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DEUXIEME EPITRE A TIMOTHEE (1a)

 Introduction
 Plan de la seconde épître à Timothée 
 CHAPITRE PREMIER 
        Salutation (v. 1-2)  
        La foi sincère de Timothée (v. 3-7)
       
 
Introduction
 

                         L’auteur : Paul à nouveau prisonnier

            Relâché après un premier emprisonnement qui lui a laissé une relative liberté, Paul reprend probablement son service (Phil. 2 : 24). Après s’être rendu en Crète où il laisse Tite (Tite 1 : 5), puis à Éphèse d’où il gagne la Macédoine (1Tim. 1 : 3), il passe l’hiver à Nicopolis sur la côte adriatique de la Grèce (Tite 3 : 12), puis laisse Trophime malade à Milet (4 : 20), et gagne enfin Corinthe (4 : 20), avant d’être arrêté et transféré à nouveau à Rome.
            Du fond d’une prison romaine, Paul, âgé maintenant, adresse ce dernier message à Timothée, car il sait que pour lui la mort approche (4 : 6).

                         Timothée, le destinataire de la lettre

            Une quinzaine d’années auparavant, Paul avait rencontré Timothée dans la région de Lystre. Personne, parmi les autres collaborateurs de Paul, n’avait partagé le même engagement que lui (Phil. 2 : 20). Timothée l’avait en effet suivi dans ses deuxième et troisième voyages, se voyant confier de temps à autre des missions particulières comme à Thessalonique et à Corinthe (1 Thes. 3 : 2 ; 1 Cor. 4 : 17). Cette lettre a dû être rédigée à l’automne 66.

 
                         Buts de la lettre
 
            Peu d’années se sont probablement écoulées entre la rédaction des deux épîtres à Timothée. Pourtant quel grand déclin  a eu lieu dans l’Eglise de Dieu ! Dans la première, Paul présente l’ordre dans la maison de Dieu (1 Tim. 3 : 15), même si certains problèmes sous-jacents sont déjà évoqués (1 Tim. 1 : 4 ; 4 : 1-3 ; 6 : 20). Dans la seconde, Paul dénonce clairement les dangers qui menacent les croyants. Il s’applique à maintenir la vérité face à la vanité des théories philosophiques basées sur les disputes de mots (2 : 14), les discours vains et profanes (2 : 16), les questions folles et stupides (2 : 23) au sein d’une immoralité grandissante (3 : 1-7).
            Cette épître trace la conduite de l’homme de Dieu en un temps de crise, au milieu de l’église décadente car alors ont disparu la fraîcheur et la sainteté qui avaient marqué sa naissance. Qu’est-il appelé à faire ? Il s’identifie à l’évangile, s’éloigne des impies, transmet le message reçu comme un flambeau qui éclaire l’obscurité environnante. Paul résume ces exhortations par l’expression « garder la foi » (4 : 8).
 
 

Plan de la seconde épître à Timothée
 
            On pourrait en proposer plusieurs, mais on adoptera le suivant :
 
              Les souffrances du serviteur : Chap. 1
 
                    1. Salutation : 1 : 1-2
                    2. La foi sincère de Timothée : 1 : 3-7
                    3. Le salut de Dieu : 1 : 8-11
                    4. Le modèle des saines paroles : 1 : 12-14
                    5. Trois personnes bien différentes : 1 : 15-18
 
              La mission du serviteur : Chap. 2
 
                    1. Différents aspects du service : 2 : 1-6
                    2. La fidélité du Seigneur : 2 : 7-13
                    3. Eviter les disputes de mots : 2 : 14-18
                    4. Une grande maison : 2 : 19-26
 
              L’avenir du serviteur : Chap. 3
 
                    1. Les derniers jours : 3 : 1-5
                    2. Résistance à la vérité : 3 : 6-9
                    3. « Mais toi » : 3 : 10-13
                    4. Les Saintes Ecritures : 3 : 14-17
 
              Le Seigneur d’un serviteur fidèle : Chap. 4 

                    1. Caractères d’un serviteur fidèle : 4 : 1-5
                    2. Bilan d’un serviteur fidèle : 4 : 6-8

                    3. D’autres serviteurs : 4 : 9-12

                    4. Le serviteur délaissé : 4 : 13
                    5. Le Seigneur et son serviteur : 4 : 14-18

                    6. Salutations entre serviteurs : 4 : 19-22

 
CHAPITRE PREMIER
 

                         Salutation (v. 1-2)

