Les trois derniers Cantiques des degrés
Lire : Psaumes 132, 133, 134
L’ordre de ces psaumes est important : le Psaume 132 donne d’abord quelques principes ; puis le Psaume 133 parle de cette paix qui règne dans le peuple de Dieu, parmi « les frères » ; enfin, le Psaume 134 parle de l’adoration, mais aussi de ce qui caractérise une réunion autour du Seigneur Jésus pour la prière ou la lecture de la Parole de Dieu.
Psaume 132 : L’arche, centre du rassemblement
Ce premier verset du psaume nous parle aussi de Golgotha qui est le centre de l’histoire du monde : le Fils de Dieu, devenu homme, a dû souffrir. Il est mort, Il a porté nos péchés et a ôté le péché du monde. Là, Dieu a été glorifié au sujet du péché, qui a toujours été un blasphème contre Lui. Golgotha est aussi pour nous le lieu vers lequel nous regardons, où se trouve cette croix, et nous sommes émus quand nous la voyons.
Les afflictions du Seigneur Jésus, sa mort sur la croix, sont la base de tout ce que Dieu va encore accomplir jusqu’à « l’état éternel ». Il n’y aura alors plus de péché - il sera ôté du monde. Dans le millénium, ce n’est pas encore parfait ; seules les personnes converties, dont le péché sera pardonné, y entreront. Il y aura aussi ceux qui vont naître durant ce royaume ; chacun devra se convertir, mais ils ne se convertiront pas tous. Donc le péché sera là encore. Mais un jour, quel bonheur, le péché sera entièrement aboli !
Nous savons que l’arche de l’Eternel paraît pour la première fois en Exode 25 où Dieu exprime la pensée d’habiter au milieu de son peuple. Il cherche un lieu de repos. Aujourd’hui aussi, Il cherche un lieu de repos au milieu de son peuple sur la terre - auquel chaque chrétien appartient.
Lorsque le Seigneur Jésus était sur la terre, Il a beaucoup travaillé, Il a fait beaucoup de choses, de miracles. Il a parlé de grâce et d’amour. Nous Le voyons dans les rues, dans différents lieux, dans la maison d’un pharisien, au bord du lac… Mais où le Seigneur Jésus avait-il un lieu de repos ? Nous pouvons peut-être citer Béthanie. Là, le Seigneur Jésus a trouvé un lieu de repos. Maintes fois, Il est retourné à Béthanie. Et pour quelle raison ? Qu’est-ce qui caractérisait ce lieu de repos ? La piété, l’attente du Seigneur Jésus, dans le respect de son autorité. Nous voyons Marie aux pieds du Seigneur Jésus ; elle écoute en paix, dans la tranquillité, ce que le Seigneur Jésus veut lui dire. Et nous trouvons là aussi, en particulier, cet « esprit d’adoration » auquel Marie est parvenue. Nous connaissons tous les passages qui nous en parlent. Cela doit nous toucher que le Seigneur Jésus ait trouvé là, dans cette maison, un lieu où il aimait se trouver, au milieu de toute l’inquiétude, de toutes les circonstances pleines d’opprobre et de haine qu’Il a rencontrées !
Le Seigneur Jésus se trouve aussi dans ce Psaume 132. Nous lisons que David a cherché une place pour l’arche de l’Eternel. En Exode 25, elle est quelque chose de merveilleux. C’est un objet que Dieu a fait construire, constitué de deux matériaux différents : le bois de sittim et l’or. Il y a l’arche, mais aussi un couvercle, le propitiatoire. Il était recouvert d’or fin, comme l’arche elle-même. Dans cette arche nous trouvons une très belle image du Seigneur Jésus, vrai Homme sur la terre, mais en même temps aussi vrai Dieu éternel représenté par cet or qui recouvrait le bois dont l’arche était faite. L’arche trouve aussi ici sa place. David l’avait cherchée pour l'avoir près de Lui, à Jérusalem (en Sion). Avons-nous aussi cette pensée d’être près du Seigneur Jésus ? Attire-t-Il notre cœur ?
