L’avenir selon les prophéties de la Bible (4)
Le royaume des cieux
Le déclin dans l'Assemblée
L'histoire de l'Eglise
Après l'enlèvement de l'Assemblée
Esaïe 11 annonce un temps ou « la terre sera pleine de la connaissance de l'Eternel, comme les eaux couvrent le fond de la mer » ; une merveilleuse consolation pour tous ceux qui voient l'incrédulité et l'apostasie régner partout sur la terre. Mais comment une telle situation pourra-t-elle bien se produire ?
Certains croient trouver dans ce passage la preuve que l'évangile finira par remporter la victoire sur le péché et les puissances des ténèbres. D'après eux, l'évangile de la grâce sera prêché partout avant que le Seigneur revienne, de sorte que le monde entier se convertira à Dieu. C'est ainsi que naîtra un monde réellement chrétien et soumis à Dieu.
Un examen attentif des Ecritures nous révèle cependant un tout autre processus. Le monde n'apprendra pas la justice par la prédication de l'évangile. « Car, lorsque tes jugements sont sur la terre, les habitants du monde apprennent la justice. Si l'on use de grâce envers le méchant, il n'apprend pas la justice ; dans le pays de la droiture il fait le mal, et il ne voit pas la majesté de l'Éternel » (Es. 26 : 9-10). Esaïe 11 : 4-5 le confirme : « Et il frappera la terre avec la verge de sa bouche, et par le souffle de ses lèvres il fera mourir le méchant. Et la justice sera la ceinture de ses reins, et la fidélité, la ceinture de ses flancs ». Voilà comment s'établira l'état béni décrit plus haut.
Le Nouveau Testament également enseigne expressément que l'évangile ne réformera pas le monde. Au contraire, le mal se répandra de plus en plus, pour atteindre son point culminant dans l'apostasie et dans la révolte ouverte contre Dieu. L'effroyable dans tout cela, c'est que cette rébellion ne soulèvera pas seulement le monde impie : même le monde christianisé tombera dans la grande apostasie.
Matthieu 13 nous présente l'histoire prophétique de ce royaume dans sa forme cachée : non pas sous la forme que les prophètes de l'Ancien Testament ont annoncée et contemplée dans leurs visions, mais sous celle qu'il a revêtue à la suite du rejet du Roi. Cette forme demeure depuis le jour de la Pentecôte jusqu'au moment où le Seigneur descendra sur cette terre pour établir son royaume en puissance et en gloire. Pendant cette période, le royaume est caractérisé par l'absence du Roi. En effet, après avoir été rejeté et mis à mort par son peuple, le Roi siège actuellement sur le trône de Son Père au ciel, et non sur son trône terrestre.
Les quatre premières paraboles dépeignent l'aspect extérieur du royaume. Dans la première, le Seigneur nous montre que tous ne retiennent pas l'évangile dans un cœur honnête et bon (Luc 8 : 15) ; beaucoup n'y adhèrent qu'en apparence. Dans la deuxième parabole, nous voyons que le royaume a certes bien commencé, mais que très vite l'ennemi a semé de l'ivraie parmi le froment. Le Seigneur lui-même identifie le froment comme « les fils du royaume », et l'ivraie comme « les fils du méchant ». Les incrédules devaient ainsi rester parmi les croyants et leur ressembler extérieurement - l'ivraie étant une mauvaise herbe très semblable au blé. Cet état subsiste jusqu'au temps de la moisson, jusqu'à ce que l'ivraie comme le froment parviennent à maturité. Alors seulement la mauvaise herbe est arrachée pour le jugement. Le temps de la moisson correspond à la consommation du siècle (v. 39), c'est-à-dire à la fin de la présente économie.
La troisième parabole nous prédit que le royaume deviendra une grande puissance terrestre (voir Daniel 4), et cela en contradiction avec sa nature originelle (un grain de moutarde). Tant que durera le rejet du Roi, cette puissance dominera sur la terre. Les oiseaux nicheront dans ses branches (Apoc. 18 : 2), et des doctrines impures prendront racine en elle.
La quatrième parabole nous présente la corruption intérieure de cette puissance terrestre. La farine, pure à l'origine, est totalement corrompue par le levain que la femme y a caché. Ainsi, fausses doctrines et corruption morale sont introduites dans le royaume (Matt. 16 : 12 ; 1 Cor. 5) et finissent par l'imprégner complètement.
