LA MAISON DE LA FOI
Le mystère de l’Eglise avait été « tenu caché de tout temps en Dieu qui a tout créé » (Eph. 3 : 9). L’Eglise (ou l’Assemblée) est présentée dans la Bible sous les trois figures du corps, de l’épouse et de la maison. Nous proposons d’examiner brièvement ce qui nous est dit concernant cette dernière image, celle de la maison de Dieu. Puis, nous pourrons rappeler quelques aspects de l’enseignement scripturaire en relation avec la maison du croyant.
Cet « édifice de Dieu » (1 Cor. 3 : 9) est merveilleux ; il est ce qu’Il a présentement de plus précieux sur la terre ! Pour l’acquérir, son Fils bien-aimé a souffert, Il a été « obéissant jusqu’à la mort », celle de la croix (Phil. 2 : 8). Nos yeux doivent s’ouvrir pour contempler ainsi, de plus près encore, cette « construction » qui se poursuit dans ce monde ; nous pouvons l’admirer en la voyant un peu telle qu’elle est aux yeux de Dieu. Christ bâtit son Assemblée (Matt. 16 : 16-18). C’est un « temple saint », formé de « pierres vivantes » (1 Pier. 2 : 5). Il repose sur un fondement solide, inébranlable : Jésus Christ (1 Cor. 3 : 11 ; Eph. 2 : 20). Son édification se poursuit d’après le plan d’ensemble divin. Quand elle sera achevée, elle sera introduite dans la gloire divine.
Il y a aussi la pensée d’un foyer : le Chef habite dans « sa maison » et rassemble les siens autour de Lui.
On se demande peut-être pourquoi Dieu laisse encore son Eglise sur la terre ? Elle y est appelée à Le glorifier, en glorifiant Christ. Elle doit donner à connaître la sagesse si variée de Dieu « aux pouvoirs et aux autorités qui sont dans les lieux célestes » (Eph. 3 : 10). Les rachetés du Seigneur offrent dans ce temple « des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ » (1 Pier. 2 : 5) - « le fruit des lèvres qui confessent son nom » (Héb. 13 : 15). Le souvenir de la mort de Christ est perpétué, l’unité de Son corps proclamée !
L’apôtre Paul a écrit sa première épître à Timothée pour qu’il sache « comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l’assemblée du Dieu vivant » (1 Tim. 3 : 15). Cette maison où Dieu habite doit être gardée pure et sainte. Il doit y avoir de l’ordre, car Dieu « n’est pas un Dieu de désordre » (1 Cor. 14 : 33). La responsabilité de l’assemblée est de refléter cet ordre qui est une manifestation de la gloire de Dieu, en relation avec la sainteté qui sied à Sa maison pour de longs jours (Ps. 93 : 5). Et « l'amour, qui est le lien de la perfection » (Col. 3 : 14), doit être le mobile de toute activité dans la maison de Dieu (1 Cor. 14 : 1 ; 16 : 14) ; cela est particulièrement important au moment où les dons de l’Esprit s’exercent dans les réunions d’assemblée.
Cette famille a été retirée du jugement par la grâce de Dieu, et introduite dans une terre purifiée. D’ailleurs le cercle où la grâce divine se donnait libre cours était plus large encore. On apprend en effet que les épouses des fils de Noé ont été également les objets de la miséricorde de Dieu. Ainsi l’apôtre Pierre précise que huit personnes ont été « sauvées à travers l’eau » (1 Pier. 3 : 20).
Abraham a emmené avec lui toute sa maison en quittant la Chaldée, pour aller jusqu’à Charan et ensuite en Canaan. Il a agi ainsi en s’appuyant sur le même principe que Noé : toute la maison est « liée » à son chef.
Or le long support divin à l’égard de cette ville vient interrompre ses projets de prospérité mondaine et fait place au juste jugement de l’Eternel. En effet, le péché des « villes de la plaine », Sodome et Gomorrhe en particulier, s’était fort aggravé (Gen. 13 : 12 ; 18 : 20-21). Ce jour de jugement est proche aussi pour le monde entier.
