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TOUTES SORTES DE PRIERES (2)

 
 

Nature des différentes prières

            Les Ecritures nous enseignent à prier « par toutes sortes de prières et de supplications, en tout temps, par l'Esprit », et à veiller à cela « avec toute persévérance » (Eph. 6 : 18). Nos prières peuvent donc revêtir des caractères différents suivant les circonstances dans lesquelles nous nous trouvons, comme aussi en fonction des dispositions de nos cœurs.

                        Des demandes adressées à Dieu

            ‒ La demande ou requête - sens propre du mot « prière » - s’adresse à Dieu pour Lui exposer des besoins, requérant de sa part ce qui nous fait défaut. Comme croyants, nous ne demandons pas ce qui nous est déjà donné en grâce, ce que nous avons en Christ, comme par exemple la paix ou le pardon, car ces choses nous sont acquises. En revanche, nous pouvons demander qu'Il nous en accorde la jouissance, que nous en goûtions toujours plus les effets. « Exposez vos requêtes à Dieu par la prière... et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus » (Phil. 4 : 6). « Si vous demandez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai » (Jean 14 : 14).

            ‒ La supplication est une prière ardente et insistante, exprimée dans la conscience que Celui auquel nous la présentons est puissant comme et seul en mesure d'y répondre. La supplication évoque la pensée de la nécessité absolue d'obtenir la chose implorée, bien que l'humilité et la soumission soient requises dans de telles prières.
            Daniel pouvait dire : « Ecoute, ô notre Dieu, la prière de ton serviteur et ses supplications... ce n'est point à cause de nos justices que nous présentons devant toi nos supplications, mais à cause de tes grandes compassions » (Dan. 9 : 18). « Prête l'oreille, ô Eternel, à la voix de mes supplications », dit David (Ps. 140 : 6).

            ‒ La plainte est l'expression, dans la prière, de la douleur que nous exposons au Seigneur. C'est le gémissement d'un cœur opprimé.
            Anne, priant longuement, incomprise d'Eli qui l'observait, doit lui dire : « Je suis une femme qui a l'esprit accablé... c'est dans la grandeur de ma plainte et de mon chagrin que j'ai parlé jusqu'à maintenant » (1 Sam. 1 : 15-16).
            David, dans le Psaume 55, écrit : « Ecoute-moi et réponds-moi ; je m'agite dans ma plainte et je me lamente » (v. 2). Le Psaume 102, dans son ensemble, est une plainte.

            ‒ Le soupir est aussi une manifestation des sentiments de l'accablé. Il est entendu de Dieu, comme une prière. L'intensité des souffrances peut priver le croyant des facultés nécessaires pour prier, mais les soupirs qu'il fait monter devant Lui dans de telles circonstances sont entendus. « L'Esprit nous est en aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu'il faut demander comme il convient ; mais l'Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables » (Rom. 8 : 26). « Ne cache point ton oreille à mon soupir, à mon cri » (Lam. 3 : 56). Le Seigneur, dans sa parfaite sympathie, constatant les conséquences du péché auxquelles sa créature était soumise, a soupiré (Marc 7 : 34 et 8 : 12).
            Le soupir est aussi l'expression d'un ardent désir, d'une aspiration profonde. « J'ai ouvert ma bouche et j'ai soupiré, car j'ai un ardent désir de Tes commandements » (Ps. 119 : 131). « Toute la création ensemble soupire ; elle est en travail... nous soupirons intérieurement, attendant l'adoption, la délivrance de notre corps » (Rom. 8 : 22- 23).

            ‒ Le cri est un appel pressant par lequel on réclame un secours immédiat. Celui qui crie n'a qu'un seul espoir, c'est d'être entendu, d'attirer l'attention. « J'ai crié à l'Eternel du fond de ma détresse, et il m'a répondu » (Jon. 2 : 3). « J'ai invoqué l'Eternel et j'ai crié à mon Dieu ; de son temple Il a entendu ma voix et mon cri est parvenu devant lui à ses oreilles » (Ps. 18 : 6). Parlant prophétiquement du Seigneur, nous avons ces mots du Psaume 22 : « Mon Dieu ! je crie de jour, mais tu ne réponds point » (v. 2).

