L’auteur du livre de Job, dans ses descriptions des merveilles de la nature, nous entretient souvent des nuages et parle de leur formation et de leurs effets. Ils sont, eux aussi, l’œuvre de Dieu ; l’homme ne peut les produire, ni même les compter. « Regarde les cieux et vois, et contemple les nuées : elles sont plus hautes que toi » (Job 35 : 5). « Qui a compté les nuages dans sa sagesse ? et qui verse les outres des cieux » (38 : 37).
Dieu a enfermé l’eau dans les nuages (37 : 11) et ils ne se rompent pas d’eux-mêmes (26 : 8). Ils laissent couler la pluie au moment où Dieu le décide (36 : 29) ; l’homme, malgré ses désirs, ne peut leur commander d’en verser à son gré (38 : 34).
A la question posée : « Qui a renfermé la mer dans des portes… ? », l’Eternel répond : « Je fis de la nuée son vêtement, et de l’obscurité ses langes » (38 : 8-9). La mer est représentée comme un enfant géant, sorti du sein maternel ; les nuages lui servent de vêtements autour d’elle - « de langes » - et de liens. Ces nuages s’élèvent et se balancent dans les airs ; c’est au milieu d’eux que le fracas du tonnerre éclate (36 : 29).
D’autres écrivains sacrés confirment que Dieu fait les nuages et les appelle des extrémités de l’horizon (Ps. 135 : 7 ; Prov. 8 : 28 ; Jér. 10 : 13). Interposés entre la terre et le ciel, ils sont considérés comme le support et l’enveloppe de Dieu dans ses « apparitions ».
De fait les nuées ont accompagné les manifestations divines à la sortie d’Israël de l’Egypte : « L’Eternel allait devant eux, de jour dans une colonne de nuée pour les conduire par le chemin, et de nuit dans une colonne de feu pour les éclairer, afin qu’ils marchent jour et nuit : la colonne de nuée ne se retira point, le jour, ni la colonne de feu, la nuit, de devant le peuple » (Ex. 13 : 21-22).
Cette « colonne de nuée » miraculeuse était apparue quand ils étaient à Succoth (Ex. 13 : 18-20). Elle les a ensuite accompagnés jusqu’à leur entrée en Canaan. Sa hauteur devait être considérable ; en effet, tout le peuple pouvait l’apercevoir dans l’ensemble de son immense camp ou durant leurs étapes de marche au désert (Ex. 40 : 36 ; Nom. 16 : 42). Sa « forme » aussi pouvait sans doute se modifier : ainsi, au moment du passage à travers la Mer rouge, elle s’était probablement élargie, au point de former une sorte de muraille, capable de masquer aux yeux des Egyptiens l’armée d’Israël qu’ils poursuivaient. « Elle fut pour les uns une nuée et des ténèbres, et pour les autres elle éclairait la nuit ; et l’un n’approcha pas de l’autre de toute la nuit » (Ex. 14 : 20).
Cette colonne avait plusieurs fonctions évidentes : elle dirigeait Israël, le protégeait et servait aussi de trône à Jéhovah. De là, Il gouvernait son peuple.
Sa première fonction est rappelée dans maints passages : la nuée conduisait le peuple de Dieu vers la Terre promise (Deut. 1 : 30, 32-33 ; Ps. 78 : 14 , Nom. 9 : 15-23, 10 : 11-12, 33-34). Qu’il s’agisse d’une courte halte ou d’un long séjour, les Israélites devaient se soumettre aux ordres du Seigneur qui résidait dans la nuée, d’où Il parlait, en particulier avec Moïse (Ex. 33 : 9). En se déplaçant, la colonne de nuée envoyait des « signaux » de la part de l’Eternel au peuple (Nom. 9 : 17-23 ; Ex. 40 : 34-35) ; l’arche devait rester sous cette colonne. Au moment du départ pour une nouvelle traite, Moïse disait : « Lève-toi, Eternel ! et que tes ennemis soient dispersés, et que ceux qui te haïssent s’enfuient devant toi ! Et quand elle se reposait, il disait : Reviens, Eternel, aux dix mille milliers d’Israël ! » (Nom. 10 : 34-36 ; Es. 63 : 14).
Une autre fonction de la nuée était la protection qu’elle offrait à Israël à tous égards, vis-à-vis de leurs ennemis (Ex. 14 : 19), et même contre les ardeurs du soleil (Ps. 105 : 39 ; Ps. 121 : 6 ).
Elle servait également de « trône » au Seigneur. Elle a été appelée plus tard - par les rabbins - la « Shechinâh », mot qui signifie « se reposer » ; on ne trouve pas ce terme dans l’Ecriture.
