LE LIVRE DE JOSUE (11-12)
CHAPITRE 11 : La conquête sur Hatsor et les Anakim
Le chrétien pour qui Christ est la force - « Je peux tout en celui qui me fortifie » (Phil. 4 : 13) - est invité de même à ne pas se laisser terrifier : « sans être en rien effrayés par les adversaires » (Phil. 1 : 28). La force et la confiance des ennemis étaient dans leurs chevaux et dans leurs chars : « Ceux-ci font gloire de leurs chars, et ceux-là de leurs chevaux, mais nous, du nom de l’Eternel, notre Dieu » (Ps. 20 : 7). C’est précisément cette force qui devait être détruite (v. 6) ; elle l’a été par Josué, conduit par Dieu (v. 9). Ainsi le peuple ne tomberait pas, plus tard, dans le piège de la confiance en des ressources humaines (représentées par les chevaux et les chars).
Les armées s’étaient regroupées à Mérom (v. 5), sur le Jourdain, au nord du lac de Génésareth (ou Kinnéreth, v. 2). Là, elles sont entièrement livrées par l’Eternel en la main d’Israël. Ces combats préfigurent les derniers conflits des armées du monde conduites par Satan contre Christ : « Les rois de la terre habitée tout entière… Ils les rassemblèrent au lieu appelé en hébreu : Armaguédon » (Apoc. 16 : 14-16) (il s’agit de la plaine de Jizréel ou de Meguiddo au sud-ouest des eaux de Mérom). « Et je vis la Bête, et les rois de la terre, et leurs armées assemblées pour livrer combat à Celui qui montait le cheval, et à son armée » (Apoc. 19 : 19).
Par ce combat final, le pays est ouvert définitivement à Israël, jusqu’à la frontière de la Phénicie. Les ennemis sont repoussés jusqu’à Sidon (v. 8), capitale des affaires et du commerce. Après la délivrance du monde naturel (figuré par l’Egypte) vient celle du monde organisé loin de Dieu (figuré par la Syro-Phénicie).
Le jugement de Jabin, roi de Hatsor (v. 10-15)
Il est très triste de constater que, par suite de l’infidélité du peuple au temps des Juges, cette ville a retrouvé sa puissance (neuf cents chars de fer). Elle a même été un instrument de châtiment dans la main de l’Eternel envers son peuple coupable (Jug. 4 : 1-3).
Dans ces scènes, Josué manifeste un attachement constant à la Parole de Dieu (l’arme donnée maintenant au croyant pour le combat contre l’Ennemi) :
– soit pour la destruction des ennemis (v. 12) ;
– soit pour accorder une mesure de clémence à ceux qui étaient demeurés tranquilles (v. 13), selon les dispositions de la Loi (Deut. 20 : 10-18).
S’attacher de cœur à la Parole du Seigneur est pour nous le sûr chemin de la bénédiction et le secret de la victoire sur les ennemis de nos âmes ! Dans la famille de la foi, les jeunes gens sont forts, ont vaincu et sont victorieux du méchant, parce que la parole de Dieu demeure en eux (1 Jean 2 : 14).
A l’exception des Héviens de Gabaon dont l’histoire a été considérée au chapitre 9, toutes les nations s’étaient dressées contre Israël pour lui faire la guerre. Un endurcissement permis par Dieu comme châtiment s’était abattu sur elles (v. 20) de sorte que la parole de l’Eternel à Moïse s’accomplissait. Toutefois, il n’y a point d’injustice en Dieu qui n’endurcit le cœur que lorsque tous les appels de la grâce ont été négligés ou refusés. Tel avait été le cas du Pharaon ou d’Esaü ; tel sera plus tard le jugement des impies qui n’auront « pas accepté l’amour de la vérité pour être sauvés », à qui Dieu enverra « une énergie d’erreur pour qu’ils croient au mensonge » (2 Thes. 2 : 10-12).
Le jugement des Anakim (v. 21-22)
Ce peuple, à l’origine de tant de souffrances pour Israël, devait être maintenant détruit et Josué est l’instrument de ce jugement (v. 21). Le pays d’Israël en a été entièrement débarrassé, mais ses réchappés ont trouvé refuge dans le pays des Philistins (Gaza, Gath et Asdod) ; leur influence se fera sentir plus tard au temps du déclin du peuple.
Notre salut par la foi et notre position en Christ sont une certitude irréfutable. Quant au conflit pratique avec l’Ennemi, rien n’est acquis de façon définitive, de sorte que nous devons veiller jusqu’au bout de la course chrétienne. Néanmoins, Dieu nous accorde des moments de paix avant de goûter le repos éternel dans la maison du Père.
Le repos après les combats (v. 23)
Les peines et les tribulations (2 Thes. 1 : 6-7) caractérisent ce monde-ci, tandis que la joie et le repos appartiennent au monde invisible à venir ; les deux états ne peuvent se comparer (2 Cor. 4 : 16-18).
« Le travail convient à ce monde, la joie à l’autre, quoique nous la goûtions comme des ruisseaux d’eau, avant d’être parvenus à la source », a écrit un serviteur de Dieu.
Engagé dans le combat, le chrétien n’est pas occupé à dénombrer les victoires. Il s’agit d’abord d’atteindre le but. Il faut faire une chose, une seule, en oubliant les choses qui sont derrière (Phil. 3 : 13-14). Mais, à l’issue des combats, le regard peut se porter en arrière pour mesurer l’étendue de la grâce de Dieu qui aura opéré pour nous (Ps. 90 : 17 ; Es. 26 : 12).
