QUESTIONS À PROPOS DE LA RESURRECTION
A quelle résurrection appartiendront les Juifs croyants du millénium ? Ou bien ne mourront-ils pas ?
Peut-on dire que les saints de l'Ancien Testament étaient « en Christ » ? Doivent-ils ressusciter avec l'Eglise ?
La première chose à examiner, c'est la signification de l'expression « en Christ ».
Dans le chapitre 14 de l'évangile de Jean, le Seigneur Jésus parlant à ses disciples de la présence du Saint Esprit sur la terre, dit : « En ce jour-là, vous connaîtrez que moi je suis en mon Père, et vous en moi et moi en vous » (v. 20). Il allait quitter ses disciples, retourner auprès du Père, et, du sein de la gloire, envoyer le Saint Esprit sur ses disciples, selon la promesse du Père : le Saint-Esprit, habitant dans les disciples, devait leur faire comprendre qu'ils étaient « en Christ ». Cette expression suppose donc deux choses : d'abord, que le Seigneur Jésus est dans la gloire ; ensuite, que le Saint-Esprit a été envoyé ici-bas pour habiter dans les croyants et demeurer avec eux éternellement (Jean 14 : 16) ; par conséquent, elle ne peut convenir au temps qui précède l'accomplissement de ces deux faits.
Le jour où le Saint Esprit descendit du ciel, selon la promesse du Seigneur Jésus, l'apôtre déclara aux Juifs qui se trouvaient alors assemblés à Jérusalem : « Que toute la maison d'Israël donc sache certainement que Dieu a fait et Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié » (Act. 2 : 36). Dès ce moment, les mots « en Christ » expriment la position de celui qui reçoit, de la part de Dieu, le témoignage d'une rédemption pleinement accomplie par un sauveur maintenant glorifié ; le Saint Esprit habite en celui qui, par cette foi, est devenu un enfant de Dieu ; il lui donne de connaître Dieu comme son Père et de crier : « Abba » (Gal. 4 : 4, 6). C'est ainsi qu'il est écrit : « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ ; selon qu'il nous a élus en lui avant la fondation du monde, pour que nous fussions saints et irréprochables devant lui en amour » (Eph 1 : 3-4).
« En Christ » est la position actuelle du croyant, et sa conduite doit en porter l'empreinte et correspondre à la nature de Dieu qui est lumière et amour ; en d'autres termes, il est appelé à reproduire Christ dans sa vie ici-bas, c'est-à-dire que si lui est « en Christ », réciproquement Christ est « en lui », ainsi que le dit l'apôtre : « Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi » (Gal. 2 : 20). Comparez avec Rom. 8 : 1-10.
Il est évident que tout ce que nous venons de dire ne peut s'appliquer aux fidèles qui étaient sur la terre avant la venue de Christ, quelque précieux et intimes que fussent d'ailleurs leurs rapports avec Dieu. Ils vivaient « par la foi », la foi en un Christ Sauveur qui devait venir. Ils ont rendu témoignage par la foi et sont morts dans la foi, n'ayant pas reçu les choses promises, car ils attendaient le Messie qui seul pouvait les accomplir ; mais « Dieu avait en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu'ils ne parviennent pas à la perfection sans nous » (Héb. 11 : 39-40).
Venons-en, maintenant, à la seconde partie de la question. Le passage que nous venons de citer prouverait, si même il n'y en avait pas d'autre, que lorsque nous, chrétiens, nous jouirons de « la perfection », les saints de l'Ancien Testament y trouveront aussi leur part bénie. Le Seigneur Jésus, répondant aux sadducéens incrédules, leur prouva, par les Ecritures, qu'Abraham, Isaac et Jacob vivaient et qu'ils devaient ressusciter d'entre les morts (Matt. 22 : 31). Il disait aussi : « Plusieurs viendront d'Orient et d'Occident, et s'assiéront avec Abraham, Isaac et Jacob dans le royaume des cieux » (Matt. 8 : 11). Dans l'épître aux Ephésiens (3 : 15), il est dit que « toute famille dans les cieux et sur la terre » est nommée du Père de notre Seigneur Jésus Christ. Les saints de l'Ancien Testament forment une de ces familles. Ils auront dans la gloire la part que Dieu leur a assignée.
