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L’avenir selon les prophéties de la Bible (1)


INTRODUCTION A L’ETUDE DES PROPHETIES 
        A qui Dieu destine-t-il les prophéties ?
        L'avenir du diable
        Le but des prophéties 
        L'étude des prophéties est-elle une entreprise hasardeuse, susceptible de nous induire en erreur ?
        Préparation à l'étude des prophéties  
 

            « L'avenir selon les prophéties de la Bible » a paru, en 1949 et 1950, dans le périodique hollandais « Uit het Woord der Waarheid, Studie - en Contactblad voor Jongeren ». La publication de cet écrit dans un mensuel explique la manière dont le sujet est divisé et traité, ainsi que certaines répétitions. La traduction a été faite à partir de la deuxième édition, en 1985, de cet ouvrage en allemand.
            Les propos de l'auteur, toujours fondés sur l'Ecriture et appuyés par elle, ont été conservés. Ainsi, malgré les changements survenus dans le monde et le climat politique, le texte a été maintenu tel qu'il a été publié à l'origine. Que sa lecture puisse réchauffer nos cœurs pour le Seigneur Jésus et nous stimuler à imiter les Béréens qui « reçurent la Parole avec toute bonne volonté, examinant chaque jour les Ecritures pour voir s’il en était bien ainsi » (Act. 17 : 11).
            « Bienheureux celui qui lit et ceux qui écoutent les paroles de la prophétie et qui gardent les choses qui y sont écrites, car le temps est proche ! » (Apoc. 1 : 3).

 

INTRODUCTION A L’ETUDE DES PROPHETIES

            Que nous réserve l'avenir ? Il n'est guère d'interrogations qui troublent autant le cœur humain. La question n'est certes pas nouvelle, mais pour l'homme d'aujourd'hui, encore hanté par le souvenir des deux guerres mondiales et de leur cortège de misère, elle prend une urgence toute particulière. Si la dernière guerre est déjà parvenue à un tel degré d'horreur avec ses camps de concentration, ses attaques aériennes et la violence calculée de ses bombardements, quel paroxysme atteindra le prochain conflit, lorsque seront utilisées de nouvelles armes, perfectionnées selon les dernières technologies ? Quelle en sera par ailleurs l'issue ? A ces questions angoissantes, nul journal, nul politicien ne peut répondre.
            Et pourtant, quelqu'un détient la réponse à toutes les interrogations de l'homme. Concernent-elles son état personnel Il lui révèle ce qu'est l'être humain : « Il n’y a pas de juste, non pas même un seul ; il n’y a personne qui ait de l’intelligence, il n'y a personne qui recherche Dieu ; ... il n'y en a aucun qui pratique la bonté, il n'y en a pas même un seul ; ... car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Rom. 3 : 10-23). Si l'homme reconnaît alors ses fautes et demande : « Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? » il s'entend dire : « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé, toi et ta maison » (Act. 16 : 30-31). S'inquiète-t-il de son avenir personnel, Dieu lui donne une réponse claire, sans équivoque : « Et les morts furent jugés d'après ce qui était écrit dans les livres, selon leurs œuvres » (Apoc. 20 : 12). Mais la voix divine lui indique également comment échapper à un tel jugement : « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle... Celui qui croit en lui n'est pas jugé » (Jean 3 : 16-18).
            Tout aussi claires et précises sont les révélations que Dieu donne au sujet de l'avenir de la terre, de la Russie, de l'Europe de l'Ouest, de la Palestine, et de l'humanité en général. Le Dieu éternel pourrait-il ignorer leur destinée ? « Je suis Dieu... déclarant dès le commencement ce qui sera à la fin, et d'ancienneté ce qui n'a pas été fait, disant : Mon conseil s'accomplira, et je ferai tout mon bon plaisir » (Es. 46 : 9-10). Oui, Dieu connaît le futur et, fait plus capital encore, Il désire nous le dévoiler : « Or le Seigneur, l'Eternel, ne fera rien, qu'il ne révèle son secret à ses serviteurs les prophètes » (Amos 3 : 7).

 

                           A qui Dieu destine-t-il les prophéties ?

