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REFLEXIONS SUR LE TRAVAIL MISSIONNAIRE


L’assemblée d’Antioche devient le premier centre pour une œuvre parmi les nations 
 Barnabas et Saul sont mis à part pour l’œuvre à laquelle le Saint Esprit les a appelés
 Les deux serviteurs rencontrent l’opposition de Satan à la prédication de l’évangile
 Une question délicate est réglée lors du débat à Jérusalem
 Le ministère de Paul va s’exercer parmi les païens 
   

          Les réflexions suivantes sont surtout tirées d’un survol du service de l’apôtre Paul. Il semble bien que seize ans environ s’étaient écoulés après sa conversion (Act. 9), lorsque Paul a reçu du Seigneur son ordre de route. Il devait apporter en priorité l’évangile de la grâce aux Gentils (les peuples non juifs). Au moment d’envoyer Ananias rendre visite à Paul, pour lui « ouvrir les yeux », le Seigneur dit à son serviteur craintif : « Va ; car cet homme est un instrument que je me suis choisi, pour porter mon nom devant les nations, les rois et les fils d’Israël ; car je lui montrerai tout ce qu’il doit souffrir pour mon nom » (Act. 9 : 15).


L’assemblée d’Antioche devient le premier centre pour une œuvre parmi les nations

            Paul était appelé à une activité missionnaire, essentiellement dans les pays lointains, en rayonnant jusqu’à l’Illyrie. Il devait s’attacher à évangéliser là où l’évangile n’avait pas encore été présenté, afin que ceux auxquels Christ n’avait pas encore été annoncé, voient et que ceux qui n’avaient pas encore reçu, comprennent en entendant l’apôtre prêcher (Rom. 15 : 16-21).
            L’assemblée à Antioche va devenir une sorte de « centre » missionnaire, d’où Paul et ses compagnons de service partiront pour leurs voyages. Leurs expériences illustrent ce que doivent être, sous la conduite du Saint Esprit, les « méthodes » et les principes directeurs de ceux qui sont appelés à un tel travail. Ils ont encore aujourd’hui la même valeur et il convient de se laisser enseigner par Dieu et à obéir à Sa pensée. C’est Lui qui forme et « pousse » les siens à aller travailler dans son « champ » (Luc 10 : 2).

  

Barnabas et Saul sont mis à part pour l’œuvre à laquelle le Saint Esprit les a appelés

            Le début du chapitre 13 des Actes présente des serviteurs de l’assemblée à Antioche où régnait un bon état spirituel, avec un esprit de prière et l’heureuse faculté de s’oublier pour refléter la pensée de Dieu. Une telle assemblée était disposée à se laisser enseigner par la Parole ; elle avait l’œuvre du Seigneur à cœur, où qu’elle se poursuive - sur place ou en terre étrangère. « Il y avait à Antioche, dans l’assemblée locale, des prophètes et des docteurs : Barnabas et Siméon, appelé Niger, Lucius de Cyrène, Manahem qui avait été élevé avec Hérode le tétrarque, et Saul. Comme ils accomplissaient le service du Seigneur et jeûnaient, l’Esprit Saint dit : Mettez-moi maintenant à part Barnabas et Saul, pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés. Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains et les laissèrent aller » (v. 1-3).
            Un missionnaire doit être spirituellement « armé » ; il doit être évident que son appel vient du Saint Esprit. Dès lors, l’assemblée locale a la responsabilité de reconnaître, le moment venu, la véracité de cet appel et d’exprimer ouvertement sa communion. Il n’est certainement pas sage pour un serviteur de partir pour un service « à plein temps », ou même d’aborder un nouveau champ d’activité, sans avoir recherché au préalable l’assentiment de l’assemblée avec laquelle il est en communion pratique. Il est à peine besoin de dire que ces versets d’Actes 13 n’ont pas en vue une « ordination » officielle - qui serait prononcée à la suite d’une décision émanant des hommes.
            Saul, qui serait bientôt appelé Paul - c’est-à-dire : « petit » -, avait depuis un certain temps déjà exposé la Parole au milieu de ses frères et sœurs à Antioche. Il était également fondé à dire qu’il était « apôtre - non de la part des hommes, ni par l’homme, mais par Jésus Christ et Dieu le Père » (Gal. 1 : 1).

