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Divers aspects des souffrances du Seigneur

 Souffrances dans ses affections
  Souffrances physiques
  Souffrances morales de la part des hommes
  Les souffrances expiatoires
 

            La souffrance fut le lot de l'Homme parfait dans son chemin sur la terre. Jamais aucun homme n'a connu ni ne connaîtra une telle somme de souffrances. « Homme de douleurs, et sachant ce que c'est que la langueur » (Es. 53 : 3), Il porte ce titre et Il est le seul à pouvoir le porter.
            Les Ecritures, et notamment les évangiles, nous placent devant des souffrances qui revêtent différents caractères :
                - souffrances de la part des siens qui ont blessé ses affections les plus profondes, et larmes versées en diverses occasions ;

                - souffrances physiques de la part des hommes méchants, ces « chiens » (Ps. 22 : 16) qui s'étaient ligués contre Lui ;
                - souffrances morales que les moqueurs se sont plu à lui infliger lorsqu'Il portait l'opprobre (Ps. 69 : 7) ;

                - souffrances expiatoires de la part de son Dieu lorsqu'Il portait l'éternité de notre châtiment sous ce poids d'un moment. Ces souffrances-là sont d'une insondable profondeur, elles échappent à notre compréhension; elles sont inexprimables. Elles imposent le silence de l'adoration ; nous sommes sur un terrain saint (Jos. 5 : 15).

            Sous le regard de Dieu et dans la dépendance de son Esprit, nous aimerions rappeler à nos cœurs, d'une façon toute simple, quelques occasions dans lesquelles notre adorable Seigneur et Sauveur a éprouvé ces différentes formes de souffrances.
 
 
Souffrances dans ses affections
 
            « Il vint chez lui, et les siens ne l'ont pas reçu » (Jean 1 : 11). Imaginons un père de famille qui, absent depuis longtemps, annonce aux siens son retour prochain. Arrivant devant sa maison, il s'attend à des manifestations de joie et d'amour, mais personne ne l'accueille ! On lui dit : Passe ton chemin, la maison t'est fermée. C'est ce que le Seigneur a connu dans ce monde en se présentant à la maison d'Israël. Ses « frères », qui auraient dû Le recevoir comme leur Messie promis, Lui ont fermé la porte. Désormais, Il sera seul, comme le « pélican du désert », comme « le hibou des lieux désolés » (Ps. 102 : 6), rejeté, méprisé et incompris de tous.
            L'Ecriture nous fait connaître trois occasions dans lesquelles le Seigneur a pleuré :

                - devant le rejet d'Israël, lorsqu'Il s'adresse à la ville rebelle, la ville qui tue les prophètes (Luc 19 : 41) ;

                - au tombeau de Lazare, « Jésus pleura » devant les conséquences du péché (Jean 11 : 35) ;

                - dans le jardin de Gethsémané, où il s'agit d'un autre côté de ses souffrances : « Ayant offert, avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort…» (Héb. 5 : 7).

            Mais nous pouvons bien penser, sans vouloir rien ajouter à la Parole de Dieu, que le Seigneur a connu d'autres moments où ses larmes ont coulé. Il était, si nous osons nous exprimer ainsi, familier avec les larmes.
            Jean Baptiste l'avait annoncé comme le Messie, Celui qui était la lumière venant dans ce monde pour éclairer les hommes. Jean avait déclaré ouvertement : « Moi, je baptise d'eau ; mais au milieu de vous il y en a un que vous ne connaissez pas, celui qui vient après moi, et dont je ne suis pas digne de délier la courroie de sandale ! » (Jean 1 : 26-27) ; et encore : « Voilà l'agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! » (v. 29). Et maintenant le Seigneur doit entendre cette question qui trahit le doute chez le prophète : « Es-tu celui qui vient, ou devons-nous en attendre un autre ? » (Matt. 11 : 3). Combien son cœur, d'une sensibilité extrême, a dû douloureusement ressentir le fait que même Jean pouvait douter de Lui !
            Plus tard, après avoir parlé aux scribes et aux pharisiens hypocrites, Jésus se tourne vers sa ville et déclare : « Jérusalem, Jérusalem, la ville qui tue les prophètes et qui lapide ceux qui lui sont envoyés, que de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu ! » (Matt. 23 : 37). Il aurait tant désiré entourer ses enfants, les bénir, les tenir à l'abri de son aile, mais ils ne l'ont pas voulu. Ils n'ont point connu le temps où ils ont été visités (Luc 19 : 44) et ont jeté dehors Celui qui venait à eux avec tant d'amour. Désormais leur maison leur est laissée déserte, et le Fils de l'homme, « longeant la mer », se tournera vers les nations et apportera la bonne nouvelle de la paix à ceux qui étaient loin (Eph. 2 : 17), ceux qui étaient près ne l'ayant pas voulu. Les relations de Christ avec son peuple s'interrompent ; elles ne seront renouées que lorsque Israël aura reconnu et confessé son péché et que l'Eternel pourra dire : « Ils invoqueront mon nom, et moi, je leur répondrai ; je dirai : C'est ici mon peuple ; et lui, dira : L'Eternel est mon Dieu » (Zach. 13 : 9).

