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Suivre Jésus

 

L’appel de quatre disciples
(Marc 1 : 16-20)
 
            Tandis que Simon et André s’affairent à jeter un filet dans la mer de Galilée, Jésus passe près d’eux. Il leur dit : « Venez après moi, et je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes » (v. I7). Aussitôt, ils abandonnent tout et le suivent.
            Un peu plus loin se trouvent les fils de Zébédée, Jacques et Jean, occupés à raccommoder leurs filets (v. 19). Jésus les appelle également à sa suite. Ils laissent alors leur père dans la barque avec ceux qu’il employait, et dès ce jour-là ils suivent le Seigneur.

            Ces hommes se montrent disposés à partager le chemin d’humiliation que le Seigneur suit volontairement; aussi auront-ils part à sa gloire. Chaque croyant doit réaliser le sérieux de la déclaration du Seigneur : « Si quelqu’un me sert, qu’il me suive ; et où je suis, moi, là aussi sera mon serviteur » (Jean 12 : 26). Mais il peut s’appuyer avec foi sur la promesse qui lui fait suite : « Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera ».


L'appel de Lévi, fils d'Alphée ( Marc 2 : 13-15)
 
            Lévi – ou Matthieu (Matt. 9 : 9) – est aussi l’un de ceux qui feront partie des douze. Il entend l’appel de Jésus : « Suis-moi » (v. 14). Deux mots suffisent à rompre les liens qui le retenaient jusqu’ici au poste lucratif de percepteur des impôts.
            La notoriété que l’on acquiert dans le monde est toujours un grand piège quand il s’agit de suivre le Seigneur. Pourtant Lévi n’a pas hésité à répondre à l’appel de Jésus ; les avantages qu’offre le monde ne l’ont pas retenu : « Il se leva et le suivit » (v. 14). Cet homme aisé, honorablement connu dans la société, désire que d’autres puissent profiter de la grâce divine, et il les invite dans sa maison : « Beaucoup de publicains et de pécheurs aussi se trouvèrent à table avec Jésus et ses disciples » (v. 15).


Douze disciples
« établis » (Marc 3 : 13-19)
 
            Jésus « monte sur une montagne, et appelle à lui ceux qu’il voulait ; ils vinrent à lui, et il en établit douze pour être avec lui, pour les envoyer prêcher et pour avoir autorité de guérir les maladies et de chasser les démons » (v. 13-15). Demeurer d’abord près du Seigneur, « être avec lui », et apprendre de lui est une nécessité pour celui qui est appelé à le servir.
            Les douze disciples ont joui de la présence et de l’enseignement de Jésus durant plusieurs années. Nous avons besoin de cela aussi. Nous avons reçu le Saint Esprit et nous possédons la Parole qui nous révèle Jésus de façon merveilleuse durant le temps de son absence. Le Seigneur forme chacun de ses disciples en vue d’un service particulier qu’il pourra accomplir en suivant ses traces.


L'aveugle guéri qui suit Jésus (Marc 10 : 46-52)
 
            Bartimée, un aveugle, est assis au bord du chemin et mendie. Lorsqu’il entend dire que Jésus passe, il l’appelle hardiment et avec persévérance. Sa foi est entièrement récompensée. On cherche à le faire taire, mais il ne se laisse pas arrêter. Averti que Jésus l’appelle, il jette loin le vêtement qui pourrait ralentir sa marche. « Que veux-tu que je te fasse ? », lui demande Jésus. Il répond : « Rabboni, que je recouvre la vue » (v. 51). Jésus lui dit alors : « Va, ta foi t’a guéri ».
            Cet homme a recouvré la vue. Désormais, Jésus est le seul centre qui captive son cœur. Et ainsi, « il le suivit dans le chemin » (v. 52). Nous qui avons été amenés des ténèbres à la lumière, sommes-nous aussi prêts à suivre Jésus ?