Il est dit au verset 3 : « Si j’entre dans la demeure de ma maison, si je monte sur le lit où je couche », et au verset 4 : « Si je permets à mes yeux de dormir, à mes paupières de sommeiller ». Nous avons un lieu où nous pouvons rencontrer le Seigneur, d’une façon tout à fait spéciale, là où le Seigneur a promis sa présence (Matt. 18 : 20), un lieu vraiment de toute beauté. C’est d’ailleurs un lieu de repos pour nous aussi. Sommes-nous prêts à y venir, ou y a-t-il quelque chose qui nous paraît plus important ? On trouvera toujours une raison, mais on ne trouvera pas la bénédiction. Permettons-nous à nos yeux de « dormir » quand nous sommes réunis autour du Seigneur Jésus, dans ce lieu de repos où nous aimons Le voir, où il y a l’arche de l’Eternel ? Les frères, les sœurs, les enfants ne dorment pas, mais chacun se veut attentif à ce qui est dit par un frère, à ce qui est dit en fait par le Saint Esprit quand Il veut nous employer. Les sœurs n’ont pas la liberté de parler dans les réunions en assemblée ; l’apôtre Paul nous l’enseigne très clairement (1 Cor. 14 : 34). Mais est-ce que cela les conduit à de l’inactivité ? Non, l’activité est d’autant plus grande quand elle se trouve dans le cœur et dans le silence, dans des prières pour les frères. Ne l’oublions pas, c’est important. Il y a peut-être un frère que le Saint Esprit veut employer ; or, il est timide et n’a peut-être pas la liberté de s’exprimer. Alors prions pour lui, afin que l’Esprit de Dieu puisse agir vraiment par son moyen. Que les frères écoutent, qu’ils soient obéissants à l’action de l’Esprit en eux.
« Que tes saints chantent de joie » ; le mot « saint » est le même mot qui est traduit par « pieux ». Il désigne ceux qui sont caractérisés par la piété. Elle est dans le cœur et doit y régner, mais elle doit aussi se montrer extérieurement ! Elle se montre dans les détails, les goûts qui sont les nôtres, par notre comportement extérieur ; elle se traduit dans la façon de penser, de parler. Nous voyons là ce côté pratique qui parle à chacun de nous, frères et sœurs, de différentes manières. Les hommes pieux « chantent de joie » : il y a des choses sérieuses dont ils sont occupés et pourtant ils sont dans la joie ; c’est une joie spirituelle, il ne faut pas l’oublier. En Néhémie 8, nous lisons : « Ce jour est saint, consacré à notre Seigneur. Et ne vous affligez pas, car la joie de l’Eternel est votre force » (v. 10). Ils devaient se réjouir dans le Seigneur. Les deux choses vont ensemble. Il y a tout le sérieux que nous avons à montrer, et en même temps une joie sainte, spirituelle, qui doit nous caractériser parce que nous sommes les objets de l’amour et de la grâce. « Amour de mon Sauveur », chantons-nous parfois. Cet amour habite-t-il dans notre cœur ? Alors nous goûtons une joie inaltérable.
Nous avons dans ce psaume les principes de ce que nous pouvons connaître aujourd’hui, quant au lieu où le Seigneur Jésus a son repos. Nous pensons à ces réunions autour du Seigneur Jésus en réalisant que c’est là que nous trouvons le repos. Nous en sommes très heureux. Combien de fois, au cours de ces réunions, nous avons pu nous retirer des circonstances de la vie journalière, du stress de notre métier, de notre travail ! Nous nous trouvons peut-être le mercredi soir à la réunion pour la prière et le vendredi soir réunis à nouveau pour ouvrir la Parole. C’est un lieu de repos : on devient tranquille dans la présence du Seigneur. Les choses de la terre n’occupent plus nos pensées ; le Seigneur seul est devant nos yeux. C’est ce repos que nous pouvons goûter, un repos spirituel bien sûr, celui de l’âme. Le Seigneur Jésus y trouve aussi son repos. D’une part, Il est Celui qui agit par le Saint Esprit et d’autre part Il est Celui qui a tous les droits. C’est là aussi que le repos se trouve parce que le Seigneur Jésus est personnellement présent, sans que nous le voyions. Il ne trouve pas de joie dans le monde, seulement du mépris. Il est ignoré, on se montre indifférent envers Lui - c’est une attitude très grave, qui caractérise les gens du monde. Ce n’est pas comparable à la haine qui se montre dans les persécutions contre ceux qui appartiennent au Seigneur, mais de l’indifférence envers le Fils de Dieu, envers Celui qui est le Sauveur du monde, qui est venu pour sauver, pour montrer son amour jusqu’à la mort ; Il n’a pas eu « de lieu où reposer sa tête » (Luc 9 : 58). Mais il y a un lieu où Il est heureux de trouver des cœurs qui pensent à Lui, qui sont là pour Lui, comme à Béthanie où les cœurs battaient pour le Seigneur. Que ce soit le cas pour nos cœurs également !
