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Samuel, un homme avec les mêmes penchants que nous

 Le service fidèle de Samuel
 Quelques défaillances à la fin de la vie du prophète

 
           Samuel a exercé un ministère très complet envers Israël pendant près de quatre-vingts ans. Il a été à la fois le dernier juge et le premier prophète d’Israël ; il a également exercé la sacrificature. Fidèle intercesseur en faveur de son peuple, il est, pour nous chrétiens, un très bel exemple. Cependant, dans ce que Dieu a jugé bon de nous conserver dans sa Parole, Il nous donne parfois un écho des faiblesses de ses serviteurs les plus fidèles - c’est le cas pour Samuel. N’oublions pas que tout cela a été écrit « pour notre instruction » (Rom. 15 : 4) et « pour nous servir d’avertissement » (1 Cor. 10 : 11).
            Après un bref résumé de la carrière remarquable de cet homme figurant parmi les héros de la foi de l’Ancien Testament (Héb. 11 : 32), nous considérerons quelques défaillances à la fin de sa vie - en particulier la décision fâcheuse d’établir ses fils comme juges sur Israël.

 

Le service fidèle de Samuel

                        La réponse à la prière de foi de sa mère

            Anne, la future mère de Samuel, avait déposé par la prière son fardeau devant Dieu. Affligée depuis longtemps déjà de ne pas avoir d’enfant, elle avait fait appel aux compassions divines en s’engageant à donner à Dieu pour tous les jours de sa vie le fils qu’elle aurait en réponse à ses prières (1 Sam. 1 : 11). Avec foi, elle s’abandonne entièrement à l’Eternel ; la paix remplit alors son cœur. Consolée, elle se montre dès lors assurée de la réponse divine.
            Après la naissance de Samuel – demandé à Dieu ou Dieu a exaucé - Anne n’oublie pas son vœu, ce qui est parfois notre cas ! Dès que l’enfant est sevré, elle l’amène au souverain sacrificateur Eli. Son désir ardent est qu’il serve le plus tôt possible, « selon sa capacité », dans la maison de Dieu.

 
                        La ruine de la sacrificature

            Cependant un grand désordre coupable régnait à ce moment-là dans la sacrificature. Il avait de terribles répercussions sur l’état de tout le peuple d’Israël qui ne distinguait plus le bien du mal (1 Rois 3 : 9). Les sacrificateurs, fils d’Eli, s’étaient avilis et pratiquaient ouvertement le péché sous plusieurs aspects. Leur père se montrait impuissant devant une telle situation et incapable de les reprendre. Les conséquences seront dramatiques : ses fils seront retranchés et sa maison déchue de la sacrificature.
            Mais Dieu veillait sur l’enfant Samuel et le protégeait au milieu de si mauvaises compagnies qui auraient pu le corrompre. C’était certainement une réponse aux prières ferventes de sa mère. Son fils Samuel sera, lui aussi, toute sa vie, un homme de prière.


                        Le service du jeune Samuel à Silo

            Samuel, « ceint d’un éphod de lin » (1 Sam. 2 : 18), grandit « auprès de l’Eternel » (v. 21), « agréable à l’Eternel et aux hommes » (v. 26). Il sert l’Eternel devant Eli (3 : 1).
            Ce développement harmonieux le qualifiait pour remplir un service fécond à la gloire de Dieu (2 Tim. 3 : 15-17). Cependant la connaissance personnelle de Dieu lui manque encore et l’Eternel va lui parler dans des visions de la nuit.


                        L’appel de l’Eternel

            Dans cette circonstance, Eli montre vis-à-vis de Samuel aussi peu de discernement qu’il en avait eu à l’égard de sa mère (1 Sam. 1 : 14). Quand Samuel entend une voix durant la nuit, il accourt, pensant qu’il faut servir Eli. Or celui-ci l’incite à retourner se coucher. Ensuite Eli « s’aperçoit » que ces appels viennent de l’Eternel (3 : 8). Il réalise en même temps que les précieuses communications qu’il avait avec Dieu ne lui sont plus destinées : ce souverain sacrificateur est mis de côté.
            Eli dit à Samuel de répondre, lors d’un nouvel appel : « Parle, Eternel, car ton serviteur écoute » (v. 9). Encore fallait-il que Samuel soit prêt à obéir à l’Eternel ! Il l’était et Dieu le choisit pour faire partie de ces hommes de Dieu suscités dans un temps difficile, et appelés à prier en faveur du peuple de Dieu (12 : 23) tout en l’encourageant à retourner vers son Dieu de tout son cœur (7 : 3-4).