Depuis le jour de la dédicace du tabernacle, chaque fois que les Israélites séjournaient dans l’un de leurs campements successifs, la colonne de nuée restait au-dessus du camp (Ex. 40 : 35-36). Dans certaines circonstances, pour souligner Sa présence, et avant d’exercer Son autorité, Dieu faisait descendre la nuée devant la porte du tabernacle (Ex. 33 : 9-10 ; Nom. 12 : 5). Il la faisait même entrer dans le « lieu saint » et le remplir (Ex. 40 : 34-35 ; Ezé. 10 : 4, 18). C’est là, généralement, que Dieu parlait à Moïse. Il fallait une circonstance exceptionnelle pour qu’Il lui parle « du sein de la nuée » (Nom. 11 : 25 ; 12 : 5). Cette colonne de nuée disparaîtra au moment du passage du Jourdain ; dès lors, les Hébreux ne devaient suivre que l’arche !
C’est la première fois que la manne -figure de Christ, le « pain des puissants » (Ps. 78 : 25) - est envoyée à Israël. A cette occasion, la gloire de Dieu apparaît donc dans la nuée. Quelle patience de la part de l’Eternel ! Au lieu de châtier son peuple qui murmure, Il lui montre sa gloire et réitère les promesses faites en Son nom (v. 7, 10 b). Il l’instruit et lui donne à satiété, chaque matin, du pain à manger. En effet le peuple qu’il a racheté a besoin de cette manne (Jean 6 : 32, 51).
Sur la montagne de Sinaï
Il est question ici plusieurs fois de la nuée. Moïse, on le conçoit, n’osait pas pénétrer dans le Saint des saints. Il attendait que Dieu l’y invite.
La gloire introduit dans ce passage le « ministère de la condamnation » (2 Cor. 3 : 9). Ce qui devait « prendre fin » (le système de la Loi) a été introduit avec gloire, mais notre bonheur est grand de connaître ce qui demeure : le ministère de l’Esprit, de la miséricorde et de la grâce subsisteront avec une gloire plus grande encore !
Dans la nuée, il y avait « un feu », symbole de la présence et de la sainteté de Dieu. Ce feu était probablement toujours là, mais il devenait visible quand il était environné d’obscurité. Dans le Nouveau Testament, le feu est toujours associé au Saint Esprit.
Le prophète Esaïe nous fait savoir que le moment est proche où Dieu « créera sur chaque demeure de la montagne de Sion, et sur ses assemblées, une nuée et une fumée, de jour ; et la splendeur d’une flamme de feu, la nuit ; car sur toute la gloire il y aura une couverture. Et il y aura un tabernacle pour ombrage, de jour, contre la chaleur, et pour abri et pour refuge contre l’orage et contre la pluie » (Es. 4 : 5-6). C’est une révélation glorieuse concernant la restauration du peuple de Dieu et la gloire de Christ, le « germe de l’Eternel », source et puissance de vie (v. 2) !
Aaron présente ici les premiers sacrifices ; d’abord le sacrifice pour le péché, puis le bélier pour l’holocauste. Depuis le monticule de l’autel d’airain, il s’adresse à tout le peuple pour le bénir et entre avec Moïse dans la tente, là où l’Eternel se révélait.
Ils en ressortent et bénissent à nouveau le peuple. La gloire de l’Eternel apparaît, ainsi que le feu qui consume ce qui était sur l’autel. Le peuple comprend que l’expiation est faite pour lui ; un cri de joie et d’adoration s’élève de leurs cœurs, rendant gloire à Dieu.
Josué et Caleb n’ont pas honte de déclarer leur foi devant tous. Ne pas être d’accord avec les autres est toujours difficile, parfois dangereux. Les deux hommes manquent d’être lapidés par le peuple (v.10), mais ils ont Dieu de leur côté : la gloire de Dieu apparaît… à la tente d’assignation. Il manifeste soudain Sa présence.
La double rébellion, religieuse et civile, de Coré, Dathan et Abiram était en fait contre l’Eternel. Mais dans sa longue patience, Dieu ne se hâte pas de les consumer. Il donne « du temps » aux opposants pour se repentir (Apoc. 2 : 21), tout en prenant la défense de Moïse.
Pour la seconde fois dans ce livre, la gloire de l’Eternel apparaît. Il annonce son intention de consumer le peuple, mais Moïse et Aaron font appel à Sa justice. Leur intercession en grâce Le glorifie plus que le jugement ne l’aurait fait !
Bien des années ont passé, toute la génération sortie d’Egypte est morte, et ce chapitre est lui-même « encadré » par la mort : celle de Marie au début, puis celle d’Aaron à la fin. A la mort ambiante s’ajoute la soif. La présente génération ne diffère pas de la précédente : les murmures de Kadès ressemblent beaucoup à ceux de Rephidim, à l’orée du désert ! Moïse et Aaron prennent à nouveau - comme au moment de l’affaire de Coré - une attitude humble et la gloire de l’Eternel leur apparaît !
Dieu leur donne des instructions précises : c’est une nouvelle réponse de Sa grâce aux besoins de ce peuple ingrat ! Hélas, Moïse se met en colère, commet une faute lourde de conséquences : il frappe le rocher (figure de Christ) au lieu de lui parler. Il n’entrera pas dans le Pays tant désiré ; il le verra toutefois depuis le mont Nebo (Deut. 34 : 1).
