Combat pour Dieu d’un homme « fort et vaillant »
La menace de Goliath, symbolisant le pouvoir satanique
David envoyé vers le camp d’Israël
L’armure de David, ou les ressources de la foi
La victoire de David, image de celle de Christ sur Satan
Le peuple d’Israël avait demandé un roi comme les nations, alors que l’Eternel lui-même était leur roi. Saül leur est accordé : ce roi, « plus grand que tout le peuple » (1 Sam. 9 : 2), flattait leur orgueil. Tous les hommes d’Israël l’appréciaient beaucoup. Homme d’élite, il ne manquait pas « extérieurement » de qualités ; il était aimable et aimé. Cependant, une chose très importante lui faisait défaut : l’obéissance. A deux reprises, il est mis à l’épreuve à cet égard : il aurait dû détruire entièrement Amalek et attendre Samuel à Guilgal, jusqu’au terme assigné. Il se montre rebelle dans ces deux circonstances et l’Eternel le met alors définitivement de côté (1 Sam. 16 : 1). Mais Dieu s’était choisi « un homme selon son cœur » (1 Sam. 13 : 14 ; Act. 13 : 22), appartenant à une famille étrangère à la cour. C’était un tout jeune homme qui allait rester longtemps presque inconnu. Cependant, durant tout ce temps, il était à l’école de Dieu. L’Ecriture précise : « Il choisit David, son serviteur, et le prit des parcs des brebis... pour paître Jacob, son peuple, et Israël, son héritage. Et il les fit paître selon l’intégrité de son cœur, et les conduisit par l’intelligence de ses mains » (Ps. 78 : 70-72).
Le combat contre le lion et l’ours : la préparation pour le combat spirituel, à l’école de Dieu
C’est pendant que David fait paître ses brebis au désert qu’il frappe un lion et un ours (1 Sam. 17 : 34-35). Au moment où des bêtes sauvages s’apprêtent à les emporter et à les dévorer, le fils d’Isaï s’interpose victorieusement. Plus tard, à la cour, David donne devant le roi Saül quelques détails sur ces terribles combats, et dit en conclusion: « L’Eternel qui m’a délivré de la patte du lion et de la patte de l’ours, Lui me délivrera de la main de ce Philistin » (1 Sam. 17 : 34-37). Il n’y a pas chez lui trace de vantardise, en dépit des accusations d’Eliab (v. 28) ; il raconte avec simplicité qu’il a placé toute sa confiance en l’Eternel et qu’Il a répondu !
David délivre donc les brebis que son père lui a confiées. Jésus a dit son Père : « J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu m’as donnés du monde ; ils étaient à toi, et tu me les as donnés » (Jean 17 : 6-9). David est aussi ici un type de Christ liant l’homme fort (Luc 4 : 18-19).
Avons-nous un peu compris ce que signifie pour nous combattre le lion et l’ours ? Pour David, le résultat de cette « mise à l’épreuve » est positif : il montre à quel point la vie de chacune de ses brebis lui est précieuse (Luc 15 : 4-7).
Saül, un de ces hommes qui « habitent sur la terre » (Apoc. 3 : 10), a ses pensées tournées vers les choses d’en bas. Ne pouvant pas comprendre la foi vivante de David, il lui répond - probablement sans conviction : « Va, et que l’Eternel soit avec toi » (1 Sam. 17 : 37). Pourtant, seule la présence du Seigneur suffit au croyant, quelles que soient les circonstances qu’il traverse.
Les leçons apprises par David dans la solitude le préparent aux grandes responsabilités que Dieu veut lui confier. Il désire former chacun de ses enfants afin qu’ils Le servent. Acceptons avec reconnaissance et patience cette période de formation indispensable. Apprenons également à nous confier dans le Seigneur au jour de la détresse. Son bras puissant nous sauvera et nous aurons appris à nous appuyer davantage sur Lui !
