UNE PERSPECTIVE GLORIEUSE ET SURE
Dans les jours de tristesse et de perplexité croissantes, tels que les jours actuels, le croyant est d’autant plus porté à se retirer vers son sûr Refuge ou à s’envoler « sur les hauteurs du Pisga » ; de ce poste d'observation et d'espérance, il peut voir « tout le pays » (Deut. 34 : 1). Il prend plus encore l’habitude de méditer sur la solidité des fondations que Dieu a mises sous ses pieds, sur l'intimité de cette communion dans laquelle Il a introduit son cœur, et sur la clarté rayonnante des perspectives qu’Il a placées devant ses yeux. Au sujet de ces dernières, écoutons la voix de l'Esprit adressée aux églises en Apocalypse 2 et 3.
L'Agneau les conduira aux fontaines des eaux de la vie, non pas à des ruisseaux ou des canaux, mais à la source même du fleuve de la vie (Apoc. 7 : 17). Tout cela parle à nouveau de la vigueur sans mélange de notre vie, selon la parole de notre Seigneur Jésus, que rien ne saurait surpasser : « Parce que moi je vis, vous aussi vous vivrez » (Jean 14 : 19).
Dans cette promesse à Ephèse, il y a l'arbre de vie auquel les saints célestes ont part directement. Leur portion, c’est de la recevoir et de l’entretenir à sa source même, à ses racines.
Quelle merveille en son temps ! Le Seigneur se réjouit de reconnaître la foi de ses saints, et s’ils ont montré qu’ils n'ont pas aimé leur vie dans ce monde jusqu'à la mort, ce sera comme s’ils l'avaient gagnée dans le monde à venir. La vie sera pour eux là-haut comme une couronne, comme la glorieuse récompense de ne pas avoir fait cas de leur vie sur la terre.
Bien que les épreuves et les afflictions projettent parfois leur ombre sur nous,
Ton amour dispense une lueur céleste sur tout ce qui est devant nous ;
Cet amour a souri du ciel pour nous réconforter dans notre chemin de tristesse,
Et montrer la voie à travers l’obscurité de la terre jusqu’à la sphère où règnent joie et allégresse (d’après H. Ware).
Cela sera récompensé par ce qui est toujours le plus précieux, par des marques d'affection personnelle, éveillant à la fois l’heureuse réalisation et l'assurance du cœur de savoir le Seigneur uni à notre cœur. Si, dans ce désert, le cœur connaît son propre chagrin, là-haut, il connaîtra ses propres délices dans la jouissance et la conscience du sourire de la grâce du Seigneur Jésus. Il embrassera Celui qui est sien « avec les baisers de sa bouche » (Cant. 1 : 2). Il se retirera, pour ainsi dire, de la scène de la gloire publique, ou au milieu de tout cela, il donnera ce gage qui exprimera cette affection.
Telle est la signification de la manne cachée, présentée ici pour nourriture. Le caillou reçu porte un nom que personne ne connaît, sinon celui qui le reçoit. Tout cela exprime cette affection individuelle. Ce n'est pas une joie publique, mais la jouissance consciente de la possession de l'amour du Seigneur. Quelle bénédiction que ce caractère de la joie dans le jour à venir ! Nous avons déjà vu la vie possédée en abondance et dans l'honneur comme à Ephèse et à Smyrne ; mais ici, à Pergame, nous progressons vers une autre possession, non pas encore la gloire sous quelque forme, mais la certitude bénie et la conscience de l'amour personnel du Seigneur.
Il s'agira de son pouvoir exercé juste avant qu’Il prenne son royaume. Ce sera le moment où Il éliminera tout ce qui aurait été incompatible avec le royaume. Il se ceindra de l'épée sur sa cuisse, comme David avant son ascension au trône, comme Salomon (Ps. 45), ce sera l'action du cavalier avant que commence le règne de 1000 ans (Apoc. 19 : 20).
