AU SUJET DES SACRIFICES (1)
Les sacrifices dans l'Ecriture nous parlent du Seigneur Jésus. L'offrande de gâteau présente Christ dans sa vie ici-bas, tandis que les sacrifices sanglants évoquent l’œuvre de la croix. La plupart des sacrifices sont des sacrifices sanglants et il est clair que l’œuvre de Jésus à la croix est bien au premier plan. Mais l'offrande de gâteau rappelle que si l’œuvre a sa valeur, c'est en raison de la perfection de Celui qui l'a accomplie.
1 Pierre 1 : 20 nous révèle que Christ a été préconnu comme Agneau dès avant la fondation du monde. Avant donc que l'homme ait été créé, Dieu pensait déjà à la mort de Christ. Apocalypse 5 montre que l’œuvre du Seigneur Jésus occupe aussi les pensées de ceux qui sont dans le ciel. Ainsi avant le temps, l’œil de Dieu était déjà fixé sur la croix de Golgotha, et dans l'éternité à venir, les regards se tourneront en arrière vers la croix.
Il est toujours bon de commencer par le début quand nous voulons étudier une vérité de l'Ecriture. Car Dieu a une méthode spéciale d'enseignement. Jamais, dans la Parole, nous ne trouvons un enseignement doctrinal systématique, une phrase, un paragraphe qui donnent toute une vérité. Et ce serait d'ailleurs impossible pour nous de la comprendre, spécialement quand il s'agit de la croix ! C’est un sujet d'une telle profondeur et d'une telle portée qu'il est impossible d'en parler en quelques mots ou de la présenter en une seule image. Aussi Dieu en donne-t-Il toujours de nouvelles illustrations qui apportent chacune quelque chose de nouveau tout en répétant ce que nous avons déjà vu, pour que nous le comprenions bien. Et les croyants de l'Ancien Testament ont déjà pu discerner à l'avance quelque chose de l’œuvre de la croix.
Si Dieu suit cet ordre pour exposer ses pensées, il est nécessaire pour nous de faire de même pour bien les comprendre. Une première question se pose : Pourquoi l’œuvre de Christ était-elle nécessaire et quel était le but de Dieu ? Romains 5 : 12 de même que 1 Corinthiens 15 : 45 désigne le Seigneur Jésus comme étant le dernier Adam. Ce que nous avons en Genèse 3 et 5 concerne le premier Adam, appelé en 1 Corinthiens 15 le premier homme, Christ étant le second homme, le dernier Adam. N'y a-t-il donc que deux hommes ? Historiquement, il y en eu des millions entre le premier homme et le Seigneur Jésus lorsqu'il est venu ici-bas. Pourtant, Dieu l'appelle le second homme et Genèse 5 explique ce titre.
Quand le Seigneur Jésus est venu sur la terre, un nouvel homme est apparu. Certes, Il était parfaitement homme, né de femme, fils de l'homme, ce qui n'était pas le cas d'Adam, mais Il n'avait pas la nature pécheresse d'Adam ; Il était la semence de la femme, mais non pas de la semence de l'homme, et cela fait que Christ, tout en étant véritablement homme, n'appartenait pas à la famille du premier Adam. Il était le second homme, venu du ciel (1 Cor. 15 : 47).
Mais le Seigneur Jésus a accompli l’œuvre de la croix. Comme Adam avait commis un acte de désobéissance dont les conséquences s'étendent à tous ses descendants, Christ a accompli un grand acte d'obéissance. Il a obéi jusqu'à la mort et jusqu'à la mort de la croix (Phil. 2 : 8), ainsi Il est devenu le chef d'une nouvelle famille : ceux qui sont liés à Lui sont à la ressemblance et à son image. Celui qui est au Seigneur a comme vie, sa vie de résurrection, ce qui signifie que tous ceux qui Lui appartiennent sont selon sa ressemblance.
Dieu ne reconnaît donc que deux hommes : le premier Adam avec toute sa descendance et le second Homme, avec tous ceux qui appartiennent à sa famille. Il n'y aura pas de troisième famille, aussi Christ est-il appelé de dernier Adam, pas seulement le second Adam : la Parole l'appelle le second homme, mais le dernier Adam, car il ne peut pas y avoir de troisième Adam.