Des femmes qui avaient suivi Jésus (Marc 15 : 40-41)
 
            Le chemin de notre Sauveur l’a conduit à la croix. Et à ce moment terrible, des femmes pieuses qui « lorsqu’il était en Galilée, l’avaient suivi et l’avaient servi », sont à quelque distance et regardent. Les disciples ont fui, mais elles sont restées fidèles à Jésus. Il y a là Marie de Magdala, Marie, la mère de Jacques le mineur et de Joses, et Salomé, et plusieurs autres. Quelques-unes de ces femmes avaient été guéries d’esprits malins et d’infirmités par le Seigneur, et plusieurs l’avaient assisté de leurs biens (Luc 8 : 2-3). Elles sont venues courageusement jusqu’à Jérusalem (v. 41). Elles ont suivi avec Jésus son chemin difficile vers cette ville « qui tue les prophètes et qui lapide ceux qui lui sont envoyés » (Matt. 23 : 37). Quel encouragement pour le Seigneur, au milieu de ses souffrances ! Cette fidélité ne sera jamais oubliée ; elle est inscrite dans le Saint Livre.
            Le Sauveur avait fortifié ceux qui le suivaient. Ils pouvaient, malgré leur faiblesse, réaliser ce que dit le psalmiste : « Mon âme s’attache à toi pour te suivre, ta droite me soutient » (Ps. 63 : 8).


Suivre Jésus, mais... (Matt. 8 : 19-22 ; Luc 9 : 57-62)
 
            Nous avons vu jusqu’ici des hommes et des femmes qui ont suivi Jésus en s’attachant à lui. Certains d’entre eux, comme les douze, avaient été appelés en vue d’un service public à accomplir. D’autres, comme Bartimée et les femmes que l’on trouve près de la croix, s’étaient attachés à lui et l’avaient suivi, parce qu’ils avaient été les objets de sa grâce et avaient été délivrés par sa puissance.
            Les deux passages de Matthieu 8 et de Luc 9 cités ci-dessus mentionnent, mais de façon très brève, trois cas dans lesquels le fait de suivre Jésus pose un problème :
                 - Il y a d’abord « un scribe » (Matt. 8 : 19). Voyant de grandes foules l’entourer, Jésus commande aux disciples de passer à l’autre rive. Un scribe, qui n’avait pas reçu d’appel personnel de la part du Seigneur, lui dit : « Maître, je te suivrai où que tu ailles ». C’était peut-être un élan de cœur, mais cet homme très sûr de lui ignorait ce que signifiait suivre Jésus. Il le lui indique : « Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas de lieu où reposer sa tête » (v. 20).
                 - Il y a ensuite un homme auquel Jésus dit : « Suis-moi » (Luc 9 : 59). Cet homme qui était disciple de Jésus estime pourtant qu’il a une chose à faire au préalable - une chose paraissant tout à fait convenable et ayant même pour lui la priorité sur ce que Jésus lui demande. Il dit : « Seigneur, permets-moi d’aller d'abord ensevelir mon père », mais Jésus lui répond : « Laisse les morts ensevelir leurs morts » (v. 60). Si important que soit un devoir, l’appel de Jésus doit être prioritaire. Rien ne peut l’emporter sur ce que Dieu nous demande.

                 - Enfin vient un épisode que Luc seul mentionne. Un homme vient à Jésus et lui dit : « Je te suivrai, Seigneur ; mais permets-moi de prendre d'abord congé de ceux qui sont dans ma maison » (Luc 9 : 61). L’excuse présentée ici paraît également acceptable. Pourtant Jésus répond : « Nul homme, qui après avoir mis la main à la charrue regarde en arrière, n’est propre pour le royaume de Dieu » (v. 62).

            Certains de nos élans, fruits de notre énergie naturelle, restent souvent sans lendemain. Nous avons besoin de ressources spirituelles, et d’une toute autre qualité, pour être rendus capables de suivre un Christ rejeté. Notre cœur ne doit pas être partagé, hésitant. « Qui est celui qui engage son cœur pour venir à moi ? », demande l’Eternel par le prophète (Jér. 30 : 21). Les plus grands obstacles ne sont généralement pas sur le chemin, ils sont dans nos cœurs. Pour le racheté, le Seigneur doit passer avant toute autre considération.


