AU SUJET DES SACRIFICES (2)
Genèse 3 nous a appris comment l'homme était devenu pécheur : il avait désobéi à Dieu et obéi à Satan, il était ainsi devenu un esclave de celui-ci, ayant peur de Dieu, sachant qu'il était nu et qu'il ne pouvait subsister devant Lui. Et nous avons vu, au chapitre 5, que c'est là l'état de tout descendant d'Adam. Mais Dieu a ensuite montré qu'il pouvait être satisfait par un substitut. Les gages du péché c'est la mort, mais Dieu y a pourvu. Adam et Eve ont été revêtus par Lui de ce qui provenait de la mort d'un autre et furent ainsi capables de subsister devant Dieu.
Abel avait accepté cela par la foi. Par la foi, il apporta du meilleur de son troupeau et reçut de Dieu le témoignage d'être juste. Mais Caïn, qui a apporté le produit de son propre travail, n’a pas été agréé.
Ainsi est clairement posé le principe que la mort d'un autre qui n'a pas péché et que Dieu lui-même a choisi est nécessaire pour pouvoir se tenir devant Lui. Mais comment se fait-il qu'Abel ait dû mourir ? La substitution ne suffisait-elle pas ? Cette question trouve sa réponse au chapitre 8.
Dans le déluge, dont le récit nous est donné aux chapitres 7 et 8, apparaît le plein caractère du jugement de Dieu - ce que sera l'avenir du monde entier, le jugement sur tous les hommes et sur tous les animaux, c'est-à-dire, pour le monde, la conséquence de ce qu'Adam avait fait. Mais Noé n'est pas atteint par le jugement, non qu'il soit retiré hors du jugement : nous savons que l'Eglise sera gardée de l'heure de l'épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière, alors que Noé dut traverser le jugement, mais dans l'arche. Il est clair que l'arche est un type du Seigneur Jésus : pour n'être pas atteint par le jugement, il faut non seulement la mort, mais être identifié avec le sacrifice offert, et ainsi passer à travers le jugement de Dieu sans être atteint par ce jugement qu'un autre a porté pour nous.
En Genèse 7 : 15 à 9 : 3, nous avons l'autre conséquence du sacrifice : la délivrance qui nous introduit dans un nouveau monde. Nous avons ici une image de la nouvelle terre à venir (pour nous, croyants, notre part sera dans les nouveaux cieux) : Noé a dû traverser le jugement, mais étant dans l'arche, il n'est pas mort ; il se trouve dans cette nouvelle terre, y bâtit un autel et offre des holocaustes agréables à l'Eternel. « Et l'Eternel flaira une odeur agréable ; et l'Eternel dit en son cœur : Je ne maudirai plus de nouveau le sol à cause de l'homme, car l'imagination du cœur de l'homme est mauvaise dès sa jeunesse ; et je ne frapperai plus de nouveau tout ce qui est vivant, comme je l'ai fait... » (8 : 21- 22).
Tous les sacrifices représentent sous un côté ou l'autre l’œuvre du Seigneur Jésus et, en tant qu'il s'agit de sacrifices sanglants, l’œuvre de Christ à la croix. Genèse 4 ne nous apprend pas quel caractère avait le sacrifice offert ; il avait été seulement révélé jusque-là qu'une victime était morte pour revêtir le pécheur. Mais au chapitre 8, il s'agit de la bénédiction. Aussi le caractère du sacrifice est précisé : c'est l'holocauste et nous verrons plus tard l'importance de ce fait.
Ce que nous apprenons au sujet du sacrifice, c'est que non seulement il délivre du jugement, mais il introduit dans un monde nouveau où la bénédiction ne cessera jamais, c'est-à-dire où le paradis ne pourra pas être perdu bien que Dieu sache ce que nous sommes. C'est ce qu'il y a de remarquable ici.
L’autel de Noé
Exode 27 décrit l'autel d'airain du tabernacle. Il était fait de bois de sittim ; le bois, produit du sol, nous parle du Seigneur Jésus comme homme, mais il était revêtu d'airain, symbole d'une justice qui est si grande qu'elle peut passer par l'épreuve du feu sans être anéantie - c'est ce qui ressort entre autres de Nombres 16 : 36 à 40.
La pensée est la même ici : chaque oiseau pur est apporté, chaque animal pur, l'ensemble correspondant à toutes les parties de l'holocauste réunies là. Et je ne doute pas que la foi, alors déjà, n'ait pu en tirer une leçon. Nous, en tout cas, nous pouvons comprendre quelle bénédiction est la nôtre de posséder un tel substitut.