            ‒ Le combat est un aspect que revêt aussi la prière. Par elle, nous luttons, non « contre le sang et la chair, mais contre les pouvoirs, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre les puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes » (Eph. 6 : 12). Il est frappant de constater que dans ce chapitre 6 de l'épître aux Ephésiens, la mention de la prière fait immédiatement suite à la description de l'armure complète de Dieu.
            Nous avons un type remarquable de la lutte contre la chair dans le combat d'Israël contre Amalek (Ex. 17). Pour nous, nous avons en Christ un intercesseur dont les mains ne s'appesantissent jamais, de sorte qu'en Lui, il est toujours possible de remporter la victoire.
            En nous approchant du trône de la grâce nous pouvons, par la prière, combattre pour autrui, comme aussi à titre collectif. Epaphras combattait toujours pour les Colossiens, par des prières (Col. 4 : 12). Paul exhorte les Romains à combattre avec lui, dans leurs prières (Rom. 15 : 30).

            ‒ L'intercession est le caractère particulier, très important, d'un aspect de la prière. Comme le mot l'indique, intercéder signifie agir comme médiateur, requérir une faveur pour autrui. En intercédant, nous intervenons auprès de Dieu pour le bien des autres. C'est un service de grande valeur que celui qui consiste à prier pour ceux qui sont les objets de nos affections et pour ce qui est cher au cœur du Seigneur, tout spécialement son assemblée. Plus encore, la Parole nous enseigne à prier pour ceux qui nous font du tort et nous persécutent (Matt. 5 : 44). Le Seigneur a intercédé pour les transgresseurs (Es. 53 : 12 et Luc 23 : 34). Etienne a pu dire : « Seigneur, ne leur impute pas ce péché » (Act. 7 : 60).
            La Parole contient d'innombrables exemples d'hommes de Dieu qui, s'oubliant eux-mêmes, sont intervenus en intercédant avec insistance, constance et même hardiesse, désirant ardemment le bien du peuple de Dieu. Relevons toutefois que de telles interventions ne seront agrées que pour autant qu'elles seront pratiquées en toute révérence et soumission, car nous ne saurions donner des ordres à Dieu.
            Moïse remplit à maintes reprises le rôle d'intercesseur. En Exode 32, après le veau d'or, il implore l'Eternel en disant : « Reviens de l'ardeur de ta colère, et repens-toi du mal que tu veux faire à ton peuple. Souviens-toi d'Abraham, d'Isaac et d'Israël... auxquels tu as juré par toi-même » (v. 12-13). Tenant dans ses mains les tables qu'il doit briser, sur lesquelles était écrite une loi inflexible, il base son intercession sur les promesses de bénédiction inconditionnelles faites aux pères. Dans cette même circonstance, il intercède pour Aaron afin qu'il ne soit pas détruit (Deut. 9 : 20). Plus tard, en Nombres 14, après le mépris par le peuple du pays exploré, Moïse, à l'ouïe de la sentence divine, intercède encore. Ayant assisté auparavant, sur le mont Sinaï, à la proclamation de la miséricorde, de la grâce et de la bonté de Dieu (Ex. 34 : 6), il intercède en faisant appel à ces mêmes caractères, disant : « comme tu as parlé ». Alors l'Eternel use de grâce et se laisse fléchir en disant : « J'ai pardonné selon ta parole ». Toutefois, le gouvernement s'exerce, ce qui ne saurait amoindrir la réalité du pardon.

            A Mitspa, Samuel prie l'Eternel pour le peuple. Conscient de la valeur de cette intercession, Israël dit au prophète : « Ne cesse pas de crier pour nous à l'Eternel » (1 Sam. 7 : 5-9).
            Ezéchias a prié l'Eternel pour ceux qui mangeaient la pâque sans s'être purifiés, afin que cette négligence leur soit pardonnée ; et l'Eternel l'a écouté (2 Chr. 30 : 18-20).

