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J’avais pensé qu’il fallait…

 
 

«  Pour moi donc, j’avais pensé qu’il fallait tout mettre en œuvre contre le nom de Jésus le Nazaréen » (Actes 26 : 9).

            Arrêtons-nous un moment sur cette confession unique faite devant le roi Agrippa par l’un des premiers persécuteurs des croyants, devenu après sa conversion l’apôtre Paul. Il rappelle son état d’esprit quand Dieu l’a jeté à terre sur le chemin de Damas. Il y a plusieurs points intéressants dans ces paroles remarquables. 

 
                        « Pour moi donc, j’avais pensé… » 

            Il est d’abord question de son « moi » - et du nôtre. La personne dont Saul était habituellement occupé n’était pas la bonne ! Ce « moi » est toujours un grand ennemi pour chacun de nous. Que de temps, même un enfant de Dieu, peut perdre à chercher en vain à le satisfaire. C’est un grand soulagement dans notre vie spirituelle quand on réalise pratiquement qu’il a été crucifié avec Christ. On connaît alors vraiment la délivrance et la paix ! « Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi » (Gal. 2 : 20).
            « J’avais pensé… », dit Paul. Mais ses pensées n’étaient pas bonnes. Souvent l’homme s’enorgueillit de ses capacités intellectuelles et ne tient pas compte de ce que l’Ecriture montre pourtant si clairement, savoir que les pensées de Dieu sont plus élevées que les nôtres, comme les cieux le sont au-dessus de la terre (Ps. 103 : 11). Dieu a donné une révélation : les Ecritures sont l’expression de la vérité divine pour guider nos pensées, les placer et les garder dans le seul vrai chemin. « Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice » (2 Tim. 3 : 16) ; par sa Parole, Dieu peut amener « toute pensée captive à l’obéissance du Christ » (2 Cor. 10 : 5).
            De quelle tragédie ces paroles rendent compte : l’homme estime se suffire à lui-même, et n’avoir aucun besoin des autres. Cette confession de Paul nous rappelle ce que dit, dans une parabole que le Seigneur a prononcée, un homme riche dont le domaine avait beaucoup rapporté (Luc 12 : 16). « Il calculait en lui-même, se disant : Que dois-je faire ? car je ne sais pas où amasser mes récoltes ? ». Puis il dit : « Voici ce que je ferai … » (v.17). Il ne cherchait pas à recevoir un avis venu d’ailleurs. Il se croyait capable de tout comprendre lui-même, de tout savoir. Il se conduisait comme le pharisien de Luc 18 : 11-12, qui « priait en lui-même », rempli d’autosatisfaction.

            L’un et l’autre de ces deux hommes laissaient Dieu en dehors de leurs pensées et ne cherchaient aucunement sa pensée ; par leurs prières, au contraire, les enfants de Dieu cherchent en principe à connaître la pensée divine. Avant sa conversion, on ne voit pas Saul de Tarse demander à Dieu, qu’il prétendait servir, si son service Lui convenait ou non. Il se glorifiait intérieurement de Le servir, mais en fait il n’y avait aucune place dans son cœur pour les pensées divines. Les personnes égocentriques laissent facilement Dieu en dehors de leurs exercices. Elles ne dépassent pas les limites de leur propre réflexion.
            Or, une âme qui ne cherche pas avec soin le puissant secours du Dieu omniscient et omnipotent s’égarera inévitablement. Saul de Tarse a dû en faire l’expérience. Dans son zèle fanatique, il était persuadé de faire la volonté de Dieu ; pourtant, c’était tout le contraire !

           
                              « …qu’il fallait… »
 
            Le « devoir » moral pour Saul de Tarse était le seul motif d’agir avant sa conversion. Mais le devoir peut être quelque chose de froid, souvent sans motifs provenant du cœur. Ce devoir-là peut nous empêcher de nous tourner vers Dieu qui dit toujours : « Mon fils, donne-moi ton cœur » (Prov. 23 : 26).
            Les « commandements » de la Loi ne disaient pas d’abord : « Tu serviras l’Eternel ton Dieu », mais : « tu aimeras le Seigneur ton Dieu ». Le fils ainé, dans la parabole du fils prodigue, dit : « Voici tant d’années que je te sers ; jamais je n’ai désobéi à un de tes commandement, et tu ne m’as jamais donné un chevreau pour faire bonne chère avec mes amis » (Luc 15 : 29). Ruminer ce genre de pensées ne pouvait que le rendre dur, amer, prêt à critiquer la manière dont son frère, qui était pécheur (mais repentant), avait été accueilli par le père à la maison.

