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L’avenir selon les prophéties de la Bible (11) 

L’AVENIR DE LA RUSSIE

            Quand aura lieu cette invasion ?
            Qui est Gog?
            Quels seront les alliés de la Russie ?
            Quels seront les traits caractéristiques de la Russie ?
            Le jugement de la Russie  



            A la lecture des prophètes Daniel, Jérémie et Ezéchiel, nous ne manquerons pas de remarquer une grande différence entre ces livres. Comme nous l'avons vu, Daniel considère la période qui s'étend de l'exil babylonien à l'anéantissement des ennemis d'Israël lors du retour en gloire du Seigneur Jésus. Il décrit les quatre empires qui domineront successivement sur la Palestine, et expose leur histoire et les jugements qui les frapperont.

            Jérémie et Ezéchiel ne mentionnent pas ces empires. Jérémie traite plutôt du mal moral qui ronge Juda, l'idolâtrie ; puis il dépeint la pleine restauration et la bénédiction du peuple, avec un accent particulier sur les effets que Dieu produira lorsqu'Il écrira sa loi dans les cœurs.
            Ezéchiel insiste davantage sur la manifestation de la gloire de Dieu en Israël. Il commence par décrire, dans les premiers chapitres, comme les animaux (les chérubins) quittent le temple, la ville et le pays. Les chapitres suivants racontent leur retour définitif en ces mêmes lieux pour y habiter éternellement, après que Jérusalem a reçu le nom de « Jéhovah-Shamma », c'est-à-dire « l'Eternel est là ». Le livre de Daniel considère la période entre ces deux événements.

            Les chapitres 36 et 37 d'Ezéchiel nous parlent de la restauration d'Israël. Le peuple est ramené dans le pays et retrouve une vie nationale. Mais plus que cela, l'Esprit de Dieu a agi dans leurs cœurs, il a répandu sur eux des eaux pures, leur a donné un cœur nouveau, et a mis au-dedans d'eux un esprit nouveau (Ezé. 36 : 25-28). Son serviteur David sera roi sur eux ; Dieu a fait avec eux une alliance de paix ; et Juda et Israël formeront à nouveau une seule nation (Ezé. 37 : 15-28).
            A partir du chapitre 40, le prophète dépeint la condition bénie dans laquelle se trouve alors le peuple. Il décrit de manière détaillée le temple, le service sacerdotal, l'héritage de chaque tribu et la bénédiction qui jaillit du sanctuaire.

            Cependant, entre les chapitres 37 et 40 s'insèrent deux chapitres d'un caractère très différent ; ils rapportent l'offensive d'un prince puissant, qui réunit dans ses armées de nombreuses nations. Nous avons là le dernier ennemi d'Israël qui doit encore être détruit avant l'introduction de la bénédiction définitive.
            Il s'agit d'une vaste coalition des nations du nord-est, ultime instrument que Satan utilisera pour anéantir le peuple élu après son rétablissement dans le pays, lorsqu'il jouira de la protection du Messie.

            Ces chapitres illustrent un principe général : si le salut nous acquiert une position particulière dans la grâce de Dieu, il fait aussi de nous la cible des attaques les plus violentes de l'Ennemi (Eph. 6).
 
                           Quand aura lieu cette invasion ? 

            Pour bien comprendre ces chapitres, il est nécessaire de se rappeler qu'aussi bien David que Salomon sont des types du Seigneur Jésus. David le typifie en ce qu'il a été rejeté et pourchassé par son peuple, puis en ce qu'il a régné au milieu de ses ennemis et qu'il les a tous vaincus. Le règne de Salomon, quant à lui, est une image du règne de paix que le Seigneur Jésus établira pour toute la durée du Millénium. Plus aucun ennemi n'ose en effet s'élever contre Salomon.
            Gog envahira donc le pays au moment où Israël habitera en sécurité (Ezé. 38 : 14) ; il s'attaquera à « ceux qui sont tranquilles, qui habitent en sécurité, qui tous habitent là où il n'y a pas de murailles et chez qui il n'y a ni barres ni portes » (Ezé. 38 : 11).
            A ce moment-là, le combat qui verra l'anéantissement de l'Empire romain dans les environs du Mont des Oliviers aura déjà eu lieu ; le roi du Nord dont nous parle Daniel aura lui aussi trouvé sa fin. Ces deux puissants ennemis sont en effet les premiers que le Seigneur Jésus jugera quand Il descendra du ciel (voir Apoc. 19 et Dan. 11).