Va, vends tout... et viens, suis-moi (Marc 10 : 17-22)

            Un jeune homme riche accourt vers Jésus, se jette à ses pieds et lui demande : « Que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle ? » (v. 17). Il voulait faire quelque chose pour obtenir la vie éternelle. Il avait le sentiment d’avoir gardé la loi de Dieu, et pourtant il n’était pas tranquille.
           
   « Jésus, l’ayant regardé, l’aima » (v. 21). Jésus est sensible à tout ce qu’il y a de positif en lui – sa crainte de Dieu, son respect de la loi divine, son intérêt pour la bénédiction que Dieu avait promise. Mais il veut lui enseigner le seul véritable chemin qui conduit à la vie éternelle. Il lui répond : « Va, vends tout ce que tu as, donne aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; et viens, suis-moi » (v. 21).
 
           Ce jeune homme avait de grands biens, et son cœur leur était attaché. Quand il faut choisir entre Jésus et ses richesses, il fait le mauvais choix. Et hélas ! il s’en va tout triste – peut-être pour toujours. Ce récit nous montre que ce qui caractérise un homme, moralement, c’est ce qui gouverne son cœur. Prenons bien garde : des choses terrestres peuvent avoir une si grande valeur pour nous qu’elles nous empêchent de suivre le Seigneur.
            Voyant le jeune homme s’en aller, Pierre ne peut s’empêcher de faire remarquer à Jésus que les disciples ont fait beaucoup mieux : « Voici, nous avons tout quitté et nous t’avons suivi » (v. 28). Et il demande : « Qu'en sera-t-il donc pour nous ? » (Matt. 19 : 27). Pierre compte sur une récompense qu’il estime méritée. Le Seigneur ne le contredit pas. Il ne sera jamais le débiteur de personne. Il répond : « En vérité, je vous le dis : il n’y a personne qui ait quitté maison, ou frères, ou sœurs, ou mère, ou père, ou enfants, ou champs, à cause de moi et à cause de l'évangile, et qui n’en reçoive maintenant, en ce temps-ci, cent fois autant, maisons, et frères, et sœurs, et mères, et enfants, et champs, avec des persécutions et, dans le siècle qui vient, la vie éternelle » (Marc 10 : 29-30). Et les douze auront une place particulière dans le royaume à venir (Matt. 19 : 28). Puis le Seigneur ajoute cet avertissement, destiné particulièrement à Pierre mais aussi à tous ceux qui pensent être des modèles : « Beaucoup de premiers seront derniers ; et les derniers seront les premiers » (Marc 10 : 31).
          


Le renoncement pour Christ
(Matt. 16 : 21-26)