           Les deux premiers versets contiennent la salutation préliminaire de l’apôtre. Il avait été appelé par Jésus Christ – le Seigneur autrefois abaissé, maintenant élevé et glorifié – et avait reçu son ministère par la volonté de Dieu. Cet appel lui donnait force et assurance, et lui conférait également une autorité qui ne pouvait être abrogée par l’opposition et l’infidélité de quiconque.
            Paul n’était pas seulement « apôtre de Jésus Christ par la volonté de Dieu », mais il l’était aussi « selon la promesse de la vie, qui est dans le
Christ Jésus » (v. 1). Son apostolat était en accord avec la promesse de la vie qui demeure invariable, puisqu’elle a son origine et son fondement en Jésus Christ lui-même. Le but et la substance de son service étaient en premier lieu la défense de la vérité divine notamment quant à l’Assemblée de Dieu. L’apôtre Jean annonçait « la vie éternelle qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée » (1 Jean 1 : 2).
            Le service de Paul correspondait également à la promesse de cette
vie. Selon Tite 1 : 2, Dieu a promis la vie éternelle avant les temps des siècles, et il la donne maintenant à tous ceux qui croient en son Fils. Quel encouragement pour l’apôtre qui voyait déjà son départ approcher, et pour Timothée de pouvoir se rappeler ce qu’apporte cette vie éternelle !
            Paul nomme ici Timothée son « enfant bien-aimé » (v. 2). C’est l’expression d’une profonde affection de l’apôtre envers son jeune collaborateur (1 Cor. 4 : 17 ; Phil. 2 : 22). Timothée avait un caractère quelque peu craintif et avait donc tout particulièrement besoin de cet encouragement. Alors, la salutation de l’apôtre résonne : « Grâce, miséricorde, paix, de la part de Dieu le Père et du Christ Jésus, notre Seigneur ! ». Bien que toutes ses épîtres commencent d’une manière semblable, on remarque néanmoins des nuances, qui ont leur importance. Grâce, miséricorde et paix sont des attributs de Dieu, que le Seigneur Jésus a parfaitement manifestés dans sa vie et dans sa mort (Tite 2 : 11 ; Luc 1 : 78 ; Eph. 2 : 14-17). Ici, il ne s’agit pas de ce que Timothée a reçu de Dieu par la foi dans l’œuvre de Christ, mais des effets pratiques de cette œuvre dans sa vie.

            La grâce n’est donc pas ici l’amour immérité que Dieu témoigne au pécheur perdu (Rom. 3 : 24), ou la faveur divine dans laquelle se trouve tout enfant de Dieu sur la base de la justification (Rom. 5 : 2). C’est la conscience profonde de la grâce de Dieu dans la vie quotidienne. La grâce nous fortifie (2 : 1 ; Héb. 13 : 9) et, avec la force qu’elle nous donne, nous pouvons servir Dieu et les hommes de la bonne manière, en œuvres et en paroles (Eph. 4 : 29 ; Col. 3 : 16 ; 4 : 6 ; Héb. 12 : 28).
            La miséricorde est mentionnée au début de quelques épîtres adressées à des individus, et dans l’épître de Jude (1 Tim. 1 : 2 ; 2 Jean 3 ; Jude 2). Dieu qui est riche en miséricorde, ne nous a pas seulement vivifiés ensemble avec le Christ, il sait aussi que dans notre vie de croyant - à cause de notre faiblesse - nous rencontrons toujours à nouveau des difficultés et des besoins pour lesquels sa miséricorde est nécessaire. Il en était ainsi aussi pour Timothée.

            La paix n’est pas la paix avec Dieu, que possède tout homme justifié sur la base de la foi (Rom. 5 : 1), mais la « paix du Christ », qui doit présider dans nos cœurs (Col. 3 : 15). C’est la paix profonde du cœur, dont jouissait constamment notre Seigneur dans sa vie terrestre et qu’il a donnée à ses disciples, avant de les quitter (Jean 14 : 27 ; 20 : 21). Cette paix doit nous accompagner et nous remplir tout le long de notre chemin, pour que nous puissions vivre, marcher, et glorifier Dieu sans crainte et sans souci. Si la paix du Christ règne sur nos cœurs, nous pourrons aussi vivre en paix avec nos frères et nos sœurs, et même avec tous les hommes (Rom. 12 : 18). Toutes ces bénédictions et ressources de la foi nous sont données par notre Dieu et Père et par notre Seigneur Jésus Christ. Le Fils de Dieu, qui nous a ouvert l’accès à Dieu que nous connaissons comme notre Père, est en même temps le Seigneur de notre vie. Le rappel de ces choses était important pour Timothée, et il nous concerne également.

