ESQUISSE DU LIVRE DES NOMBRES (5)
Les offrandes
L'offrande des biens (Nom. 7 : 1-17)
La « première année », l’Eternel avait délivré le peuple d’Egypte et l’avait amené à Lui. La Loi avait été donnée ; ensuite le tabernacle avait été construit, et le premier jour de la deuxième année, Moïse l’avait dressé (Ex. 40 : 2).
Cette première année est donc surtout marquée par la rédemption, par l’œuvre individuelle de l’Esprit de Dieu dans les cœurs.
La seconde année parle davantage de rassemblement, de marche collective, de responsabilité :
- du deuxième au treizième jours, les princes apportent leur offrande pour la dédicace de l’autel (chap. 7) ;
- le premier jour du deuxième mois, Moïse et Aaron effectuent le dénombrement (1:1) ;
- le vingtième jour du même mois, a lieu le départ de Sinaï pour Canaan (10 : 1).
Le séjour au pied de la montagne avait duré environ une année (Ex. 19 : 1). Le tabernacle ayant été « oint » et « sanctifié » (7 : 1), les princes d’Israël apportent leur offrande pour la dédicace de l’autel. D’abord l’autel, ensuite l’offrande : il fallait d’abord la croix pour que Dieu puisse accepter de la part de son peuple n’importe quelle offrande. Dans la vie individuelle, il faut premièrement être venu au Sauveur, avoir trouvé le pardon de ses péchés et la vie éternelle, pour pouvoir apporter à Dieu un « sacrifice » qui lui soit agréable (Héb. 13 :15-16). L’homme naturel fait le contraire, et pense, par ses offrandes, acquérir la faveur divine.
L’offrande des princes est double : d’une part, six chariots et douze bœufs pour faciliter le service des Lévites ; d’autre part, des vases d’argent et d’or pleins de farine et d’encens, et divers sacrifices, pour la dédicace de l’autel : l’une des offrandes pour les serviteurs de Dieu, l’autre pour Dieu lui- même. Cela évoque les deux « sacrifices » mentionnés au chapitre 13 de l’épître aux Hébreux (v. 15-16).
Les chariots nous parlent de toute l’aide pratique que nous pouvons apporter aux serviteurs du Seigneur : hospitalité, transport, facilités de toute nature. Ils montrent aussi que, de leur côté, les ouvriers n’ont pas à se mettre en souci, mais peuvent avoir confiance que les moyens de réaliser le service que Dieu leur a confié sera mis à leur disposition, dans la mesure où Il le juge bon. Joseph avait envoyé à Jacob des chariots pour le transporter en Egypte avec ses enfants (Gen. 45 : 21), figure des soins de Dieu pour les siens. Lorsque Jacob voit « les chariots que Joseph avait envoyés », il reprend courage et se décide à aller retrouver son fils. Sachons apprécier les soins du Seigneur, même si nous ne sommes pas des serviteurs attitrés ! Et à notre tour, ayons à cœur d’être en aide autour de nous, d’encourager nos frères dans leur service.
- les coupes d’argent, pleines de fleur de farine, ne sont-elles pas un type des rachetés (l’argent), qui présentent à Dieu les perfections de la vie de Christ ?
- la coupe d’or fait penser aux enfants de Dieu « participants de la nature divine », qui font monter devant Lui le parfum de son Fils.
- un bélier, l’offrande de consécration, image du dévouement du Seigneur jusqu’à la mort
- un agneau, type si souvent mentionné dans la Parole des souffrances de Christ.
Un bouc est présenté en sacrifice pour le péché tandis que pour le sacrifice de prospérité, il y a surabondance : deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux. Réunis dans la présence de Dieu, et dans la communion avec Lui, les adorateurs trouvent leur joie et la nourriture de leurs cœurs dans l’œuvre de Christ, qui nous a donné la paix.
Pourquoi la Parole répète-t-elle douze fois le détail des offrandes des princes ? Une seule mention n’aurait-elle pas suffi ? Dieu prend compte de tout ce qui est fait pour lui, de tout ce qui dans la vie des siens, dans leurs offrandes, parle de Christ. Dans son livre de souvenir, Il a tout consigné ; rien ne sera oublié de ce qui aura été fait pour le Seigneur.
Certains trouvent peut-être que les mêmes pensées sont constamment répétées dans le culte. Serait-ce le cas, il y aurait seulement analogie avec notre chapitre ! Pour un cœur attentif et qui aime le Seigneur, n’y a-t-il pourtant pas une infinie variété dans le culte réalisé dans la dépendance de l’Esprit ? Celui-ci met sur les cœurs un thème de louanges, qui - contrairement à une liturgie - peut se renouveler de dimanche en dimanche. La substance reste la même : l’œuvre de Christ. Dans le ciel, il n’y aura pas de plus grand sujet de louanges. Mais s’il n’y a qu’une seule offrande, elle nous est présentée sous l’aspect de « divers sacrifices ». L’encens (Ex. 30 : 34-38) était composé de plusieurs ingrédients, tous à parts égales, représentant les multiples perfections de Christ. Si nos « corbeilles » (Deut. 26 : 2) ont été remplies de Lui pendant la semaine, l’adoration apportée dans la présence de Dieu le dimanche matin sera toujours fraîche et nouvelle.
Si le doigt de Dieu avait à relever aujourd’hui la liste des offrandes apportées par nos mains, qu’aurait-Il à écrire ?
Au début de notre chapitre, les sept lampes projettent leur lumière sur le chandelier lui-même, et, pour ainsi dire, sur les offrandes qui précèdent et qui suivent. L’Esprit de Dieu met en évidence les perfections de Christ (le chandelier), et l’exercice des cœurs qui ont été portés à présenter quelque chose à Dieu, plus encore, à « se donner eux-mêmes, d’abord au Seigneur » (2 Cor. 8 : 5).
Les Lévites ont été dénombrés dès l’âge d’un mois (3 : 39 ; voir Gal. 1 : 15). A vingt-cinq ans ils vont entrer en service (8 : 24) et à trente ans s’employer à l’œuvre (4 : 47). Mais avant tout service, ils devaient être « offerts en offrande tournoyée » à l’Eternel (8 : 13).
Un exercice spirituel profond doit précéder toute activité. Au verset 7, Moïse fait aspersion sur eux de l’eau de purification du péché. Nous retrouvons cette eau au chapitre 19, contenant les cendres de la génisse : c’est un type du souvenir de l’œuvre accomplie par le Seigneur Jésus, que l’Esprit Saint rend tout particulièrement présente à la conscience et au cœur de celui qui est appelé à servir. Puis les Lévites doivent eux-mêmes faire passer le rasoir sur toute leur chair, laver leurs vêtements et se purifier (8 : 7). Bien des choses sont à mettre de côté ; les manifestations charnelles doivent être abandonnées (Col. 3 : 5, 8), et la Parole doit avoir toute son action sur le témoignage extérieur (vêtements).
En présence de toute l’assemblée d’Israël, des sacrifices sont offerts ; le peuple pose ses mains sur les Lévites ; à leur tour, ceux-ci les posent sur la tête des taureaux ; les sacrifices sont alors offerts sur l’autel. « Après cela, les Lévites vinrent pour faire leur service à la tente d’assignation » (8 : 22) : une plus profonde appréciation de l’œuvre de Christ doit précéder tout service.
D’après G. André