                        L’annonce du jugement

            « Le secret de l’Eternel est pour ceux qui le craignent » (Ps. 25 : 14). Le premier message confié à Samuel est particulièrement solennel. Il annonce un terrible jugement de Dieu sur la famille où ce jeune homme pieux vivait depuis déjà longtemps ! C’est d’abord à cette occasion que Samuel doit montrer sa fidélité.
            Même les « nouveau-nés » en Christ sont appelés à discerner le caractère fâcheux des « derniers temps » et à en rendre témoignage (1 Jean 2 : 28). Samuel apprend à connaître l’œuvre  inaccoutumée de Dieu (Es. 28 : 21). Sa colère contre la maison d’Eli, longtemps retenue, va se donner libre cours. Ce sera également le cas dans un proche avenir à l’égard d’un  monde impie.
            Il était difficile pour Samuel de redire à cet homme âgé, auquel il s’était certainement attaché, toutes les paroles de l’Eternel (3 : 18). Il en souffre toute la nuit, et au matin il cherche à en retarder encore l’échéance (v. 15). Il craint beaucoup de parler, mais Eli le met en demeure de ne rien lui cacher. Il s’y résout et Eli répond alors simplement : « C’est l’Eternel, qu’il fasse ce qui est bon à ses yeux » (v.18). Eli n’a pas su imiter Manassé ou Achab dont la repentance, pourtant si tardive, a touché le cœur divin.


                        La croissance spirituelle de Samuel
                    

            Après cette mise à l’épreuve et ses résultats positifs, l’Ecriture répète que Samuel grandissait et que l’Eternel était avec lui. Ce jeune homme se fortifiait et devient un « homme », au point de vue spirituel (1 Cor. 16 : 13). D’où viennent ses grands progrès ? Il ne laisse tomber à terre aucune des paroles de Dieu (1 Sam. 3 : 19 ; Ps. 119 : 9) !
            Bientôt tout Israël, depuis Dan jusqu’à Beër-Shéba, apprend que Samuel est établi prophète de l’Eternel. « Et l’Eternel continua d’apparaître à Silo ; car l’Eternel se révélait à Samuel, à Silo, par la parole de l’Eternel » (v. 21).
            Une communion étroite est désormais établie entre Samuel et son Dieu ; elle lui permettra de recevoir d’autres révélations de Sa part. Il est devenu le confident de l’Eternel et un intercesseur dévoué auprès de Lui en faveur de son peuple. Chacun en Israël constate que « tout ce qu’il dit arrive » (9 : 6).
            C’est d’abord le cas pour le jugement annoncé : il ne tarde pas à tomber sur Israël, triste conséquence de sa folie et de son endurcissement (4 : 1). L’arche, la gloire d’Israël, est prise par les Philistins. Avant de mourir, la belle-fille d’Eli appelle le fils qu’elle vient de mettre au monde « I-Cabod, disant : la gloire s’en est allée d’Israël » (v. 21). Le désastre est complet, tout semble perdu !


                        Le retour du peuple d’Israël à l’Eternel

            Durant une très longue période - vingt ans -, Samuel garde le silence tout en persévérant avec patience dans la prière et le peuple le sait. Quelle est sa requête à l’Eternel ? Que la conscience endurcie de ce peuple se réveille enfin ! En attendant, il craint d’interrompre un travail de repentance par une intervention prématurée. Soyons animés de la même crainte. Notre Dieu Sauveur est patient envers tous, apprenons à l’être (Rom. 15 : 5).
            Le moment tant désiré arrive où Samuel peut leur parler librement ! Ils sont enfin conscients de leur complète misère morale et disposés à écouter. Ils confessent leurs péchés devant Dieu, s’humilient et se séparent réellement et entièrement des idoles qui avaient envahi leurs cœurs - ce qui peut être aussi le cas du nôtre ?
            Samuel offre alors un « agneau de lait… tout entier » et crie au Seigneur pour le peuple réuni à Mitspa (1 Sam. 7 : 9). C’est de saison, car les Philistins s’apprêtent une fois encore à livrer bataille, croyant l’occasion favorable. Mais l’Eternel, qui a vu un vrai travail s’opérer dans le cœur des siens, donne la victoire à Israël repentant.
            Samuel les conduit sur le chemin de la reconnaissance. Les actions de grâce font si facilement défaut dans nos cœurs ! « Eben-Ezer », une pierre placée par Samuel entre Mitspa et le rocher, rappelle désormais que « l’Eternel nous a secourus jusqu’ici » (7 : 12).