            Ainsi notre bien-aimé Sauveur avance dans son chemin de douleurs sans jamais s'arrêter devant les circonstances pénibles, mais remettant tout à Celui qui juge justement (1 Pier. 2 : 23). Il allait et venait au milieu de la misère morale engendrée par le péché. Les aveugles recouvraient la vue, les boiteux marchaient, les lépreux étaient rendus nets, les sourds entendaient, les morts ressuscitaient et l'évangile était annoncé aux pauvres (Matt. 11 : 5). C'est ainsi que le Seigneur, ayant lié l'homme fort dans le désert de la tentation, pillait ses biens, effaçant des traces de la puissance néfaste de l'Ennemi (Matt. 12 : 29).
            « Que vient faire mon bien-aimé dans ma maison, alors que la multitude pratique ses mauvais desseins, et que la chair sainte passe loin de toi ? » (Jér. 11 : 15). Oui, qu'était donc venu faire le Bien-Aimé dans la maison appelée du nom de l'Eternel mais profanée par les hommes (Jér. 7 : 10-11). Lui-même a dit : « Voici, je viens… pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Héb. 10 : 7). Et, dressant sa face résolument pour aller à Jérusalem (Luc 9 : 51), Il prend avec Lui ses disciples et les mène dans la chambre haute pour manger avec eux la dernière pâque, avant d'accomplir et d'achever la volonté de Dieu. Là, une fois encore, son cœur d'une infinie sensibilité va être meurtri. Le traître est là avec son dessein diabolique. Le Seigneur, connaissant toutes choses, lui dit : « Ce que tu fais, fais-le vite » (Jean 13 : 27). Pourquoi Judas était-il parmi les douze ? C'était afin que l'Ecriture soit accomplie : « Celui qui mange le pain avec moi a levé son talon contre moi » (v. 18 ; Ps. 41 : 9). Quelle souffrance dans les affections du Seigneur ! Etre trahi et vendu par un de ceux qu'Il avait choisis ! Puis, sortant, ils s'en vont au jardin de Gethsémané. Chemin faisant, les disciples se préoccupent de savoir qui serait estimé le plus grand (Luc 22 : 24), au lieu d'encourager leur Maître par leur affection.

            Combien le Seigneur a dû ressentir le fait que les désirs de ses chers disciples correspondaient si peu avec ce qu'Il était lui-même, venu pour servir et non pour être servi (Marc 10 : 45), l'homme humble de cœur ! Il était venu pour servir et ce fut sa gloire. Satan, qui était entré dans Judas, va pousser son instrument jusqu'au bout : Judas ne peut plus reculer. Il s'approche du jardin, accompagné d’une meute excitée, pour se saisir de Jésus. « Celui à qui je donnerai un baiser, c'est lui ; saisissez-le et emmenez-le sous bonne garde » (Marc 14 : 44).
            Quel abominable moyen imagine Judas pour faire connaître Celui qu'ils devaient prendre ! Quelle peine pour le Seigneur ! « Judas, tu livres le Fils de l'homme par un baiser ? » (Luc 22 : 48). Il connaissait le cœur de Judas et en sondait toute l'hypocrisie. Jésus avait pu dire au pharisien Simon : « Tu ne m'as pas donné de baiser ; mais elle, depuis que je suis entré, n'a pas cessé de couvrir mes pieds de baisers » (Luc 7 : 45). Il avait été sensible tant à l'indifférence du pharisien, qu'à l'ardente affection de la pécheresse. Mais pour Lui quelle souffrance à Gethsémané où, dans la personne de Judas, l'homme manifestait toute sa turpitude ! Et ensuite, « ils se saisirent de lui, l'emmenèrent et le conduisirent dans la maison du souverain sacrificateur » (Luc 22 : 54).

