Ardents désirs spirituels dans les Psaumes
Aspirer à trouver rafraîchissement et force auprès de Dieu
Languir après les parvis de Dieu
Soupirer après la vraie connaissance des préceptes divins
Désirer ardemment se trouver dans la présence de Dieu
« Comme le cerf brame après les courants d’eau, ainsi mon âme crie après toi, ô Dieu ! » (Ps. 42 : 1).
Ce psaume débute par ces mots : « Au chef de musique. Instruction. Des fils de Coré ». Une dizaine de Psaumes commencent de la même manière. Leurs titres sont inspirés, le texte qui suit l’est aussi. Les fils de Coré appartenaient à cette génération épargnée par la miséricorde divine, au moment où tous leurs parents avaient péri dans la « contradiction de Coré » (Jude 11). La terre s’était ouverte et avait englouti les « rebelles » qui s’étaient opposés aux serviteurs de Dieu (Nom. 16 : 31-32).
Le psalmiste montre, au moment où il écrit, son très fort désir de se trouver dans la présence de Dieu. Il exprime à trois reprises cette soif ardente ; le texte hébreu emploie ici un mot rare - on ne le trouve qu’une autre fois, dans le livre de Joël (1 : 20). « J’ai soif » a été aussi l’une des sept paroles du Seigneur sur la croix. « A cause de la joie qui était devant lui, (il) a enduré la croix, ayant méprisé la honte » (Héb. 12 : 2) ; l’un des aspects de Sa joie était certainement d’aller au Père (Jean 14 : 28). Nous pouvons apprendre de Christ qu’avoir soif de Dieu, apporte de la joie dans la souffrance, ici-bas et dans l’éternité.
Une très belle image a été choisie également - celle d’un cerf altéré - pour présenter cette âme soupirant après un contact plus étroit, une appréciation plus réelle de la tendresse de son Sauveur. Elle voudrait jouir, sans entrave, de la communion avec Dieu. Si c’est une faute qui a interrompu nos heureuses relations avec le Seigneur, n’ayons pas de repos tant que nous n’aurons pas retrouvé la communion avec Lui (Cant. 3 : 4).
Ceux qui sont habités par ce désir de vivre auprès de Dieu ont la certitude d’être bénis. Il ne renvoie jamais personne « à vide ». Au contraire, leurs forces seront renouvelées tout le long de leur pèlerinage ici-bas, comme le Psaume 84 - cité plus loin - en donne l’assurance. Si quelqu’un parmi nos lecteurs croyants a besoin d’une « cure spirituelle » contre le découragement, il trouvera dans ce psaume toutes les ressources nécessaires. Si nous sommes saisis par le doute ou la crainte, le remède pour être guéri est en Dieu seul (Jér. 17 : 14). En traversant une grande adversité, le psalmiste s’était découragé.
Ce psaume a été appelé le psaume des questions : le mot « pourquoi » s’y trouve cinq fois ! « Pourquoi es-tu abattue, mon âme, et es-tu agitée au dedans de moi ? », demande à deux reprises le psalmiste (v. 5, 11a). Mais il désire compter sur la fidélité de Dieu et sur son secours : « Attends-toi à Dieu ; car je le célébrerai encore : il est le salut de ma face et mon Dieu » (v. 11b). L’assurance qui le soutient doit toujours être la nôtre aussi ! Malgré son fervent désir, il n’avait pas, pour une raison ou une autre, accès à la maison de Dieu ; mais il restait assuré que tous les nuages allaient disparaître devant le soleil (v. 5 ; 2 Sam. 23 : 4). Placer notre confiance en Dieu est toujours suffisant pour bannir nos craintes. « Près de Toi, mon ciel est bleu », chantons-nous. En est-il bien ainsi ?
Ce fils de Coré s’adresse aussi dans sa prière au « Dieu de ma vie » (v. 8) - une expression qui n’est pas sans rappeler celle de l’apôtre : « Pour moi, vivre, c’est Christ » (Phil. 1 : 21).
