bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

L’avenir selon les prophéties de la Bible (9)

 
 L’ANTICHRIST
 L'homme de péché
 Le fils de perdition
 Le roi des Juifs
 Les deux Bêtes


L’ANTICHRIST 
           

            Le terme « Antichrist » ne se rencontre que dans les épîtres de Jean. Nous verrons cependant que de nombreux autres passages de l'Ecriture, dans l'Ancien comme dans le Nouveau Testament, nous parlent de cette personne.
            En 1 Jean 2, l'apôtre Jean s'adresse aux petits enfants pour leur rappeler la venue de l'Antichrist. Aux versets 22 et 23, il spécifie les caractéristiques du personnage : « Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ ? Celui-là est l'Antichrist, qui nie le Père et le Fils. Quiconque nie le Fils n'a pas non plus le Père ; celui qui reconnaît le Fils a aussi le Père ».
            Au chapitre 4, comme dans sa deuxième épître, il donne un signe distinctif supplémentaire, à savoir que l'Antichrist ne confessera pas « Jésus Christ venu en chair » (v. 3). Au chapitre 2, il s'agit d'une forme positive de mal, le rejet de la vérité ; dans les autres passages, d'une forme négative de mal, le refus de reconnaître la vérité fondamentale que Dieu s'est manifesté en chair.

            Dans la première partie du verset 22, nous voyons l'incrédulité juive. Les Juifs ne nient pas la venue du Christ, mais ils nient que Jésus soit l'Oint annoncé. D'autres passages annoncent que l'Antichrist prétendra être lui-même le Christ.
            La deuxième partie décrit l'incrédulité du monde christianisé. Celui-ci nie le Père et le Fils, c'est-à-dire les points essentiels de la foi chrétienne. C'est en effet dans le christianisme que Dieu s'est révélé comme Père, et que la gloire du Seigneur Jésus comme Fils de Dieu occupe une place centrale. Et c'est précisément ces deux points que nie l'Antichrist.

            Nier que Jésus soit le Christ ne suffit pas pour faire de quelqu'un un antichrist. Tout Juif incrédule entrerait sinon dans cette catégorie. Jean précise bien que l'Antichrist nie également le Père et le Fils.
            Les Juifs n'ont jamais entendu parler des relations éternelles dans la Déité. La vérité du Père et du Fils est la plus parfaite révélation de Dieu faite aux hommes, pleine de grâce et de vérité, mais cette révélation est unique au christianisme. L'Antichrist aura tout d'abord fait partie de la chrétienté professante ; il aura entendu parler de cette vérité du Père et du Fils, mais il la rejettera et la reniera.

            Il réunira donc en lui l'incrédulité juive et chrétienne. Il sera chef du judaïsme apostat comme de la chrétienté infidèle. Qu'une telle association soit possible montre bien que l'apostasie sera alors totale.

  
L'homme de péché

            Le péché prit naissance avec la tentative de l'homme de se faire égal à Dieu, comme Satan avait si bien su le faire miroiter aux yeux d'Ève (Gen. 3). Cette ambition culmine dans l'homme de péché, « qui s'oppose et s'élève contre tout ce qui est appelé Dieu ou qui est un objet de vénération, au point qu’il s'assiéra au temple de Dieu, se présentant lui-même comme étant Dieu » (2 Thes. 2 : 4).
            1 Jean 3 : 4 nous donne la clé de cette désignation. Le péché est l'iniquité, c'est-à-dire une marche sans loi, sans frein (voir note) ; nous pouvons également bien affirmer qu'à l'inverse, l'iniquité est le péché. Le péché est donc le fait d'agir de sa propre volonté, sans tenir compte des pensées de Dieu. C'est agir sans reconnaître l'autorité de Dieu sur les hommes.
            Nous entendons le Seigneur Jésus, l'homme parfait dire en Jean 4 : 34 : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre », et en Jean 8 : 29 : « Moi, je fais toujours ce qui lui est agréable ». Christ, qui était vraiment Dieu, prit une forme d'esclave sur cette terre pour glorifier en toutes choses son Dieu et Père.