            Le Sauveur va entendre son bien-aimé disciple le renier : « Femme, je ne le connais pas » (v. 57). « Je ne connais pas cet homme dont vous parlez » (Marc 14 : 71). « Ne t'ai-je pas vu, moi, dans le jardin avec lui ? Pierre nia encore ; et aussitôt un coq chanta » (Jean 18 : 26-27). Où était Pierre à ce moment ? Près du feu allumé par le monde, il était en train de se chauffer avec les moqueurs ! (Ps. 1 : 1). Position physiquement confortable, mais combien dangereuse !
            Dans ces moments terribles, depuis le jardin de Gethsémané jusqu'à la croix où le Seigneur aurait eu le plus grand besoin de l'affection des siens, l'un le trahit, l'autre le renie et tous s'enfuient, l'abandonnant à son sort. Les mots sont insuffisants pour décrire de tels moments ; nous sommes plongés dans l'humiliation et la confusion, car, certainement, nous n'aurions pas agi mieux que ces disciples. Le cœur naturel de l'homme, le nôtre, est dévoilé dans toute son abjection et dans tout son égoïsme.

            Le regard du Seigneur sur Pierre, empreint de souffrance, semble signifier : « Je t'avais averti. Toutefois, Pierre, mon amour pour toi n'a pas changé ». En effet, quelle expression dans ce regard ! Pierre pouvait y découvrir, non pas un reproche, mais tout l'amour de son Maître. Ce regard a réveillé en lui le sentiment de sa culpabilité, les pleurs amers de la repentance ; Pierre a pu faire l'expérience qu'en lui, c'est-à-dire en sa chair, il n'y avait aucun bien (Rom. 7 : 18).
            Nous pourrions encore énumérer d'autres moments où le Seigneur a connu ces souffrances dans ses affections. Mais que le lecteur ouvre le Livre inspiré et lise lui-même (Es. 29 : 11).

  
Souffrances physiques

            A ces souffrances qui ont déchiré le cœur du Seigneur Jésus, viennent s'ajouter celles qu'Il a connu dans son corps, saint et pur, formé par Dieu lui-même. S'il était parfaitement Dieu, Il était aussi parfaitement homme et, comme tel, Il a connu les plus vives souffrances corporelles. Les hommes ne Lui ont rien épargné. Il a été entre leurs mains comme un objet de dérision et pourtant pas une plainte n'est sortie de sa bouche. Ils ont osé porter leurs mains sur sa sainte Personne, lui cracher au visage (Marc 14 : 65). Il connaissait ce qu'Il avait annoncé à ses disciples, alors qu'ils montaient vers Jérusalem (Luc 18 : 31-34).
            Les lanières du fouet se sont abattues sur son dos avec une force décuplée par le mépris, la haine, la méchanceté : « Des laboureurs ont labouré mon dos, ils y ont tracé leurs longs sillons » (Ps. 129 : 3). « J'ai donné mon dos à ceux qui frappaient, et mes joues à ceux qui arrachaient le poil » (Es. 50 : 6). Quelqu’un a écrit : « Aux lanières du fouet étaient fixés des morceaux de plomb ou même de fortes pointes barbelées. La flagellation entraînait souvent l'évanouissement et la mort du supplicié. Elle n'était infligée, en cas de crucifixion, qu'aux condamnés ayant commis des crimes particulièrement graves ».
            Quel crime avait-Il commis ? Pilate dira : « Moi je n'ai trouvé dans cet homme aucun crime quant aux choses dont vous l'accusez, ni Hérode non plus, car je vous ai renvoyés à lui; et voici, rien n'a été fait par lui qui mérite la mort » (Luc 23 : 14-15). Une seconde fois il dira, sous forme d'interrogation : « Mais quel mal celui-ci a-t-il fait ? Je n'ai rien trouvé en lui qui mérite la mort » (v. 22). Plus tard, sur la croix, un des brigands rendra ce beau témoignage : « Pour nous, nous y sommes justement, car nous recevons ce que méritent les actes que nous avons commis ; mais celui-ci n'a rien fait qui ne doive pas se faire » (v. 41).