 

Les deux serviteurs rencontrent l’opposition de Satan à la prédication de l’évangile 

            Paul et Barnabas vont très rapidement rencontrer de l’opposition (Act. 13 : 6-12). Elle se manifestera tout le long de leur service ; mais Dieu travaille puissamment par leur moyen. Tous les messagers de « l’œuvre de la croix » doivent s’attendre à rencontrer parfois une opposition sévère. Toutefois, ils continuent à s’appuyer fermement sur l’assurance que la Parole de Dieu ne reviendra pas à Lui sans effet (Es. 55 : 11).
            Paul prend d’abord la décision de se rendre à Iconium (13 : 51). Le désir de l’apôtre était d’atteindre si possible toutes les parties de la société, sans distinction de race. Aussi se rend-il habituellement dans des villes où il peut espérer entrer en contact avec toutes sortes de personnes. Il espérait toujours qu’une assemblée se formerait et qu’elle serait le moyen employé par le Saint Esprit pour que la Parole soit connue dans les parties les plus reculées de la contrée.
            Or Paul et Barnabas, après avoir parlé hardiment, ont dû s’enfuir de cette ville, outragés par les Juifs qui voulaient les lapider. Ils se rendent alors à Lystre et à Derbe (Act. 14 : 5-6). On peut se poser la question : Comment les missionnaires doivent-ils réagir quand leur vie est en danger ? Faut-il toujours fuir ? La décision dépendra des circonstances, mais surtout des directions qu’ils recevront à ce sujet par le Saint Esprit.

            On voit le Seigneur Jésus lui-même, durant son ministère, se dérober à plusieurs reprises (Luc 4 : 30), ou se cacher (Jean 8 : 59). Ce n’était certainement pas chez lui de la crainte ; ses motifs étaient d’une autre qualité. Il cherchait constamment les directions du Père, toujours attentif à Lui plaire (Jean 8 : 29). Son heure n’était pas encore venue d’être livré.
            Paul, animé du désir de suivre les traces du Seigneur, est retourné plus tard à Iconium, après que l’agitation a disparu et alors que les âmes étaient mieux disposées à écouter la Parole de Dieu.

            A Lystre, le fil conducteur de la prédication de l’apôtre Paul a été tout autre qu’à Antioche de Pisidie où il s’était adressé à des Juifs (Act. 13 : 14-41). A Iconium, c’étaient des Gentils, pratiquement tous païens. Si à Antioche de Pisidie, Paul citait volontiers l’Ecriture qu’ils étaient censés connaître, à Iconium, il parlait du « Tout-puissant » ; de ce Dieu dont l’amour peut se discerner à travers ses œuvres dans la nature et les manifestations de sa Providence. A cause de sa bonté, ce « Dieu vivant », plein de grâce pour ses créatures, appelle à la repentance tous ceux qui sont heureusement disposés à L’écouter.
            Un serviteur de Dieu doit se laisser conduire par le Saint Esprit. Il l’amènera avec sagesse là où Dieu veut opérer. Sous une telle direction, chacun apprendra à adapter son message à l’auditoire, sans pour autant trahir la vérité. D’ailleurs, c’est ce que chaque enfant de Dieu doit faire dès qu’il commence à servir dans l’assemblée locale.

 

Une question délicate est réglée lors du débat à Jérusalem

            Au chapitre 15 des Actes, Paul et Barnabas rencontrent un problème assez fréquent dans l’activité d’un serviteur de Dieu. Cette difficulté les amène à se rendre dans l’assemblée à Jérusalem, vers leurs frères en Christ. Les serviteurs ont besoin de l’aide de leurs frères, un secours qui est souvent aussi d’ordre matériel. Pensons beaucoup à eux dans nos prières. Une activité fructueuse suppose cette collaboration suivie entre frères et sœurs en Christ ; il ne faut pas manquer non plus de persévérance dans ce service-là.
            Paul et
Barnabas avaient cette question importante sur le cœur. Quel devait être le « contenu » de leur message, et où devaient-ils rendre témoignage ? Leur désir était de ne pas s’écarter de la vérité, en particulier pour ce qui concernait le salut.
            Apporter aux âmes perdues un message clair au sujet de la grâce de Dieu est une des activités essentielles pour tous ceux qui font l’œuvre d’un évangéliste (2 Tim. 4 : 5). Ils s’adressent à ceux qui sont encore loin, « morts dans vos fautes et dans vos péchés ». Seul le sang de Christ, versé à la croix, peut purifier le pécheur et lui donner la paix avec Dieu (Eph. 2 : 1-5).