Remarquons encore que l'apôtre parlant du fait de la résurrection, ne dit pas « ceux qui sont en Christ » mais « ceux qui sont du Christ à sa venue » (1 Cor. 15 : 23). Les saints de l'Ancien Testament ne sont pas distinctement mentionnés dans ce passage, mais il est bien certain que tous ceux qui ont la vie par la foi seront ressuscités par Christ avant l'établissement de son règne.
Si nous examinons aussi le passage de l'Apocalypse (19 : 6-9), nous voyons dans le ciel pour les noces de l'Agneau, deux classes de personnes : l'épouse, « la femme de l'agneau » (21 : 9), c'est-à-dire l'Eglise, et « ceux qui sont conviés au banquet des noces de l'Agneau ».
Évidemment ce ne sont pas les mêmes personnes. Qui sont donc ces dernières ? Jean 3 : 29, nous le dira : Jean le Baptiseur était un de ces saints de l'ancienne économie (voyez Matt. 11 : 9-11). Il n'était pas l'épouse, mais « ami de l'époux », et pourtant sa joie était parfaite. Nous pouvons donc encore conclure que les fidèles qui vécurent avant la première venue de Christ seront déjà ressuscités quand les noces de l'Agneau auront lieu.
Il est bien à désirer que les chrétiens réalisent davantage leur position bénie en Christ, afin qu'ils produisent des fruits à la gloire du Seigneur. Si notre position et nos privilèges sont plus élevés que ceux des saints de l'Ancien Testament, il est évident que notre piété et notre marche doivent refléter le caractère céleste des bénédictions spirituelles dont nous sommes bénis en Christ.
En comparant ce passage avec le premier chapitre de l'épître aux Colossiens où se trouve une expression semblable, nous en comprendrons l'idée générale ; surtout si nous nous rappelons que le terme « premier-né » se rapporte non pas au temps, mais à une relation établie avec Dieu, comme il est écrit à l'égard de David : « Je ferai de lui le premier-né, le plus élevé des rois de la terre » (Ps. 89 : 27). Il y a cependant une différence ; la forme de l'expression dans l'épître aux Colossiens, « premier-né d'entre les morts », arrête la pensée sur une vie de résurrection qui est actuellement manifestée dans la Personne de Christ et qui caractérise sa primauté en rapport avec l'Eglise ; tandis que, dans le passage de l'Apocalypse, Christ est présenté en rapport avec la terre, tout ce qui exprime ses relations avec l'Eglise étant omis ; il est le « témoin fidèle , le premier-né des morts, et le prince des rois de la terre ».
De fait, Christ a une double primauté. Il est « premier-né de toute la création » ; il a droit sur tout, non seulement comme Fils, mais comme Créateur, car « toutes choses ont été créées par lui et pour lui ; et lui est avant toutes choses et toutes choses subsistent par lui » (Col. 1 : 16-17). Il est ensuite « premier-né d'entre les morts » ; il est, comme on l'a dit : « premier-né selon le puissance de sa résurrection dans ce nouvel ordre de choses selon lequel l'homme est prédestiné à une position toute nouvelle acquise par la rédemption et dans laquelle il participe à la gloire de Dieu (autant que ce qui est créé le peut), et cela, en participant à la vie divine en Jésus-Christ, le Fils de Dieu et la vie éternelle, - et, pour ce qui regarde l'Eglise, comme membre de son corps » (Etudes sur la Parole).
Pour ce qui concerne le temps, s'il faut en parler, il est écrit « qu'il fallait que le Christ soit soumis aux souffrances, et que, le premier, par la résurrection des morts, il devait annoncer la lumière au peuple et aux nations « (Act. 26 : 23). Ce n'est qu'après sa résurrection que « beaucoup de corps des saints endormis ressuscitèrent » - preuve éclatante de ce que la résurrection du Seigneur doit opérer pour tous les saints (Matt. 27 : 53).
La première résurrection sera-t-elle accomplie lorsque notre Seigneur Jésus Christ viendra pour juger les vivants et les morts ?
La première résurrection sera-t-elle accomplie lorsque notre Seigneur Jésus Christ viendra pour juger les vivants et les morts ?