            Malgré nos infidélités répétées, Dieu demeure le Même. « Quel amour, Il veut sans cesse nous pardonner, nous guérir », exprimons-nous dans un de nos cantiques d’actions de grâce.
            Durant toute cette période de si grande faiblesse spirituelle, le peuple bénéficie de la bonté active de Samuel. C’est une faible image de l’intercession si précieuse de Christ pour les siens - permanente et parfaite.
            Israël supplie le prophète de ne pas cesser de prier pour eux (7 : 8) ; c’est inutile car Samuel considère justement que ne plus prier pour le peuple aurait été pour lui un grave péché (12 : 23). Il avait le grand désir d’enseigner à Israël « le bon et le droit chemin » ! Il ressemble à plusieurs égards à cet autre prophète, Moïse (Ex. 18 : 16), et à un plus grand encore (Deut. 18 : 15).
            Samuel juge constamment Israël, faisant le tour, à Béthel, à Guilgal et à Mitspa ; puis il retourne à Rama, où se trouve sa maison à Rama et où il a bâti un autel (7 : 15-17). Son témoignage et sa fidélité personnelle étaient irréprochables (12 : 1-5).


Quelques défaillances à la fin de la vie du prophète            

            Il est triste de voir Samuel tomber à la fin de sa vie dans certains pièges tendus par l’Ennemi - un peu comme Gédéon, un autre juge avant lui (Jug. 8 : 18-35 et 9: 1-2). Cet homme de Dieu pratique le népotisme et établit de sa propre initiative ses deux enfants, Joël et Abija, juges sur Israël (1 Sam. 8 : 1-2). Or « ils ne marchaient pas dans ses voies ; mais ils se détournaient après le gain déshonnête, et prenaient des présents, et faisaient fléchir le jugement » (v. 3).


                        Une disposition prise par Samuel sans consulter l’Eternel

            On ne voit pas Samuel s’adresser par la prière à l’Eternel avant de prendre une décision si importante. Dieu ne peut approuver cette nomination ; elle révèle qu’une tendance à l’indépendance s’est formée chez ce croyant âgé. Moïse, placé devant une décision du même ordre, demande en revanche à l’Eternel de choisir lui-même son successeur (Nom. 27 : 15-17). Il faut se confier en Lui, car Il prend toujours grand soin de son peuple.
            Samuel avait, tout jeune encore, servi longuement Eli. Le comportement décevant de ce souverain sacrificateur vis-à-vis de ses fils, pourtant si coupables, n’avait-il pas exercé une mauvaise influence sur Samuel ? Avait-il « oublié » la leçon que l’Eternel voulait lui apprendre en l’envoyant annoncer à Eli le jugement qui allait fondre sur sa maison parce qu’il n’avait pas su retenir ses fils ?
            Notre chair est faible, soyons toujours sur nos gardes. Notre attitude doit rester ferme envers nos enfants, élevés « dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur » (Eph. 6 : 4). Appuyés sur Lui, nous recevrons la force nécessaire pour soutenir ce qui est vraiment parfois une sorte de combat difficile dans la vie domestique (v. 10). Si nos enfants s’écartent, notre responsabilité est fortement engagée ! Nous pouvons aussi influencer de façon négative nos proches, s’ils peuvent constater notre laxisme. C’est encore plus vrai si nous avons une place en vue au milieu du peuple de Dieu.


