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ENRACINÉS ET ÉDIFIÉS EN LUI (11)

 
 

Les ressources du croyant

                          
Le ministère de Christ

            « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive » (Jean 7 : 37). Quels que soient mes embarras, mes difficultés, mon deuil, ma solitude, mon dépouillement, Jésus répond à tout, vraiment à tout. Il ne me promet pas seulement le repos, ou l’apaisement de ma soif. Ecoutez ! « Celui qui croit en moi... des fleuves d’eau vive couleront de son ventre » (v. 38). « Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, moi, n’aura plus soif, à jamais » (Jean 4 : 14). Savoir que « n’aura » signifie réellement « n’aura », que « jamais » est vraiment « jamais », que « soif » veut dire : « un besoin quelconque non satisfait », est une des plus grandes révélations que Dieu puisse faire à une âme.

            Le Seigneur ne nous abandonne pas à cause de nos fautes ou de notre négligence ; Il intercède pour nous, et nous faisons l’expérience de sa grâce ; mais il ne s’agit pas alors de la communion, ni d’un progrès intelligent dans les richesses de la révélation de lui-même et de la plénitude qui est en Christ. C’est la grâce adaptée à nos besoins, une réponse à notre misère ; Jésus étend sa main vers nous selon le besoin que nous ressentons, besoin produit dans nos cœurs par l’opération du Saint Esprit. Que Jésus s’occupe ainsi de nous, est une grâce infiniment précieuse, une douce expérience de sa fidélité et de son amour ; on apprend par ce moyen à discerner le bien et le mal par le jugement de soi-même. Quand on a perdu la communion avec Dieu, on ne peut pas négliger ce retour sur soi-même sans se tromper et s’endurcir.

            Christ est un ami fidèle ; même si nous commençons à enfoncer dans les flots, Il étend sa main et nous en tire. Il est doux de sentir sa main dans toutes nos circonstances, même si, perdant pied, nous L’avons obligé à l’étendre.

            Christ, dans la gloire, n’oublie pas ses expériences humaines ; elles sont gravées pour toujours dans les sentiments éprouvés pendant son humanité, selon l’énergie de l’amour divin qui était la source et le mobile de ces sentiments. Il est toujours un homme dans la gloire et dans la perfection divine. Sa divinité prête la puissance de son amour à son humanité, mais n’ôte pas celle-ci. Il n’y a personne qui soit aussi près de nous, qui soit descendu aussi bas et entré comme Lui, avec une puissance divine, dans tous les besoins de l’homme.

            Le Seigneur que j’ai appris à connaître comme Celui qui a donné sa vie pour moi, est le même Seigneur à qui j’ai affaire tous les jours de ma vie, et tous ses soins à mon égard sont fondés sur les mêmes principes de grâce que mon salut initial. Qu’il est précieux et encourageant de savoir qu’en ce moment même Jésus éprouve et exerce à mon égard le même amour que celui qu’Il manifestait en mourant pour moi sur la croix !

            Maintenir une communion habituelle avec la parfaite humanité de notre Seigneur Jésus Christ est ce qui nous manque le plus. De là vient que nous éprouvons tant de lacunes, tant de sécheresse, d’agitation et d’égarement dans notre marche. Ah ! si nous étions pénétrés, grâce à une foi plus simple, de cette vérité que c’est un Homme réel qui est assis à la droite de la Majesté dans les cieux, - un Homme dont la sympathie est parfaite, dont l’amour est incompréhensible, dont la puissance est sans borne, dont la sagesse est infinie, dont les ressources sont inépuisables, dont les richesses sont insondables, dont l’oreille est ouverte à tous nos soupirs, dont la main est ouverte à tous nos besoins, dont le cœur est rempli pour nous d’une tendresse ineffable - comme nous serions plus indépendants de tout ce qui découle de la créature, quel que soit le canal qui nous le communique ! Tout ce que le cœur peut ambitionner, nous le possédons en Jésus.

            « Jésus Christ est le Même, hier, et aujourd’hui, et éternellement » (Héb. 13 : 8). Il est le même dans son amour et dans sa fidélité ; le même pour éclairer, vivifier, conduire, protéger les siens. Ce qu’Il fut dans le passé pour tous les saints qui ont achevé leur vie terrestre, Il l’est aujourd’hui pour nous. Ce qu’Il est, Il le sera dans l’éternité pour remplir et satisfaire nos cœurs. Qu’Il nous suffise donc et remplisse nos cœurs. C’est en Lui que nous trouverons le repos, le courage et la force. Il répond pleinement à tout.

            La sacrificature de Christ a pour base l’amour manifesté une fois, mais non épuisé à la croix, car il reste et restera le même jusqu’à la fin : « Jésus… ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à la fin » (Jean l3 : 1). Il ne suffit pas au Seigneur de nous sauver ; son amour veut nous sauver jusqu’au bout, et c’est à quoi Il s’emploie comme sacrificateur. Il a le « sacerdoce qui ne se transmet pas. De là vient aussi qu’il peut sauver entièrement (litt : jusqu’à l’achèvement) ceux qui s’approchent de Dieu par lui » (Héb. 7 : 24-25). Rien ne peut arrêter ou même entraver ce service sacerdotal en faveur des siens.