En examinant attentivement les Ecritures, on s'aperçoit que la « première résurrection » est une expression caractéristique, plutôt que simplement historique. Il est évident qu'elle précède la seconde résurrection, qui est celle des « injustes » (Act. 24 : 15), ou, selon Jean 5 : 29, la « résurrection de jugement » ; mais on ne saurait la limiter à une époque fixe, du moins d'après notre manière de compter le temps, si ce n'est en disant, d'une manière générale, qu'elle sera accomplie avant le règne millénial de Christ. Voilà ce qui est clair, d'après le chapitre 20 de l'Apocalypse. Nous tenons à répéter, à cette occasion, que la première résurrection est « une résurrection d'entre les morts », c'est-à-dire une résurrection de quelques-uns seulement (« les croyants »), tandis que les autres (« les méchants ») demeurent encore dans leurs sépulcres. C'est l'une des doctrines distinctives du christianisme; elle donna lieu aux raisonnements des disciples lorsque le Seigneur en parla pour la première fois, en descendant de la montagne de la transfiguration (Marc 9 : 10). Ils ne comprenaient pas alors « ce que c'était que de ressusciter d'entre les morts ». Le Seigneur Jésus est lui-même « les prémices » de cette résurrection (1 Cor. 15 : 20) ; ainsi donc tous ceux qui sont à lui seront rendus vivants. Il est ajouté : « mais chacun dans son propre rang : les prémices, Christ ; puis ceux qui sont du Christ à sa venue ». L'expression « sa venue » est vague et générale ; l'apôtre n'entre pas ici dans les détails qui nous sont donnés dans le chapitre 4 de la première épître aux Thessaloniciens. De fait, le commencement du chapitre 20 de l'Apocalypse et d'autres passages nous montrent qu'il y aura plus d'une classe de personnes qui seront comprises dans la « première résurrection ». Il y aura les saints de l'ancien testament, tels qu'Abraham, Isaac et Jacob (Matt. 8 : 11 ; 22 : 31-32) ; il y aura les croyants qui sont de l'économie actuelle et qui forment « l'Eglise » (Eph. 5 : 27 ; Phil. 3 : 20-21 ; Col 3 : 3-4, etc.) ; mais il y aura aussi ceux dont les âmes sont vues « sous l'autel », lorsque l'Agneau « ouvrit le cinquième sceau », et auxquels il est dit qu'ils devaient se reposer « encore un peu de temps, jusqu'à ce que leurs compagnons d'esclavage et leurs frères, qui devaient être mis à mort comme eux, fussent au complet » (Apoc. 6 : 9-11) ; puis, enfin, il y aura les « frères » de ceux-ci, ceux qui seront mis à mort pendant le règne de « la bête » et de l'Antichrist, et qui n'auront pas rendu hommage à la bête ni à son image (Apoc. 13 : 15). Ces deux dernières classes sont indiquées dans Apoc. 20, 4, après qu'il a été question de ceux qui sont déjà « assis sur des trônes », et qui sont sans doute représentés d'une manière générale par les « anciens » du chapitre 4. Mais en lisant les Ecritures, on ne peut qu'être frappé par le fait que l'Esprit de Dieu évite de faire un système de prophétie en présentant ensemble, dans un seul et même tableau, les divers actes de l'avènement du Seigneur. Assurément donc, notre sagesse est de ne pas nous aventurer au-delà de ce qui est écrit ; de ne pas préciser là où les Ecritures ne précisent pas. Car aucun passage de la sainte parole de Dieu ne donne lieu de croire que les différentes classes sus-nommées seront ressuscitées en même temps ; au contraire, les deux dernières classes ne le seront, certainement, que lorsque les précédentes seront déjà « assises sur des trônes ».
L'expression « juge des vivants et des morts », dans 1 Pier. 4 : 5, a évidemment une portée morale ; elle arrête la pensée sur Celui qui est prêt à juger et sur le caractère de son jugement, et non pas sur une époque déterminée à laquelle ce jugement doit avoir lieu. Il en est de même en 2 Tim. 4 : 1. Mais, dans tous les cas, rien n'indique que le jugement « des vivants » et celui « des morts » auraient lieu en même temps. Matthieu 25 : 31-46, nous fait assister au premier, « quand le Fils de l'homme viendra ». Apocalypse 20 : 11-15, décrit le dernier, devant le grand trône blanc, alors que la terre et le ciel s'enfuient de devant la face de Celui qui est assis sur le trône, et qu'il n'est pas trouvé de lieu pour eux. Tout le règne millénial de Christ aura son cours entre ces deux jugements.
De quelle résurrection l'apôtre parle-t-il dans le chapitre 3 de l'épître aux Philippiens, verset 11 : « Si en quelque manière que ce soit je puis parvenir à la résurrection d'entre les morts » ?