            Le passage d'Amos que nous venons de citer répond à la question. Les prophéties ne s'adressent certainement pas au monde. Elles prédisent pourtant l'avenir de ce dernier. L'annonce du jugement sur les différents peuples et nations n'occupe-t-elle pas une part considérable des livres prophétiques ? Les chapitres du livre de Daniel plus particulièrement consacrés au sort des peuples méditerranéens, ne sont-ils pas justement rédigés en chaldéen, et non pas en hébreu ? Dieu a donc également l'intention d'avertir le monde du jugement à venir par ses prophéties, pour qu'il se convertisse avant qu'il ne soit trop tard. Pensons seulement à Noé, nommé « prédicateur de justice » dans le Nouveau Testament, ainsi qu'à Jonas, chargé d'annoncer le jugement à la ville de Ninive (Gen. 6 ; 2 Pier. 3 : 5 ; Jon. 3 : 4).
            Pourtant, Dieu n'a pas confié ses révélations à des incrédules. « De saints hommes de Dieu ont parlé, étant poussés par l'Esprit Saint » (2 Pier. 1 : 21). Comment des incroyants pourraient-ils tirer profit des prophéties ? S'ils croyaient vraiment en la véracité de la Parole de Dieu, comment pourraient-ils, le cœur et la conscience tranquilles, rechercher de quelle manière « la colère de Dieu » sera « révélée du ciel contre toute impiété et toute iniquité des hommes qui possèdent la vérité tout en vivant dans l'iniquité » (Rom. 1 : 18) ? Comment pourraient-ils trouver du plaisir à cette étude, et ne pas s'inquiéter, alors qu'ils rejettent ce Jésus au sujet duquel la Bible affirme : « C'est pourquoi aussi Dieu l'a élevé très haut et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus se plie tout genou des êtres célestes, terrestres et infernaux, et que toute langue reconnaisse que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (Phil. 2 : 9-11). Et encore : « Car il faut qu'il règne jusqu'à ce qu'il ait mis tous les ennemis sous ses pieds » (1 Cor. 15 : 25) ? Comment pourraient-ils d'ailleurs comprendre, avec leur seule intelligence naturelle obscurcie par le péché, les révélations de Dieu, transmises par de saints hommes de Dieu poussés par l'Esprit Saint ? « Or l'homme naturel ne reçoit pas les choses qui sont de l'Esprit de Dieu, car pour lui elles sont folie ; et il ne peut pas les connaître, parce qu'elles se discernent spirituellement » (1 Cor. 2 : 14). Deux privilèges sont requis pour pouvoir examiner avec bonheur les prophéties et les recevoir en toute quiétude : d'une part la conscience d'être sauvé, et par conséquent de ne plus appartenir à ce monde voué au jugement, et d'autre part, la présence en soi du Saint Esprit. Seuls les chrétiens peuvent comprendre les prophéties.

 
 
                           L'avenir du diable

            Comment se fait-il que tant de chrétiens ne s'intéressent jamais à la prophétie ou n'en comprennent pour ainsi dire rien ? Satan dans sa ruse les a aveuglés à tel point qu'ils n'en saisissent ni l'importance ni la signification. Le diable connaît lui-même très bien le sort qui l'attend. Il sait que le moment est proche, où le Seigneur Jésus « couvrira le royaume des ténèbres de honte, jusqu'à ce qu'il ne soit plus » (Es. 24 : 21-22, d'après la traduction hollandaise). Ses serviteurs, les démons, le savent également. L'étude comparative des trois passages touchant le démoniaque du pays des Gadaréniens nous le démontre (Matt. 8 : 29-34 ; Marc 5 : 1-20 ; Luc 8 : 26-39) : dans ces récits, les démons craignent d'être jetés dans l'abîme avant le temps fixé en Apocalypse 20. Le diable, quant à lui, redoute à juste titre de perdre toute influence sur les chrétiens qui se seront penchés sur son jugement et sur la destruction du monde dont il est le prince, et de les voir s'en séparer entièrement.
            Pourtant, le fait même qu'une partie considérable de la Parole de Dieu est consacrée aux prophéties montre bien toute l'importance que Dieu y attache pour ses enfants. D’ailleurs, ne donne-t-il pas des promesses spéciales à ceux qui les étudient (Apoc. 1 : 3 ; 22 : 7) ? Comment qualifier notre attitude, si nous ne manifestons pas le moindre intérêt lorsque Dieu, notre Père, nous invite à venir vers Lui pour nous communiquer ses pensées ? Et lorsque nous entendons le Seigneur nous dire : « Je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai entendu de mon Père » (Jean 15 : 15), comment oserions-nous ne pas écouter (Apoc. 1 : 1) !