S’il est agréable au Seigneur de voir les frères unis ensemble, c’est agréable aussi pour les frères eux-mêmes, pour l’assemblée locale et par conséquent pour toute l’Assemblée de Dieu. C’est agréable pour les sœurs de voir que les frères sont unis ensemble, qu’ils ont une même pensée, qu’ils se soumettent à la pensée du Seigneur, qu’ils prennent aussi une attitude de soumission les uns envers les autres. Qui suis-je ? Ai-je le droit d’avoir mes propres pensées, ma volonté propre ? Non, « unis ensemble » exclut toute propre volonté. C’est agréable et cela plaît au Seigneur. Il ne s’agit pas de cette paix qu’il peut y avoir entre un frère qui habite à Paris et un frère qui habite à Bordeaux. Non, ce sont ceux qui « habitent » ensemble, que le Seigneur a placés ensemble. Je peux être en paix avec mon frère qui se trouve éloigné de moi, car nous n’avons pas toujours à faire l’un à l’autre. Mais être bien uni avec mon frère qui est à mes côtés, qui a peut-être un caractère difficile, cela est toujours plus ardu. N’oublions pas combien il est vrai qu’habiter « unis ensemble » est bon et utile pour le bien de l’assemblée.
« Et l’Eternel parla à Moïse, disant : Toi, prends des aromates les plus excellents : de la myrrhe franche (selon d’autres : qui découle), cinq cents sicles, et du cinnamome aromatique, moitié autant, deux cent cinquante sicles, et du roseau aromatique, deux cent cinquante, et de la casse, cinq cents, selon le sicle du sanctuaire, et un hin d’huile d’olive. Et tu en feras une huile pour l’onction sainte, une préparation composée, d’ouvrage de parfumeur, ce sera l’huile de l’onction sainte » (Ex. 30 : 22-25). Puis il est parlé de ce qui devait être oint ; d’abord la tente d’assignation et l’arche du témoignage. Ensuite, au verset 30, il est dit : « Et tu oindras Aaron et ses fils, et tu les sanctifieras pour exercer la sacrificature devant moi ».
Cette huile précieuse était composée de quatre ingrédients. Il y avait d’abord la myrrhe qui nous parle des souffrances, des douleurs de Celui qui s’est offert lui-même par le Saint Esprit à Dieu sans tache » (Héb. 9 : 14). Il y avait, semble-t-il, deux sortes de myrrhe : celle qui sortait d’un buisson quand on l’incisait, et celle qui sortait toute seule et découlait d’elle-même. Il semble que c’est une image du Seigneur : Il est entré de lui-même dans les souffrances, connaissant d’avance tout ce qui allait lui arriver. A Gethsémané, quand Dieu lui a donné une coupe de souffrances à boire, Il a dit : « Que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite » (Luc 22 : 42). La casse était le dernier aromate, provenant d’un arbre qui parle de gloire, de grandeur. Nous le retrouvons dans le Psaume 45 où nous avons la myrrhe (les souffrances), l’aloès (la mort) et la casse (la gloire). La myrrhe et la casse étaient présentes dans la même proportion. Il y avait deux autres aromates (le cinnamome aromatique et le roseau aromatique), chacun en quantité moitié moindre. Le roseau met en évidence cette qualité de se courber, tout en tenant ferme ; il ne casse pas, il n’est pas atteint par la tempête. Le cinnamome a une agréable odeur et montre toute la perfection de l’homme Christ Jésus, conduit par le Saint Esprit.
« C’est comme l’huile précieuse » : c’est une huile qui parle du Seigneur Jésus. Si les frères habitent unis ensemble, cela plaît à Dieu, car cela évoque l’attitude du Seigneur Jésus. Il faut que notre vie soit conforme à la sienne, à sa façon de vivre, à sa façon de penser et d’agir. Ne faisons rien de nous-mêmes, mais pensons au modèle que nous avons en Lui.