C’est en réponse à la prière de ce roi que le feu descend sur l’holocauste. Pour la seconde fois (2 Chr. 5 : 14), la gloire remplit la Maison. Dès lors, et jusqu’aux jours d’Ezéchiel (Ezé. 10 : 18 ; 11 : 23), elle y aura sa demeure.
La crainte qu’inspire, à juste titre, cette gloire empêche les sacrificateurs de pénétrer dans la maison de Dieu (2 Chr. 7 : 2). Pensons, en contraste, à ce que sera la part éternelle des rachetés. Le Seigneur veut avoir les siens auprès de lui dans la gloire.
Le prophète, conduit par l’Esprit, contemple la gloire de l’Eternel et il a le privilège d’entrevoir Dieu sur son trône. Il le discerne sous l’aspect d’un homme. Cette vision anticipe la venue de Dieu en chair, dans la personne de Jésus Christ. Désormais, il y a un homme à la droite de Dieu, dans la gloire, auquel le gouvernement du monde est confié.
La vision se termine par cette apparition de feu, mais elle a lieu sur l’arc, que Dieu a donné à l’homme après le déluge. Ce signe de la grâce de Dieu et de son alliance traverse les Ecritures et resplendira autour du trône de l’Agneau. Ezéchiel tombe alors sur sa face.
Avant de commencer un service difficile, Ezéchiel voit une nouvelle fois - avec un environnement bien différent - la gloire de l’Eternel. Emerveillé, il se prosterne et, comme la première fois, l’Esprit l’aide à se relever. Il ne suffit pas que la majesté du Seigneur nous ait touchés une fois ; cette expérience doit se renouveler tout au long de notre service pour qu’il soit à la gloire de Dieu !
Ezéchiel se trouve alors à la porte intérieure qui regarde vers le Nord et il voit une « idole de jalousie » (v. 3) ; elle provoquait le Seigneur à la jalousie. Tout cela se trouvait là où était encore la gloire du Dieu d’Israël, selon la vision que le prophète avait vue dans la vallée. Dieu révèle les choses horribles qui se faisaient en secret dans son sanctuaire. Il découvre devant son envoyé ce grand mal qui portait atteinte à sa propre gloire ! Comment pourrions-nous rester insensibles à la douleur de Dieu devant l’idolâtrie de son peuple (v. 6) ?
Sur le seuil du temple, sur les chérubins et vers la porte orientale du temple
Six messagers vont exécuter le jugement, un septième a reçu la tâche merveilleuse de protéger du jugement ceux qui sont attachés à l’Eternel. Ils approchent, la gloire de l’Eternel commence à s’en aller : elle sort du lieu saint et se pose sur le seuil du temple. Le trône de Dieu cesse désormais d’être un trône de grâce, il devient un trône de jugement. La mention du « chérubin » en est le signe. Le jugement doit commencer par la maison de Dieu (1 Pier. 4 : 17).
« Les chérubins se tenaient à droite de la maison lorsque l’homme vêtu de lin entra, et la nuée remplissait le parvis intérieur. Et la gloire de l’Eternel s’éleva de dessus le chérubin, et vint sur le seuil de la maison ; et la maison fut remplie de la nuée, et le parvis fut rempli de la splendeur de la gloire de l’Eternel » (Ezé. 10 : 3-4).
Quelle lenteur touchante dans ce départ par étapes ! Elle nous fait sentir toute la tristesse que le Seigneur éprouve alors. La nuée, faut-il le rappeler, était comme l’enveloppe terrestre de la gloire divine, dont elle tempérait l’éclat éblouissant (Lév. 16 : 2 ; 1 Rois. 8 : 10-12).
« Et la gloire de l’Eternel sortit de dessus le seuil de la maison, et se tint au-dessus des chérubins. Et les chérubins haussèrent leurs ailes et s’élevèrent de terre à mes yeux, quand ils sortirent… Et ils s’arrêtèrent à l’entrée de la porte orientale de la maison de l’Eternel (Ezé. 10 : 18-19).
C’est la dernière phase de ce départ solennel : la gloire de l’Eternel qui était au-dessus des chérubins monta du milieu de la ville, et se tint sur la montagne à l’orient de Jérusalem. Ezéchiel raconte ensuite « à ceux de la transportation » les phases successives de ce cheminement douloureux (v. 25).
Aux chapitres 43 : 2-5 et 44 : 4, chacun peut lire aussi le retour, encore futur, de la gloire.
La dernière apparition de la gloire dans l’Ecriture a lieu au moment de la naissance du Seigneur (Luc 2 : 9). « Alors un ange du Seigneur se trouva avec eux ; et la gloire du Seigneur resplendit autour d’eux, et ils furent saisis d’une grande peur. Et l’ange leur dit : N’ayez pas peur, car voici, je vous annonce une bonne nouvelle, un grand sujet de joie, qui sera pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la cité de David, vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur » (Luc 2 : 9-11).
Ph. L 26. 04.13