Durant la première étape de sa vie, s’ébauchent chez un enfant les caractères qui vont s’affirmer de plus en plus au cours des années ultérieures. Si, durant cette petite enfance, il se trouve sous une bonne influence au point de vue spirituel, il peut s’ensuivre des conséquences bénies tout au long de sa vie. Les enfants de Dieu sont toujours ici-bas à son école (Matt. 11 : 29-30). Ils peuvent connaître des moments de solitude - au cours d’une maladie ou d’une épreuve, par exemple - mais ils seront certainement fructueux ; ils les aideront à s’engager résolument à la suite de Christ. Ce fut le cas pour David.
Le Seigneur nous amène au désert où Il nous parle « au cœur » (Osée 2 : 14). « Qui enseigne comme lui ? (Job 36 : 22). Ecoutons la douce voix de son Esprit (1 Rois 19 : 12b). Avec son aide, nous pouvons remporter des victoires « secrètes » qui auront des répercussions heureuses dans d’autres occasions. Il faudra en effet soutenir de nouveaux combats en parcourant un monde hostile à la foi : « Ce n’est pas ici un lieu de repos, à cause de la souillure » ; elle a pour conséquence une ruine terrible (Mich. 2 : 10). David devait lui aussi en faire l’expérience : les combats se sont succédés dans sa vie (2 Sam. 21 : 18-19).
David, un type de Christ, l’Oint de Dieu
Au moment où Dieu retire son Esprit à Saül, David en est, à l’inverse, rempli. Désigné par Dieu à Samuel (1 Sam. 16 : 12-13 ; Ps. 89 : 20), il est oint d’huile sainte et sera le futur roi d’Israël. Dieu dit ailleurs de Christ : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé » (Matt. 3 : 17) et déclare : « J’ai oint mon roi sur Sion » (Ps. 2 : 6). Le Saint Esprit se saisit de David et restera sur Lui (1 Sam. 16 : 13 ; 2 Sam. 23 : 2). Rappelons que Jean Baptiste avait été averti au sujet de Jésus : « Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer sur lui, c’est celui-là qui baptise de l’Esprit Saint » (Jean 1 : 33).
Après cette onction royale, Isaï envoie David poursuivre son humble tâche de berger. Mais Saül, tourmenté désormais par un mauvais esprit, cherche un homme qui sache jouer de la harpe. Or, justement, l’un de ses jeunes hommes connaît David. Il rend un beau témoignage à son sujet, en concluant : « L’Eternel est avec lui » (1 Sam. 16 : 18). Saül appelle alors David à la cour ; le jeune berger, qui « sait jouer », peut momentanément le soulager.
Ici encore, sans doute, David est un type imparfait de Jésus. Le Seigneur a guéri beaucoup de malades durant son ministère et il a renvoyé définitivement hors d’eux les mauvais esprits qui, sous les ordres de Satan, avaient pu contrôler leurs pensées et leurs sentiments.
Que de périls paraissent insurmontables à un croyant, s’il marche par la vue et non par la foi ! Si nous nous sentons menacés par un « Goliath », ou exposés à un orage violent tel qu’il s’en forme dans la vie, n’oublions pas que le Seigneur est proche (Phil. 4 : 5b). Il connaît la fin d’une chose avant le commencement ; jamais rien ne peut Le prendre au dépourvu (Es. 46 : 10).
Les trois fils aînés d’Isaï avaient suivi Saül à la guerre (1 Sam. 17 : 13), mais ils faisaient partie de cette troupe d’Israélites couards. Alors Isaï demande à David - comme Jacob à Joseph - autrefois (Gen. 37 : 13) - de se rendre au front prendre des nouvelles de ses frères et de leur apporter de la nourriture (v. 17-18). Après quarante jours au moins d’attente déçue dans cette vallée, les vivres commençaient probablement à faire défaut. Dieu va se servir de la soumission de David à l’égard d’Isaï pour exécuter Ses plans.