            Mais la haine du peuple l'emporte sur la faiblesse de Pilate et celui-ci livre Jésus à leur volonté (v. 25).
            « Portant lui-même la croix, il sortit et alla au lieu dit le Crâne » (Jean 19 : 17), son front saint couronné d'épines. Il n'ouvre pas la bouche. Pas un mot de vengeance, pas une plainte. Le Seigneur accepte tout, son amour supporte tout (1 Cor. 13 : 7). Aux accusations lancées contre Lui lors de son procès, Il garde le silence : « Et moi, comme un sourd, je n'entends pas, et, comme un muet, je n'ouvre pas la bouche. Je suis devenu comme un homme qui n'entend point et dans la bouche duquel il n'y a pas de réplique » (Ps. 38 : 13-14). Il n'ouvrira la bouche que lorsqu'il entendra l'adjuration de Caïphe : « Je t'adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si toi, tu es le Christ, le Fils de Dieu ». Jésus répond : « Tu l'as dit » (Matt. 26 : 63-64). Et dans cette réponse Il ne fait que glorifier son Dieu et Père en accomplissant la Loi (Lév. 5 : 1 ; voir Prov. 29 : 24).

            « Quand ils furent venus au lieu appelé Crâne, ils le crucifièrent là » (Luc 23 : 33). Sans aucun ménagement, Il est placé sur le bois infâme et éprouve dans sa chair les douleurs terribles des clous qui le retiennent sur le bois.
            Tout au long de son chemin, Il avait prodigué aux hommes les soins de son amour et, en retour, ils lui infligent les douleurs les plus intenses. Parce qu'Il avait poursuivi « ce qui est bon », ils étaient ses adversaires (Ps. 38 : 20).

            Il subit, depuis la sixième heure, sous un soleil devenu brûlant, « élevé de la terre », un supplice atroce et cruel.

 

Souffrances morales de la part des hommes

            Jésus est la risée de tous. Les passants, les scribes, les sacrificateurs, renchérissent en reprenant les moqueries injurieuses dont la soldatesque l'a déjà accablé.
            « Ils lui ôtèrent ses vêtements et lui mirent un manteau écarlate ; puis ils tressèrent une couronne d'épines, la mirent sur sa tête, ainsi qu’un roseau dans sa main droite. Ils fléchissaient les genoux devant lui et se moquaient de lui en disant : Salut, roi des Juifs ! Ayant craché sur lui, ils prirent le roseau et lui en frappaient la tête » (Matt. 27 : 28-30). L'ayant revêtu, par dérision, du manteau de la royauté, les soldats grossiers se moquent de Lui. Abreuvé d'injures et d'outrages, Jésus endurait la « contradiction de la part des pécheurs contre lui-même » (Héb. 12 : 3). « Car des chiens m'ont environné, une assemblée de méchants m'a entouré ; ils ont percé mes mains et mes pieds ; je compterais tous mes os. Ils me contemplent, ils me regardent » (Ps. 22 : 16-17).
            Dans la honte de la croix, mis au rang des iniques, Il est injurié, objet de moquerie ; ceux qui passent par là Lui suggèrent de descendre de la croix. Comment l'aurait-Il fait, alors qu'Il avait déclaré à Pierre, au jardin de Gethsémané : « La coupe que le Père m'a donnée, ne la boirai-je pas ? » (Jean 18 : 11). Non, Il n'a pas voulu descendre de la croix. Pourtant, Il aurait pu le faire. Mais Il voulait aussi s'acquérir pour lui-même une épouse pour l'éternité et, pour elle, Il devait se livrer lui-même (Eph. 5 : 25). C'est par obéissance à son Dieu et par amour pour nous qu'Il s'est livré : ne l'oublions jamais ! « J'aime mon maître, ma femme et mes enfants, je ne veux pas sortir libre », disait le serviteur hébreu (Ex. 21 : 5). L'homme, ignorant les conseils éternels de Dieu à l'égard de sa créature, Le croyait incapable de se sauver : Il a été « crucifié en faiblesse » (2 Cor. 13 : 4) ; mais la foi sait qu'Il devait endurer ces souffrances (Luc 24 : 25-26), non seulement la souffrance de la part des hommes, mais aussi l'abandon de son Dieu pendant les trois heures où Il a été « amené dans les ténèbres, et non dans la lumière » (Lam. 3 : 2), et durant lesquelles Il a supporté les coups de la justice de Dieu contre le péché à cause de Sa sainteté. « Il plut à l'Eternel de le meurtrir; il l'a soumis à la souffrance » (Es. 53 : 10). Nous arrivons ainsi à ce qui surpasse toutes les douleurs de l'homme de douleurs : les souffrances expiatoires.
 