                        L’erreur de Samuel, une occasion saisie par le peuple pour demander un roi

            Cette « faute » de Samuel sert de prétexte au peuple pour demander un roi « comme les autres nations ». Tous les « anciens » s’assemblent à Rama et disent à Samuel : « Tu es vieux, et tes fils ne marchent pas dans tes voies ; maintenant, établis sur nous un roi pour nous juger, comme toutes les nations. Et la chose fut mauvaise aux yeux de Samuel, qu’ils eussent dit : Donne-nous un roi pour nous juger. Et Samuel pria l’Eternel » (1 Sam. 8 : 5-6). Dieu lui dit d’écouter « la voix du peuple », et précise : « Ce n’est pas toi qu’ils ont rejeté, mais c’est moi qu’ils ont rejeté » (v. 7).
            L’Eternel est un Souverain qui comble ses sujets de largesses ; le roi qu’Israël réclamait serait au contraire exigeant et sévère. Samuel doit les avertir de la part de l’Eternel. Il le fait, répétant à six reprises, au sujet de ce roi : « Il prendra » (v.11-17).
            Ce roi, Dieu va le leur donner dans sa colère et l’ôter dans sa fureur (Osée 13 : 11) ! Samuel est appelé à l’oindre ; et au cours de ses contacts avec Saül, il s’attache à ce jeune homme qui va devenir si rapidement désobéissant à l’Eternel !
            Il est clair que l’amertume et la jalousie n’avaient pas de place dans le cœur du prophète. Pourtant l’avènement de ce roi, selon le désir des hommes d’Israël, mettait fin à la carrière de Samuel, du moins en tant que juge. Il restera jusqu’à la fin de sa vie un intercesseur. Faisons-nous partie de ceux auxquels le Seigneur peut confier un service si utile ?

 

                        Le triste règne de Saül, malgré son apparence personnelle impressionnante

            Le jour venu, quand Saül est désigné par le sort, il est humblement caché dans les bagages. L’Eternel, consulté, le révèle. On court, on le trouve et il est amené au milieu du peuple : « Il était plus grand que tout le peuple, depuis les épaules en haut ». Et Samuel de dire : « Voyez-vous celui que l’Eternel a choisi ? Il n’y en a point comme lui dans tout le peuple » (1 Sam. 10 : 23-24). Samuel est impressionné par la prestance physique et le comportement de cet homme, ce qui peut facilement nous arriver.
            Que de désillusions, d’humiliations connaîtra ce peuple durant le règne de cet homme à leur goût. La propre volonté gagnera de plus en plus de terrain dans le cœur de Saül. Attention ! Nous pouvons facilement nous endurcir, au point d’appeler, comme lui, le mal bien ! Samuel tente en vain d’amener cet homme à la repentance. Les paroles : « j’ai péché » sortent de ses lèvres, elles ne viennent pas, hélas, de son cœur ; Dieu le sait. Saül exprime son désir d’être honoré… par le prophète aux yeux de son peuple : cela dénote son véritable état (1 Sam. 16 : 30).
            Samuel passe une nuit d’angoisse - elle a dû lui en rappeler une autre, celle où il avait annoncé à Eli qu’il était mis de côté (3 : 11). Or maintenant il faut dire à Saül que Dieu l’a rejeté (15 : 23, 26) ! On peut comprendre la peine qu’éprouve Samuel. En prenant de l’âge, on est parfois porté à s’émouvoir davantage. L’Eternel a expliqué le « pourquoi » de sa décision à son serviteur : « Je me repens d’avoir établi Saül pour roi ; car il s’est détourné de moi et n’a point exécuté mes paroles » (15 : 10-11). Dans ces conditions, Samuel n’aurait-il pas dû cesser de mener deuil sur Saül, au lieu de laisser parler ses sentiments ?

 