Dès son arrivée sur le champ de bataille, David entend les outrages proférés par Goliath contre les hommes d’Israël. Depuis déjà quarante jours, le géant les provoque deux fois par jour : « Donnez-moi un homme, et nous combattrons ensemble » (v. 10). Consterné, David s’enquiert auprès de son entourage et apprend les honneurs que le roi réserve à celui qui sera capable de frapper ce Philistin et d’ôter ainsi l’opprobre qui pèse sur le peuple de Dieu (v. 25). Rempli d’une sainte indignation, David s’informe encore : « Qui est ce Philistin, cet incirconcis, pour outrager les troupes rangées du Dieu vivant ? » (v. 26). Pouvait-il rester impuni (Es. 37 : 23, 28) ?
Eliab, le frère aîné, jaloux de David, pressent l’intention de son frère de relever le défi et il se met en colère. Il reprend rudement David, affirme connaître « son orgueil et sa méchanceté ». Il l’accuse d’avoir abandonné par « curiosité » les brebis au désert (v. 28). Admirons la douceur d’esprit de David dans sa réponse et la sagesse qu’il manifeste en s’éloignant de son frère « avant que la dispute s’échauffe » (Prov. 17 : 14).
Cet Eliab rappelle les frères de Jésus qui ne croyaient pas en Lui (Jean 7 : 5). Ils cherchaient, eux aussi, la gloire des hommes. Ils voulaient à tout prix se mettre en évidence et tirer tous les avantages possibles du service béni de Jésus au milieu du peuple d’Israël. Or, le Seigneur cherchait toujours au contraire la seule gloire de Celui qui l’avait envoyé (v.18).
David, lui aussi, a en vue les droits de Dieu. Il estime qu’il s’agit en fait d’un combat entre l’Eternel et les Philistins. Il se sent « concerné » par l’honneur dû à Dieu ; il est convaincu que l’Eternel lui donnera la victoire contre l’ennemi (1 Sam. 16 : 32-33). Il se montre tel que le jeune homme l’a décrit à Saül : « un homme fort et vaillant, et un homme de guerre » (1 Sam. 16 : 18). Les bergers de l’Eternel - qu’il s’agisse de Joseph, de David, ou d’autres - ont toujours eu ces caractères-là.
Les « amis » et les ennemis de David ont à son égard la même appréciation : « Tu n’es pas capable ». Ce n’est qu’un enfant, pensent-ils. L’apôtre Paul avait une autre appréciation de Timothée : « Que personne ne méprise ta jeunesse ; mais sois le modèle des fidèles, en parole, en conduite, en amour, en foi, en pureté » (1 Tim. 4 : 11-12).
Saül propose une armure à David : il lui met un casque d’airain sur la tête et le revêt d’une cotte de maille. Il n’a rien d’autre à offrir. David ceint une épée par-dessus ses vêtements et cherche en vain à marcher : il est entravé ! Il le dit au roi : « Je ne puis marcher avec ces choses, car je ne l’ai jamais essayé » (1 Sam. 17 : 38-39). Il retire alors cette armure encombrante qui le gêne ; elle figure tous les secours et toutes les précautions prises, sans résultat, par la sagesse humaine. David ne désire pas s’appuyer sur une telle sagesse d’origine diabolique (Jac. 3 : 15). Il va se servir seulement des humbles instruments d’un berger. Il prend son bâton à la main, choisit dans le torrent cinq pierres lisses et les met dans un sac qu’il a dans sa poche. Il tient également sa fronde à la main. La foi trouve toutes les ressources nécessaires pour servir Dieu, tandis qu’un incrédule les dédaigne et les refuse.
Au moment où David s’approche, le Philistin méprise ce « jeune homme au teint rosé, et beau de visage » (v. 42 ; 16 : 12). Son aspect n’a rien en effet de celui d’un guerrier, mais il compte sur Dieu seul. Sa confiance fera bientôt de lui un vainqueur. Le géant, imbu de lui-même, s’indigne à haute voix : « Suis-je un chien, moi, que tu viennes à moi avec des bâtons ? » (v. 43). Il le maudit et affirme qu’il donnera sa chair aux oiseaux des cieux et aux bêtes des champs (v. 44).