            Ce n'est qu'à la suite de ces jugements qu'Israël habitera en paix. Mais à ce moment précis, Gog surviendra à la tête de toutes ses armées pour conquérir le pays. Le même chapitre 38 nous l'annonce. Le verset 8 dit qu'il viendra « après beaucoup de jours... à la fin des années », et le verset 16, que « ce sera à la fin des jours ». Les versets 8, 12, 14 et 16 répètent qu'Israël, après avoir été dispersé parmi les peuples et opprimé par eux, aura réintégré son pays, et que ce dernier, qui était désolé, sera à nouveau habité. Les versets 11 à 14 décrivent la quiétude d'Israël qui ne redoute alors plus aucun danger, et nous montre que Gog n'ignore rien de ces sentiments.

                            
                           Qui est Gog? 

            Les deux chapitres identifient Gog de manière claire. En Ezéchiel 38 : 6, 15 et 39 : 2, le prophète révèle que ce peuple viendra « du fond du nord » - littéralement : « de l'extrême nord ». Pour localiser son territoire, il faut naturellement nous placer en Palestine. C'est de la Palestine en effet que ces chapitres nous entretiennent ; n'est-elle pas d'ailleurs le centre, ou le « nombril de la terre », comme le verset 12, dans sa traduction littérale, nous l'indique ? De ce point de vue, le pays « du fond du nord » ne peut être que la Russie, puisqu'au nord de la Palestine se trouvent une partie de l'Asie mineure, puis au-delà, l'immense Empire russe. En outre, le souverain de cette partie de l'Asie mineure est ce fameux roi du Nord dont Daniel nous parle, et celui-ci aura déjà été jugé (Dan. 11) au moment de cette invasion. Ce même roi est appelé l'Assyrien en Esaïe et dans d'autres passages.
            Les noms cités dans ce chapitre appuient notre interprétation. En Ezéchiel 38 : 3 et 39 : 1, le mot rendu par « chef » dans certaines vieilles versions (« prince et chef » au lieu de « prince de Rosh ») est en réalité un nom propre, et doit donc être laissé sans être traduit. Ces versets nous parlent ainsi de « Gog, prince de Rosh, de Méshec et de Tubal », lecture que nous trouvons dans les plus anciennes traductions de l'Ancien Testament, et que la majorité des savants adoptent aujourd'hui. Or, derrière les mots « Rosh », Méshec » et « Tubal », nous reconnaissons sans difficulté les Russes, Moscou et Tobolsk.

  
                           Quels seront les alliés de la Russie ?

            Ces chapitres nous présentent donc la Russie et ses alliés au temps des derniers jours. Le prophète énumère ces derniers : « avec eux la Perse, Cush (l'Éthiopie), et Puth, ayant tous des boucliers et des casques ; Gomer et toutes ses bandes ; la maison de Togarma, du fond du nord, et toutes ses bandes, ‒ beaucoup de peuples avec toi (Ezé. 38 : 5, 6). Cush et Puth sont des fils de Cham, dont les descendants habitaient la région de l'Euphrate (Gen. 10). Gomer est l'ancêtre des Celtes ; la maison de Togarma correspond aux Arméniens. Ces peuples seront donc soumis, ou du moins alliés, à la Russie. L'influence russe au Moyen-Orient s'accroîtra donc, et les pays jusqu'à l'Euphrate (l'ancienne frontière de l'Empire romain) se trouveront sous domination russe. A ce propos, il convient de remarquer que dans la liste de jugements qui frapperont l'Empire romain, Apocalypse 16 : 12 mentionne le tarissement du cours pourtant puissant de l'Euphrate « afin que la voie des rois qui viennent de l'orient fût préparée ».
 

                           Quels seront les traits caractéristiques de la Russie ?

            Nous avons vu que l'Empire romain sera caractérisé par sa haine contre Dieu et par ses blasphèmes contre son nom. Les chapitres que nous avons sous les yeux nous montrent que les caractéristiques de la Russie seront différentes ; nous y reconnaissons sa grande rapacité (Ezé. 38 : 13) et son complet dédain à l'égard de Dieu.
            Lorsque cette nation attaquera Israël, le Seigneur Jésus sera déjà descendu sur la terre pour exécuter les jugements. Il aura déjà anéanti l'Empire romain ainsi que le roi du Nord, le vassal de la Russie. Il ne fait pas de doute que celle-ci en sera informée ; pourtant elle ne tiendra aucun compte de Dieu, de l'Eternel.
            D'après la Bible, deux grandes coalitions de peuples s'opposeront dans les temps de la fin : l'Empire romain et la confédération du nord-est, dirigée par la Russie. La Parole énumère tous les fils et petits-fils de Noé lorsqu'elle décrit les armées de ces deux empires. On en conclut qu'il ne saurait y avoir une troisième puissance de même envergure sur la terre à ce moment-là.