                        Un reproche de l’Eternel à Samuel au sujet de Saül

            Samuel ne reverra plus Saül jusqu’à sa mort - même au moment où ce roi devenu insensé ose poursuivre David jusqu’à Naïoth. Celui-ci, fugitif, s’était réfugié auprès de Samuel. Samuel a toujours les mêmes regrets au sujet de Saül. L’Eternel lui pose alors une question incisive : « Jusques à quand mèneras-tu deuil sur Saül, vu que moi je l’ai rejeté ? » (1 Sam. 16 : 1).
            Chers amis chrétiens, veillons à ne pas laisser nos sentiments prendre plus de place qu’il ne convient. Avoir des sentiments d’affection les uns vis-à-vis des autres est normal et nécessaire. Mais ils ne doivent pas prendre le dessus : ils fausseraient notre appréciation, au moment de prendre des décisions selon la pensée de Dieu. Les conséquences d’une erreur d’appréciation peuvent être graves (Jean 7 : 24).
            Retenons soigneusement le modèle laissé à ses disciples par le Seigneur. La volonté de Dieu, « bonne, agréable et parfaite » (Rom. 12 : 2), doit toujours faire autorité, même si nous ne la comprenons pas immédiatement. « En paix soumettons-nous, de ce Dieu grand et sage, apprenons à genoux », exprime un cantique. Il faut accepter Ses décisions, en suivant les traces du Seigneur Jésus sur la terre. Apprenons à dire avec Lui : « Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi » (Matt. 11 : 26).
            La pensée divine est la seule à accepter. Samuel, conduit par l’Esprit de Dieu, avait déclaré à Saül : « L’Eternel s’est cherché un homme selon son cœur » (1 Sam. 13 : 14). David, dont le nom signifie « Bien-aimé », était cet homme. C’est un type de Christ ; Lui seul a toujours agi à tous égards en accord avec la volonté de Dieu.

 

                          Objection, craintes et erreurs de jugement de Samuel

            Samuel est encore « troublé », il n’est pas décidé à accomplir la mission que le Seigneur, dans sa grâce, s’est proposé de lui confier, malgré les débats intérieurs de son serviteur. Il devait remplir sa corne d’huile et aller oindre David. Or Samuel objecte : « Comment irai-je ? Dès que Saül l’entendra, il me tuera » (1 Sam. 16 : 2). Ce n’est pas chez lui une forme de paresse, mais il parle de Saül comme d’un lion rugissant et d’un ours à la poursuite de sa proie ! Il semble avoir oublié la toute-puissance de Celui qui l’envoie (Prov.  28 : 15).
            L’Eternel daigne tenir compte de ses craintes et lui ordonne de prendre une génisse et de dire : « Je suis venu pour sacrifier à l’Eternel » (v. 3). Samuel obéit et se rend à Bethléhem, où ce sont les anciens qui viennent « en tremblant » à sa rencontre, avec cette question : « Ta venue est-elle la paix ? » (1 Sam. 16 : 4). Pauvre peuple qui vivait dans la crainte de l’homme ! Samuel a pris courage et il les apaise. Mais il montre aussitôt un manque de discernement, lié sans doute à ses débats intérieurs.
            Voyant Eliab, le fils aîné d’Isaï, Samuel pense : « Certainement l’oint de l’Eternel est devant lui » (v. 6). Alors l’Eternel lui dit : « Ne regarde pas son apparence, ni la hauteur de sa taille, car je l’ai rejeté ; car l’Eternel ne regarde pas ce à quoi l’homme regarde, car l’homme regarde à l’apparence extérieure, et l’Eternel regarde au cœur » (v. 7).
            Si la Parole met ainsi le doigt sur quelques défaillances chez Samuel, elle insiste sur son service persévérant, en dépit de la faiblesse coupable du peuple de Dieu. Samuel montrera qu’il a vraiment tourné la page en recevant David, au moment où Saül manifestera à quel point il s’est éloigné de Dieu et la haine qui remplit son cœur. L’Eternel a veillé sur ses deux serviteurs et le roi se ridiculise, « obligé » de prophétiser au milieu des vrais prophètes durant un jour et une nuit (1 Sam. 19 : 24).

 

            Dieu parle avec bonté à nos cœurs et à nos consciences par le récit de la vie de ses serviteurs, sans cacher certaines de leurs défaillances, à la différence des biographies humaines. Comme sa Parole le mentionne au sujet de Paul et Barnabas (Act. 14 : 15), ou encore d’Elie (Jac. 5 : 17), Il nous montre que ce sont des hommes ayant « les mêmes penchants que nous ». Laissons-nous instruire et avertir, nous qui sommes naturellement portés à détecter les défauts de nos frères, oubliant les nôtres. Et dirigeons toujours - avant tout - nos regards sur Jésus, Homme parfait ici-bas. Il est « le chef de la foi et celui qui l’accomplit pleinement » (Héb.12 : 2).

 
 
                                                                                            Ph. L    Le 07-11-12