 

                        Le ministère du Saint Esprit

            Quand on marche avec Dieu, quand on marche selon l’Esprit sans l’attrister, Il nous maintient dans la communion, dans la jouissance de Dieu, source positive de joie, d’une joie éternelle. C’est une position dans laquelle Dieu veut nous occuper de tout le développement de ses conseils dans la personne de Jésus. Le cœur s’élargit à la mesure des centres d’intérêt qui l’occupent. Telle est notre condition normale.

            Comme pour le pardon, la venue du Saint Esprit sur nous est entièrement une question de foi. Dès que nous voyons le Seigneur Jésus sur la croix, nous savons que nos péchés sont pardonnés ; et dès que nous voyons le Seigneur Jésus sur le trône, nous savons que le Saint Esprit a été répandu sur nous.

            Que Dieu soit loué ! Aucun de ses enfants n’a besoin de languir, ni même d’attendre, pour que l’Esprit lui soit donné. Jésus ne doit pas être fait Seigneur ; il est Seigneur. Je ne dois pas recevoir l’Esprit ; j’ai reçu l’Esprit. Tout est une question de foi, qui nous vient par révélation. Lorsque nos yeux sont ouverts pour voir que l’Esprit a déjà été répandu, parce que Jésus a déjà été glorifié, la prière fait alors place dans nos cœurs à la louange.

            Savez-vous, chers amis, que l’Esprit qui demeure en vous est Dieu lui-même ? Oh ! que nos yeux s’ouvrent pour voir la grandeur du don de Dieu ! L’Esprit qui demeure en moi n’est pas une simple influence, mais une Personne vivante ; c’est Dieu lui-même. Le Dieu infini est dans mon cœur ! Je ne suis qu’un vase de terre, mais je porte un trésor d’une valeur inexprimable - le Seigneur de gloire !

            Lorsque nous verrons réellement que Dieu a fait de nos cœurs son habitation, quel sentiment de profond respect remplira nos vies ! Toute légèreté, toute frivolité disparaissent, comme aussi toute recherche de « soi-même », parce que nous savons que nous sommes le temple du Saint Esprit, que l’Esprit de Dieu demeure en nous. Avons-nous vraiment réalisé que, partout où nous allons, nous portons en nous le Saint Esprit de Dieu ?

            Non seulement je suis en Christ (2 Cor. 5 : 17), mais Christ est en moi Rom. 8 : 10). Et de même que, physiquement, l’homme ne peut vivre et travailler que dans l’air, et non dans l’eau, de même, spirituellement, Christ demeure et se manifeste non dans la chair, mais dans l’Esprit. C’est pourquoi, si je vis selon la chair, je m’aperçois que ce qui est à moi en Christ est, pour ainsi dire, retenu en moi. Bien que, en fait, je sois en Christ, si je vis dans la chair - c’est-à-dire avec ma propre force et selon ma propre volonté - je constate avec consternation que c’est ce qui est d’Adam qui se manifeste en moi. Si je veux connaître réellement tout ce qui est en Christ, il faut que j’apprenne à vivre dans l’Esprit.

            Vivre dans l’Esprit signifie que je me confie au Saint Esprit, pour qu’il accomplisse en moi ce que je ne peux pas faire moi-même. Cette vie est complètement différente de celle que je vivrais naturellement par moi-même. Chaque fois que je suis en face d’une nouvelle demande du Seigneur, je regarde à Lui pour qu’Il accomplisse ce qu’Il attend de moi. Je n’ai pas à essayer, mais à me confier ; je n’ai pas à lutter, mais à me reposer en Lui. Je ne chercherai pas à me transformer par un effort déterminé, mais je me considérerai comme mort en Christ à l’égard de toutes les manifestations de la chair, et je regarderai à l’Esprit pour qu’il produise en moi le fruit de l’Esprit.

            « Marchez par l’Esprit, et vous n’accomplirez pas la convoitise de la chair » (Gal. 5 : 16). Si nous vivons dans l’Esprit, si nous marchons par la foi en un Christ ressuscité, nous pouvons réellement demeurer tranquilles, tandis que l’Esprit remporte chaque jour de nouvelles victoires sur la chair. Il nous a été donné pour prendre cette responsabilité. Notre victoire consiste à nous cacher en Christ, et à nous confier, tout simplement, à son Saint Esprit, qui triomphe en nous de la chair et de ses convoitises par ses désirs nouveaux. Il ne faut pas oublier que la nouvelle nature dans le croyant est dans un état de dépendance. Elle est dépendante de l’Esprit pour la puissance, et de la Parole pour la direction. Mais évidemment la puissance ne peut se manifester que là où se trouve le Saint Esprit. Il peut être attristé et entravé. Mais si nous marchons par l’Esprit, nous remportons sur la chair une victoire sûre et constante.

            Lorsque nous sommes tentés de nous laisser aller à des pensées, à des sentiments, à des paroles, qui ne sont pas selon Dieu, quel puissant correctif que de réaliser que le Saint Esprit habite dans nos corps comme dans son temple ! Si nous pouvions toujours nous en souvenir, cela nous préserverait de bien des pensées vagabondes, de bien des paroles légères ou vaines, de bien des actes inconséquents.