            En contraste, l'Antichrist, l'homme de péché, est caractérisé en Daniel 11 par le fait qu'il agit « selon son bon plaisir ». Il a pour seul critère d'action sa propre volonté. C'est pourquoi nous pouvons voir en lui le péché incarné. Aussi, en 2 Thessaloniciens 2 : 8, est-il appelé l'Inique. Tous ses efforts ne visent qu'un seul but, sa propre glorification.
            Le roi de Babylone, type de ce dernier titulaire de la puissance impériale qui débuta avec l'Empire babylonien, disait en son cœur : « Je monterai aux cieux, j'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu, et je m'assiérai sur la montagne de l'assignation, au fond du nord. Je monterai sur les hauteurs des nues, je serai semblable au Très-Haut » (Es. 14 : 12- 14). L'Antichrist, lui, ira plus loin encore. Il s'assiéra dans le temple du Dieu d'Israël et prétendra être lui-même Dieu (2 Thes. 2 : 4).

            Le caractère notoire du personnage, comme l'apostasie qui aura précédé sa venue, montrent à l'évidence que ce temple de Dieu n'est pas à prendre au sens figuré comme « l'habitation de Dieu par l'Esprit », présentée en 1 Corinthiens 3 : 16-17 et en Ephésiens 2 : 21-22. Il s'agit bien plutôt du temple juif à Jérusalem. C'est là que l'Antichrist se présentera comme le Dieu d'Israël.

  
Le fils de perdition

            2 Thessaloniciens 2 : 3 laisse entendre que l'Antichrist ne viendra pas avant l'apparition de l'apostasie. Ce verset ne concerne pas les Juifs infidèles, quoique l'Ecriture - aussi bien que le Deutéronome que les Psaumes et les livres prophétiques - annonce que la majeure partie du peuple juif tombera dans l'apostasie aux temps de la fin. Cet aspect se retrouve plutôt dans le verset 4.
            Le verset 3 aborde l'apostasie de la chrétienté. Dans les lettres personnelles du Nouveau Testament (à Timothée, de Pierre, de Jean et de Jude), la Parole prophétise à plusieurs reprises que dans les derniers temps quelques-uns se détourneront de la foi. Il s'agit bien d'apostasie, mais pas encore de la grande apostasie dont il est question dans la deuxième épître aux Thessaloniciens.
            Cette dernière apostasie ne surviendra que lorsque l'Assemblée aura été enlevée et qu'il ne restera plus que des chrétiens de nom sur la terre. Elle s'étendra à la chrétienté entière, et reniera ouvertement toutes les vérités fondamentales du christianisme (voir aussi 1 Jean 2).

            L'Antichrist sera le produit de cette apostasie, d'où son nom de « fils de perdition ». Quelle perdition en effet que cette apostasie corruptrice des vérités du christianisme ! Il n'est point de pire corruption que celle qui s'attaque aux choses les plus précieuses, chacun le sait.
            Mais l'Antichrist ne se contentera pas de rejeter le christianisme ; il reniera également dans un deuxième temps le judaïsme. Par ailleurs, nous pouvons voir personnifiée en lui l'apostasie de l'homme naturel. Ces deux points ressortent du verset 4, où il nous est dit qu'il s'opposera et s'élèvera contre tout ce qui est appelé Dieu et s'assiéra lui-même dans le temple juif.

  
Le roi des Juifs

            Dans les sections précédentes, nous avons considéré les caractères religieux de l'Antichrist.
            Ce dernier sera le chef spirituel de la chrétienté apostate, tandis que le pouvoir politique sera détenu par le souverain de l'Empire romain reconstitué, qui recevra sa puissance, son trône et son grand pouvoir directement du diable (Apoc. 13). Le pouvoir de l'Antichrist en Europe sera donc d'ordre spirituel, mais il l'utilisera à des fins politiques, en le mettant au service de l'Empire romain.
            Le tableau change dès que nous nous penchons sur les prophéties qui concernent directement le peuple juif. Contrairement au christianisme, le judaïsme est lié à la terre. Salomon siégeait sur le trône de l'Eternel à Jérusalem (1 Chr. 29 : 23).

