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ENRACINÉS ET ÉDIFIÉS EN LUI (12)

 
 

Les ressources du croyant (suite)

                         
La foi

            Notre foi se montre précisément en ce qu’elle s’attache à la Personne absente de Christ ; dès que nous Le verrons, la foi ne sera plus nécessaire. Quand on est entouré, comme nous le sommes, d’objets qui sollicitent la vue, c’est une chose grande et difficile d’appréhender les réalités invisibles et de fixer sur elles les regards de la foi. Il faut que le Christ invisible devienne si réel à notre âme que, près de Lui, tout ce qui nous environne perde sa réalité (Ps. 39 : 6). La foi est indispensable pour cela. Souvenons-nous que Dieu nous a donné, en même temps que la foi, deux moyens de vivre dans les réalités invisibles, et de surmonter les obstacles qui s’y opposent : la Parole qui nous révèle Christ, la prière par laquelle nous pouvons être en communion avec Lui et jouir de sa présence.

            La foi rend présent l’avenir et visible l’invisible : c’est ce qui fait la force du croyant. Elle réalise les choses que l’on espère, comme si on les tenait déjà ; ces choses existent pour le cœur : il a l’assurance de leur réalité. En même temps, elle est une démonstration intérieure des choses que l’on ne voit pas, une conviction intime de leur existence (Héb. 11 : 1). La foi est une vue de ce qui est caché ; elle nous donne sur l’invisible la même certitude que nous avons pour les choses qui sont sous nos yeux. Ce dont la réalité ne paraît point encore, la foi nous en donne la substance.

            Dieu prend plaisir à une grande hardiesse, preuve d’une grande foi ; rien ne L’honore autant.

            Ce qui caractérise la foi, c’est qu’elle compte sur Dieu, non seulement en dépit des difficultés, mais en dépit des impossibilités.

            Une foi mise à l’épreuve est une foi fortifiée. Par l’épreuve nous apprenons à connaître notre faiblesse, mais aussi la fidélité de Dieu, ses tendres soins, même dans les difficultés qu’Il envoie, afin que nous puissions les traverser avec Lui.

            La foi repose sur un fondement bien plus solide que les preuves données par nos sens, et ce fondement est la Parole de Dieu : nos sens peuvent nous tromper, la Parole de Dieu, jamais.

            La foi ne parle jamais de ce qu’elle veut faire ; mais elle fait ce qu’elle peut par la force du Seigneur.

            Le sentier de la foi est un sentier très simple et très étroit. La foi ne déifie, ni ne méprise les moyens ; elle les apprécie dans la mesure où c’est Dieu réellement qui les emploie, et non pas au-delà. Or, il y a une différence très grande entre l’emploi que Dieu fait de la créature pour me servir, et l’emploi que l’homme en fait pour exclure Dieu ; on n’y prend pas assez garde. Dieu se servit des corbeaux pour nourrir Elie, mais Elie ne se servit pas d’eux pour exclure Dieu. Quand le cœur est réellement occupé de Dieu, il ne se préoccupe pas des moyens ; il compte sur Dieu, dans la douce assurance que, quels que soient les moyens dont Dieu usera, Il bénira, Il aidera, Il pourvoira.

            Souvent Dieu n’est pas pour nos âmes cette constante réalité qu’Il devrait être ou qu’Il serait pour nous, si nous marchions avec une foi plus simple et dans une dépendance plus entière de Lui.

            Quand, par la grâce, l’âme cesse de s’attendre à la créature, alors, et alors seulement, elle est dans les dispositions voulues pour que Dieu puisse agir ; et quand Il agit, tout va bien. Il ne laisse rien inachevé. Il règle parfaitement tout ce qui concerne ceux qui mettent leur confiance en Lui. Quand la souveraine sagesse, la toute-puissance et l’amour infini agissent ensemble, le cœur croyant peut jouir d’un doux repos.

            Se reposer sur les bénédictions de Dieu est autre chose que de se reposer sur Dieu lui-même !

            Il n’y a pas de position plus bénie que celle d’une âme qui, avec la simplicité d’un petit enfant, vit dans une dépendance entière de Dieu, parfaitement satisfaite d’attendre Son moment. Cette position apporte des épreuves avec elle, cela est vrai ; mais l’âme renouvelée apprend les leçons les plus profondes, et fait les expériences les plus douces, pendant qu’elle s’attend ainsi au Seigneur ; et plus la tentation de nous soustraire au gouvernement de Dieu sera puissante, plus sera abondante aussi la bénédiction si nous savons demeurer dans cette position bienheureuse. C’est quelque chose d’infiniment doux de dépendre de quelqu’un pour qui bénir est une joie. Ceux qui, en quelque mesure, ont goûté la réalité de cette merveilleuse position, peuvent seuls l’apprécier, et le seul qui l’ait jamais occupée parfaitement et sans interruption, c’est le Seigneur Jésus. Il fut toujours dépendant de Dieu et rejeta absolument toute proposition de l’Ennemi à sortir de cette dépendance.