Adam pouvait tout faire, à une exception près ; il lui était permis de manger de tous les arbres sauf d'un : ne devait-il pas y avoir une preuve de sa soumission à Dieu ? Que se passe-t-il ? Le serpent vient vers Eve, et s'efforce de lui inspirer de la méfiance envers Dieu. Eve accepte le dialogue avec le serpent, et dès lors elle est perdue ; il ne faut jamais écouter Satan. Le résultat est qu'elle déforme la Parole divine ; elle ajoute : « Vous n'y toucherez point », ce que Dieu n'avait pas dit. Satan avait trouvé accès en elle et ce qui le confirme, c'est le nom qu'elle emploie pour désigner Dieu. Au chapitre 1, il est question d'Elohim, c’est-à-dire de Dieu dans sa déité absolue et il est vu là comme le grand Créateur. Au chapitre 2, c'est Jéhovah Elohim (l'Eternel Dieu), Jéhovah (l'Eternel) étant le nom que Dieu prend quand Il entre en relation avec l'homme. Mais le serpent ne parle que de Dieu (Elohim), et Eve l'imite. Le serpent ne veut pas reconnaître que Dieu est entré en relation avec l'homme et Eve l'oublie aussi. Lorsque l'Ennemi insuffle de la méfiance envers Dieu, l'homme méconnaît sa relation avec Dieu et par conséquent sa bonté et son amour.
Dieu avait dit : Si tu manges du fruit de cet arbre, tu mourras. Le serpent dit : Ce n'est pas vrai, c'est-à-dire : Dieu est menteur ! Il ajoute : Si tu en manges, tu seras semblable à Dieu. Autrement dit : Dieu vous a interdit ce qui vous aurait assuré la place la plus élevée. N'êtes-vous pas la créature supérieure ? Vous auriez donc le droit de manger de tout, mais Dieu ne le veut pas, de peur que vous lui soyez semblables. Eve le croit et mange de ce fruit. Et la chose la plus terrible dans le péché où elle tombe, c'est qu'elle cherchait à ravir à Dieu sa gloire. Elle a admis que Dieu mentait, qu'Il ne l'aimait pas, qu'Il n'était pas juste et qu'Il n'était pas saint.
La grâce divine interviendra, mais sans restaurer l’ancien état
En apparence donc Satan avait raison. Nous comprenons ainsi que l’œuvre que le Seigneur Jésus devait effectuer n'avait pas seulement pour motif et pour but de porter nos péchés afin que nous ne venions pas en jugement : il fallait que Dieu reçoive à nouveau les titres de gloire qui Lui avaient été enlevés, et le Seigneur Jésus peut s'écrier par l'Esprit prophétique dans les Psaumes : « Ce que je n'avais pas ravi, je l'ai alors rendu » (Ps. 69 : 4).
Les versets 17 à 19 nous donnent le résultat de la chute : « Maudit est le sol à cause de toi ; tu en mangeras en travaillant péniblement tous les jours de ta vie. Et il te fera germer des épines et des ronces, et tu mangeras l'herbe des champs. A la sueur de ton visage tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes au sol, car c'est de lui que tu as été pris ; car tu es poussière et tu retourneras à la poussière ». Puis Dieu chasse l'homme du jardin (v. 22 et 23).
Tel était l'état d'Adam : il était nu devant Dieu, il avait peur de Dieu, il devait vivre dans un endroit maudit ; pratiquement, il était rabaissé au niveau d'un animal : « Tu es poussière et tu retourneras à la poussière ». Le jugement était là, entre lui et Dieu : Dieu « plaça à l'orient du jardin d'Eden les chérubins et la lame de l'épée qui tournait çà et là, pour garder le chemin de l'arbre de vie » (v. 24).
De plus, nous lisons en Genèse 5 qu'Adam « engendra un fils à sa ressemblance, selon son image » (v. 3) ; cela ne se rapporte pas aux actes commis, mais à l'état. Tout petit enfant est un pécheur, avant même qu'il ait commis des péchés : il a une nature pécheresse.
L’annonce de la « semence de la femme »
C'est le cas ici. Dieu ne donne pas à proprement parler de promesse à Adam ; aucune promesse n'est faite à l'homme déchu en tant que tel. Abraham est le vase des promesses, des bénédictions, et Abraham est le père des croyants. Adam, c'est l'homme naturel à qui n'est faîte aucune promesse. Mais Dieu veut manifester Son cœur et Il le fait en annonçant le jugement sur le serpent : « Je mettrai inimitié entre toi et la femme et entre ta semence et sa semence. Elle te brisera la tête... » (v. 15).