 
                    La foi sincère de Timothée (v. 3-7)
 
            Comme dans la plupart de ses épîtres, Paul commence par rendre grâces (v. 3). Sa reconnaissance se manifeste en ce qu’il pouvait, dans ses prières, se souvenir de son jeune collaborateur avec joie, désirant le revoir. Il lui demande à deux reprises de le rejoindre dès que possible à Rome (4 : 9, 21) et il se souvenait de ses larmes d’adieu. En même temps, Paul constate, en prenant sa conscience à témoin, qu’il avait servi Dieu dès sa jeunesse avec sincérité. Ces ancêtres, Juifs pieux, avaient strictement gardé la loi, et Paul avait été élevé selon cette règle. Mais depuis la venue du Fils de Dieu, ni la foi en l’Eternel, ni l’observation de la loi ne peuvent conduire quelqu’un à Dieu. Il faut la foi au Sauveur crucifié. Alors que Paul croyait marcher avec une bonne conscience devant Dieu (Act. 23 : 1), montrant même du zèle envers Lui en persécutant l’Assemblée, l’appréciation de Dieu était tout autre. Lorsque, près de Damas, la lumière divine pénétra dans son cœur, il se rendit compte brusquement qu’il avait fait fausse route. La conscience en elle-même n’est donc pas un critère absolu. Elle doit être éclairée par la Parole de Dieu et dirigée par la communion avec lui.
            Paul mentionne cela pour attirer l’attention de Timothée sur un parallèle avec sa famille. Alors que la mère et la grand-mère de Timothée avaient aussi vécu dans le judaïsme (Act. 16 : 1), Paul peut relever la foi sincère qu’elles possédaient depuis leur conversion, et il la constate également en Timothée. Il avait remarqué les effets de cette foi dès leur première rencontre. Et elle était, au milieu du déclin spirituel de tant de croyants, un encouragement particulier pour l’apôtre, ainsi que la base de sa confiance personnelle en Timothée. En vérité, voilà une base solide pour une amitié spirituelle ! Non sans raison, Paul le rappelait à Timothée. Il voulait l’exhorter avec douceur et affection à exercer le don de grâce reçu de Dieu (v. 6). Paul lui avait imposé les mains. Ce geste particulier était toujours aux premiers temps de l’Assemblée, le signe d’une entière communion. En 1 Timothée 4 : 14, Paul rappelle à Timothée qu’il avait reçu son don de grâce « avec l’imposition des mains par l’ensemble des anciens ». Ici, il écrit que Timothée l’avait reçu « par l’imposition » de ses mains. Il semble que dans ce cas l’imposition des mains pouvait être la manifestation visible à tous de l’autorité apostolique. Timothée devait ranimer ce don de grâce de Dieu, c’est-à-dire le maintenir en activité par un usage constant. Or précisément dans des temps difficiles, où la Parole de Dieu ne trouve pas un écho positif, il n’est pas toujours simple de rester courageux et de poursuivre avec énergie le service pour le Seigneur. Timothée avait vraisemblablement, comme on l’a dit, un caractère quelque peu faible et craintif (v. 8 ; 2 : 1). Paul lui rappelle donc que Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, et d’amour, et de sobre bon sens (v. 7). Il ne s’agit pas là de la personne du Saint Esprit habitant dans le croyant, mais d’une disposition de cœur produite par sa présence en lui.

            Toute vraie force spirituelle vient de Dieu. Nous sommes faibles en nous-mêmes, même si nous n'en sommes pas conscients. Mais Paul sait par expérience que la puissance de Dieu s’accomplit dans la faiblesse de l’homme, et il s’en glorifie même, « car lorsque je suis faible, alors je suis fort » (2 Cor. 12 : 9-10). La puissance divine ne se manifeste pas seulement dans l’énergie personnelle, mais également dans les dons qu’Il a donnés aux siens par le moyen du Saint Esprit (1 Cor. 12).

            Mais la puissance seule ne suffit pas pour le service du Seigneur. Sans l’amour de Dieu on ne peut attirer des âmes à Christ et gagner des cœurs. Paul consacre tout un chapitre (1 Cor. 13)
à relever l’importance de l’amour, sans lequel le serviteur ressemble à un cuivre qui résonne ou à une cymbale retentissante. Oui, sans l’amour, il n’est rien !
            Enfin, Paul rappelle à Timothée - il l'enseigne aussi aux Corinthiens (1 Cor. 14 : 24-25, 31-33, 40)
– que l'Esprit produit en nous du bon sens et de la pondération. Si un serviteur du Seigneur se laisse conduire par le Saint Esprit, ce sobre bon sens que Dieu donne se manifestera dans ses actions.
 

                                                                                        D’après A. R – extrait de « Sondez les Ecritures » (vol. 11)