            Pour Israël, la venue du Christ (c'est-à-dire du Messie) signifiait la « délivrance de nos ennemis et de la main de tous ceux qui nous haïssent...» pour « nous accorder, une fois délivrés de la main de nos ennemis, de le servir sans crainte, en sainteté et en justice devant lui, tous nos jours » (Luc 1 : 71, 74).
            Ainsi, dès que nous avons sous les yeux des prophéties de l'Ancien Testament, l'aspect politique prédomine. D'après ces prophéties, l'Antichrist occupera une position si éminente qu'il est simplement nommé « le roi » dans divers passages, sans autre précision. Il exercera donc le pouvoir dans les temps de la fin, et sera pour Israël un personnage bien connu.

            Lorsque le Seigneur Jésus vint ici-bas au nom de son Père, Il répondit si peu à l'attente des Juifs incrédules qu'ils le rejetèrent. Mais lorsque l'Antichrist viendra en son propre nom, ils le recevront (Jean 5 : 43), parce qu'il sera un homme selon leur cœur.
            Pourtant, au milieu de la soixante-dixième semaine d'années, il dévoilera son véritable caractère en reniant ouvertement le judaïsme aussi (voir Daniel 9 : 27). Il déclenchera une persécution terrible contre le résidu fidèle d'Israël qui s'enfuira alors de Jérusalem.

            Les Psaumes évoquent à maintes reprises l'existence d'un être impie qui oppressera le résidu ; nous voyons là aussi l'Antichrist.
            En Esaïe 57, le peuple infidèle est repris, parce qu'il rend hommage au roi et lui apporte des présents.

            En Zacharie 11 : 6, Dieu déclare qu'il livrera les habitants du pays en la main de leur roi en signe de jugement.
            En Esaïe 30, Dieu proclame son jugement sur ce roi. Il sera frappé par l'Eternel en même temps qu'Assur, le roi du nord. Nous avons ici la même pensée qu'en 2 Thessaloniciens 2. En Esaïe 11 : 4, où elle se trouve encore, ce personnage est appelé « le méchant ».

            Daniel 11 : 36-45 mentionne également l'Antichrist et le roi du Nord ensemble. « Et le roi agira selon son bon plaisir, et s'exaltera, et s'élèvera contre tout dieu, et proférera des choses impies contre le Dieu des dieux... Et il n'aura point égard au Dieu de ses pères, et il n'aura point égard à l'objet du désir des femmes, ni à aucun dieu » (v. 36-37). Il conférera des honneurs à ceux qui le reconnaîtront et leur partagera le pays. Il annulera le culte de l'Eternel ; à sa place, il honorera Mauzzim, le dieu des forteresses et de la guerre.
            Mais peu après, le roi du Midi (l'Egypte) et le roi du Nord (l'Assyrie) l'attaqueront simultanément. Le roi du Nord remportera la victoire et mettra l'Antichrist en fuite. Cela explique pourquoi ce dernier n'est plus considéré comme roi en Apocalypse 19 et qu'il y est seulement désigné comme « le faux prophète ».

            Zacharie 11 : 17 annonce également la défaite de l'Antichrist. Ce passage déclare que sa puissance (son bras) lui sera d'abord ôtée, puis qu'il perdra tout discernement (son œil droit). Ce dernier point se manifestera lorsqu'il s'alliera à l'Empire romain, comme cela ressort d'Apocalypse 19, pour combattre contre le Seigneur Jésus.
            En comparant Daniel 11 : 44 avec Daniel 11 : 30 et Zacharie 14, nous pouvons conclure que l'Antichrist reviendra avec l'empereur romain et ses armées en Palestine, pour reconquérir le pays et reprendre Jérusalem.

            Mais le Seigneur Jésus apparaîtra à ce moment-là pour l'anéantir. L'Antichrist et l'empereur romain seront tous deux jetés vifs dans l'étang de feu, comme l'annonce Apocalypse 19. Ce chapitre, de même que 2 Thessaloniciens 2, Esaïe 11 : 4 et 30, 33, décrit comment le jugement sera exécuté. L'expression « le souffle de sa bouche » désigne la puissance divine en relation soit avec la création (Ps. 33 : 6b), soit avec le jugement (2 Sam. 22 : 16 ; Job 4 : 9 ; Ps. 18 : 15 ; Es. 11 : 4, 30, 33). Il ne s'agit donc pas d'un quelconque instrument, mais de la source même de la puissance de Dieu, à qui une parole suffit pour accomplir ses desseins.