 
 
                           Le but des prophéties

            Beaucoup de chrétiens savent de quoi ils sont sauvés, mais n'ont jamais compris pour quoi. Ils se contentent de l'assurance de leur salut en Christ. Ne devraient-ils pourtant pas aspirer à connaître toutes les bénédictions acquises par ce salut (Eph. 1 : 16-19) ? Ne nous bornons pas à savoir que nous serons dans la maison du Père (Luc 15 : 22-24), mais jouissons aussi de tous les privilèges liés à cette position glorieuse. Dieu nous a appelés « par la gloire et par la vertu » (2 Pier. 1 : 3).
            Il nous a donné pour avenir la gloire de Christ et de l'Assemblée, avenir qui repose entièrement et uniquement sur ses conseils. La considération d'une si glorieuse espérance suscite en nos cœurs des pensées propres à entretenir une profonde communion avec Lui. C'est là certainement l'un des buts que Dieu désire poursuivre en nous par les prophéties. Il nous les a confiées comme à des amis, pour que nous partagions ses sentiments et ses pensées (Jean 15 : 15 ; Eph. 1 : 9 ; Gen. 18 : 17). Pouvait-il nous donner une preuve plus grande de son amour et de sa confiance ?
            Le cœur de l'homme ne peut se passer, ne fût-ce qu'un seul instant, d'un objet qui l'occupe. Par ailleurs, on ne saurait se pencher sur la question de l'avenir, si Son cœur ne nous y incline pas. Si donc nous n'avons pas devant les yeux l'objet que Dieu nous présente, nous nous occuperons de mille et une autres choses, suggérées par notre propre fantaisie et qui marqueront de leur empreinte toute notre marche. Il ne peut en être autrement. Quelqu'un aspire-t-il à l'honneur, au pouvoir, aux richesses ou aux plaisirs de ce monde, toute sa conduite s'en ressentira. Le chrétien dont le cœur est rempli des révélations divines - comprenant l'appel de l'Assemblée à prendre part un jour à la gloire céleste - ne pourra pas vivre autrement sur le terre qu'en pèlerin et étranger (Phil. 3 : 21 ; Col. 3 : 4 ; Luc 12 : 35-36). En revanche, le chrétien qui ne se préoccupe jamais de son avenir verra ses pensées se concentrer sur le temps présent et influencer sa vie tout entière. Il cherchera son bonheur dans le monde et dans les choses de la terre. Combien de chrétiens, jeunes et plus âgés, ont consacré toute leur énergie à améliorer ce monde, monde qui a pourtant déjà démontré son entière corruption par son rejet du Fils de Dieu. De telles personnes ne devraient-elles pas plutôt songer à gagner des âmes pour l'éternité ?
            Un argument fréquemment utilisé par le méchant pour tenir les chrétiens à l'écart des prophéties est de prétendre que leur signification ne peut être connue qu'après leur accomplissement. Le véritable but des révélations prophétiques serait de prouver l'inspiration divine des Ecritures, par le biais des prophéties déjà réalisées. Ces dernières remplissent certainement une telle fonction ; mais est-ce là vraiment leur but ? Quel profit aurait tiré Noé de la prophétie que Dieu détruirait les hommes de dessus la face de la terre, s'il avait cru devoir attendre sa réalisation pour la comprendre ? Il aurait alors péri dans le déluge et n'en aurait jamais vu le plein accomplissement. A quoi auraient servi les avertissements du