            Jusque-là, la situation politique aura été équilibrée, les deux coalitions étant de force égale. L'Empire romain devra sa puissance non seulement à sa prodigieuse force militaire, mais surtout aux capacités de ses chefs. Ceux-ci auront des pouvoirs miraculeux au point même de faire tomber le feu du ciel (Apoc. 13). La puissance de la Russie, quant à elle, tiendra plutôt dans ses immenses armées, dans le nombre d'hommes à sa disposition. Cette différence se voit par exemple dans le fait qu'après l'anéantissement des troupes européennes, seuls les oiseaux du ciel sont appelés à venir se rassasier de leur chair (Apoc. 19 : 17-18), tandis qu'après la défaite de l'Empire russe, toutes les bêtes des champs sont invitées à se joindre aux oiseaux de toute aile pour cette besogne (Ezé. 39 : 17).
            Lorsqu'elle apprendra la disparition des troupes de l'Europe occidentale, la Russie pensera donc que le moment de s'emparer du pouvoir mondial est venu. Où pourrait-elle mieux se l'approprier qu'au Moyen-Orient, là où se trouve « le nombril de la terre » ! Là surtout où habite un peuple comblé de richesses, mais dépourvu de tout moyen de défense !

  
                           Le jugement de la Russie 

            La Russie ne s'attendra pas à rencontrer l'Eternel en Israël, mais pour son malheur elle en percevra la présence dès son entrée dans le pays. L'immense armée sera détruite d'ignominieuse façon. Les troupes se tourneront l'un contre l'autre, avant d'être annihilées par des cataclysmes célestes et terrestres. Le Seigneur ne daignera même pas juger personnellement ce dernier ennemi, contrairement à l'Empire romain et au roi du Nord.
            Dieu insiste de manière frappante sur le fait que c'est lui qui attirera Gog en Palestine. Non pas que cette expédition se fasse contre la volonté et les plans de Gog ; les versets 9 à 12 montrent clairement que celui-ci agira sous l'impulsion de ses propres pensées. Mais Ezéchiel 38 : 4, 7, 8 et 39 : 2 soulignent que c'est Dieu qui suscite de telles pensées en son cœur, pour ensuite le juger.
            Dieu n'ignore rien de l'histoire de la Russie, de toutes les atrocités et de toutes les injustices commises dans ce pays. Il ne les oublie pas davantage. De même que certains passages annoncent le jugement futur de Dieu sur Israël parce qu'il a servi les idoles lors de son périple dans le désert il y a trois mille cinq cents ans, de même la Russie sera jugée pour tous les crimes qui ont été ou seront commis jusque-là au cours de son histoire. Ezéchiel 38 : 8 déclare que Dieu la « visitera » ; cette expression signifie qu’Il jugera tout acte commis sur son territoire.

            Nous retrouvons la même pensée lors d'un autre événement clé de l'histoire d'Israël, qui illustre ce que nous voyons ici avec Gog. En Egypte, les plaies comme la Pâque avaient démontré la position particulière que ce peuple occupait dans la faveur de l'Eternel, bien qu'il fût opprimé et dans l'esclavage. Lorsque le Pharaon refusa de laisser partir le peuple, et s'entêta dans sa désobéissance à la parole de Dieu, Dieu endurcit son cœur dans le même but que nous trouvons exposé en Ezéchiel 39 : 7 : démontrer sa puissance et sa gloire dans les jugements qui frappent ceux qui s'élèvent contre Lui.
            Le jugement décrit dans les derniers versets du chapitre 38 est terrible. Mais il ne se limite pas aux seules troupes armées, il tombe également sur la Russie elle-même et sur les territoires de ses alliés. « Et j'enverrai un feu en Magog et parmi ceux qui habitent les îles en sécurité ; et ils sauront que je suis l'Éternel » (Ezé. 39 : 6).

            L'importance numérique et la puissance des troupes russes ressortent de façon frappante au chapitre 39. Pendant sept années entières, les Israélites utiliseront le bois de leurs armes pour faire du feu. Nul autre combustible ne leur sera nécessaire. Et bien que tout le peuple s'y mette, ils auront besoin de sept mois pour enterrer les cadavres, sans même parvenir au bout de la tâche à la fin de ce délai. Les tombes seront si nombreuses dans la vallée transformée en cimetière à cet effet, que le chemin qui la traverse sera fermé aux passants. En souvenir du jugement de Dieu et de la délivrance que le Seigneur aura opérée par cet acte judiciaire, ce lieu sera baptisé « la vallée de Hamon-Gog », c'est-à-dire la vallée de la multitude de Gog.
            Prenons garde de ne pas confondre cette prophétie avec ce qu'Apocalypse 20 nous dit de Gog et Magog. Ce dernier passage mentionne un événement qui n'aura lieu qu'après le Millénium, donc environ mille ans après les événements d'Ezéchiel 38 et 39. Gog d'ailleurs ne représente pas une personne dans ces versets de l'Apocalypse. Les noms de Gog et de Magog sont probablement utilisés parce qu'ils sont les seuls à pouvoir donner une impression correcte des masses humaines innombrables dont parle le verset 8 d'Apocalypse 20.

 
 

                                                                                 H.L. Heijkoop