LE LIVRE DE JOSUE (21)
CHAPITRE 21 : Les villes des Lévites. Le repos
Eléazar, « prince des princes des Lévites… fils d’Aaron, le sacrificateur » (Nom. 3 : 32), est cité quatre fois dans ce livre de Josué, dont trois fois associé à Josué lui-même :
- lors de la répartition du pays aux neuf tribus et demie à l’ouest du Jourdain (14 : 1) ;
- lorsque le partage du pays est achevé (19 : 51) ;
- quand les Lévites reçoivent leurs villes (21 : 1) ;
- enfin, le livre se termine par la mort de ce fidèle serviteur de Dieu (24 : 33).
Eléazar - qui représente le sacerdoce au milieu du peuple de Dieu - est habituellement nommé avant Josué, conducteur du peuple. En effet, le sacerdoce maintenait la relation du peuple avec Dieu et son office était essentiel dès lors que la conquête du pays était achevée sous la conduite de Josué.
Au milieu du peuple, les Lévites avaient la place des premiers-nés (Nom. 3 : 41). Ils appartenaient en propre à l’Eternel ; ils sont ainsi une figure des saints célestes : « l’assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux » (Héb. 12 : 23).
La répartition générale des villes des Lévites (v. 4-8)
Le détail des quarante-huit villes (v. 9-40)
- v. 20-26 : Les dix villes des autres Kehathites dans les tribus d’Ephraïm, Dan et Manassé incluant Sichem.
- v. 27-33 : Les treize villes des fils de Guershom, y compris les deux villes de refuge de Golan (Manassé) et de Kédesh (Nephthali).
- v. 34-40: Les douze villes des fils de Merari, y compris les deux villes de refuge de Bétser (Ruben) et Ramoth de Galaad (Gad).
La tribu de Lévi était mise à part pour Dieu et recevait le sacerdoce de l’Eternel pour héritage. Cette pensée est exprimée trois fois dans le livre (13 : 33 ; 14 : 3 ; 18 : 7), confirmant ainsi, pour l’avenir du peuple dans le pays, la mission confiée par Moïse à Lévi dans sa bénédiction à la fin du désert (Deut. 33 : 8-10) :
- la révélation de la pensée de Dieu : « Tes thummim et tes urim sont à l’homme de ta bonté » ;
- le service de la Parole : « Ils enseigneront tes ordonnances à Jacob et ta loi à Israël » ; et, enfin,
- le service de la louange : « Ils mettront l’encens sous tes narines et l’holocauste sur ton autel ».
Il est intéressant de souligner que le service lévitique et la place particulière de la famille de Tsadok (le sacrificateur fidèle au temps de David) seront conservés dans la période millénaire (Ezé. 44 : 15-16, 23-24).
Le service des Lévites dans la congrégation d’Israël correspond aujourd’hui à l’activité des dons, des services et du ministère de la Parole dans l’Assemblée, vue comme la maison sacerdotale de Dieu sur la terre.
Les Lévites appartenaient à l’Eternel, qui les avait donnés en don à Aaron (figure de Christ) et à ses fils (figure de l’Assemblée) (Nom. 3 : 45 ; 8 : 19 ; 18 : 16). Ainsi, Dieu a placé des dons de l’Esprit dans l’Assemblée (1 Cor. 12 : 28), donnés par Christ lui-même pour l’édification de son corps en amour (Eph. 4 : 11, 16).
Dieu avait juré de donner le pays à Israël pour son habitation : c’était maintenant une chose accomplie. Il y ajoute le repos, mentionné ici pour la troisième fois :
- après la conquête du pays sous la conduite de Josué : « le pays se reposa de la guerre » (11 : 23) ;
- après les victoires personnelles de Caleb pour prendre possession de son héritage (14 : 15). Le repos est ainsi la conséquence de notre fidélité dans le combat chrétien.
- enfin, le repos est ici un don de Dieu, lorsque les douze tribus sont dans leur possession et que les Lévites habitent au milieu d’elles (21 : 44).
La pensée est reprise dans l’épître aux Hébreux (Héb. 4 : 8-10). Après Josué et David, le peuple de Dieu possède l’assurance d’un repos sabbatique. C’est un repos parfait qui est encore à venir, mais que nous pouvons déjà goûter ici-bas dans une mesure. Nous devons réaliser notre délivrance, par la mort et la victoire de Christ à la croix, de tous nos ennemis : le péché, la chair, le monde et Satan.
Le peuple est à Silo (l’habitation de la paix), et les Lévites (serviteurs de la Parole) ont reçu leur possession parmi leurs frères. Alors, l’Esprit de Dieu introduit la pensée du repos. A Sichem (8 : 34-35) l’adoration et le témoignage de la Parole étaient liés à la possession du pays. Maintenant le repos est ajouté à l’héritage du peuple.
- à ceux qui, ayant la promesse d’entrer dans le repos, paraissent ne pas l’atteindre (Héb. 4 : 1) : les deux tribus et demie au-delà du Jourdain (ch. 22).
- à ceux qui sont invités à s’appliquer à entrer dans ce repos-là (Héb. 4 : 11) : le peuple dans le pays à qui Josué, puis l’Eternel lui-même, adresseront les solennels et touchants avertissements qui terminent le livre.
Les villes de refuge données à Israël sont pour les chrétiens une figure de Christ, l’ancre sûre et ferme de l’âme pour assurer la réalisation de la bienheureuse espérance (Tite 2 : 13).
La scène du repos final de Dieu pour Israël (ce repos est préfiguré par la fête des tabernacles, la dernière des sept fêtes à l’Eternel) ajoute maintenant en type l’introduction de l’Eglise dans le repos de l’amour divin (Soph. 3 : 17), le repos éternel de la rédemption. Ce repos nous a été acquis par Christ qui, aux heures de l’abandon, a dû s’écrier : « Il n’y a point de repos pour moi » (Ps. 22 : 2).
« A lui gloire dans l’assemblée dans le Christ Jésus, pour toutes les générations du siècle des siècles ! Amen » (Eph. 3 : 21).
D’après J. Muller - extrait de « Sondez les Ecritures » (vol. 3)