            Lors de la dédicace du temple de Salomon, ce roi adressa une prière à l'Eternel au cours de laquelle il intercéda pour le peuple par anticipation, disant : « S'ils ont péché contre toi et que tu sois irrité et qu'ils disent : Nous avons péché... alors, écoute … leur prière et leur supplication et fais-leur droit et pardonne » (1 Rois 8 : 46-50).
            Nous pourrions multiplier les citations en parlant de David, Esdras, Daniel, Jérémie, Paul et tant d'autres encore. L'intercession demande du discernement pour être conduits à requérir dans nos prières ce qui contribue à la bénédiction de ceux qui en sont les objets.

            Nous pouvons encore remarquer que, durant le jour de Christ, alors introduits dans la gloire, nous serons sacrificateurs, faisant partie de l'ensemble constitué par les vingt-quatre anciens qui, selon Apocalypse 5 : 8, tombent sur leurs faces devant l'Agneau, ayant chacun une harpe et des coupes d'or pleines de parfums, qui sont les prières des saints. Comme tels, nous remplirons cet office céleste en faveur des croyants souffrant ici-bas durant la période apocalyptique, opprimés sous le règne de l'Antichrist. Intéressés à leurs circonstances, nous présenterons leurs prières comme enrobées de la justice divine (coupes d'or), contribuant ainsi à leur bénédiction. N'est-il pas bienfaisant de penser que le sacerdoce que nous exerçons présentement se poursuivra d'une façon parfaite dans le ciel à l'égard des saints se trouvant sur la terre durant le jour du Seigneur ?
            Pour nous-mêmes, il nous est dit que l'Esprit intercède par des soupirs inexprimables (Rom. 8 : 26). L'épître aux Hébreux développe richement l'office céleste qu'exerce le Seigneur en notre faveur, en tant qu'Intercesseur, étant toujours vivant pour intercéder pour nous (7 : 25 ; Rom. 8 : 34). Comme tel, divin et parfait médiateur, Il prie en notre faveur et paraît devant Dieu pour nous (Héb. 9 : 24) afin que nous recevions la bénédiction dont nous avons besoin. Nous reprendrons ce sujet ultérieurement.


                        La confession et l’humiliation

            Après avoir énuméré de nombreux caractères des prières exposant nos requêtes à Celui qui peut répondre à tous nos besoins, nous voyons maintenant le caractère de celles par lesquelles nous venons devant Dieu pour confesser nos fautes et nous humilier devant Lui. 
 
            ‒ La confession est l'acte par lequel on avoue un mal commis. Devant Dieu, c'est la prière qui consiste à déclarer son péché, à préciser sa faute, en lui disant : J'ai fait ceci ou cela. Il est certainement plus pénible de confesser un manquement que de s'humilier d'une façon « générale ». Le chapitre 5 du Lévitique (v. 5) est très instructif : le coupable confessera ce en quoi il aura péché, ensuite de quoi seulement, un sacrifice peut être offert pour sa purification.
            Lorsqu'un croyant a péché, il doit confesser. 1 Jean 1 : 9 est très clair : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité ». Remarquons qu'il n'est pas dit que le pardon doit être demandé, mais de confesser notre péché afin que la jouissance de ce pardon nous soit accordée par le rétablissement de la communion interrompue. Le Seigneur est fidèle et juste en nous pardonnant ce que nous confessons, en vertu de la perfection et de la pleine suffisance de son œuvre. Cette confession doit être accompagnée du désir d'être délivrés du piège dans lequel nous sommes tombés. « Celui qui confesse ses transgressions et les abandonne, obtiendra miséricorde » (Prov. 28 : 13).

            En outre, nous sommes exhortés à confesser nos fautes l'un à l'autre, dans la confiance et l'amour réciproques, afin que, par la prière, Dieu puisse agir en restaurant celui qui a péché (Jac. 5 : 15-16).

            La Parole mentionne de nombreux hommes de Dieu qui ont confessé personnellement le péché du peuple, celui-ci n'étant pas exercé pour le faire. Conscients de leur identification avec l'état de l'ensemble, ils déclarent ce péché devant Dieu comme étant aussi le leur. Daniel pria l'Eternel son Dieu et fit sa confession, disant : « Nous avons péché, nous avons commis l'iniquité... » (Dan. 9 : 4-5).