            Nous n’aurons jamais mis vraiment à l’épreuve les ressources de Dieu tant que nous n’aurons pas essayé l’impossible. Quel soulagement, quelle immense joie de savoir que c’est Dieu qui agit ! Dès lors, nous entrons dans le repos, nous nous reposons de nos propres œuvres.

            L’œuvre de Dieu, faite selon Dieu, ne manquera jamais des ressources de Dieu.

            Ni l’insensibilité, ni l’insouciance ne sont de la foi. Il y a des personnes nonchalantes qui semblent traverser la vie en ayant pour principe de prendre les choses du bon côté. Ce n’est pas de la foi. La foi regarde les difficultés en face ; elle voit très bien le côté pénible des choses. Elle n’est ni ignorante, ni indifférente, ni insouciante ; elle introduit le Dieu vivant. Elle regarde à Lui et s’appuie sur Lui. Tout, pour elle, découle de Lui.

            La foi est le grand principe de la vie divine, du commencement à la fin. Nous sommes justifiés par la foi (Rom. 3 : 28) et nous vivons par la foi (Hab. 2 :4) ; nous sommes debout par la foi (2 Cor. 1 : 24), et nous marchons par la foi (2 Cor. 5 : 7). Du début à l’issue de la course, tout est par la foi.

            Il n’y a pas de limites aux bénédictions dont nous pourrions jouir, si nous comptions davantage sur Dieu. « Tout est possible à celui qui croit » (Marc 9 : 23). Dieu ne nous dira jamais : « Tu as assez reçu ; tu attends trop ». Impossible, car c’est sa joie de répondre aux espérances les plus grandes de la foi. « Ouvre ta bouche toute grande, et je la remplirai » (Ps. 81 : 10). Les trésors inépuisables du ciel sont ouverts à la foi. « Quoi que vous demandiez en priant, si vous croyez, vous le recevrez » (Matt. 21 : 22).

            La foi n’hésite pas, elle ne doute pas ; l’incrédulité est toujours hésitante et chancelante, c’est pourquoi elle ne voit jamais la gloire de Dieu, ni sa puissance. Nous n’avons aucune idée de combien de bénédictions l’incrédulité nous prive.

            Vouloir marcher sur le sentier de la foi avec une mauvaise conscience est une chose des plus dangereuses. Ce n’est que lorsque nous avons mis la ceinture de la vérité et que nous avons revêtu la cuirasse de la justice, que nous pouvons prendre le bouclier de la foi (Eph. 6 : 14, 16).

            Croire, c’est se reposer entièrement sur l’infaillibilité et sur la fidélité de Dieu ; c’est mettre au-dessus de toute certitude et de toute garantie celles qui naissent de son témoignage ; c’est tenir chaque mot sorti de sa bouche comme plus substantiel et plus réel que la réalité même.

            La chose qui tourmenterait le plus un incroyant, est pour l’homme de foi, le sujet de la plus grande joie de son cœur. Il sera toujours prêt à affirmer : « Mais toi, mon âme, repose-toi paisiblement sur Dieu ; car mon attente est en lui. Lui seul est mon rocher » (Ps. 62 : 5-6).


                        La prière

            La prière est fondée sur l’immense privilège d’avoir avec Dieu des intérêts communs.

            La simplicité dans la prière indique une foi sincère et celle-ci obtient ce qu’elle demande.

            Une prière présentée au nom de Jésus ne saurait être repoussée aussi longtemps que nous nous tenons dans les limites du crédit que Jésus nous a ouvert par sa Parole. Si nous demandons une chose qui n’est pas selon l’Ecriture ou qui n’est pas en accord avec la volonté de Dieu, Christ lui-même ne voudra pas l’accomplir. Mais, « si nous demandons quelque chose selon sa volonté, Il nous écoute... nous savons que nous avons les choses que nous lui avons demandées » (1 Jean 5 : 14-15).

            Si nous demeurons en Christ (Jean 15 : 7), nos prières seront exaucées. Ce sera une conséquence toute naturelle, car nos désirs ne seront pas proprement les nôtres, mais ceux de Christ, et nos demandes ne seront pas absolument les nôtres, mais celles de Christ priant pour nous. Elles seront par là même en harmonie avec la volonté de Dieu.

