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Le Seigneur est réellement ressuscité (3)

 
 
Les femmes au tombeau
           

            « De très grand matin, le premier jour de la semaine, elles viennent au tombeau, comme le soleil se levait » (Marc 16 : 2).

            Il est question ici des autres femmes de Galilée : l'autre Marie (la mère de Jacques et de Joses), Salomé (la femme de Zébédée), Jeanne (la femme de Chuzas, intendant d'Hérode - Luc 8 : 3), « et les autres femmes avec elles » (Luc 24 : 10). Nous avons déjà vu Marie de Magdala au sépulcre à une heure encore plus matinale. D'après Luc 24 : 10, on pourrait penser que Marie de Magdala était aussi présente en cette occasion. Cependant, il semble que Luc 24 : 10-12 - comme c'est souvent le cas dans cet évangile - doit être considéré comme un résumé, et non comme une suite chronologique. En fait, ces femmes y vinrent aussi « de fort grand matin », pour la raison qui nous est donnée en Luc 24 : 1 : « elles vinrent au tombeau, en apportant les aromates qu'elles avaient préparés ». La pensée que le Seigneur était ressuscité était si loin de leur esprit que leur seul souci était de finir d'embaumer son corps, que Nicodème et Joseph d'Arimathée avaient déjà enveloppé de linges avec des aromates (Jean 19 : 39-40). Elles voulaient aussi rendre les derniers honneurs à leur Maître défunt, selon la coutume juive. Mais pour accomplir leur service, comme nous le savons, elles arrivaient trop tard. Elles auraient agi d'une manière bien différente si elles s'étaient souvenues des paroles du Seigneur. Ne leur avait-Il pas dit qu'Il devait ressusciter d'entre les morts le troisième jour ? Le tombeau, alors, n'aurait été d'aucun intérêt pour elles.
            A leurs efforts inutiles s'ajoute maintenant un souci tout aussi inutile : « Elles disaient entre elles : Qui nous roulera la pierre de l’entrée du tombeau ? » Mais, « elles regardent et voient que la pierre avait été roulée ; or elle était très grande » (Marc 16 : 3, 4).
            Ce petit détail n'est-il pas pour nous très instructif ? Que de fois nous nous sommes inquiétés devant un obstacle apparemment infranchissable, pour réaliser bientôt, à notre grande honte, qu'une main invisible l'avait déjà ôté ! Que de fois une porte qui nous semblait irrémédiablement fermée s'est ouverte dès l'instant où nous avons levé les yeux en haut ! Nous n'avions plus qu'à entrer, comme le firent les femmes.
            « Elles trouvèrent  que la pierre avait été roulée de l’entrée du tombeau. Une fois entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus » (Luc 24 : 2-3). A leurs efforts et à leurs soucis inutiles s'ajoute encore une perplexité inutile ! « Et il arriva, comme elles étaient en grande perplexité à ce sujet, que voici, deux hommes se tinrent devant elles, en vêtements éclatants de lumière » (v. 4). Dieu avait envoyé ses serviteurs. Avec quelle grâce Il pourvoit aux besoins des siens ! En fait, quand a-t-Il manqué à leur prodiguer ses soins patients et infatigables ?
            « La vision d'anges » dont il a déjà été question dans l'histoire de Marie de Magdala est intéressante à plus d'un titre. Chaque évangile, selon son propre caractère, la présente d'une manière différente. En rapport avec le Messie, Matthieu parle d'« un ange du Seigneur » qui descend du ciel. « Son aspect était comme un éclair et son vêtement blanc comme la neige » (Matt. 28 : 2-3). Dans Jean, il est également question d'anges (20 : 12). Dans l'évangile de Marc, où le Seigneur est présenté comme le serviteur de Dieu, nous voyons « un jeune homme assis du côté droit » (Marc 16 : 5) - l'expression « jeune homme » désigne ici un serviteur plus jeune, un subordonné ou un domestique (voir Act. 5 : 6). Et dans Luc, qui présente Christ comme l'homme dépendant, il y a simplement « deux hommes » (Luc 24 : 4). Quelle perfection que celle de la Parole de Dieu ! Nous pouvons l'étudier en étant pleinement assurés du caractère divin de son origine.
            L'inutile perplexité des femmes fait place maintenant à une peur inutile. Bien que les messagers célestes soient venus tout spécialement pour elles, « le tremblement et le trouble les avaient saisies » (Marc 16 : 8), « elles étaient épouvantées et baissaient le visage vers la terre » (Luc 24 : 5).
            Comme nous les comprenons ! Et pourtant, ce qui s'était passé avait de quoi épouvanter et faire trembler le monde (représenté ici par les gardiens du tombeau), mais non ceux qui par grâce appartenaient à Jésus Christ crucifié et ressuscité. « Pour vous, n'ayez pas peur : je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié ; il n'est pas ici, car il est ressuscité, comme il l'avait dit » (Matt. 28 : 5-6 ; Marc 16 : 6).
            « N'ayez pas peur », avait aussi dit un jour un ange du Seigneur aux bergers de la contrée de Bethléem, « car voici, je vous annonce une bonne nouvelle… Aujourd'hui, dans la cité de David, vous est né un sauveur » (Luc 2 : 10-11). Mais le chemin de ce Sauveur - qui avait été couché comme un petit enfant dans la crèche - s'était avéré totalement différent de ce que ces bergers avaient pensé. Il avait abouti à la croix, à la mort, et au tombeau ! Or voilà que de nouveau un ange du Seigneur apparaît, proclamant un autre « grand sujet de joie », et disant « n'ayez pas peur » à ces âmes troublées. Cette apparition était bien nécessaire, car partout où Satan a perdu son pouvoir sur une âme humaine (pour toujours, comme il le sait fort bien), il fait tout ce qu'il peut pour la remplir de crainte, et même de terreur. Et cette crainte oppresse le cœur, le rend sans force, incapable d'apprécier pleinement les bénédictions qui découlent de l'œuvre de Christ !
            C'est pourquoi ces paroles « n'ayez pas peur » nous sont adressées comme elles l'ont été aux femmes. « Je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié », que vous recherchez la communion avec Celui qui a été méprisé de tous. Rappelons-nous aussi que son abaissement a été suivi de sa victoire glorieuse, et de son triomphe sur le péché, sur la mort et sur Satan. N'y a-t-il pas de quoi être confus, en regardant en arrière à tous nos efforts, nos soucis, nos perplexités et nos peurs inutiles !