            Autre chose est la confession qui signifie une affirmation, une déclaration publique (Matt. 10 : 32 ; Rom. 10 : 9).
 
            ‒ L'humiliation. Si la confession est un acte, l'humiliation est plutôt un état d'âme, dans lequel on mène deuil à la suite de péchés commis. Elle se poursuit après la confession. En nous humiliant, nous jugeons le mal, ayant à son égard la même appréciation que Dieu. Nous avons des motifs constants de nous humilier dans nos prières pour nos manquements personnels, nos inconséquences, nos infidélités.
            L'Eternel dit à Elie : « Vois-tu comment Achab s'est humilié devant moi ? Parce qu'il s'est humilié devant moi, je ne ferai pas venir le mal en ses jours » (1 Rois 21 : 29).

            « Ezéchias s'humilia de ce que son cœur s'était élevé, lui et les habitants de Jérusalem ; et la colère de l'Eternel ne vint pas sur eux » (2 Chr. 32 : 26).

            Quand Manassé fut dans la détresse, il implora l'Eternel, son Dieu, et s'humilia beaucoup devant le Dieu de ses pères et le pria ; et Il se laissa fléchir par lui, et écouta sa supplication (2 Chr. 33 : 12, 13).

            « Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu » (1 Pier. 5 : 6). Une telle humiliation s'accompagne nécessairement du jugement de nous-mêmes devant Dieu. Ceci nous conduira, non pas à nous décourager, mais à élever nos regards vers le trône de la grâce pour recevoir du secours au moment opportun.

            Si nous avons des motifs personnels de nous humilier, il existe aussi des sujets collectifs d'humiliation. En vertu de la vérité fondamentale de l'unité du corps, particulièrement développée dans la première épître aux Corinthiens, tous les croyants constituent un seul corps duquel ils sont membres, de sorte que si l'un souffre, tous souffrent avec lui (12 : 26). C'est la raison pour laquelle nous avons des réunions d'humiliation dans lesquelles l'Assemblée mène deuil, prenant sur elle, devant Dieu, le péché d'un frère ou d'une sœur. Celui qui a commis la faute peut s'être personnellement humilié, ce qui est fort souhaitable, mais l'Assemblée doit être purifiée de la souillure qui est dans son sein, car la confession du coupable ne peut suppléer l'action de l'Assemblée. Le mal au milieu d'elle est incompatible avec la sainteté qui la caractérise. Elle en est solidaire et doit le confesser, s'en humilier et en être purifiée, travail pouvant nécessiter le retranchement de celui qui porte le caractère de méchant. L'ôtant du milieu d'elle, elle se montre pure dans l'affaire (2 Cor. 7 : 11). Lorsqu'une telle discipline est exercée en Assemblée, il est indispensable qu'elle soit précédée, d'une réunion d'humiliation. Cette importante vérité nous est démontrée en type dans le péché d'Acan (Jos. 7). Un seul homme avait vu, convoité et pris de l'anathème (v. 21), toutefois, le peuple entier est coupable. Le verset 11 est très frappant : « Israël a péché, et même ils ont transgressé mon alliance que je leur avais commandée, et même ils ont pris de l'anathème, et même ils ont volé, et même ils ont menti, et ils l'ont aussi mis dans leur bagage ». Qu'est-ce qui fit revenir l'Eternel de l'ardeur de sa colère ? C'est le fait d'ôter le mal. « Et tout Israël le lapida... » (v. 25). L'ensemble du peuple s'associe à cet acte de purification. Son affliction et la réalisation de la gravité du mal produisent l'énergie pour agir, car l'humiliation et l'action vont de pair. Nous citons un cas extrême, mais rappelons-nous qu'il y a toujours lieu de nous humilier dans nos réunions de prières habituelles en constatant l'abandon si facile du rassemblement, le développement de la mondanité, le manque croissant de besoins spirituels, et tant d'autres choses encore.