Les victoires à l’orient du Jourdain (v. 1-6)
– Sihon, roi des Amoréens à Hesbon (v. 2, 3). Israël lui avait envoyé des messagers pour demander l’autorisation de traverser son pays (Nom. 21 : 21-31). Devant son refus, Israël l’avait frappé et avait occupé son pays.
– Og, roi de Basan, livre combat, lui aussi, contre Israël et connaît la défaite (Nom. 21 : 33-35).
Ce pays devient la possession des deux tribus et demie restées en deçà du Jourdain. C’était l’écho de ces premières victoires d’Israël qui avait mis en mouvement le cœur de Rahab par la foi vers Dieu et vers son peuple (2 : 9-10). Après avoir entendu ces nouvelles, les Gabaonites chercheront plus tard à s’introduire par ruse parmi le peuple de Dieu (9 : 10).
Les victoires sur ces ennemis et la répartition de leur pays aux deux tribus et demie sont attribuées ici à Moïse (v. 6), et le nom même de Josué n’est pas mentionné. Moïse nous parle de Christ s’occupant des siens sur la terre, tandis que Josué nous présente le Sauveur ressuscité qui nous fait goûter les bénédictions célestes en Lui. Les chrétiens dont le cœur reste attaché au monde ne peuvent pas jouir du ciel avec Christ, le vrai Josué, car ils n’ont pas spirituellement franchi le Jourdain avec Lui.
Les victoires dans le pays (v. 7-24)
1-Jéricho | 11- Horma | 21-Madon |
2-Aï | 12-Arad | 22-Hastor |
3-Jérusalem | 13-Libna | 23-Shimrom-Méron |
4-Hébron |
14-Adullam | 24-Acshaph |
5-Jarmuth | 15-Makkéda | 25-Thaanac |
6-Lakis | 16-Béthel | 26-Meguiddo |
7-Eglon | 17-Tappuakh |
27-Kédesh |
8-Guézer | 18-Hépher |
28-Jokneam |
9-Debir | 19-Aphek | 29-Dor |
10-Guéder | 20-Lassaron | 30-Goïm |
31-Thirtsa |
C’est le souvenir, par ordre, des expériences et des victoires du peuple d’Israël pendant cette phase de conquête.
D’abord, le rappel des deux premières villes (Jéricho et Aï) qui symbolisent la puissance de l’Ennemi, détruite par Christ à la croix (ch. 6-8).
Ensuite, les cinq villes des rois des Amoréens montés contre Israël après l’alliance avec Gabaon (ch. 9-10). Parmi celles-ci, Jérusalem, la ville du grand roi, vient naturellement la première, suivie de Hébron, qui avait joué un rôle si important dans l’histoire des patriarches. Des sept villes prises à ce moment (10 : 28-39), trois de leurs rois avaient été déjà jugés (Hébron, Lakis, Eglon) ; les quatre autres trouvent ici leur place, en tant que vaincus, dans la liste des victoires remportées par Israël (Guézer, Debir, Libna, Makkéda).
Les vingt autres noms comprennent les quatre rois du nord qui avaient participé à la coalition de Hatsor (ch. 11). Les autres, d’après la situation de leurs villes, appartenaient probablement à la même région du pays. On y relève les noms de :
- Béthel (la maison de Dieu) associé d’abord à Jacob, puis lié de près à l’histoire d’Israël.
- Meguiddo, dans la plaine de Jizreël qui sera le théâtre du dernier conflit des nations avec Christ avant le règne millénaire (Armaguédon) (Apoc. 16 : 16).
- Adullam, plus tard le lieu de ralliement des fidèles autour du roi David rejeté (1 Sam. 22 : 1) ; ensuite, le lieu où viendra la gloire d’Israël (Mich. 1 : 15).
- Enfin la dernière, Thirtsa, deviendra la résidence des rois d’Israël (1 Rois 15 : 21 ; 16 : 6, 23). Symbole des cités de la terre, elle figure la beauté de l’Epouse terrestre aux yeux de Christ (Cant. 6 : 4).
« Il faut qu’Il règne jusqu’à ce qu’Il ait mis tous les ennemis sous ses pieds : le dernier ennemi qui sera aboli, c’est la mort. Car Il a tout assujetti sous ses pieds » (1 Cor. 15 : 25-27).
1. Les combats spirituels durent jusqu’à la fin de notre vie chrétienne.
2. Nous sommes conduits par Jésus, « le chef de la foi et celui qui l’accomplit pleinement » (Héb. 12 : 2). En Le suivant avec confiance et courage, « nous sommes plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés » (Rom. 8 : 37).
3. Il n’y a pas d’autre alternative dans le combat chrétien que la victoire ou la défaite (Luc 9 : 50 ; 11 : 23). La neutralité n’existe pas dans le domaine spirituel.
4. La cause d’une défaite doit être recherchée par la prière (Aï et Gabaon).
5. La victoire finale sur nos ennemis est une œuvre de longue haleine, acquise à travers une série de combats successifs.
6. La victoire dans une bataille ne signifie pas le succès de toute la campagne. Une défaite dans un combat n’entraîne pas la perte de toute la campagne.
7. Dieu nous aide dans nos combats, mais nous y sommes personnellement engagés. Il combat pour nous si nous combattons avec Lui. « L’Eternel est avec vous quand vous êtes avec lui » (2 Chr. 15 : 2).
8. La Parole de Dieu et la prière sont les deux armes offensives du chrétien.
9. Dieu nous demande de combattre contre nos ennemis et jamais de faire alliance avec eux.
D’après J. Muller - extrait de « Sondez les Ecritures » (vol. 3)