Seigneur Jésus, si les hommes à qui ils étaient destinés n'avaient pas pu les comprendre ni croire en leur accomplissement assuré ? Leur compréhension et leur foi en ces prophéties non réalisées constituaient justement ce qui allait les distinguer des incrédules de leur peuple. Pierre décrit la parole prophétique comme « une lampe qui brille dans un lieu obscur », à laquelle il convient d’être attentifs « jusqu'à ce que le jour commence à luire » (2 Pier. 1 : 19). Quand donc faut-il lui accorder notre attention ? Lorsqu'elle est accomplie et que toute la lumière est faite ? Non, le sens de la prophétie est bien plutôt d'être une lampe au pied du pèlerin dans ce monde rempli de ténèbres. On n'allumera pas une lampe pour vérifier si vraiment le soleil brille en plein jour !
            Si nous offrons une telle réponse à la grâce infinie de Dieu, à qui nous devons ces communications confidentielles, où nous arrêterons-nous ! N'y a-t-il donc rien, dans toutes ses saintes révélations, qui soit destiné à l'Assemblée ? L'Assemblée a-t-elle encore besoin d'un témoignage à la véracité de la Parole de Dieu ? Est-ce là une attitude convenable pour elle que de disputer si les déclarations de Dieu sont bien la vérité ? Quel mépris envers la bienveillance et la bonté de Dieu, si nous agissons ainsi à son égard !
            Mais il y a plus. La majorité des prophéties, ou même dans un certain sens, leur totalité, ne trouveront leur accomplissement qu'après la présente dispensation. L'Assemblée ne sera plus sur la terre à ce moment, et la justesse des prophéties, alors démontrée, ne pourra plus servir à convaincre les hommes, puisque le jugement terrible qui tombera sur les incrédules constituera justement la preuve la plus éclatante de leur véracité.
            Les prophéties nous sont données pour que nous réglions notre marche sur les voies du Seigneur ; elles sont également là pour notre encouragement, car elles nous montrent qu'en fin de compte, c'est bien Dieu, et non pas l'homme, qui dirige tout. La prophétie est une lumière qui brille dans les ténèbres. En elle, je reconnais la voix de Dieu ; en elle, je lis que tout est fixé à l'avance. Entièrement séparé des choses de ce monde, et sans avoir à me pencher sur l'agitation politique des grands de cette terre, il m'est maintenant déjà possible d'admirer la sagesse parfaite de Dieu. Pleinement averti, je peux donc suivre mon chemin sans être obligé de me fier à mon propre jugement. Je ne vois plus, dans les événements autour de moi, le résultat des passions humaines, mais le déroulement des conseils du Très-Haut. Les prophéties soulignent, tout particulièrement dans les événements du temps de la fin, les caractères que Dieu désire nous voir reconnaître en lui : sa fidélité, sa justice, sa puissance, sa patience. Mais elles nous révèlent également le jugement que Dieu exécutera sur toute iniquité, jugement déjà déterminé dans tous ses détails ; comment la terre sera purifiée de ceux qui la corrompent, pour qu'il puisse établir son règne de paix et de bénédiction. Le jugement de Dieu sur les peuples est certain ; l'Assemblée le sait. Elle en a reçu l'intelligence par l'enseignement du Saint Esprit ; elle y croit, et elle-même y échappera.