            La Parole nous enseigne aussi que la conscience de notre identification avec les faiblesses de l'ensemble nous conduit à les porter sur nos cœurs, nous en humiliant aussi dans nos prières personnelles. C'est là un autre aspect de la même vérité. Nous ne citerons qu'un cas mentionné dans les Ecritures, celui d'Esdras qui, dans la solitude, son manteau et sa robe déchirés, pleurait et menait deuil sur les péchés du peuple, lequel s'était allié par mariage à des femmes étrangères au peuple de Dieu. Il peut dire dans son humiliation : « Je suis confus et j'ai honte de lever ma face vers toi, ô mon Dieu, car nos iniquités se sont multipliées par-dessus nos têtes » (9 : 6). L'attitude de cet homme pieux toucha la conscience du peuple coupable, de sorte qu'il se rassembla une très grande congrégation qui, dans les pleurs, confessa son péché et fut par cela revêtue de l'énergie nécessaire pour se séparer du mal.

            Soyons préservés d'indifférence en constatant la ruine de l'Eglise et nos infidélités qui ternissent le témoignage, mais qu'au contraire l'ardent désir de la gloire du Seigneur et l'amour pour les siens nous conduisent à souffrir d'un tel état de choses, le portant avec humiliation sur nos cœurs devant Dieu par nos prières individuelles, implorant ses grandes compassions sur ce qui est appelé de son Nom (voir Dan. 9 : 17-20).

                        L’expression de la reconnaissance à Dieu, la louange et l’adoration 

            Il est bienfaisant, enfin, de considérer brièvement les diverses actions par lesquelles nos bouches sont ouvertes pour offrir à Dieu par le Seigneur Jésus ce qu'Il est en droit d'attendre de ceux qui sont les objets de son amour. Notons que nous ne saurions présenter quoi que ce soit d'acceptable dont la source soit en nous-mêmes. Le « fruit des lèvres » qui Lui est agréable est tout premièrement la confession du nom de son Fils bien-aimé, comme aussi ce que sa grâce a produit en nous (Héb. 13 : 15). « Ouvre ta bouche toute grande, et je la remplirai » (Ps. 81 : 10).

            ‒ L'action de grâces est l'expression de notre reconnaissance associée à la conscience que tout ce pour quoi nous remercions est le fruit de la pure grâce de Dieu. La réalisation de nos privilèges immérités doit produire des actions de grâces. Nous sommes exhortés à les joindre à nos demandes. « Exposez vos requêtes à Dieu par la prière et la supplication avec des actions de grâces » (Phil. 4 : 6). Paul écrit aux Colossiens : « Marchez en lui, enracinés et édifiés en lui, et affermis dans la foi... abondant en elle avec des actions de grâces » (2 : 7).
 
            ‒ La louange consiste à proclamer les vertus, faire l'éloge d'une personne. Par notre louange, nous donnons gloire à Dieu, Père et Fils.
            Elle s'exprime d'une façon particulière par le chant. Le cantique de louange qui a retenti sur les bords de la mer Rouge après qu'elle eut été traversée par Israël, et par lequel le peuple a proclamé la puissance de l'Eternel en délivrance, en est un exemple frappant.

            Remarquons que les cinq derniers psaumes revêtent tout particulièrement le caractère de la louange, chacun d'eux commençant et se terminant par ces mots : « Louez Jah » ou, « Alléluia » !

            Notre louange a une source divine et son objet est une personne divine. « De Toi vient ma louange » (Ps. 22 : 25) et : « Tu es le sujet continuel de ma louange » (Ps. 71 : 6). Pourquoi ? Parce qu'« Il est fort digne d'être loué » (Ps. 96 : 4). Certes, elle est toujours à sa place et bienfaisante dans nos prières et nous avons des motifs constants de l'exprimer.

            La confession du nom de Jésus constitue pour Dieu un sacrifice de louange qui lui est agréable. Nebucadnetsar, ayant recouvré son intelligence, l'a premièrement employée pour louer et magnifier Celui qui vit éternellement (Dan. 4 : 34). David, délivré de la main de Saül, dit : « Je crierai à l'Eternel qui est digne d'être loué » (2 Sam. 22 : 4). Le Seigneur lui-même commence sa prière par ces paroles : « Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre... » (Luc 10 : 21).