            « Il est ressuscité, il n'est pas ici... comme il vous l'a dit » (Marc 16 : 6-7). Tous les soucis et les peines inutiles dont nous avons parlé ont leur seule source dans la négligence à l'égard de la parole du Seigneur. C'est pour cela que les anges ajoutent à leurs encouragements un avertissement et une réprimande : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n'est pas ici, mais il est ressuscité. Souvenez-vous de ce qu’il vous a dit quand il était encore en Galilée » (Luc 24 : 5-6). Que de peine et d'inquiétude superflues, que de trouble, de doute et d'anxiété inutiles ces femmes auraient pu s'épargner si, comme Marie, la mère du Seigneur, elles avaient conservé toutes ses paroles dans leur cœur ! (Luc 2 : 19, 51). Jacob aussi, jadis, avait gardé la parole de Joseph (Gen. 37 : 11), mais, malheureusement, pas assez longtemps. De même, le psalmiste s'écrie : « J'ai caché ta parole dans mon cœur » (Ps. 119 : 11). Son désir était de l'apprendre, d'y prendre garde continuellement, de la méditer tout le jour, de ne jamais l'oublier, de l'observer et de la pratiquer à toujours. Oui, « bienheureux… ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent ! » (Luc 11 : 28).
            Au témoignage de la parole de Jésus s'ajoute maintenant la preuve du tombeau vide. « Venez, voyez le lieu où le Seigneur gisait » (Matt. 28 : 6 ; Marc 16 : 6). La place était vide. Il n'y était plus, exactement comme Il le leur avait annoncé. Bientôt, Celui qu'elles cherchaient en vain parmi les morts se présenterait à elles vivant, ce qui allait constituer l'une des diverses « preuves certaines » (Act. 1 : 3).
            Après avoir vu le tombeau vide, « le lieu où on l'avait mis », les femmes pouvaient porter aux disciples l'heureux message de sa résurrection. Il importait que cela se fasse au plus vite. C'est pourquoi les anges disant : « Hâtez-vous d’aller dire à ses disciples qu'il est ressuscité des morts » (Matt. 28 : 7). Les autres disciples ne devaient pas rester dans l'ignorance ou dans la peine. Ils devaient le revoir, et leur tristesse être changée en joie (Jean 16 : 20). « Il va devant vous en Galilée ; là vous le verrez, comme il vous l'a dit » (Marc 16 : 7). Quel message, donné par Jésus, puis confirmé par les anges ! « Vous aussi, vous avez maintenant de la tristesse ; mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira, et personne ne vous ôte votre joie » (Jean 16 : 22). « Alors elles se souvinrent de ses paroles » (Luc 24 : 8).
            Mais que le cœur humain est décevant ! Lorsque, précédemment, Jésus avait parlé aux siens de sa mort et de sa résurrection, ils n'avaient pas compris ses paroles, pourtant si claires (voir Matt. 16 : 22 ; 17 : 23 ; Marc 9 : 32 ; Luc 9 : 45 ; 18 : 34). Les Évangiles nous font part de trois occasions bien distinctes où Jésus annonce sa mort et sa résurrection : Matt. 16 : 21 ; 17 : 22 ; 20 : 17-19 ; Marc 8 : 31 ; 9 : 31 ; 10 : 32-34 ; Luc 9 : 22, 44 ; 18 : 31.
            Et maintenant, bien que rappelées dans une nouvelle lumière (Luc 24 : 7), ces paroles ne parviennent pas encore à calmer entièrement leurs cœurs. Il est vrai que, suivant les instructions des anges, elles sortirent promptement du sépulcre et « coururent l'annoncer à ses disciples ». Mais elles le firent « avec crainte et une grande joie » - deux sentiments fortement contradictoires. Marc décrit ainsi leurs sentiments : « Alors elles sortirent et s'enfuirent du tombeau ; en effet, le tremblement et le trouble les avaient saisies ; et elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur » (Marc 16 : 8).
            Les paroles du Seigneur produisent souvent bien peu d'effet sur nos cœurs lents à croire et remplis de nos propres pensées ! Lui, cependant, « ne se lasse pas et ne se fatigue pas » (Es. 40 : 28). Souvent, à notre honte, c'est notre faiblesse même qui éveille sa condescendance et Le fait étendre sa main vers nous en grâce. C'est bien ici le cas, lorsque Jésus s'approche de ces femmes qui vacillent entre la « crainte et une grande joie ».
            « Et comme elles allaient pour l'annoncer à ses disciples, voici, Jésus vint à leur rencontre et dit : Je vous salue » (Matt. 28 : 9). Quelle rencontre ! Mais, pouvons-nous aussi ajouter, quelle salutation ! A deux reprises, nous avons déjà entendu cette même salutation dans l'histoire du Seigneur. Traduite littéralement, elle signifie « Réjouissez-vous ». Une fois elle fut prononcée perfidement par Judas : « Je te salue, Rabbi » (réjouis-toi), avait-il eu l'audace de dire alors qu'il livrait son maître par un baiser ! Et de même, les soldats qui, par dérision, fléchissaient les genoux devant Jésus, crachant contre lui et frappant au visage Celui qu'ils avaient couronné d'épines et vêtu d'écarlate, lui disaient « Salut, roi des Juifs ! » (Matt. 26 : 49 ; 27 : 29).
            C'est ainsi que les hommes - tant Juifs que Gentils - ont traité le Seigneur de gloire. Hélas, ils sont allés plus loin encore, en Lui donnant sur la croix la place de mépris et de suprême ignominie. Cependant, dans les conseils de grâce de Dieu, cette croix devait devenir le moyen par lequel la délivrance et la félicité éternelle allaient être la part de ces quelques âmes faibles mais entièrement dévouées à ce Nazaréen méprisé. C'est à elles que cette joyeuse salutation « Je vous salue » est maintenant adressée par leur Seigneur crucifié et ressuscité, tandis qu'elles reviennent du tombeau où on l'avait mis, encore remplies de crainte. Bientôt pourtant, les cieux retentiraient d'une salutation telle qu'on n'en avait jamais entendue, et qu'on n'en entendrait jamais plus, lorsque « l'auteur du salut éternel » y entrerait, « salué par Dieu souverain sacrificateur » de son peuple, pour toujours (Héb. 5 : 9-10).
            Quand nous serons enlevés ensemble à la rencontre du Seigneur, en l'air, nous entendrons aussi cette salutation, comme les femmes qui revenaient du sépulcre : « Réjouissez-vous ». Alors aussi se réalisera ce que nous aurons si souvent anticipé sur la terre :