La viande donnée à l’homme pour nourriture
Au chapitre 9, nous apprenons que Dieu donne à l'homme les animaux pour nourriture. Il n'en était pas ainsi avant la chute. La fin du chapitre premier énumérait ce que Dieu avait donné comme nourriture à l'homme : « Voici, je vous ai donné toute plante portant semence, qui est sur la face de toute la terre, et tout arbre dans lequel il y a un fruit d'arbre, portant semence ; cela vous sera pour nourriture » (v. 29). Ainsi, en Eden, Dieu n'avait donné à l'homme comme nourriture que toute plante et tout fruit portant semence : des aliments qui parlent de vie et de fruit : c'est là la nourriture d'un homme pur. Mais nous avons vu ce que l'homme est devenu ; il y a la mort devant lui et Dieu lui a donné une autre nourriture qui parle de mort. L'homme, qui a mérité la mort, doit apprendre que ce n'est qu'en se nourrissant de la mort qu'il peut vivre, et Jésus le confirme en Jean 6 : « Celui qui se nourrit de ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle » (v. 53-56). Dieu nous a donné la viande pour nourriture, afin que nous nous rappelions cette leçon. En mangeant de la viande, nous devrions nous souvenir que c'est une image du fait que nous ne pouvons vivre que parce que Christ est mort. Les doctrines prescrivant de s'abstenir des viandes (1 Tim. 4 : 3) sont ouvertement contraires à la pensée de Dieu ; c'est Satan qui veut nous empêcher de manger ce que Dieu a donné.
Jusqu'à présent, Abel puis Noé ont chacun offert un sacrifice, et c'est ce que l'Evangile confirme : l'homme doit aller vers Dieu par le Seigneur Jésus. Mais ici, nous avons le fondement même de l'Evangile : c'est Dieu qui a fourni le sacrifice afin que, par ce sacrifice, l'homme puisse être sauvé. Il l'a donné, comme un Père son Fils, son Fils unique, Celui qu'il aime : « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle » (Jean 3 : 16).
Isaac allant avec Abraham vers Morija
Combien il est beau de voir Isaac, figure du Christ, avancer dans le chemin ! Une fois seulement, il pose une question à Abraham, et deux fois il est déclaré : « Et ils allaient les deux ensemble » (v. 6, 8). Isaac porte le bois et, quand ils arrivent au lieu que Dieu avait dit, Abraham bâtit l'autel, il lie Isaac, et celui-ci ne se défend pas, il est d'une même volonté avec son père - « ils allaient les deux ensemble ». N'est-ce pas ce que nous lisons dans le Nouveau Testament au sujet du Père et du Fils ?
Combien Dieu insiste sur la manière dont le sacrifice doit être fait : « Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac, et va-t-en au pays de Morija, et là offre-le en holocauste, sur une des montagnes que je te dirai » (v. 2). Nous savons qu'Isaac signifie « rire ». Christ était la source de la joie et de la satisfaction du Père ; en Lui, Il a trouvé son plaisir, car Il était le centre et l'objet de la joie du Père. Si c'est lui qui devait venir pour être sacrifié, c'est le Père qui devait le sacrifier.
Celui qui est au premier plan dans ce chapitre, ce n'est pas Isaac, c'est Abraham, comme figure du Père. C'est lui qui fait tout. Au verset 3, il se lève de bon matin ; c'est lui qui bâte son âne, c'est lui qui fend le bois et se lève et s'en va vers le lieu que Dieu lui avait dit. Il ne dit pas à ses esclaves de bâter son âne ni de fendre le bois.
Le bois, produit du sol, est une image de la nature humaine, aussi bien la nature humaine du Seigneur Jésus que celle de tout homme. Ainsi les ais du tabernacle unis les uns aux autres étaient une image de nous tous, faits d'un même bois. Et ici, nous voyons qu'Abraham « fendit le bois pour l'holocauste ». Pendant quatre mille ans, on peut dire que Dieu a fendu le bois, il a mis l'homme à l'épreuve de toute manière, l'a introduit dans toutes les bénédictions possibles, lui a donné tous les moyens, de sorte que ce que l'homme était a été clairement manifesté : il n'était pas possible de tirer quelque chose de bon de lui. Tout a été mis en évidence, le bois était fendu et d'une manière complète, et c'est sur ce bois fendu que l'holocauste devait être brûlé.
Mais le bois est aussi un type de l'humanité du Seigneur Jésus. Dieu l'a sondé dans toutes les circonstances dans lesquelles Il est entré et la preuve a été donnée que tout en Lui était à la gloire de Dieu : « Je fais toujours ce qui lui est agréable » (Jean 8 : 29). Lorsqu'Il a été tenté quarante jours par Satan, Il n'a pas bronché un seul instant. Lorsque Dieu mit nos péchés sur Lui et le laissa seul, et qu'Il dut s'écrier : « Mon Dieu ! Mon Dieu ! pourquoi m'as-tu abandonné ? », Il ajoute : « Et toi, tu es saint » ! (Ps. 22 : 3).Nous ne pouvons qu'adorer devant une telle perfection.
Dieu s’est pourvu de l’Agneau pour l’holocauste
C'est ce que nous voyons ici. Abraham bâtit l'autel au lieu spécifié par Dieu ; il « arrangea le bois ». N'avons-nous pas là 1 Pierre 2 : 24 : Il « a porté nos péchés en son corps sur le bois » ? Mais c'est Dieu qui les a mis sur Lui - et alors Abraham étend sa main...