Nous trouvons la même évolution dans les épîtres. Si le commencement a été magnifique, le mal est apparu très vite. Les apôtres ne laissent non plus aucun doute sur son expansion continuelle. « Or l'Esprit dit expressément qu'aux derniers temps certains se détourneront de la foi : ils s'attacheront à des esprits séducteurs et à des enseignements de démons, menteurs hypocrites, eux dont la conscience est cautérisée » (1 Tim. 4 : 1-2). « Or sache que dans les derniers jours il surviendra des temps difficiles : les hommes seront égoïstes, avares, vantards, hautains, blasphémateurs, désobéissants à leurs parents, ingrats, sans piété, sans affection naturelle, implacables, calomniateurs, sans frein, cruels, n'aimant pas le bien, traîtres, impulsifs, enflés d'orgueil, amis des voluptés plutôt qu'amis de Dieu, ayant l’apparence de la piété, mais ayant renié sa puissance » (2 Tim. 3 : 1-5). Les mêmes traits caractéristiques sont énumérés en Romains 1 pour souligner la profonde déchéance des païens. Ici pourtant, il s'agit bien de la chrétienté, de ceux qui se nomment chrétiens, et qui ont la « forme de la piété ».
« Car il y aura un temps où ils ne supporteront pas le sain enseignement ; ... ils détourneront leurs oreilles de la vérité et se tourneront vers les fables » (2 Tim. 4 : 3-4). Dans le même chapitre, l'apôtre déplore que tous l'aient abandonné, comme déjà au chapitre premier, il avait mentionné que tous ceux qui étaient en Asie s'étaient détournés de lui. Ces passages ne nous rappellent-ils pas l'avertissement donné en Actes 20 : 29-30 ?
Dieu a permis que la mauvaise herbe apparaisse déjà durant la vie des apôtres pour que nous puissions recevoir ses instructions divines à ce sujet et savoir ainsi comment nous comporter dans le temps du déclin.
« Car le temps est venu de commencer le jugement par la maison de Dieu » (1 Pier. 4 : 17). « Il y aura aussi parmi vous de faux docteurs qui introduiront furtivement des sectes de perdition » (2 Pier. 2 : 1).
Selon Jean, la dernière heure sera caractérisée par la venue de l'Antichrist, et non par une recrudescence de foi, ou par la propagation de l'évangile dans le monde entier (1 Jean 2 : 18).
Jude décrit trois formes d'apostasie : l'apostasie naturelle, représentée en Caïn ; l'apostasie spirituelle, représentée chez Balaam (la prédication de doctrines perverses à des fins intéressées) ; et finalement la révolte contre les droits sacerdotaux et royaux du Seigneur, représentée dans la rébellion de Coré contre Aaron et Moïse.
Cette apostasie recevra la sentence qu'elle mérite lorsque le Seigneur viendra du ciel pour exécuter les jugements.
C'est donc bien le mal, et non l'évangile, qui parviendra à unir le monde entier sous une même égide : « Je vis sortir de la bouche du Dragon,de la bouche de la Bête et de la bouche du faux prophète, trois esprits impurs, comme des grenouilles. Car ce sont des esprits de démons faisant des miracles, qui vont vers les rois de la terre habitée tout entière, pour les rassembler en vue du combat du grand jour de Dieu le Tout-puissant » (Apoc. 16 : 13-14).
Les chapitres 2 et 3 de l'Apocalypse nous offrent une vision prophétique de l'histoire de l'Eglise. Cette dernière y est décrite, non pas telle que l'homme la perçoit et la juge, mais telle que la voit Celui qui a les yeux comme des flammes de feu. Nous reviendrons sur ce point dans un autre chapitre.
La déchéance morale de l'Eglise, ainsi que les causes de sa corruption, sont clairement détaillées dans ces chapitres. A Ephèse (les temps apostoliques), tout semble encore en ordre ; et pourtant, le premier amour s'est déjà éteint.
A l'assemblée de Smyrne (deuxième et troisième siècles), aucun reproche n'est adressé. Le feu de la persécution maintient les cœurs étroitement unis au Seigneur.
Après que Constantin eut embrassé la foi chrétienne et l'eut promue au rang de religion d'Etat (Pergame), la position de l'Assemblée change radicalement. Elle ne chemine plus dans le monde qui a rejeté et crucifié son Seigneur comme un pèlerin affligé, en butte aux souffrances. Elle habite désormais là où se dresse le trône de Satan. Elle a trouvé son repos dans le lieu même où le diable domine.
Cette évolution se poursuit avec Thyatire (la papauté). Elle a pris une position dominante sur la terre et prétend à la souveraineté sur le monde. La fornication (association avec le monde) et l'idolâtrie caractérisent à présent l'Assemblée. Le Seigneur doit lui ôter sa lampe. Thyatire cependant subsistera jusqu'au-delà de la venue du Seigneur pour être jugée.
Avec Sardes (le protestantisme), nous avons un nouveau départ, sans les grossières erreurs de Rome. Pourtant, la vie y est absente ; seul le nom de vivre s'y trouve. Le Seigneur doit agir à l'égard de Sardes comme à l'égard du monde, puisqu'elle s'est conformée à lui (1 Thes. 5 : 1-5).