« Où est ton Dieu ? », répètent avec ironie les incrédules (v. 3, 10 ; comp. Matt. 27 : 43). Le croyant sait où Le trouver, de jour comme de nuit ; assuré de son amour, il peut constamment élever vers Lui son cantique et sa prière (v. 8).
Aspirer à trouver rafraîchissement et force auprès de Dieu
« O Dieu ! Tu es mon Dieu ; je te cherche au point du jour ; mon âme a soif de toi, ma chair languit après toi, dans une terre aride et altérée, sans eau, pour voir ta force et ta gloire, comme je t’ai contemplé dans le lieu saint » (Ps. 63 : 1-2).
David a composé ce psaume au moment où Dieu l’avait amené au désert de Juda (0sée 2 : 14) - une figure du monde avec ses épreuves. Que cherchait-il donc dans ce lieu désolé ? La présence de son Dieu, toujours aussi précieuse pour lui ! Voyez de quelle manière il est occupé de la puissance de Dieu, de Sa gloire, de Sa bonté, de Son Nom, mais aussi de Ses « ailes » et de Sa main droite !
Avons-nous aussi avec le Seigneur de fréquents rendez-vous matinaux ? C’est la bonne manière d’aborder la journée. Apprenons à Le louer d’abord sous tous ses attributs (Deut. 32 : 3 ; Ps. 68 : 34). Puis faisons-Lui librement part de nos faiblesses, de nos langueurs, de nos craintes aussi. David avait déjà connu des moments précieux dans le sanctuaire. Son âme, désignée à plusieurs reprises dans le cours de ce psaume (v. 1, 5, 8), en était restée vivement encouragée et réjouie. Dès lors, il peut s’écrier : « Mon âme a soif de toi » (v. 1). Elle est « rassasiée comme de moelle et de graisse » (v. 5) et elle « s’attache à toi pour te suivre », se sentant soutenue par Sa droite » (v. 8).
Dans le psaume précédent, David s’écriait : « Sur Dieu seul mon âme se repose paisiblement ; de lui vient mon salut » (v. 1). Il exprimait alors ce vœu : « Mais toi, mon âme, repose-toi paisiblement sur Dieu ; car mon attente est en lui. Lui seul est mon rocher et mon salut, ma haute retraite : je ne serai pas ébranlé » (v. 5-6). Il ajoutait : Sur Dieu reposent mon salut et ma gloire ; le rocher de ma force, mon refuge, est en Dieu » (v. 7).
David désirait que la puissance de Dieu se manifeste dans cette terre aride, altérée, sans eau, où il se trouvait alors. Il espérait y goûter la présence divine, comme plus tard Ezéchiel (Ezé. 3 : 22-23), Le voir à nouveau tel qu’il L’avait déjà contemplé dans le sanctuaire. Car l’âme qui se tient dans la présence de Dieu reçoit de sa part la puissance spirituelle indispensable pour traverser le « désert » de ce monde.
Evidemment, le Seigneur peut changer un désert en un « champ fertile » (Es. 32 : 15 ; Ps. 107 : 33-40), et Il le fait quand Il le juge bon. Nous devons reconnaître que nous prions souvent dans ce sens ! (2 Cor. 12 : 8). Toutefois, il ne serait pas toujours bon qu’une épreuve nous soit ôtée. Maintenue, elle contribue à nous garder dans une réelle communion avec le Seigneur, ou à nous faire entrer à nouveau dans « les sanctuaires de Dieu » (Ps. 73 : 14, 17). Chez ceux qui sont exercés par elle, elle rend le « fruit paisible de la justice » (Héb. 12 : 11).
Dans ce désert où nous sommes, Jésus connaît le chemin d’avance. Suivons son modèle, marchons sur ses traces ! Il marche devant nous et nous encourage à Le suivre. Son désir n’est-il pas toujours de « nous faire du bien à la fin » (Deut. 8 : 16) ?