            Le chrétien doit être sur ses gardes. Il peut tomber dans un piège subtil : celui du « christianisme social ». Il est alors amené à délaisser progressivement le message vital du salut, en faveur de la seule bienfaisance ! Aider ceux qui sont dans le besoin doit nous tenir à cœur. Il faut approcher ceux qui sont dans la souffrance ou le dénuement, avec la même sympathie active que le Seigneur. Mais ne perdons pas de vue le salut de l’âme !
            La question du péché doit être absolument réglée avec Dieu. Dans sa grâce, Il veut que tous les hommes soient sauvés et échappent à la mort éternelle, à jamais loin de Lui. Hâtons-nous donc de proclamer le pardon des péchés, moyennant la foi en l’œuvre de Christ à la croix. Gardons-nous d’ajouter au message de l’Ecriture telle ou telle autre chose, comme si elles étaient également nécessaires pour être sauvés.

            Paul et ceux qui l’accompagnaient avaient le désir de présenter la Parole dans toute sa pureté. D’autres n’hésitaient pas à affirmer que la circoncision et l’obéissance à la Loi étaient également indispensables. Le concile de Jérusalem fut conduit à déclarer que la rupture avec le Judaïsme devait être absolue. Un chrétien ne doit pas être circoncis ni chercher à obéir à la Loi mosaïque. Celle-ci concerne et condamne la conduite des incrédules (1 Tim. 1 : 9-11). Le croyant est appelé à une vie de sainteté et à servir son Sauveur ; il vit désormais dans la « liberté spirituelle ». Le baptême n’est pas abrogé ; la circoncision est juive tandis que le baptême, lui, est chrétien.

            L’irritation survenue entre Paul et Barnabas (Act. 15 : 36-41) confirme que les « missionnaires » ont les mêmes « tendances » que les autres chrétiens. Ils ont la chair en eux, et si on la laisse agir sans aussitôt la juger, il n’y a plus d’accord possible pour un service en commun. Il faut reconnaître nos fautes, sinon de l’animosité peut s’installer. Il y a eu souvent, hélas, des conflits semblables tout au long de l’histoire missionnaire.
            Si un désir subsiste de poursuivre son activité avec humilité, Dieu peut intervenir et permettre que l’évangile continue à se propager. Ce fut le cas avec Paul et Barnabas. L’œuvre s’est poursuivie : Paul est parti pour un nouveau voyage, avec Silas, tandis que Barnabas et son neveu Marc ont pris le chemin de Chypre, leur terre natale. N’oublions pas les desseins de l’Ennemi ; cependant il est encourageant de se souvenir qu’il fait souvent une œuvre trompeuse (Prov. 11 : 18).
 

Le ministère de Paul va s’exercer parmi les païens 

            Au chapitre 16, Luc « le médecin bien-aimé » - poussé par l’Esprit Saint à écrire le récit des Actes concernant l’Eglise primitive - se joint à la petite troupe des compagnons de Paul. C’était un « pionnier » parmi tous ces médecins qui se sont depuis appliqués, avec leurs capacités reçues de Dieu, à prendre soin des âmes sans oublier les corps.
            On se trouve en présence de Lydie. Elle a le désir ardent, après son baptême, de recevoir chez elle les serviteurs du Seigneur. Elle leur dit : « Entrez dans ma maison et demeurez-y. Et elle nous y contraignit » (Act. 16 : 15). Ce récit rappelle l’aide que des sœurs en Christ ont apportée à « ceux qui étaient sortis pour le Nom » (3 Jean 7), animés d’un saint désir : plaire au Seigneur.
            Dieu seul apprécie le dévouement à sa juste valeur. Il récompensera chacun richement au tribunal de Christ. L’apôtre Paul ne les oublie pas non plus (Phil. 4 : 3 ; Rom. 16 : 1-2…). L’hospitalité est un des plus beaux fleurons de la grâce. Elle donne l’occasion de recevoir des serviteurs de Dieu - ou même, à notre insu, des anges (Héb. 13 : 2).

