comment on doit se conduire dans la maison de Dieu qui est « la colonne et le soutien de la vérité » (1 Tim. 3 : 15). Que faut-il entendre par la vérité ? Pilate avait posé cette question : « Qu’est-ce que la vérité ? » (Jean 18 : 38), mais il est parti sans attendre la réponse ! Le Seigneur Jésus a rendu ce témoignage : « Moi je suis né pour ceci, et c’est pour ceci que je suis venu dans le monde, pour rendre témoignage à la vérité » (18 : 37). Jésus est la vérité. Dans l’épître aux Ephésiens il est dit : « la vérité est en Jésus » (4 : 21). C’est une Personne. La Parole de Dieu est la vérité : « Ta parole est la vérité » (Jean 17 : 17). « L’Esprit est la vérité » (1 Jean 5 : 6). Donc il y a une traverse pour soutenir le ministère, pour ne pas être « ballottés et emportés çà et là à tout vent de doctrine » (Eph. 4 : 14). Il y a cette traverse solide - comme toutes les autres, du reste -, celle de la vérité. « Or nous savons que le Fils de Dieu est venu, et il nous a donné une intelligence afin que nous connaissions le Véritable ; et nous sommes dans le Véritable, c’est-à-dire dans son Fils Jésus Christ : lui est le Dieu véritable et la vie éternelle » (1 Jean 5 : 20).
Il reste encore une traverse : avec la vérité il faut l’Amour qui est le lien de la perfection. Nous lisons à ce sujet aussi dans l’épître aux Ephésiens. L’apôtre, conduit par le Saint Esprit, nous fait part de cette plénitude : « étant enracinés et fondés dans l’amour, afin que vous soyez capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur et la longueur et la profondeur et la hauteur - et de connaître l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance » (3 : 18-19).
Dans ce chapitre 4 des Ephésiens qui nous exhorte à garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix, il nous est demandé de nous appliquer non pas à garder l’unité du corps - elle existe, tous les croyants sont des membres du corps de Christ -, mais à garder l’unité de l’Esprit. C’est manifester pratiquement cette unité du corps. Peut-être qu’on ne le réalise qu’en partie, mais cela doit être notre désir. Peut-être aurions-nous écrit : « garder l’unité de l’Esprit par le lien de la vérité » ? Non, c’est le lien de la paix. Qu’est-ce qui garde les croyants ensemble ? L’apôtre Paul nous dit : Je vous exhorte… à marcher d’une manière digne de l’appel dont vous avez été appelés, avec toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant l’un l’autre dans l’amour » (4 : 2). C’est parfois difficile de nous supporter les uns les autres, ayant des caractères différents ; nous devons le faire « dans l’amour ». Que dit Paul à la fin de la première épître aux Corinthiens, où il avait dû relever beaucoup de choses ? « Que tout parmi vous se fasse dans l’amour » (16 : 14). Il ne faut pas oublier cette traverse, si nous voulons qu’il y ait aussi un témoignage pour la joie du cœur du Seigneur. Ce sont des ressources que le Seigneur nous donne pour qu’il puisse encore aujourd’hui, à la veille de son retour, avoir un témoignage visible de quelques chrétiens qui ont réalisé un tout petit peu les immenses richesses de Sa grâce, Ses bénédictions, toutes les ressources qu’Il nous donne. Certes, il y a beaucoup de faiblesse de nos jours mais, chers jeunes amis, il y a des richesses à portée de votre main, parce que Dieu a permis, lors du réveil et un peu plus tard aussi, que des frères reçoivent des dons très particuliers et nous laissent un « ministère écrit ». Il est encore là : puisez, abreuvez-vous abondamment ! Ce sont des ressources merveilleuses. N’allez pas puiser à n’importe quelle « source ». Il y a des livres qui ne sont pas mauvais, c’est vrai. Peut-être même quatre-vingt-dix-neuf pages sont bonnes, mais dans une d’entre elles il y a du poison, et il peut vous détourner de la vérité. Nous avons dans les écrits des frères « du réveil » toutes les ressources de la grâce du Seigneur. On aimerait tellement qu’il y ait encore à la veille de son retour quelque chose qui soit pour la joie de son cœur !
Cinq traverses. Cinq, dans la Parole, c’est le chiffre de la faiblesse. Le côté de Dieu est parfait. De notre côté, c’est la faiblesse. Cependant quand la faiblesse est dans la main de Dieu, alors il se passe des choses extraordinaires. Combien David avait de pierres dans son sac ? Cinq pierres lisses. Il en a employé une et il a mis par terre un géant. Cinq dans la main de Dieu peut produire des choses étonnantes quand on réalise notre faiblesse et que l’on reste tremblant. Du petit garçon il est dit qu’il avait cinq pains et combien ont-ils nourri de personnes ? Cinq mille ! De notre faiblesse, Dieu peut manifester des choses pour Sa gloire. Il est encore dit dans 1 Cor. 14 : « J’aime mieux prononcer cinq paroles avec mon intelligence » (v. 19). Cinq paroles par l’Esprit peuvent donner beaucoup plus d’édification qu’un long discours ou de longues prières qui rendent les frères et sœurs somnolents et parfois « éteignent » l’Esprit dans certaines réunions de prière. Il vaut tellement mieux que les prières soient plutôt courtes et que nos « jeunes » frères puissent s’exprimer - jeunes et moins jeunes bien sûr - à la réunion de prière ! C’est extrêmement important et encourageant de se souvenir que du sein de notre faiblesse peut sortir beaucoup de gloire pour le Seigneur Jésus.
Que le Seigneur veuille, dans sa grâce, nous aider, nous fortifier et réveiller nos affections en permettant que soyons d’abord occupés de ce qu’Il est dans toute sa gloire, de toute sa Personne et de tout ce qu’Il a fait ! Il désire pour la joie de son cœur, à la veille de son retour, qu’il y ait encore quelques rachetés qui puissent puiser à Ses ressources merveilleuses et se souviennent qu’ils ne sont que des objets de la grâce, qu’ils ont été placés « très haut » par pure grâce. Ils ont à garder la Parole de Dieu, la vérité et en même temps à manifester cet amour les uns envers les autres. On a dit quelquefois qu’un édifice construit seulement avec des pierres, sans ciment, ne peut pas tenir. Les pierres, c’est la vérité. Un bâtiment qui serait construit seulement avec du ciment ne peut pas durer non plus. C’est l’amour qui scelle les pierres. Donc il faut un équilibre avec la vérité et l’amour.
C’est avec faiblesse que nous avons rappelé ces quelques pensées, mais avec le désir que nous puissions être toujours conscients de la grandeur, de la beauté de notre Seigneur Jésus comme le prophète a pu l’exprimer : « Combien grande est sa bonté ! et combien grande est sa beauté ! » (Zach. 9 : 17)
A. M - d’après une méditation (02-04-2013)