Un serviteur peut faire - et le Seigneur le désire ! - l’expérience de la toute-puissance de Dieu et de son amour, durant tout le temps où, dans sa sagesse, Il juge bon qu’il connaisse l’épreuve. Le moment venu, il fera la même expérience bénie que le psalmiste : « D’en haut il étendit sa main, il me prit, il me tira des grandes eaux » (Ps. 8 : 16). En attendant, veillons davantage à ne pas accuser « les autres », à ne pas juger « nos frères », mais à nous juger nous-mêmes ! (1 Cor. 11 : 31).
Notons encore qu’on peut rapprocher ce Psaume 63 du Psaume 143 où l’on retrouve le même grand désir : « J’étends mes mains vers toi ; mon âme, comme une terre altérée, a soif de toi » (v. 6). Il convient de lire aussi Juges 15 : 18-19 et Jérémie 2 : 12-13 ; 17 : 13.
Languir après les parvis de Dieu
« Combien sont aimables tes demeures, ô Eternel des armées ! Mon âme désire, et même elle languit après les parvis de l’Eternel ; mon coeur et ma chair crient après le Dieu vivant » (Ps. 84 : 1-2).
La façon dont les fils de Coré en parlent après l’épreuve ne peut manquer de frapper chaque lecteur croyant. Ils placent au-dessus de la première de leurs joies le lieu où Dieu habite (Ps. 137 : 6). Très ému, le psalmiste défaille presque, en voyant par la foi l’insurpassable beauté de ces parvis de l’Eternel. Transporté en ces lieux, comblé par Sa présence, le racheté perd vraiment conscience de tout le reste, de ce qui a pu un moment distraire ses pensées, les éloigner de Christ ! Avoir sa place dans un tel lieu, rempli de charmes, agréable entre tous, ne serait-il pas aussi notre plus cher désir ?
Le psalmiste rappelle que même le passereau - tout insignifiant qu’il paraisse - a trouvé une maison et que l’hirondelle a, elle aussi, un nid, où elle a mis ses petits (v. 3). Ainsi, dans la Création, tous les êtres vivants ont un gîte ou un abri.
Toutefois le croyant, comme son Seigneur, ne connaît pas de vrai repos ici-bas (v. 3; Matt. 8 : 20). Ses affections sont tournées vers les lieux célestes, où le Seigneur a préparé sa place, par l’œuvre de la croix (Jean 14 : 2 ; comp. v. 2, 10). Au verset 3, les points de suspension semblent indiquer la grande émotion qui s’empare du cœur de l’auteur au moment où ses pensées se portent sur les « autels » de l’Eternel des armées, son roi et son Dieu. Son cœur ému déborde, en les contemplant déjà par la foi !
Soyons exercés à élever nos enfants là où le Seigneur a mis la mémoire de Son nom, dans ce qui est l’expression de son Assemblée (Deut. 12 : 14). Il faut apprendre à connaître ce lieu - un « nid » pour nos petits. Le Psaume 48, également composé par des fils de Coré, nous invite à faire « le tour de Sion » (v. 12). Il nous dit : « Faites attention à son rempart, considérez ses palais, afin que vous le racontiez à la génération à venir. Car ce Dieu est notre Dieu, pour toujours et à perpétuité » (v. 13-14) En revenant au Psaume 84, on lit : « Bienheureux ceux qui habitent dans ta maison ; ils te loueront sans cesse ! Sélah » (v. 4).
Le chemin qui conduit à la maison du Père passe très souvent par la « vallée de Baca » (v. 6), une vallée de larmes ; les fils de Coré en avaient fait la douloureuse expérience (Ps. 42 : 3). Nos forces naturelles pourraient défaillir mais l’on y fait des expériences bienfaisantes « avec le Seigneur ». Le psalmiste affirme : « Ils en font une fontaine ; la pluie aussi la couvre de bénédictions » (Ps. 84 : 6). Dans ces conditions rafraîchissantes, on marche de force en force, puisant à la seule vraie source. « Ils paraissent devant Dieu en Sion » (v. 7). Le Dieu de Jacob - un Dieu de grâce - entend notre prière.