 
                     A Thessalonique et Bérée

            Le court séjour - trois sabbats - de Paul à Thessalonique (Act. 17 : 19) met en évidence la façon dont il annonçait l’évangile. Il ne négligeait pas de parler de la venue du Seigneur pour chercher les siens, mais il avertissait aussi chacun qu’Il viendrait ensuite juger le monde (1 Thes. 4 et 5).
            Son passage à Bérée (Act 17 : 10-14) montre de quelle manière l’évangile doit être reçu. Il est question ici de « toute bonne volonté », et du soin que prenaient les Béréens à examiner chaque jour les Ecritures « pour voir s’il en était bien ainsi » - autrement dit si l’enseignement de l’apôtre concordait avec celui de la Parole de Dieu.
            Le livre des Actes, ainsi que les épîtres aux Thessaloniciens, mettent l’accent sur la façon claire et simple avec laquelle l’apôtre Paul exposait les Ecritures. C’est encore aujourd’hui la seule manière qui convient. Or hélas, même là où l’on estime qu’il y a des personnes intelligentes, instruites en tout cas dans la « lettre » de la Parole de Dieu, le manque de connaissance des Ecritures et leur compréhension est souvent alarmant. Beaucoup de prédications portent toujours sur les mêmes textes, où celui qui parle se contente de rapprocher des mots ou des expressions, et les présente de façon attrayante. On ne tient pas compte du contexte, toujours important.

 
                     A Corinthe

            Les expériences douloureuses que Paul a faites à Corinthe sont surtout décrites dans sa seconde épître. Ce qui était en danger de le décourager peut aussi avoir le même effet sur d’autres serviteurs de Dieu. Examinons quelques-uns de ces motifs.
            Paul ressentait la solitude ; il attendait anxieusement le retour de Timothée et de Silas. Il n’avait guère d’amis - au sens de l’Ecriture - dans cette grande cité païenne. Il manquait de sympathie et de compréhension fraternelle. Souvent, des missionnaires ressentent fortement la séparation de leurs familles et de leurs amis. Ce chemin a été celui du Seigneur (Ps. 102 : 7).
            L’apôtre manquait parfois d’aide, bien des serviteurs de Dieu en souffrent également. Paul avait repris son ancien métier, il tissait des tentes pour subvenir à ses propres besoins et également à ceux de ses compagnons d’œuvre. Il n’avait pas honte de travailler de ses mains et parfois, des serviteurs du Seigneur doivent recourir à une telle solution.

            En fait, il est parfois préférable de « gagner sa vie » tout en servant le Seigneur. Le service pour le Seigneur doit se montrer d’abord par notre activité d’amour dans notre voisinage ; on se laisse conduire par le Seigneur pour apporter la Parole. Il ouvre des portes et peut les maintenir ouvertes. Jésus a déclaré à plusieurs reprises à ceux qu’Il venait de guérir qu’il convenait de rendre d’abord témoignage auprès des leurs. Si un service est appelé à se poursuivre au loin, Dieu le montrera clairement.
            La forte opposition fomentée par l’Ennemi à Corinthe (Act. 18 : 6) venait essentiellement des Juifs, des compatriotes de Paul. De nos jours, la contradiction la plus déterminée vient souvent de ceux qui portent le « nom » de chrétiens. Elle est la plus difficile à supporter.

            L’atmosphère qui régnait à Corinthe était très pénible. Elle était tristement « réputée » pour son immoralité, son orgueil et son idolâtrie. Toutefois Paul avait reçu du soulagement - c’est parfois le cas pour un autre serviteur. Des liens en Christ s’étaient formés, durant son travail professionnel, avec un couple chrétien : Aquilas et Priscilla étaient devenus de véritables compagnons d’armes et ils occupaient une grande place dans les affections de l’apôtre. Ce travail journalier de tissage, pourtant routinier, était sans doute une sorte de dérivatif à l’anxiété et à la « surcharge » d’esprit que devait connaître l’apôtre. Le Seigneur lui avait révélé des vérités de si grand prix ; il devait les présenter oralement ou par écrit, et il veillait « à se présenter à Dieu : approuvé, ouvrier qui n’a pas à avoir honte, exposant justement la parole de la vérité » (2 Tim. 2 : 15). Il avait certainement de la joie à s’entretenir avec ses frères juifs, à leur parler de son Sauveur, cherchant à les attirer vers Lui.
            L’arrivée de Silas et de Timothée, chargés des dons de la Macédoine (Phil. 4 : 15), sera un grand encouragement pour l’apôtre. Il est heureux d’entendre le témoignage rendu sur leur croissance spirituelle et de voir leurs dons, une expression de leur amour.