            Un moment est venu, dans le chemin du Seigneur sur la terre, où il a annoncé clairement à ses disciples qu'il allait être rejeté, qu'il allait souffrir, qu'il serait mis à mort et qu'il ressusciterait le troisième jour (voir Marc 8 : 31 ; Luc 9 : 22). Mais s'il en est ainsi du Maître, qu'en sera-t-il de ses disciples ? Est-il concevable qu'ils s'efforcent de rendre leur vie agréable sur la terre, en soignant leurs intérêts terrestres ? C'est après cette révélation claire de son rejet que Jésus dit à ses disciples :
« si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et me suive » (Matt. 16 : 24). Marc et Luc rapportent les mêmes paroles, mais Luc précise : « qu'il prenne sa croix chaque jour » ( 9 : 23) !
            Pour suivre le Seigneur, il faut d'abord être venu à lui (Matt. 11 : 28). Ensuite, pour  celui qui s'est attaché à sa personne, Jésus ouvre un chemin de renoncement et de souffrance - celui qu'il a suivi lui-même - mais qui conduit à la gloire.
« Si nous souffrons, nous régnerons aussi avec lui » (2 Tim. 2 : 12).
            Pour marcher après lui, il s’agit de « renoncer à soi-même », ce qui représente beaucoup plus que laisser ses filets de côté, ou abandonner un bureau de recette ou d’autres choses qui à nos yeux présentent de l’intérêt. Il ne faut pas satisfaire ce moi qui, si souvent est au centre de nos pensées, de nos désirs et en vient parfois à orienter toute notre activité. Cela peut se dissimuler sous de belles apparences et faire illusion à notre entourage. Le moi peut même se cacher dans un service pour le Seigneur ! Or cette recherche de soi-même ne peut que rendre incapable de suivre celui qui s’est abaissé de la gloire éternelle jusqu’à la mort de la croix. Il était riche mais il a accepté de vivre ici-bas dans la pauvreté afin que nous soyons enrichis (2 Cor. 8 : 9). Cet homme parfait n’avait pas un lieu où reposer sa tête et le seul désir qui l’animait était de faire tout ce qui plaisait au Père.
            Le Seigneur dit aussi : « qu’il prenne sa croix ». Dans le langage populaire, porter sa croix signifie simplement supporter ses souffrances, mais le Seigneur veut dire beaucoup plus, et cela sera expliqué dans les épîtres. Il s’agit de tenir pour mort ce vieil homme qui a été crucifié avec Christ (Rom. 6 : 6, 11). On partage alors un peu l’opprobre de Christ, étant crucifié au monde (Gal. 6 : 14). C’est ainsi seulement que nous pouvons suivre notre Maître rejeté dans le sentier où son service d’amour a constamment brillé à la perfection.
            En Luc 14, nous voyons de grandes foules aller avec Jésus (v. 25). On peut penser qu’elles suivaient le mouvement général de ce moment, et que le travail nécessaire dans les cœurs n’avait pas eu lieu chez plusieurs. Le Seigneur les avertit : « Si quelqu’un vient à moi, et ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs, et même aussi sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Et quiconque ne porte pas sa croix et ne vient pas après moi, ne peut être mon disciple » (v. 26-27). Si les relations de famille m’empêchent de suivre fidèlement le Seigneur, à qui dois-je donner la priorité ? La réponse est évidente.
            Jésus donne ensuite deux exemples de personnes qui pourraient s’engager dans un chemin sans avoir sérieusement pesé ce qu’il implique : un homme qui se mettrait à bâtir une tour sans avoir calculé la dépense (v. 28) et un roi qui envisagerait de partir en guerre avec une armée trop faible (v. 31-32). Quand il s’agit de suivre Jésus, il faut aussi « calculer la dépense ». Le Seigneur nous appelle à le suivre, et il se réjouit si nous le suivons. Mais cela ne doit pas être fait à la légère.
            Et le Seigneur conclut par cette parole qui doit sonder nos cœurs : « De la même façon, quiconque parmi vous ne renonce pas à tout ce qu’il a ne peut pas être mon disciple » (v. 33).


Suivre Jésus dans un chemin d'humilité et non de prétention (Luc 9 : 49-50)

           
Prenant la parole au nom des autres disciples, Jean dit à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un qui chassait des démons en ton nom, et nous le lui avons défendu, parce qu’il ne te suit pas avec nous » (v. 49). Jésus le réprimande : « Ne le lui défendez pas, car celui qui n’est pas contre vous est pour vous » (v. 50). L’égoïsme, la jalousie, l’étroitesse d’esprit ont souvent une forme personnelle (voir v. 46), mais ici ils ont un caractère collectif. Les disciples se donnaient de l’importance. Le « nous » est le pluriel prétentieux du « moi ». Il faut y veiller dans la vie de l’assemblée.
            La
puissance se trouve dans le Seigneur seul et il la confie à qui il veut. Soyons humbles, dépendants et conscients de notre grande faiblesse. Suivons le Seigneur dans le chemin que sa Parole nous trace.

                                                                                    Ph. L.
- "Messager évangélique" (déc. 2012)