La force de la phrase est dans les mots « d'entre les morts », expression à laquelle l'apôtre donne ici une forme particulière, qui sert à en relever l'importance : c'est l'une des doctrines caractéristiques de l'évangile. La « résurrection des morts » était bien connue des Juifs et reçue par les plus orthodoxes d'entre eux (Jean 11 : 24 ; Act. 23 : 8, etc.). Mais lorsque le Seigneur Jésus parla, pour la première fois, d'une « résurrection d'entre les morts », les disciples ne comprirent pas ce qu'il voulait dire, et s'entre-demandaient ce que c'était que de ressusciter d'entre les morts (Marc 9, 9-10). Car l'expression même implique l'idée que tous ne ressuscitent pas en même temps, que quelques-uns seulement sortent de l'empire de la mort, tandis que d'autres y restent. Or cette résurrection a été réalisée dans la personne de notre Seigneur Jésus Christ, et elle le sera également dans tous ceux qui croient en lui, desquels il dit par quatre fois, dans le chapitre 6 de l'évangile de Jean, qu'il les ressuscitera. A cet égard, il est « les prémices de ceux qui sont endormis » (1 Cor. 15 : 26). « Les prémices » désigne un échantillon représentatif, comme les premiers fruits d'un champ représentent ce que le champ a produit. Remarquez aussi que l'expression « être endormis » n'est employée dans le Nouveau Testament que pour parler des croyants qui sont morts, non pas des incrédules. « Nous croyons », est-il dit, « c'est pourquoi aussi nous parlons, sachant que celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera aussi avec Jésus et nous présentera avec vous » (2 Cor. 4 : 13, 14). Nous lisons encore : « Car si nous croyons que Jésus mourut et qu'il est ressuscité, de même aussi, avec lui, Dieu amènera ceux qui se sont endormis par Jésus » (1 Thes. 4 : 14). Mais il faut que chacun soit ressuscité dans son propre rang, « les prémices, Christ ; puis ceux qui sont du Christ, à sa venue » (1 Cor. 15 : 23).
Tous ces passages nous parlent de la résurrection d'entre les morts, la résurrection des croyants, qui, en sortant du tombeau, y laissent encore ceux dont il est dit que « le reste des morts ne vécut pas jusqu'à ce que les mille ans fussent accomplis » ; c'est « la première résurrection », « la résurrection de vie », la résurrection des fils de Dieu. Bienheureux et saint celui qui y a part (Apoc. 20 : 5-6 ; Jean 5 : 29 ; Luc 20 : 36).
C'est donc cette résurrection dans sa portée actuelle et morale que l'apôtre Paul mentionne dans le chapitre 3 de l'épître aux Philippiens ; certes, il ne doutait pas qu'il y parviendrait pour ce qui regardait son corps, mais il désirait que toute sa vie soit caractérisée par cette énergie spirituelle venant de Dieu et qui seule répond à la puissance divine déployée dans la résurrection d'entre les morts, et dont Christ ressuscité est personnellement l'expression à tous égards. C'est en portant dans le corps la mort de Jésus que la vie de Jésus peut être manifestée dans notre corps (2 Cor. 4 : 10). De même, nous voyons ici que le désir constant de l'apôtre était de connaître Christ : « la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, étant rendu conforme à sa mort, si en quelque manière que ce soit je puis parvenir à la résurrection d'entre les morts » (Phil. 3 : 10-11). En courant ainsi vers le but pour remporter le prix, sa carrière tout entière devait porter l'empreinte des choses qu'il recherchait pour la gloire de Christ.
L'idée d'une résurrection générale à la fois des justes et des injustes, très répandue même avant le christianisme, n'est pas scripturaire. On voit, d'après la réponse que fit Marthe (la soeur de Lazare) à Jésus, qu'elle partageait cette pensée avec la plupart des Juifs de son temps. « Je sais que mon frère ressuscitera en la résurrection au dernier jour » (Jean 11 : 24). Elle ne saisissait pas que Jésus, étant lui-même « la résurrection et la vie », exerçait sur les corps des morts et des vivants une autorité directe en rapport avec cette vérité qu'il annonçait. De même, les disciples, en Juifs orthodoxes, ne doutent pas de la résurrection des morts d'une manière générale ; pourtant, en Marc 9 : 10, ils ne comprennent absolument rien à l'expression qu'emploie le Seigneur : « la résurrection d'entre les morts » ; car cela implique que quelques-uns ressuscitent, laissant d'autres dormir encore dans le sépulcre. Et quoique le Seigneur ait clairement distingué « la résurrection de vie » (pour les justes) de « la résurrection de jugement » pour les injustes (Luc 20 : 35-36 ; Jean 5 : 29, etc.), ce ne sera qu'après sa propre résurrection que les disciples, enseignés par le Saint Esprit, en saisiront la portée relativement à ceux qui lui appartiennent par la foi en son sang.