C'est la gloire, c’est la puissance manifestée, exercée dans sa première phase par la main de Christ, le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel. Et dans cet acte de puissance et cette manifestation de gloire, les saints seront avec Lui. Ils auront survécu, glorieusement, à toute une nuit de tempête horrible et de terrible obscurité judiciaire, comme l'étoile qui luit sur le front du ciel matinal après la plus sombre nuit. Tout cela est beau et nous a été donné ici en son temps, car après la vie et la joie personnelle cachée, les gloires publiques commencent à être présentées. Nous verrons que cette gloire dont il est parlé à Thyatire n'est que la première d'une longue et brillante suite de gloires.
Il leur promet qu'ils marcheront avec Lui en vêtements blancs, car ils en sont dignes (v. 4). Ce n'est pas ici le fait qu'ils aient lavé leurs robes et les aient blanchies dans le sang de l'Agneau. Ils l’ont fait, c’est vrai, mais cela leur a permis de paraître sans réserve ni tache devant le trône (Apoc. 7 : 9) ; ici, il ne s’agit pas de paraître devant le trône, mais de marcher en vêtements blancs avec le Seigneur Jésus dans le royaume. Cette main qui actuellement par grâce leur lave les pieds (Jean 13), les prendra alors pour les faire entrer et les faire jouir pleinement alors de sa présence dans le royaume de gloire avec Lui. Quel caractère de la joie est présenté ainsi ! Etre reconnu publiquement ainsi, tandis que précédemment il s’agissait d’être, dans le privé, l’objet individuel de sa tendresse.
De combien de façons l'Esprit de Dieu fait passer devant nous ici les joies dont jouiront ses saints dans l’avenir ! La vie, l'amour, la gloire, tout leur est réservé ! L'arbre de vie et la couronne de vie, le caillou blanc, apportant au plus profond du cœur le gage de l'amour, et la compagnie avec le Roi de gloire parcourant ses possessions glorieuses et bienheureuses. Mais ce même Esprit va nous dire plus encore.
Chaque vainqueur est reconnu publiquement en compagnie du Seigneur, parcourant, pour ainsi dire, la main dans la main, la riche et vaste scène de gloire, reconnu devant tous, et également à l'intérieur de la cité. Chacun portant en lui-même une partie de la gloire, chacun étant nécessaire à la pleine expression de la lumière de la nouvelle Jérusalem, et chacun étant formé comme une partie essentielle de la plénitude de Celui qui va remplir tout en tous (1 Cor. 15 : 28). Chacun est un roi et un sacrificateur, occupant son rang individuel et sa place dans le temple et la cité, la Salem du vrai Melchisédec. Quelle place de dignité ! Certes, l'amour se plaît à montrer ce qu'il peut faire et fera pour ses objets ! Oh, si nous avions seulement des cœurs pour apprécier le prix de toutes ces choses, et les apprécier parce qu’elles nous parlent de cet amour qui a formé ces conseils pour nous !
Des choses extrêmement grandes et précieuses ont passé devant nous. L'arbre et la couronne de vie, le caillou blanc, l'étoile du matin, la marche en vêtements blancs à l’extérieur en suivant les sentiers de la gloire et l’habitation dans le temple et la cité de gloire, avec une place sur le trône lui-même, tout cela est à nous, comme ceux qui sont fidèles au Seigneur Jésus. Alors nous jouirons de la vie en abondance, de l'honneur, de l'affection, de l'amour au degré le plus profond d’intimité et de la gloire partagée dans tous les aspects de son déploiement, que ce soit dans sa puissance de jugement de l’Ennemi ou dans tous les honneurs et les dignités du royaume. Si le Seigneur Jésus Lui-même est « estimé » de nos cœurs, ces choses auront du prix pour nous. Si Lui-même est aimé, toute cette intimité avec Lui dans la vie, l'affection et la gloire, sera pour nous le ciel que nous désirons habiter. Mais est-il l’objet de nos cœurs ? Sont-ils remplis de notre Seigneur ? Pouvons-nous Lui adresser le message de l'âme altérée, languissant après Lui, et Lui dire comme la bien-aimée du Cantique des cantiques : « Je suis malade d'amour » (Cant. 5 : 8) ?
Extrait de “The Lord is near” (nov-déc. 2005)