            Si nous voulons être vainqueurs dans nos prières, soyons sans merci pour nos infidélités. Aussi longtemps que nous les caressons et que nous sommes pour ainsi dire en contestation avec Dieu, Il ne peut nous exaucer. Lorsque, dans nos moments d’entretien avec notre Père céleste, une chose s’interpose obstinément entre Lui et nous, c’est qu’elle entrave notre prière. Travaillons à supprimer cet obstacle.

            La prière, dictée par l’Esprit Saint, cultive et développe dans l’âme toutes les grâces de Dieu : l’humilité, par l’expression sincère de nos misères ; la foi, qui saisit alors toutes les promesses de Dieu, seul garant de la prière ; l’espérance, qui jouit par avance de leur accomplissement ; l’amour, qui trouve ses délices à converser ainsi avec Dieu, comme tout être aimant avec ceux qu’il aime. Oh ! quel rafraîchissement pour un enfant de Dieu que de parler avec cette confiance et cette liberté à son Père !

            Prier pour les saints nous rend capables de discerner tout le bien qui est en eux. Si nous priions davantage pour les saints, nous aurions plus de joie en eux, et plus de courage pour ce qui les concerne. C’est toujours un mal de perdre confiance au sujet des saints. L’amour du Seigneur ne peut faillir ; aussi pourrons-nous compter sur cet amour avec joie et confiance. « J’ai confiance à votre égard, dans le Seigneur » (Gal. 5 : 10). « Etant persuadé que celui qui a commencé en vous une bonne œuvre l’amènera à son terme jusqu’au jour de Jésus Christ » (Phil. 1 : 6).

            Dieu agit par nos prières. Nourrissons-nous de la Parole de Dieu. Elle est l’aliment de la prière. Tout ce que nous faisons doit baigner dans la prière. Car sans elle, il n’y a pas de fruit.

            « Et quoi que vous demandiez en mon nom, je le ferai... Si vous demandez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai » (Jean 14 : 13-14). Jésus répète sa promesse deux fois : Je le ferai ! Il promet d’agir en réponse à nos prières. Demander en son nom, c’est réclamer ce que Lui-même demande, ce que Lui-même désire, ce qui est pour la gloire du Père. Une fois parvenus à la certitude que notre requête est selon la volonté de Dieu et Le glorifie, nous pouvons prier avec persévérance jusqu’à ce que nous voyions l’exaucement. Car il a dit : Je le ferai.

La vraie manière de prier sans cesse me paraît être avant tout une attitude du cœur, une conscience si vive de notre impuissance que nous lançons sans cesse un appel à Christ pour qu’Il réponde à nos immenses besoins.

            « Demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit complète » (Jean 16:24). En effet, pour celui qui juge spirituellement des choses, une prière exaucée n’est pas seulement le don d’une bénédiction particulière ; il y voit infiniment plus : c’est pour lui un gage de sa communion avec le Père et avec le Fils, une preuve qu’il est admis dans leur conseil ; et encore là, quelle source ineffable de joie !

            A quoi sert de mettre vos difficultés entre ses mains, si, l’instant d’après, vous les reprenez dans les vôtres ? Dieu veut que nos cœurs soient aussi libres de soucis que nos consciences de péché.

            Prier, c’est ne rien attendre que de Dieu ; tenir sans cesse notre âme ouverte devant Lui ; exposer au Père nos besoins, nos craintes, nos peines, nous mettre continuellement entre ses mains ; accepter d’avance tout ce qu’il Lui plaira de dispenser ; gémir devant Lui dans le sentiment de notre faiblesse ; nous placer sous les rayons de sa lumière, sous la rosée de ses grâces ; nous abriter sous sa miséricorde, nous réchauffer sur son cœur. Voilà la grâce des grâces ; aucun vent, aucun orage n’éteindra la lampe de celui qui prie.

            Les événements n’inquiètent pas Dieu. Ils n’ébranlent ni son trône, ni son cœur, mais accomplissent toujours ses desseins. Dieu est amour pour nous ; nous sommes, par la grâce, les objets de ses tendres soins. Il nous entend et incline son oreille pour nous écouter. En toutes choses donc, au lieu de nous inquiéter et de peser les choses dans nos propres cœurs, nous devons présenter nos requêtes à Dieu avec prière, avec supplication, avec un cœur qui « se met à nu ». Lorsque nous avons rejeté notre fardeau sur Celui dont rien ne peut troubler la paix, sa paix garde nos cœurs (Phil. 4 : 7). Notre trouble est devant Lui, et la paix constante du Dieu d’amour qui se charge de tout et sait tout d’avance, tranquillise notre cœur déchargé et nous communique la paix qui est en Lui.

 

                                                                                              D’après Marc Tapernoux