 
Les souffrances expiatoires
 
            « C’était environ la sixième heure ; et il y eut des ténèbres sur tout le pays jusqu'à la neuvième heure; le soleil fut obscurci, et le voile du temple se déchira par le milieu » (Luc 23 : 44-45). Avec quelle retenue, avec quelle sobriété l'Esprit Saint parle de ces trois heures de l'expiation ! Elles tiennent en deux versets. Dieu étend sur cette scène un voile de ténèbres, ne permettant pas que l'homme regarde ce qui se passe dans ce moment entre la Sainte Victime et Lui-même. Durant ces trois heures, l'Agneau de Dieu, préconnu avant la fondation du monde (1 Pier. 1 : 20), a ressenti dans son âme des souffrances que nous ne pouvons exprimer.
            Nous restons pour ainsi dire à un jet de pierre, nous contemplons avec respect et adoration le Fils de Dieu sous l'ardeur de la colère divine. Il vide la coupe des douleurs remplie de la colère de Dieu. C'est durant ces trois heures de ténèbres qu'Il est « fait péché » (2 Cor. 5 : 21). Dieu détourne sa face de son Bien-aimé, Il est traité comme le péché. Pourtant jamais Dieu n'a posé ses yeux sur son Fils avec autant de satisfaction que durant ces moments où Celui-ci réglait à tout jamais la question du péché.
 
                   Jamais œil ne verra chose plus merveilleuse
                   Que la croix, où fut attaché
                   Le Prince de la vie, à l'heure ténébreuse
                   Où Dieu condamna le péché.
 
            Que nos yeux soient très souvent dirigés sur « ce Gethsémané » où l'âme sainte du Sauveur anticipait les heures de l'abandon et l'effroi de la mort, et sur « ce sanglant Golgotha » où Il fut transpercé des traits de Jéhovah » !
            Les souffrances du Seigneur Jésus, nous en serons occupés lorsque nous Le verrons de nos yeux. Enfin, nous comprendrons tout son amour ! Pour le temps présent, nous mesurons notre grande faiblesse pour y entrer tant soit peu. Toutefois, nous formons dès à présent une famille d'adorateurs, pour présenter à Dieu les perfections de son Bien-aimé et de son œuvre.

            Un serviteur de Dieu a écrit : « Dans le culte, il y a un temps pour se taire et un temps pour parler. Lors de la fraction du pain s'observe ce silence précieux en présence du rappel de ses souffrances. Dans ces pauses, ces « Sélah », les cœurs pleins d'adoration se gonflent pour ainsi dire avant d'éclater en alléluias sous l'action du Saint Esprit. Craignons de troubler les silences ordonnés par l'Esprit, pour la contemplation des gloires de l'Agneau… Ayons une multitude de pensées dans le cœur plutôt qu'une multitude de paroles sur la langue. Et que personne n'ose se mettre à parler avant que l'Esprit n'ait touché ses lèvres » (W.J. Hocking).
 
            Bientôt autour de Lui, tous consommés dans l'amour, d'un commun accord, nos cœurs rendus intelligents s'élèveront à l'unisson pour chanter sans cesse le cantique nouveau. Nous verrons alors les marques indélébiles de ses souffrances et elles seront le thème de la louange éternelle. Nos yeux contempleront, sur la face adorable du Sauveur, de l'Epoux, la suprême beauté; et lui-même verra alors ce que son cœur réclame : le fruit mûr et parfait de son œuvre à la croix. Il sera exalté d'une façon parfaite et, durant toute l'éternité, étant occupés de sa gloire, de sa mort et de sa victoire, nous lui rendrons l'hommage qui lui est dû. « Car nous voyons à présent au travers d'un verre, obscurément, mais alors face à face » (1 Cor. 13 : 12).
 
                   De ta souffrance expiatoire,
                   De ton immortelle victoire
                   Tes rachetés diront l'histoire
                   A toujours.
                        
 

                                                D'après J-J D - « Messager évangélique » (1984 p. 178)