            Une vie placée sous le signe du devoir peut être en réalité dure, froide et pharisaïque. La folie des hommes est d’être seulement « religieux ». Chez certains, Dieu se sert de la conscience pour les retenir de s’adonner au mal. Chez les « gens religieux », le devoir devient une véritable férule, une menace qui pèse sur eux.

            Pour accomplir ce qu’il estimait être son premier devoir, Saul de Tarse était devenu un meurtrier lucide des chrétiens. Une fois converti, le puissant amour de Christ a fait de lui quelqu’un qui suivait humblement le Seigneur Jésus, un serviteur qui souffrait avec joie pour Lui. Seul l’amour pour Christ, et non un devoir rigide, amènera un croyant à ne plus vivre pour lui-même mais pour Celui qui pour lui est mort et ressuscité ; « l’amour du Christ nous étreint… » (2 Cor. 5 : 14).
 

                           « … tout mettre en œuvre » 

            L’homme aime faire, mais Dieu désire que nous soyons premièrement des adorateurs pour Lui. Le service venant d’un pécheur inconverti n’est pas acceptable pour Dieu. Et chez le croyant, l’adoration doit précéder le service. Notre cœur doit être premièrement « en règle » avec Dieu avant que nos mains soient rendues capables de faire sa volonté.
            Nous ne devenons pas des enfants de Dieu en faisant des bonnes œuvres ; mais une fois sauvés, nous sommes prêts à faire les bonnes œuvres que Dieu a préparées à l’avance. « Ayant été créés pour les bonnes œuvres… » (Eph. 2 : 10) ; elles découlent d’un cœur qui aime et adore Christ. Le Seigneur a dit à Marthe qui se tourmentait de beaucoup de choses : « il n’est besoin que d’une seule … » (Luc 10 : 42). Paul écrit aux Philippiens : « Je fais une chose : oubliant ce qui est derrière… je cours droit au but.. » (3 : 13).
            Le jeune homme riche de Marc 10 a fait lui aussi beaucoup de choses, pensant plaire à Dieu, mais le Seigneur doit lui dire : « Une chose te manque… » (v. 21). C’était la seule qui était nécessaire.

            Sans la foi en Christ qui sauve et produit l’amour de Dieu dans le cœur, aucune œuvre - même celle qui peut avoir beaucoup d’apparence - n’a de valeur à ses yeux. En fait, ce sont même des « péchés » dont nous avons à nous repentir (Es. 64 : 6).

        

                           « … contre le nom de Jésus le Nazaréen »

            Paul précise également que c’était « contre le nom de Jésus le Nazaréen » qu’il voulait, dans sa folie, agir. En s’opposant à ce Nom, Saul de Tarse montrait qu’il ne connaissait pas Jésus. C’était de la mauvaise racine enfouie dans son cœur qu’avait jailli sa course effrénée dans le mal. Mais il a appris à aimer le Seigneur et toute sa vie a été changée. Au lieu d’un persécuteur, il est devenu un persécuté !
            Ce devoir accompli autrefois avec tant de dureté avait laissé la place à un service humble, rempli d’amour. Ce nom de Jésus, qu’à un moment donné il méprisait, était devenu pour lui un motif de se glorifier. Il avait appris à connaître Jésus Christ comme le Dieu de gloire. Au moment de sa conversion il l’avait vu à la droite de la majesté. A dater de ce jour-là, il s’était glorifié dans la croix de Christ par laquelle il était lui-même crucifié au monde. Il pouvait dire : « Pour moi, qu’il ne m’arrive pas de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m’est crucifié, et moi au monde » (Gal. 6 : 14).

                                                                                                    Ph. L - 18-01-13