« Et toi tu lui briseras le talon ». Pour nous qui connaissons la vérité de Dieu, quelle pensée profonde ! Adam n'avait pas la Parole écrite de Dieu, mais sa foi a pu recevoir cette parole, bien qu'il lui soit impossible de comprendre de quelle manière, par quel chemin de souffrances, la semence de la femme devait briser la tête du serpent.
Cette Parole écrite qu'Adam n'avait pas, nous, nous la possédons ; la croix est maintenant derrière nous ; enfin nous avons le Saint Esprit qui nous rend claires les pensées de Dieu de sorte que nous entrions pleinement dans ces glorieuses réalités.
C'est une première allusion à ce que nous trouvons dans le Nouveau Testament au fait que Dieu avait tout préparé, qu'Il avait quelqu'un, « né de femme » (Gal. 4 : 4), en qui était la vie, et grâce à la mort duquel Dieu a pu revêtir l'homme. Nous avons reçu les « vêtements du salut » (Es. 61 : 10) et ainsi nous pouvons, bien que pécheurs par nature, nous tenir devant Dieu, sans peur, revêtus par Lui-même, « rendus agréables dans le Bien-aimé » (Eph. 1 : 6).
Les offrandes de Caïn et Abel
Encore un mot sur le chapitre 4. « Et il arriva, au bout de quelque temps, que Caïn apporta, du fruit du sol, une offrande à l'Eternel. Et Abel apporta, lui aussi, des premiers-nés de son troupeau, et de leur graisse » (v. 3 et 4). Il semble bien que ce soit Caïn qui ait eu le premier la pensée d'apporter une offrande, mais Abel est aussi venu et nous voyons que « l'Eternel eut égard à Abel et à son offrande ; mais à Caïn et à son offrande, il n'eut pas égard ». Pouvons-nous comprendre cela ? Oui ; Hébreux 11 nous en donne la clé et n'est-il pas merveilleux que le récit de la Genèse ayant été écrit environ 2500 ans après le déroulement des faits, c'est encore environ 1500 ans plus tard que l'épître aux Hébreux a été écrite et nous donne cette clé. Caïn vint avec une offrande qu'il avait obtenue à la sueur de son front, avec des fruits d'un sol maudit. Abel vient avec des premiers-nés de son troupeau. Et nous pourrions penser que Caïn a eu beaucoup plus à faire pour apporter son offrande ; mais Hébreux 11 : 4 déclare que « par la foi, Abel offrit à Dieu un meilleur sacrifice que Caïn ».
Caïn et Abel ont entendu, sans doute, le récit du chapitre 3 ; mais l'homme naturel ne comprend pas les pensées de Dieu (1 Cor. 2 : 14) ; la foi les saisit et Abel pouvait comprendre ce que nous avons lu en Genèse 3 : 21. Il a compris qu'il avait fallu la mort d'animaux pour revêtir Adam et Eve ; sa foi avait saisi qu'il ne pouvait s'approcher de Dieu que si une mort était intervenue entre lui et Dieu. Il savait qu'il était pécheur, que « le salaire du péché, c'est la mort » (Rom. 6 : 23), mais il connaissait aussi la réponse de Dieu.
Dieu considérant Adam revêtu de ses vêtements voyait un jugement exécuté et Il pouvait ainsi laisser vivre Adam. La foi d'Abel a reçu et compris cela et il met la mort entre lui et Dieu. Il ne s'agit pas ici de péchés commis, mais de l'état de péché. Caïn et Abel avaient certainement péché avant ce moment, mais cela ne nous est pas rapporté ; nous avons seulement la relation du péché de leurs parents transgressant une défense précise, et quant au péché de Caïn, il n'est évidemment rapporté qu'ensuite. Il ne s'agit donc pas ici des actes de péché, mais de l'état et, comme nous pouvons l'apprendre ici, seule la mort peut protéger du jugement de Dieu. Par la foi, nous regardons à Dieu et nous apprenons comment nous pouvons nous approcher de Lui sans crainte.
Voilà quelques-uns des principes que nous trouvons dans ces chapitres.