Toutefois, même à ce moment-là, nous voyons le même principe se manifester. Ce n’est pas seulement Lot qui peut être épargné ; les membres de la famille auraient pu l’être, échappant du fait de la miséricorde de Dieu à la destruction massive des habitants de la région. Les hommes - en fait, des anges - qui sont venus le visiter disent à Lot : « Qui as-tu encore ici ? Gendre, et tes fils, et tes filles, et tout ce que tu as dans la ville, fais-les sortir de ce lieu ; car nous allons détruire ce lieu, car leur cri est devenu grand devant l’Eternel ; et l’Eternel nous a envoyés pour le détruire » (19 : 12-13).
Il ne faut jamais oublier que Lot, malgré le très triste état où il se trouvait, était un « juste » (2 Pier. 2 : 8). Aussi Dieu, dans ses compassions, n’oublie pas la famille de Lot ; Il inclut dans ses desseins d’amour tous ceux qui font partie de la maison de ce « juste ». Il leur est proposé de fuir le cataclysme qui va s’abattre sur « toute la plaine » (19 : 25), condamnée à cause de l’horreur de leurs péchés. Mais dans leur incrédulité - toujours aussi fréquente aujourd’hui -, les gendres de Lot se moquent de leur-beau-père qui cherche à les convaincre. Refusant l’ultime avertissement divin, ils restent dans la cité condamnée, au lieu de la quitter en hâte pour que leur vie soit épargnée (v. 14).
Pierre et ses compagnons sont stupéfaits de voir le Saint Esprit descendre et « sceller » ces nouveaux convertis, tous des étrangers au peuple juif. L’apôtre s’incline devant ce signe public de la grâce de Dieu et, en vertu de la mission que le Seigneur lui a confiée, confirme le fait capital de la descente du Saint Esprit. Il leur administre le seul signe « extérieur » du christianisme : celui du baptême (v. 47-48). Il reconnaît qu’ils font donc désormais partie de l’Eglise de Dieu sur la terre.
Mais à son retour à Jérusalem, ceux de la circoncision lui font des reproches : « Tu es entré chez des hommes incirconcis, et tu as mangé avec eux ! » (11 : 2-3). Pour répondre à leurs plaintes, Pierre expose calmement les faits par ordre (v. 4). Il rappelle la vision qui l’a conduit à faire à Césarée une visite imprévue. En effet, un ange avait d’abord commandé à Corneille : « Envoie des gens à Joppé pour faire venir Simon, qui est aussi appelé Pierre ; il te dira des paroles par lesquelles tu seras sauvé, toi et toute ta maison » (v. 13-14).
Ainsi, dès le début du christianisme, la question du sort spécial de la « maison » d’un croyant, qui vient d’être retiré des nations et amené à Christ, est précisée. Si c’est un croyant qui est à la tête d’une maison, il attire sur elle une bénédiction divine.
Beaucoup de chers enfants de Dieu ont mal compris la signification et la force de ces paroles de l’apôtre, déjà mentionnées : « Tu seras sauvé, toi et ta maison ». Or on comprend la nécessité d’une foi personnelle, les conséquences en sont éternelles. Mais la promesse concernant la maison est souvent négligée et ses effets pratiquement oubliés. Chaque fois que l’on pose cette question : « Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? », la réponse est presque toujours celle-ci : « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé ». On omet la suite du verset : « toi et ta maison ». Cette constatation ressort aussi bien des prédications orales que des messages écrits. Le cercle où la grâce de Dieu s’exerce se trouve ainsi restreint dans notre esprit, de façon généralement involontaire.