La digne réponse de David est le reflet de sa foi remarquable - « toutes choses sont possibles à celui qui croit » (Marc 9 : 23) - et le fruit de sa communion avec Dieu : « Toi, tu viens à moi avec une épée, et avec une lance, et avec un javelot ; et moi, je viens à toi au nom de l’Eternel des armées, du Dieu des troupes rangées d’Israël, que tu as outragé. En ce jour, l’Eternel te livrera en ma main ; et je te frapperai, et j’ôterai ta tête de dessus toi… et toute la terre saura qu’il y a un Dieu pour Israël ; et toute cette congrégation saura que ce n’est ni par l’épée, ni par la lance, que l’Eternel sauve ; car la bataille est à l’Eternel, et il vous livrera entre nos mains » (v. 45-47). Avons-nous oublié ce que David avait si bien retenu, quand il s’approchait du Philistin avec seulement une fronde et ses pierres ?
Ensuite, David se hâte, il court même à la rencontre de ce géant. Il a, à sa portée immédiate, les cinq pierres lisses appropriées. Il les a retirées lui-même d’un torrent familier et choisies avec soin. Leur petit nombre rappelle sans doute la faiblesse humaine (Héb. 11 : 34), mais elles sont peut-être aussi une image de ces « paroles de grande valeur » que Dieu met à notre disposition dans sa Parole. Ainsi, malgré notre faiblesse immense, nous recevons des armes suffisantes pour tenir ferme contre les artifices du diable et résister aux puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes (Eph. 6 : 11-13).
Le Seigneur lui-même, lors de la tentation au désert (Mat. 4 : 5-10), s’est servi de telles paroles soigneusement choisies dans le livre du Deutéronome (8 : 3 ; 6 : 16 ; 6 : 13). Avec elles, Il a mis Satan en fuite, alors que cet ennemi redoutable cherchait à L’engager à désobéir. Prenons garde, car le diable lui-même se sert de l’Ecriture ; il n’hésite pas à la tronquer (Ps. 91 : 11-12).
Appui du cœur près de s’abattre !
« Où irai-je loin de ton Esprit ? et où fuirai-je loin de ta face ? Si je monte aux cieux, tu y es ; si je me couche au shéol, t’y voilà… » (Ps. 139 : 7-12). En réponse à ces questions solennelles, citons l’exemple saisissant d’Achab. On connaît sa conduite indigne ; sa conscience devait certainement lui adresser bien des reproches. Aussi craignait-il le jour du jugement qu’il pressentait imminent. Lors d’une bataille où, hélas, le pieux Josaphat s’est associé à lui, Achab désire lâchement attirer l’attention de l’ennemi sur ce roi. Josaphat part au combat, revêtu de ses vêtements royaux, mais Achab se déguise pour échapper aux archers dont il avait très peur. Un homme tire de l’arc « à l’aventure » et le roi d’Israël est frappé entre les pièces d’attache et la cuirasse ; sa mort survient peu après (1 Rois 22 : 30-35). La flèche d’un inconnu et le caillou lisse choisi par David ont été, l’un et l’autre, dirigés par l’Eternel (Lam. 3 : 37). Malgré son armure imposante en laquelle il se confiait, Goliath est mort. Jésus a détruit par la mort celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable (Héb. 2 : 14-15). La défaite définitive de Satan par le « Fils de David », notre puissant Rédempteur, a donc été bien plus éclatante encore que celle de David ! A Lui soit la gloire pour l’éternité.
Chers lecteurs, laissons le Seigneur posséder notre cœur - il est son salaire. Et si déjà, par grâce, nous Lui appartenons, que « toutes nos sources » soient en Lui ! (Ps. 87 : 7).
Ph. L - le 18. 02. 13