 

                           L'étude des prophéties est-elle une entreprise hasardeuse, susceptible de nous induire en erreur ?

            Un autre argument soulevé contre l'étude des prophéties est son caractère soi-disant spéculatif. On nous renvoie aux diverses thèses avancées par les Témoins de Jéhovah, les Mormons et les Adventistes. Nous devons reconnaître que les affirmations de ces personnes, résultant de préjugés et rarement fondées sur l'Ecriture, induisent réellement en erreur. Pourtant, si des âmes égarées font parfois un mauvais usage des prophéties, ces dernières perdent-elles pour autant leur vérité intrinsèque ? Combien de discours fallacieux n'ont-ils pas déjà été tenus sur la doctrine de la réconciliation et sur l'œuvre du Seigneur Jésus ? Existe-t-il même un seul passage de la Bible qui n'ait pas encore été utilisé à mauvais escient ? Devons-nous pour cela mettre la Bible de côté ? La cause première de cet égarement au sujet de la prophétie, dans lequel tombent tant de gens influencés par des préjugés, ne réside-t-elle pas dans leur ignorance de la parole prophétique ? Je ne risque guère de me perdre dans ma ville natale, car j'en connais chaque coin et recoin ; une telle mésaventure en revanche pourrait fort bien m'arriver dans une ville inconnue. Si je considère l'avenir sans connaître, du moins de manière suffisante, les prophéties, tout me paraîtra flou ; je cours alors le risque de remplacer les éléments manquants par mes propres conjectures, et d'aboutir à des conceptions vraiment arbitraires, hasardeuses et fallacieuses.
            Prenons par exemple la prophétie d'Esaïe 11 : 9 : « car la terre sera pleine de la connaissance de l'Eternel, comme les eaux couvrent le fond de la mer ». Tout chrétien se réjouit à la pensée de ce temps béni. Mais comment cette prédiction se réalisera-t-elle ? Si je me laisse aller en conjectures, je n'aurai en main que les hypothèses fort incertaines de mon propre cœur ignorant et corrompu par le péché. Si je me fie au contraire à la Parole de Dieu, le même chapitre 11 me donne la réponse divine à ma question.
            Dieu ne nous a pas appelés à être des prophètes. La Parole de Dieu est complète, nous n'avons donc pas de nouvelles révélations à attendre (Col. 1 : 25). C'est pourquoi, tout enseignement nouveau, qui n'est pas déjà inscrit dans les Ecritures, n'est que fantaisie humaine, et n'a rien à voir avec une étude sérieuse, menée dans la prière et la simplicité, de tout ce que nous trouvons révélé dans le saint Livre.

 

                           Préparation à l'étude des prophéties

            Nous trouvons l'esprit dans lequel il convient d'étudier les prophéties clairement décrit dans le chapitre 6 d'Esaïe, où nous voyons comment Dieu prépare son serviteur ; l’Eternel le forme là spécifiquement à sa tâche de prophète, mais la préparation reste fondamentalement toujours la même. Elle ne concerne pas notre intelligence, nos dispositions naturelles, ou notre capacité de discernement. Lorsque le maître est Dieu, et que les élèves sont des pécheurs sauvés par grâce, la préparation doit être morale et spirituelle. La prophétie n'est pas un domaine où s'exercent les facultés intellectuelles, où s'appliquent les considérations philosophiques. Elle s'adresse à la foi, pour être acceptée par celle-ci comme étant la Parole de Dieu, en toute simplicité.
            Esaïe voit l'Eternel des armées et entend les séraphins crier l'un à l'autre : « Saint, saint, saint, est l'Eternel des armées ; toute la terre est pleine de sa gloire ! » (Es. 6 : 3). Face à cette gloire, toute la splendeur et la beauté de la chair s'évanouissent, et Esaïe prend conscience, au plus profond de lui-même, de son propre état de perdition comme de celui du peuple tout entier. Il s'écrie : « Malheur à moi ! car je suis perdu ; car moi, je suis un homme aux lèvres impures, et je demeure au milieu d'un peuple aux lèvres impures ; car mes yeux ont vu le roi, l'Eternel des armées » (v. 5). Telle est aussi l'expérience que nous avons à faire.
            C'est alors qu'intervient la grâce. Elle est offerte à Esaïe ; elle lui dit que son iniquité est ôtée, et que propitiation est faite pour ses péchés. Lorsque notre cœur est non seulement brisé, mais aussi conscient de la grâce offerte, lorsque nous avons devant les yeux non seulement l'Eternel des armées sur le trône de gloire, mais le Seigneur sur le chemin de Golgotha, et que nous lisons dans son côté percé un plein pardon, notre cœur est alors libre, heureux dans l'amour de Dieu. Nous sommes prêts à étudier la parole prophétique. Nous voyons comment le jugement tombe sur différents peuples et personnages, et finalement sur les morts ; nous reconnaissons que telle aurait été notre part si la grâce n'était pas intervenue en notre faveur. Si nous entendons alors la voix du Seigneur nous demander : « Qui enverrai-je ? », nous répondrons : « Me voici, envoie-moi » (v. 8). Comment pourrions-nous, devant l'imminence du jugement sur ce monde, ne pas être prêts à communiquer plus loin le message de grâce que nous avons reçu ?                                                                            

 

                                                                                                H.L. Heijkoop