Philadelphie figure le grand travail accompli par le Saint Esprit au dix-neuvième siècle. Des milliers de chrétiens ont quitté les églises nationales protestantes sans vie pour revenir à la Parole et au nom du Seigneur Jésus - un réveil magnifique s’est produit.
Il a été malheureusement de courte durée. Nous voyons en Laodicée ce qui est advenu de Philadelphie bien qu'un petit résidu philadelphien doive demeurer jusqu'au retour du Seigneur. A Laodicée, le Seigneur se trouve dehors, devant la porte. Son autorité n'est plus reconnue. Et pourtant, chacun pense que tout va pour le mieux ! On est « riche », on s'est « enrichi », on n'a besoin de rien.
Telle est l'histoire de l'Eglise aux yeux du Seigneur. Constatons qu'aux jours de la fin, les quatre dernières assemblées subsistent :
- Thyatire, l'église catholique romaine,
- Sardes, les églises nationales protestantes,
- Philadelphie, le faible résidu,
- Laodicée, la chrétienté attiédie des églises libres ou autres communautés qui ne font pas partie des deux premières églises.
Nous vivons dans les derniers jours. Bientôt le Seigneur Jésus viendra pour enlever son épouse de cette terre, comme nous l'avons vu au chapitre précédent. Il prendra à Lui tous les vrais croyants du milieu de ces quatre églises, et il ne restera ici-bas que la chrétienté professante sans la vie du Dieu.
Nous retrouvons cette chrétienté professante en Apocalypse 17, dans l'image de la grande prostituée. Celle-ci revêt les caractères de la femme Jésabel (Apoc. 2 : 18-19) ; Apocalypse 17 : 9 fait à son propos une allusion très claire à Rome.
La similitude entre les premiers versets du chapitre 17 et les versets 9 et suivants du chapitre 21 est frappante. Les deux passages sont introduits pratiquement par les mêmes mots. Les chapitres 17 et 18 dépeignent la fausse épouse, la grande prostituée, sous la forme d'une ville. Après l'exécution des jugements, la Parole nous présente alors la vraie épouse, la femme de l'Agneau, en recourant là aussi à l'image d'une ville.
Que la grande prostituée représente la chrétienté professante tout entière est évident ; elle revêt cependant plus particulièrement les traits de Thyatire. C'est bien Rome qui se trouvera à sa tête.
La prostituée prend sur la terre une position dominante. Elle est revêtue de pourpre et d'écarlate, ruisselle d'or, de pierres précieuses et de perles : une dignité toute impériale, le meilleur de ce que le monde peut offrir. En apparence, elle porte la même parure que l'épouse (Apoc. 21 : 18-21) - mais la coupe dans sa main est pleine d'abominations et déborde des impuretés de sa fornication.
Ezéchiel 16 : 25-29 et 36 nous montre que dans la Bible, la fornication est une image du mélange et de la communion avec le monde, et l'abomination, une image de l'idolâtrie.
La grande prostituée siège sur une bête écarlate, image de l'Empire romain reconstitué (Apoc. 17 : 7, 8 et 11-13). L'influence de Rome ne cessera de croître pour finalement dominer toute l'Europe occidentale. Mais il ne s'agira que d'un christianisme sans Christ, d'une religion sans Dieu.
Au point culminant de sa puissance, elle sera détruite. Dieu suscitera une même volonté dans le cœur de tous les chefs politiques de l'Europe occidentale, volonté mue par une haine unanime contre la tyrannie de Rome : ils « haïront la prostituée, la rendront déserte et nue, mangeront sa chair et la brûleront au feu ; car Dieu a mis dans leurs cœurs d'exécuter sa pensée, d'exécuter une seule et même pensée » (Apoc. 17 : 16-17). Le chapitre 18 décrit en détail le jugement qui tombera sur elle et les conséquences qui en résulteront pour le monde.
La prostituée doit donc être jugée avant que les noces de l'Agneau soient célébrées dans le ciel.
Lecteur, à qui appartenez-vous ? Faites-vous partie de l'épouse ? Avez-vous reçu la vie de Dieu après avoir reconnu d'un cœur vrai vos péchés devant lui et avoir cru en la personne et en l'œuvre du Seigneur Jésus ?
Ou vous en tenez-vous à un christianisme de pure forme, sans véritable contenu ? Une forme conférée par votre éducation, qui vous semble confortable par la force de l'habitude ? Alors le jugement d'Apocalypse 18 vous est aussi réservé.
Que Dieu vous accorde de vous convertir aujourd'hui encore. Voici, c'est maintenant le « jour du salut », maintenant le « temps favorable » (2 Cor. 6 : 2).
H.L. Heijkoop