            La plus grande joie de l’apôtre était d’apprendre au milieu de l’épreuve à mieux connaître Christ. Il entend une nuit le Seigneur lui dire dans une vision : « Ne crains pas, mais parle, ne te tais pas, parce que je suis avec toi ; et personne ne mettra les mains sur toi pour te faire du mal, parce que j’ai un grand peuple dans cette ville » (Act. 18 : 9-10). Le Seigneur est tout près de ses serviteurs, quand le découragement les menace ou à l’heure de la détresse. Il est prêt à les fortifier !
            Une partie de l’assemblée montrait son incompréhension relativement au ministère de Paul mais il éprouvait qu’il était « mené en triomphe », à la gloire de Christ.

 
                     A Athènes

            Malgré la sagesse dont se vantaient les Athéniens, leur ville, célèbre par les sciences et les arts, était plongée dans l’idolâtrie. « Le monde, par le moyen de la sagesse, n'a pas connu Dieu» (1 Cor. 1 : 21). L’esprit de Paul s’irritait de voir cette ville remplie d’idoles. Tous les jours, il prêchait sur la place publique à ceux qui voulaient l’écouter : il leur annonçait Jésus et la résurrection (Act. 17 : 18). Conduit à l’Aréopage, où se trouvait la cour suprême d’Athènes, Paul est interrogé au sujet de « cette nouvelle doctrine » dont il parlait. Ces philosophes grecs ne désiraient pas connaître la vérité, mais apprendre quelque chose de nouveau. Profitant de l’occasion offerte pour exposer la vérité, l’apôtre leur parle du « Dieu qui a créé le monde…le Seigneur du ciel et de la terre » (v. 24). Révélé non seulement dans la création mais aussi dans la rédemption, Dieu « ordonne maintenant aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent » (v. 30). Cette puissante prédication de l’évangile à Athènes a alors un triple effet, comme c’est le cas aujourd’hui encore : certains des auditeurs de Paul, ignorant le vrai besoin de l'âme, se moquent ouvertement ; d’autres remettent à plus tard, et quelques-uns seulement croient.
            Des serviteurs pourraient se décourager en constatant le refus de l’évangile par beaucoup de personnes. Il est bon alors d’entendre cette parole de Paul à Timothée : « Accomplis pleinement ton service » (2 Tim. 4 : 5). Cette exhortation rappelle l'injonction adressée par l'Eternel à Ezéchiel envoyé vers un peuple rebelle : « Et tu leur diras mes paroles, soit qu’ils écoutent, soit qu'ils n'en fassent rien » (Ezé. 2 : 7). C’est encore aujourd'hui la responsabilité des missionnaires - mais aussi de nous tous, croyants ! - de briller « comme des luminaires dans le monde, présentant la parole de vie » (Phil. 2 : 15-16), sans faiblesse ni découragement.
            Si à Athènes le nombre de conversions a été très faible, le nom de deux de ces croyants est pourtant précieusement consigné dans l’Ecriture (Act. 17 : 34).

 
                     A Ephèse

            Ensuite Paul se rend à Ephèse et il y reste au moins trois ans ! Peut-être du fait des rudes épreuves du passé (Act. 9 : 16 ; 2 Cor. 11 : 25) et de son service si chargé, son pas s’est-il ralenti ?
            L’activité est moins visible, au fur et à mesure que l’âge avance. Mais le temps réservé à la prière augmente. Il faut user constamment de cette ressource, comme ce fut le cas de l’apôtre, à la suite de son Seigneur.
            C’est parfois une bénédiction pour les croyants d’une assemblée locale si un serviteur doit demeurer, du fait de l’âge, davantage « en retrait ». Il peut plus aisément rappeler à ses frères et sœurs les grandes vérités « à garder ». Elles ont si souvent besoin d’être redites (Phil. 3 : 1).

            Nul doute que les longs séjours de Paul à Corinthe et à Ephèse étaient nécessaires. Un grand nombre de personnes avaient reçu le salut et les nouveau-nés « en Christ » avaient besoin d’être établis dans la vérité - apprendre en particulier à se réunir autour du Seigneur, en assemblée.
            L’apôtre rappelle deux aspects du ministère chrétien dans l’épître aux Ephésiens : annoncer aux pécheurs les richesses insondables du Christ (3 : 8) et mettre en lumière pour les croyants l’administration du mystère caché de tout temps en Dieu (v. 9) - leur enseigner en particulier la vérité concernant l’Eglise et sa place dans ce témoignage rendu à Christ sur la terre.

                                                                                                  Ph. L - le 17. 01. 13