                                   Bientôt, dans le ciel, d'âge en âge,
                                   Chantant le cantique nouveau,
                                   Les rachetés rendront hommage
                                   Devant la face de l'Agneau.
                                   Comblés de joie en sa présence,
                                   Et l'admirant dans sa beauté,
                                   Ils proclameront sa puissance
                                   Et magnifieront sa bonté.

            Ce que Marie de Magdala n'avait pas eu la permission de faire fut accordé à ces femmes, conformément au caractère de l'évangile de Matthieu : « Elles s'approchèrent de lui, saisirent ses pieds et lui rendirent hommage » (Matt. 28 : 9). En fait, en tant que Roi d'Israël, Il voulait maintenant rencontrer les « pauvres du troupeau », ses « frères », le résidu fidèle d'Israël. Il les rencontrerait non pas à Jérusalem, ni au temple, mais en Galilée, là où Il avait auparavant établi le contact avec son peuple terrestre - et c'était bien le seul endroit où cela pourrait se faire. Jésus répète maintenant ce qu'avait dit l'ange : « N'ayez pas peur ; allez annoncer à mes frères qu'ils aillent en Galilée, et là ils me verront » (v. 10).
            Mais avant de partir pour la Galilée, les disciples reverraient le Ressuscité, individuellement et collectivement, selon ce qui est écrit : « Après avoir souffert, il se présenta lui-même, vivant, avec beaucoup de preuves certaines : pendant quarante jours, il se montra à eux et leur parla de ce qui concerne le royaume de Dieu » (Act. 1 : 3).

                                                                                    F. von Kietzell