Qu'il doive y avoir « une résurrection des morts », c'est une doctrine fondamentale, qui a été considérée par les fidèles de tous les âges : voyez Job 19 : 25- 27 ; Héb. 6 : 2, ainsi que la réponse du Seigneur en Marc 12 : 26. Mais la résurrection d'entre les morts n'est enseignée que dans le Nouveau Testament par le Seigneur et par ses apôtres. Par sa propre résurrection, après avoir été soumis aux souffrances, Christ a le premier annoncé la lumière aux Juifs et aux nations ; il a été l'exemple de ce qui est réservé à tous ceux qui croient en lui. En effet, il va donner suite à sa parole quant aux siens : « Je le ressusciterai au dernier jour » (Jean 6 : 39-40 ; Act. 26 : 23 ; 2 Cor. 4 : 14 ; 1 Thes. 4 : 14). C'est à l'apôtre Paul que le Seigneur a accordé la grâce de développer la doctrine pour ce qui concerne les croyants.
Pour ceux-ci, il y a la résurrection d'entre les morts, appelée aussi « résurrection de vie » ou « première résurrection ». Les prémices de cette résurrection, c'est Christ ; ensuite suivront ceux qui sont à lui « à sa venue » (1 Cor. 15 : 20-23). Le passage cité (Apoc. 20 : 4-6) nous fait assister au dernier acte de cette « première résurrection ». Bienheureux et saints, en effet, sont ceux qui y ont part ! Le reste des morts ne revivra qu'à la fin du règne du Messie, qui durera mille ans. Alors aura lieu la seconde résurrection, celle des « morts », suivie de leur jugement. Ceux qui s'y trouveront n'auront que « la seconde mort » pour leur portion terrible et éternelle (Apoc. 20 : 11-15).
A quelle résurrection appartiendront les Juifs croyants du millénium ? Ou bien ne mourront-ils pas ?
D'après Apoc. 20 : 4-6, il semble que « la première résurrection » sera complète au commencement du règne millénial de Christ. Ceux qui seront ressuscités alors règneront avec le Christ ; ils sont appelés bienheureux. Par contre, ceux qui échapperont aux dernières persécutions sous l'Antichrist et le chef de l'empire romain de ce temps-là, entreront dans la pleine jouissance des bénédictions terrestres. Le Seigneur régnera sur eux. Rien ne nous montre que les Israélites croyants mourront pendant le millénium. Ceux qui demeureront dans la justice vivront ; le méchant seul sera retranché (Ps. 101 : 8).
L'état éternel surviendra à la fin quand « l'habitation de Dieu sera avec les hommes », tous les rachetés seront alors revêtus de leurs corps glorieux. Toutes choses auront été assujetties au Fils de Dieu, et il remettra le royaume à Dieu le Père, et Dieu sera tout en tous (1 Cor. 15 : 24-28 ; Apoc. 21 : 3). Cet état de choses est présenté dans la deuxième épître de Pierre (3 : 13) ; « de nouveaux cieux et une nouvelle terre dans lesquels la justice habite ». Alors sera accomplie la parole : « Je fais toutes choses nouvelles ». Mais avant cela, le jugement « des morts » aura clos l'histoire de l'homme mis à l'épreuve sous les diverses dispensations de Dieu. Ce jugement solennel est décrit dans le chapitre 20 de l'Apocalypse, versets 11 à 15. Tous ceux qui comparaîtront devant le grand trône blanc sont appelés des morts. Ils sont jugés d'après leurs oeuvres. La preuve en est faite par l'absence de leurs noms dans « le livre de vie » ; et quiconque ne s'y trouve pas écrit est jeté dans l'étang de feu.
Dieu nous a donné d'avance la connaissance de ces choses afin que nous comprenions la solennité de notre position vis-à-vis de lui, et la mesure de notre responsabilité. Qu'il nous rende attentifs pour l'écouter et que nos coeurs soient ouverts pour saisir toute la valeur de cette révélation !
Articles parus entre 1873 et 1917 dans le périodique d'évangélisation « Le Salut de Dieu »