            Notons que la louange peut être adressée à l'homme, alors que l'adoration, dont nous parlerons plus loin, ne peut avoir pour objet que Dieu seul. L'apôtre Paul loue les Corinthiens au chapitre 11 (v. 2) de sa première épître alors qu'au verset 22 du même chapitre, il est empêché de le faire.
 
            ‒ L'exaltation consiste à élever en gloire, à porter très haut la personne qui en est l'objet. En louant, nous exaltons, nous célébrons, nous proclamons hautement les gloires de la Personne divine. A l'abaissement de notre Sauveur, à son anéantissement volontaire, répond sa haute élévation, son exaltation par la droite de Dieu (Phil. 2 : 6-11 ; Act. 2 : 33). Le considérant comme tel, élevé et placé très haut (Es. 52 : 13), nos cœurs éprouvent des sentiments en accord avec sa position et l'exaltent. Israël pouvait dire de l'Eternel : « Il est hautement élevé... Il est mon Dieu, et je lui préparerai une habitation, le Dieu de mon père, et je l'exalterai » (Ex. 15 : 1, 2). « Eternel, je t'exalterai, parce que tu m'as délivré » (Ps. 30 : 1). « Exaltons ensemble son nom » (Ps. 34 : 3). Ainsi, lorsque nous nous adressons à Lui, individuellement ou collectivement, il convient d'exalter son beau Nom, qui lui a été donné au-dessus de tout nom.
 
            ‒ L'adoration est l'action par laquelle on rend culte. Si la créature peut être louée, l'adoration n'est due qu'à Dieu le Père et Dieu le Fils, exclusivement. « Il est ton seigneur, adore-le » (Ps. 45 : 11). Par conséquent, il est inconvenant de faire usage de ce terme à l'égard de nos semblables et plus encore de choses que nous aimons.
            Lorsque les croyants adorent ensemble - et c'est là leur privilège le plus élevé -, ils répondent au désir du cœur de Dieu car, ainsi que le Seigneur se plaît à le révéler à la femme samaritaine, le Père cherche des adorateurs qui l'adorent en esprit et en vérité (Jean 4 : 23). L'adoration est donc un service accordé aux croyants déjà ici-bas, mais qui constituera leur activité parfaite et incessante durant l'éternité.

            L'enfant de Dieu qui rend culte remplit l'office de sacrificateur (ce qui n'était réservé qu'à la famille d'Aaron) et, pénétrant dans les lieux saints par le chemin nouveau et vivant qui nous a été consacré au travers du voile, c'est-à-dire la chair du Seigneur Jésus, il se tient devant Dieu sans conscience de péché, revêtu de la justice et de la sainteté de Christ. Placé dans cette position bénie, devant l'autel d'or, qu'offre-t-il ? Quel peut être le parfum de son adoration si ce n'est la Personne de son Sauveur et Seigneur dont les perfections glorieuses et infinies constituent un encens pur et sans mélange agréable à Dieu. En effet, la note la plus élevée du culte est la présentation à Dieu de l'excellence du Fils, car Il remplit son cœur, comme Il devrait remplir aussi le nôtre. David pouvait dire : « Tout vient de toi, et ce qui vient de ta main, nous te le donnons » (1 Chr. 29 : 14).

            C'est aussi dans la mesure où nous aurons été occupés de lui chaque jour, que nous pourrons déposer à l'heure de culte en assemblée, des corbeilles remplies, Lui exprimant ce que nos cœurs ont composé à son sujet (Deut. 26 : 1-4 ; Ps. 45 : 1).

            Le culte ne peut être réalisé que collectivement. Nous rendons culte par l'Esprit (Phil. 3 : 3). Ainsi, cette appellation ne convient pas à la lecture individuelle ou en famille, pas plus qu'à tout service religieux.

            En rapport avec la prière, notons que l'adoration, en tant que disposition de cœur, n'appartient pas exclusivement au culte en assemblée, car elle a toujours sa place dans nos prières. La conscience de ce qu'est le Seigneur, de notre position en Lui devant notre Dieu et Père produira une adoration constante dont nos prières seront empreintes. 
 
 

                                                                                                      P. C – « Messager évangélique » (1968)

 
A suivre