Cependant, nous devons bien saisir que ce n’est pas la foi du chef de famille qui peut assurer le salut des autres membres de sa maison (Ps. 49 : 7-8) ! Cette vérité ressort clairement de l’Ecriture ; il n’y a pas de salut possible sans une foi personnelle, individuelle ! Les exemples de Cham, d’Esaü, des fils d’Eli et de Samuel, d’Absalom, sont autant d’avertissements solennels à cet égard : la foi des parents ne saurait sauver les enfants (Ps. 49 : 7-8). Appartenir à la maison d’un croyant, c’est occuper une place privilégiée que Dieu m’accorde. Il s’ensuit des conséquences heureuses, mais qui ne changent rien quant à la nécessité d’un salut personnel. Les enfants dont les parents sont croyants font ainsi partie du peuple de Dieu, bien que ce soit encore d’une manière purement « externe ». Ils ont été séparés sur la terre et se trouvent dans une sphère où le Saint Esprit agit de façon directe. Telle est la portée, croyons-nous, de ce verset : « Car le mari incrédule est sanctifié par la femme, et la femme incrédule est sanctifiée par le frère, son mari ; sinon vos enfants seraient impurs ; alors qu’en fait ils sont saints », c’est-à-dire séparés (1 Cor. 7 : 14). Cependant, une vraie sainteté se traduira par une séparation de cœur pour Dieu. Dans le cas placé devant nous, celui des enfants, il ne s’agit pas de cette sainteté intrinsèque qu’un croyant a reçue de Christ, mais d’une sainteté « de profession ». Ces enfants se trouvent, momentanément en tout cas, « détachés » du monde et en relation avec de vrais croyants. En effet, seuls les vrais enfants de Dieu forment ensemble une « habitation de Dieu par l’Esprit » ; ils ne portent pas seulement le vêtement qui est celui de toute la profession chrétienne.
Nous pensons à ceux qui peuvent avoir « goûté du don céleste », avoir été « participants de l’Esprit Saint » (Héb. 6 : 4) par leur présence au milieu des saints, sans qu’il y ait eu de véritable travail dans leur conscience. Peut-être ont-ils même « goûté la bonne parole de Dieu » (v. 5), mais ils n’ont pas reçu la vie divine dans l'âme ! La Parole de Dieu a pu leur être présentée maintes fois, sans qu’ils aient été vivifiés par son moyen. Veillons donc à éviter toute fausse interprétation à ce sujet. Une erreur aurait des conséquences fatales.
Dans les épîtres aux Ephésiens et aux Colossiens, tous ceux qui se trouvent dans une maison qui appartient à des croyants - qu’il s’agisse d’épouses, de maris, d’enfants, de parents, ou encore de serviteurs - sont de ce fait concernés par les exhortations qui sont adressées successivement à chaque catégorie de personnes qui s’y trouvent.
Le croyant a la responsabilité de gouverner sa maison de façon à plaire au Seigneur. Il doit se souvenir de ce principe. Nous admirons la surabondante grâce de notre Dieu ; elle est répandue sur « l’ensemble » des maisons chrétiennes. Ceux qui ont part à de tels privilèges, ne doivent pas négliger leurs grandes responsabilités !
Heureuse est la maison dont le Seigneur est l'hôte,
La Bible le flambeau ;
Où les époux croyants, chaque jour, côte à côte,
Invoquent le Très Haut !
La foi, la charité ;
S'aiment en vérité !
Heureuse est la maison où la famille entière
Honore le Seigneur ;
Où les enfants, soumis, au seuil de leur carrière
S'approchent du Sauveur !
Du Dieu saint, Dieu d'amour ;
Ici-bas, chaque jour !
N’hésitons pas également à consacrer un peu plus de temps pour pratiquer l’hospitalité ou venir en aide à ceux qui sont dans le besoin. Il y a bien des occasions où une parole d’avertissement ou d’encouragement peut être donnée ; ce sera peut-être lors de contacts avec nos voisins, ou en nous rendant auprès de malades ou de personnes âgées. « Ne nous lassons pas de faire le bien, car, en temps voulu, nous moissonnerons, si nous ne défaillons pas. Ainsi donc, tandis que nous en avons l’occasion, faisons du bien à tous, mais surtout à ceux de la maison de la foi » (Gal. 6 : 9-10). Certainement, en agissant ainsi, une part de bénédiction nous sera accordée : « L’âme qui bénit sera engraissée, et celui qui arrose sera lui-même arrosé » (Prov. 11 : 25).
Ph. L le 10. 05. 13