Les fils de Coré demandent à l’Eternel de prêter l’oreille et lui font part de ce qui est le soupir ardent de leur cœur : « Car un jour dans tes parvis vaut mieux que mille. J’aimerais mieux me tenir sur le seuil dans la maison de mon Dieu, que de demeurer dans les tentes de la méchanceté (v. 10).
« L’Eternel Dieu est un soleil et un bouclier ; l’Eternel donnera la grâce et la gloire ; il ne refusera aucun bien à ceux qui marchent dans l’intégrité » (v. 11). Le mot « bouclier », déjà employé au verset 9, évoque la pensée de la protection divine. Dieu avait dit à Abraham : Ne crains point ; moi, je suis ton bouclier et ta très grande récompense » (Gen. 15 : 1). Chacun des rachetés du Seigneur peut dire avec l’apôtre Paul : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rom. 8 : 31).
Dans ce magnifique psaume, la bénédiction est présentée sous un triple caractère : le croyant habite dans la maison de Dieu (v. 4), il trouve sa force en Lui (v. 5), il se confie dans le Seigneur (v. 12).
Soupirer après la vraie connaissance des préceptes divins
« Voici, j’ai ardemment désiré tes préceptes ; fais-moi vivre dans ta justice » (Ps. 119 : 40).
C’est une autre forme de soupirs que l’on trouve dans ce Psaume, le plus long de la Bible (176 versets !). Il comporte 22 sections commençant chacune par une lettre de l’alphabet hébreu. On y trouve au moins dix mots différents pour désigner la Parole de Dieu.
Tout le long, on ressent à quel point l’écrivain est rempli de la Parole et soupire après Dieu :
- « Mon âme est brisée par l’ardent désir qu’elle a en tout temps pour tes ordonnances » (v. 20). Dieu le sait et il rassasie alors notre âme dans sa faim. Il me donne une bonne nourriture !
- « J’ai ouvert ma bouche, et j’ai soupiré ; car j’ai un ardent désir de tes commandements » (v. 131).
- « J’ai ardemment désiré ton salut, ô Eternel ! et ta loi est mes délices » (v. 174).
Puissions-nous faire également nos délices des Ecritures et demander à être rendus « capables » de les garder intactes. Elles doivent avoir toute leur force sur notre âme « jusqu’à la fin » (v. 33). « Bienheureux... ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la gardent », a dit le Seigneur Jésus aux foules qui l’entouraient (Luc 11 : 28). Chez un homme pieux, l’obéissance à la Parole sera toujours le fruit de l’amour qu’Il éprouve pour le Seigneur. Animé d’un ardent désir de rester soumis aux commandements divins, le croyant souhaite être conduit dans le chemin de la Justice.
Nous sommes encore dans le monde : la création, « assujettie à la vanité… soupire et est en travail », et nous soupirons avec elle (Rom. 8 : 20-23) ! La corruption et les conséquences du péché pèsent sur tous les hommes. Le mal, la haine, les convoitises se sont répandues partout après la chute d’Adam. Depuis ce moment-là, le péché a engendré les maladies et la mort. Aussi les chrétiens soupirent en eux-mêmes, attendant l’adoption, la délivrance d’un corps de faiblesse.
Mais déjà sur la terre, malgré la souffrance, la joie habite le cœur du croyant - elle est déjà céleste et éternelle. Le Seigneur nous appelle à partager Sa propre joie. Il veut qu’elle soit « complète » (Jean 15 : 9-11) et qu’elle rayonne toujours autour de nous. « Personne ne vous ôte votre joie », dit-Il (Jean 16 : 22). Christ, depuis sa mort et sa résurrection, est la part de son racheté. Nous pouvons Le contempler par la foi, « à face découverte » (2 Cor. 3 : 18), en attendant d’être à jamais avec Lui.
Ph. L le 18. 09. 12
O Jésus, mon cœur soupire après toi de jour en jour
Avec ardeur je désire le moment de ton retour
Je m’écrie avec les tiens, Amen, viens !
Divin trésor de mon âme, c’est toi seul que je réclame.