  

                        La Parole de Dieu

            Que ma conscience ne cherche jamais à échapper au tranchant de la Parole, et que je ne redoute pas de me laisser transpercer par elle ! Que je craigne plutôt ce qui pourrait me soustraire à son action scrutatrice.

            La Parole de Dieu montre la relation de toutes choses avec Dieu. Elle révèle leur existence, de qui elles procèdent (comme la création), les plans ou les conseils qui les ordonnent. Cette révélation dévoile qui est l’initiateur de toutes choses, sa nature à Lui, Dieu vivant qui est dans le ciel. La Parole vivante est venue jusqu’à nous. Elle est apparue en Christ pour se faire connaître à l’homme, lui communiquer la vie s’il croit, et le diriger par la foi. Alors le croyant est conduit là-haut où la Parole vivante s’en est allée comme Homme. Notre cité et notre citoyenneté sont dans les cieux (Phil. 3 : 20).

            Seul Dieu peut exprimer parfaitement ou révéler ce que Dieu est : la Parole est, par conséquent, infinie, du fait de ce qui coule en elle, parce qu’elle est l’expression des profondeurs de la nature divine et qu’elle est liée à ces profondeurs.

            Puissions-nous avoir un sentiment plus profond de la plénitude, de la majesté et de l’autorité de la Parole de Dieu ! Nous avons bien besoin d’être fortifiés à cet égard. Il nous faut un sentiment si vif, si fort et si constant de l’autorité suprême du canon sacré, et de sa complète suffisance pour tous les temps, tous les climats, toutes les positions, tous les états - personnels, sociaux, ecclésiastiques - qu’il nous permette de résister à tous les efforts de l’Ennemi pour déprécier la valeur de cet inestimable trésor. Puissent nos cœurs être davantage à l’unisson de ces paroles du Psalmiste : « La somme de ta parole est la vérité, et toute ordonnance de ta justice est pour toujours » (Ps. 119 : 160).

            Il est important de remarquer que les chrétiens n’obtiennent aucun effet réel de la Parole, ne peuvent remporter par elle aucune victoire et en connaîtront à peine l’usage, s’ils n’ont pas fait l’expérience de son efficacité sur eux-mêmes, et si elle ne les a pas formés individuellement pour résister aux séductions de Satan. Il faut avoir fait des expériences intérieures et personnelles de la puissance de la Parole pour pouvoir s’en servir en faveur des autres. Elle est « l’épée de l’Esprit » (Eph. 6 : 17). L’Esprit seul peut lui donner tout son tranchant et la faire pénétrer dans les cœurs, comme elle est entrée dans le nôtre.

            La Parole de Dieu a une énergie créatrice qui domine la matière et possède la prééminence sur elle. Soumettons-nous à cette puissance créatrice et que nous en soyons constamment vivifiés. Que Dieu nous accorde de vivre de jour en jour par sa Parole !

            La crainte de Dieu se reconnaît chez l’homme à l’autorité de la Parole sur sa conscience. Nous ne pouvons plaire à Dieu sans obéir à sa Parole.

            Les circonstances extérieures doivent être pesées dans la présence de Dieu et jugées à la lumière de sa Parole, sans quoi elles peuvent nous conduire aux plus graves erreurs. Bref, la Parole de Dieu est la pierre de touche parfaite pour toutes choses ; les circonstances extérieures, les impressions intimes et les sentiments, - tout doit être placé dans la lumière de l’Ecriture sainte, et jugé là calmement et sérieusement. C’est le vrai chemin de la paix, de la sûreté et de la bénédiction pour tout enfant de Dieu.

            La Parole est absolument nécessaire au chrétien. Nous ne pouvons nous en passer. Comme la vie naturelle est soutenue par le pain, de même la vie spirituelle est entretenue par la Parole de Dieu. Se nourrir ainsi n’est pas seulement recourir à la Bible pour y trouver des doctrines, ou pour y voir nos opinions confirmées ; c’est bien plus, c’est y chercher ce qui soutient la vie de l’homme nouveau, c’est-à-dire la nourriture, la lumière, les directions, la consolation, l’autorité, la force, en un mot tout ce dont l’âme peut avoir besoin.

            La Parole doit être pour nous comme le pain pour l’homme affamé, ou comme la boussole pour le navigateur ; c’est d’elle qu’il faut nous nourrir et d’après elle que nous devons agir, penser et parler. Plus il en sera ainsi, plus nous en connaîtrons la valeur infinie. Qui est-ce qui connaît le mieux la valeur réelle du pain ? Est-ce un chimiste ? Non, mais un homme affamé. Un chimiste peut l’analyser et dire de quoi il se compose, mais c’est l’homme qui a faim qui en éprouve la valeur. Qui est-ce qui connaît le mieux la valeur réelle d’une boussole ? Est-ce le professeur de navigation ? Non, c’est le marin qui navigue le long d’une côte inconnue et dangereuse.

                                                                                              Marc Tapernoux