« Le Seigneur en a besoin »
Lire : Matthieu 21 : 1-11
Quel merveilleux exemple de la grâce du Seigneur Jésus, que Lui, le Créateur de toutes choses, ait pu dire : « Le Seigneur en a besoin » !
Une grâce infinie exprimée par ces simples mots
Le Seigneur Jésus est venu dans ce monde. On l'a vu et entendu, mais Il a été rejeté. Dans ce passage de l’évangile de Matthieu, nous sommes au moment où l'heure était venue pour Lui d'être élevé sur la croix. Il accomplissait son dernier voyage à Jérusalem et Il devait avoir recours à quelqu'un pour avoir la monture sur laquelle Il allait faire son entrée dans la ville, en accomplissement des prophéties.
L'évangéliste cite Zacharie 9 : 9, mais il y a dans sa citation une omission remarquable. Le prophète avait déclaré que le Seigneur Jésus serait non seulement « humble et monté sur un âne, et sur un poulain, le petit d'une ânesse », mais aussi qu'il serait « juste et ayant le salut ». Cette dernière mention ne figure pas dans l'Evangile, car elle attend toujours son accomplissement.
Le temps va venir, quand le Seigneur Jésus apparaîtra pour le salut de son peuple dans tout l'éclat de sa gloire et de sa puissance, mais en attendant c'est en toute grâce et humilité qu'Il est venu, à tel point qu'Il doit dépendre d'un autre pour avoir une monture. Nous pensons à Lui comme au Créateur du ciel et de la terre, Celui à qui tous doivent leur existence, mais quelle grâce infinie, bien au-dessus de tout ce que le cœur de l'homme aurait jamais pu imaginer, que celle qui est déployée devant nous par ces simples mots : « Le Seigneur en a besoin » !
Un homme prêt à mettre à la disposition de Jésus ce qu'il possède
Une autre pensée se trouve présentée à notre esprit. Le Seigneur envoie deux de ses disciples à la maison de « quelqu'un » qui n'est pas nommé, qu'ils ne connaissaient certainement pas, et Il leur dit ce qu'ils y trouveraient et ce qu'ils auraient à faire. Ces disciples devaient sans doute penser aux difficultés de leur mission et se demander si le propriétaire ne s'opposerait pas à ce qu'on emprunte ainsi ses animaux. Le Seigneur Jésus répond à leurs difficultés. La nation pouvait l'avoir rejeté, mais il y avait dans ce village un homme sur qui Il pouvait compter. Il dit : « Si quelqu'un vous dit quelque chose, vous direz : Le Seigneur en a besoin ; et il les enverra aussitôt » (v. 3).
Quel rafraîchissement pour le cœur du Seigneur Jésus dans un tel moment ! Les hommes avaient eu le témoignage de sa grâce et de sa puissance, ils avaient entendu les paroles de grâce qui sortaient de sa bouche et ils avaient été étonnés (Luc 4 : 22). Il avait nourri les multitudes quand elles avaient faim, guéri ceux qui étaient malades ; pendant trois ans, ils avaient pu voir tout ce qu'Il faisait et maintenant ils étaient unis pour le rejeter. Combien le Seigneur Jésus devait-Il apprécier de pouvoir compter sur l'amour de cet homme !
Les disciples n’avaient pas à trouver un grand nombre d'animaux parmi lesquels ils pourraient facilement choisir ceux qui leur convenaient. Le Seigneur Jésus dit qu’il suffirait qu’ils prononcent son nom ; en lui disant qu’Il en avait besoin, il les enverrait aussitôt.
Comment répondons-nous aujourd’hui à ces paroles de Jésus ?
Maintenant, le Seigneur Jésus est rejeté, les hommes entendent parler de Lui, mais hélas, ils ne sont pas attirés vers Lui ; combien Il compte peu dans la pensée de ceux qui nous entourent ! Nous disons que nous aimons le Seigneur Jésus : comment notre cœur répond-il aujourd’hui à l'amour et à la grâce du Seigneur Jésus Christ ? Nous pouvons professer connaître beaucoup de vérités et il est facile d'en faire étalage, surtout si nos cœurs ne sont pas vraiment remplis d'un amour vrai et réel pour Lui.
Nous ne sommes pas - dans nos régions - à une époque de persécution ; bien peu sont appelés à quitter famille ou maison pour l'amour du Seigneur Jésus. Les vérités de l'Ecriture nous sont familières et nous en parlons souvent sans que nos cœurs aient été profondément exercés par cette Parole. Cependant, et bien que les temps que nous traversons soient paisibles, il n'est pas possible, en aucun jour de l'histoire de l'Eglise, de suivre Christ sans renoncer à nous-mêmes. Nous savons que le Seigneur Jésus place ce renoncement en premier lieu : « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même » (Matt. 16 : 24).
Nous faisons l'expérience, quand nous pensons que le Seigneur Jésus a un droit sur nous, qu'aussitôt beaucoup d'autres choses ont, elles aussi, un droit à faire valoir. Nous les considérons comme nécessaires sinon essentielles. Il y a là un danger pour chacun de nous, à moins que la vérité de Dieu ne pénètre dans notre cœur et n'exerce notre conscience. Il y a toujours le danger que de telles choses ne prennent dans nos cœurs « la première place ».
Nous connaissons l'amour du Seigneur Jésus ; n'est-ce pas ce qui nous réunit ensemble au matin de chaque premier jour de la semaine, non pour entendre parler de Lui ou pour écouter un sermon, mais pour être en Sa présence, autour de Lui ? C'est à Lui que nous devons tout ! Son amour attire nos âmes ; ayant connu et goûté cet amour, nous nous rassemblons autour de sa Personne adorable.
Ces merveilleuses paroles de grâce : « Le Seigneur en a besoin » ne touchent-elles pas nos cœurs et ne nous rendent-elles pas désireux de répondre à cet amour que nous avons connu et cru. Le Seigneur Jésus vient bientôt, « le temps est court » (1 Cor. 7 : 29) ! Si nous avions la certitude qu'Il doive venir avant qu'une semaine ne s'écoule, combien nous serions vigilants ; quels exercices de cœur, quels désirs profonds seraient produits en nous ! Nous ne parlerions plus de sa venue comme d'une simple doctrine ! Rien de tout ce qui nous rattache à cette terre ne serait plus considéré comme une chose importante en comparaison de son retour.
Souvenons-nous que les croyants d'autrefois ont attendu ardemment le Seigneur Jésus, bien que la majorité de la nation qui professait aussi l'attendre ait tellement oublié son espérance qu'elle a été entièrement surprise par sa venue. Puissions-nous veiller de telle façon que sa venue ne nous surprenne pas comme ce sera le cas de la chrétienté actuelle.
Que le souvenir de l'amour du Seigneur agisse si efficacement dans nos cœurs, que nous soyons comme cet homme dont le nom nous est inconnu, mais dont la conduite est enregistrée dans la Parole de Dieu. Y eut-il de sa part des questions, des excuses, des délais ? Non, il répondit « aussitôt » à la demande du Seigneur. Quel appel pour notre zèle et notre amour, et combien le Seigneur Jésus en est digne ! Que nos cœurs soient si engagés dans l'amour du Seigneur Jésus, qu'Il puisse, dans ces jours de tiédeur, compter sur nous comme Il compta autrefois sur cet homme solitaire. Il a suffi que Son Nom soit simplement mentionné pour obtenir une réponse immédiate.
D’après G. F. C - « Messager évangélique » 1958 p. 122-125