L’huile « descendait sur la barbe, la barbe d’Aaron… sur le bord de ses vêtements ». Le bord de ses vêtements désigne ici le cou. Dans d’autres psaumes, comme dans le Psaume 73, nous trouvons au contraire l’image de l’homme naturel, décrit sous différents aspects : « C’est pourquoi l’orgueil les entoure comme un collier, la violence les couvre comme un vêtement » (v. 6). Ce sont ses caractéristiques. Mais ici, chez le souverain sacrificateur, l’image est tout à fait différente. C’est l’huile, le Saint Esprit, les qualités qui sont dans cette huile sainte, qui sont l’ornement de sa personne. Cela doit être aussi notre ornement. Quelle différence entre l’orgueil décrit au Ps. 73 et l’obéissance, la soumission, le cœur plein d’amour pour Dieu, pour le Seigneur ! Il nous faut ressembler au sacrificateur.
« C’est là que l’Eternel a commandé la bénédiction, la vie pour l’éternité ». C’est le bonheur de chacun et la gloire du Seigneur si nous sommes en paix les uns avec les autres. C’est aussi une condition préalable pour être ensuite en mesure de réaliser le Psaume 134.
Dans l’adoration, nous sommes appelés à apporter. Bien sûr, ce que nous pouvons apporter, le Seigneur nous l’a d’abord donné ! Nous n’avons rien : il faut bien le comprendre, mais le Seigneur donne ce qu’il faut ! Il veut nous occuper des choses célestes ; elles sont en relation avec Lui et nous pouvons les présenter à Dieu le Père. Il se réjouit quand nous Lui parlons du Seigneur Jésus, de tout ce que nous avons trouvé en Lui, pendant la semaine, en lisant la Parole. Chers jeunes amis chrétiens, quand vous lisez la Parole, cherchez le Seigneur Jésus. Demandez-vous, par exemple : « Est-ce que je trouve dans ce passage quelque chose du Seigneur Jésus, peut-être dans un type ou une image, une qualité qui se trouve en perfection chez Lui ? ». Alors votre cœur étant occupé de Lui, vous vous réjouirez en Lui ; la communion ainsi réalisée se traduira par des heures d’adoration que vous pourrez avoir. Peut-être ne dites-vous rien, parce que vous êtes encore jeunes, mais votre cœur parlera. Quand un frère prononcera une action de grâces, vous penserez : Oui, ce qu’il a dit est tout à fait vrai. Les sœurs penseront aussi la même chose ; l’une d’elles est venue me dire, un dimanche : « J’avais pensé exactement au même cantique ». Le Seigneur avait placé cela dans son cœur et l’Esprit de Dieu l’a aussi opéré au milieu de l’assemblée. Combien c’est heureux s’il en est ainsi ! Nous pouvons adorer ensemble « en esprit et en vérité » (Jean 4 : 24).
- regarder vers Lui pour lui apporter notre louange et notre amour aussi ;
- être là encore, à Ses pieds, pour apprendre de Lui, comme cela avait lieu à Béthanie. Marie de Béthanie était aux pieds du Seigneur Jésus pour apprendre. C’est là qu’elle a appris l’adoration.
Ces trois choses vont ensemble. Quel lieu de repos et de bonheur que celui que le Seigneur nous a donné, où nous pouvons aller encore aujourd’hui, assurés de Sa présence personnelle ! Quelquefois des gens disent : « Nous aussi, nous nous réunissons au nom du Seigneur Jésus ». Qu’est-ce que cela implique de se réunir au nom du Seigneur Jésus ? Le respect de sa Personne, de son autorité, et un plein accord avec la vérité touchant sa Personne et son œuvre. Tenons ferme le chef (Col. 2 : 19), attachés à la vérité qui « est en Jésus » (Eph. 4 : 21). Il est vrai homme et vrai Dieu, Il est éternel. Il a toujours été « dans le sein du Père » (Jean 1 : 18), il est égal à Dieu. Tout ce qui porte atteinte à cette vérité doit être absolument mis de côté. Gardons la vérité concernant la perfection, la grandeur, la gloire de notre Seigneur et gardons aussi la vérité quant à la perfection de son œuvre. Ainsi nous pourrons L’honorer, être autour de Lui dans ce lieu de repos pour Lui et pour nous aussi.
R. Br - D’après une méditation (30-03-13)