 
Les deux Bêtes 

            Apocalypse 13 nous présente les deux Bêtes comme de redoutables instruments de Satan. Le diable, banni du ciel, exerce désormais son pouvoir sur la terre, mais non pas d'une manière ostensible ; il opère à travers ses agents.
            La première Bête surgit de la mer, c'est-à-dire d'une condition chaotique, sans ordre ni forme fixe. Elle possède dix cornes et sept têtes, et reçoit son trône et sa puissance de Satan. Nous avons déjà vu au cours du chapitre précédent qu'il s'agit de l'Empire romain.
            Au verset 11, nous voyons surgir une seconde Bête, non pas de la mer cette fois-ci, mais de la terre. La terre dans l'Apocalypse symbolise un état politiquement organisé.

            Cette Bête représente une puissance politique puisqu'elle a deux cornes. Revêtant l'aspect d'un agneau, elle se fait passer pour le Christ. Elle n'a pourtant que deux cornes, et non pas sept comme l'Agneau en Apocalypse 5 : 6. Son langage également trahit sa véritable identité : elle parle comme un dragon.
            La deuxième Bête, semble-t-il, n'apparaît qu'après la première, une fois que la mer s'est muée en terre. Cette interprétation se voit confirmée par le verset 12, qui déclare que la deuxième Bête « exerce tout le pouvoir de la première Bête devant elle ». « Elle accomplit de grands miracles, au point même de faire descendre le feu du ciel sur la terre, devant les hommes » (v. 13). Ce prodige a toujours été dans l'Ancien Testament le signe de la présence de l'Eternel, que ce soit lors de la consécration du temple, ou lors de la scène du mont Carmel, quand Dieu démontra que lui-même, et non pas Baal, était Dieu.

            C'est à un tel miracle que la deuxième Bête recourra pour séduire tant les chrétiens apostats que les Juifs infidèles, et les inciter à la reconnaître.
            Son pouvoir politique n'égale pas celui de la première Bête, puisqu'elle n'a que deux cornes au lieu de dix. Sa puissance est certes royale, mais son influence s'exerce surtout dans le domaine religieux. Ainsi, tandis que la première Bête sera à la tête de l'Empire romain, la seconde en sera le chef religieux ; elle sera toutefois soumise à la première Bête. Elle cherchera à imiter le Seigneur Jésus, comme roi et comme prophète, de sorte que la Parole la nomme « le faux prophète » en Apocalypse 19.

            Apocalypse 13 révèle aussi une étroite collaboration entre les deux Bêtes. La deuxième contraint les hommes à adorer la première. Beaucoup estiment de ce fait que la première Bête est une figure de l'Antichrist, mais la comparaison attentive des différents passages nous conduit à mon avis à une autre conclusion.
            Selon 2 Thessaloniciens 2 : 9, la venue de l'Antichrist « est selon l'opération de Satan, avec toute sorte de puissance, des signes et des prodiges de mensonge ». Les expressions utilisées rappellent le témoignage que l'apôtre Pierre donne au sujet du Seigneur Jésus en Actes 2 : 22. Mais il s'agit chez l'Antichrist de miracles sataniques, et ses signes et ses prodiges sont caractérisés par le mensonge.

            En Apocalypse 13, ces signes sont l'apanage exclusif de la deuxième Bête. La première n'accomplit aucun miracle. Par ailleurs, la description même de la deuxième Bête l'identifie sans équivoque comme l'Antichrist : elle ressemble à un agneau, image bien connue du Seigneur jésus dans l'Apocalypse (voir par exemple Apoc. 5 : 6 ; 6 : 16 ; 7 : 9-17 ; 15 : 3 ; 19 : 7-9).
            Elle ne détiendra pas tous les pouvoirs politiques : cela concorde parfaitement aux autres déclarations de l'Ecriture. Le Seigneur Jésus aura tout pouvoir, comme l'expriment les sept cornes d'Apocalypse 5 : 6 ; mais l'Antichrist, lui, ne possède que deux cornes. Il ne pourra pas anéantir toutes les puissances de ce monde ; cela, Dieu l'a réservé au Seigneur Jésus seul.

 

                                                                                 H.L. Heijkoop