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ENRACINÉS ET ÉDIFIÉS EN LUI (5)

 Le témoignage
 Christ, notre espérance
 
 

Le témoignage

            Se dire chrétien, c'est affirmer qu'on a « rejeté  le vieil homme » et « revêtu » le nouveau (Eph. 4 : 22-24) ; c'est dire que Christ est notre vie (Phil. 1 : 21).

            Mais dire est une chose, vivre en est une autre. Vivre en chrétien, c'est exprimer pratiquement Christ, prouver la présence du nouvel homme en le montrant à l'œuvre dans un bienheureux renouvellement à l'image de Celui vers lequel les regards du fidèle sont tournés.

            L'opprobre de Christ est un trésor pour le croyant fidèle, car c'est le sceau attestant que nous Lui appartenons.

            Quiconque croit en Jésus est appelé à laisser couler les fleuves bienfaisants dont il est le canal, en faveur de tous ceux qui l'entourent (Jean 7 : 38). Le chrétien doit se considérer comme le « canal » des grâces diverses de Christ, en faveur d'un monde pauvre et misérable ; et plus, il sèmera libéralement, plus aussi il recevra libéralement : « Tel disperse, et augmente encore ; et tel retient plus qu'il ne faut, mais n'en a que disette » (Prov. 11 : 24). Le chrétien est ainsi placé dans une position, où à la fois il jouit des privilèges les plus doux, et où il a une responsabilité solennelle. Il est appelé à être un témoin constant de la grâce de Celui en qui il croit, et à manifester cette grâce incessamment.

            Or plus il comprendra ses privilèges, mieux il s'acquittera de sa responsabilité. Plus il se nourrira habituellement de Christ, plus son regard sera arrêté sur Jésus, plus aussi son cœur sera occupé de la Personne adorable du Sauveur. Sa vie et son caractère rendront un témoignage vrai et non équivoque à la grâce qui lui a été révélée et qu'il goûte.

 

Christ, notre espérance

            Ne jamais perdre de vue le but céleste, ne jamais avoir le cœur partagé, ne penser qu'à une chose, agir continuellement selon l'énergie positive qu'opère le Saint Esprit dans le nouvel homme en le dirigeant vers ce seul et céleste but - c’est beaucoup !

            Une fois que nous sommes fils de Dieu, la vie du Fils de Dieu comme homme ici-bas devient notre règle de vie.

            « Soyez donc imitateurs de Dieu comme de bien-aimés enfants, et marchez dans l'amour, comme aussi le Christ nous a aimés » (Eph. 5 : 1).

            « Afin que vous soyez remplis jusqu'à toute la plénitude de Dieu » (Eph. 3 : 19). Il n'y a pas de limites à notre développement spirituel, sinon celles que nous établissons nous-mêmes par notre résistance et notre incrédulité.

            La vie chrétienne n'est pas caractérisée seulement par certaines qualités subjectives qui découlent de Christ, mais par le fait qu'elle a Christ lui-même pour but et pour objet du cœur et de la pensée, dans tout ce qu'elle fait à tous égards. Christ domine personnellement et Il est présent au cœur en toutes choses.

            Tout ce qui nous brise, nous délivre de nos propres voies et nous amène dans celles du Seigneur, nous est salutaire. Tout ce qui a pour effet de nous faire apprécier Christ, aussi bien à la fin qu'au commencement du voyage, un Christ connu comme la portion dont nos âmes se nourrissent, comme nous l'avons connu pour le pardon de nos péchés, tout ce qui produit de tels fruits, nous est bon.

            On parle de sacrifices à faire : ce n'est pas un grand sacrifice d'abandonner des « ordures » (Phil. 3 : 8). Si nos yeux étaient assez fixés sur Christ pour que ces choses prennent un tel caractère, nous n'aurions pas de peine à les abandonner. Le caractère des choses dépend de l'objet que le cœur poursuit.

            Pour courir, on jette les poids qui alourdissent ; tout ce qui m'occupait naguère devient une entrave et une perte pour moi. Il ne vaut pas la peine de m'y arrêter, ce sont des « ordures ». Si, ayant quitté les choses du monde, je pense que j'ai fait un grand sacrifice, cela prouve que j'estime encore le monde, tandis que je ne trouve pas qu'il y ait un sacrifice quelconque à quitter des ordures. Au contraire, j’en suis débarrassé ; c'est la liberté. Ce qui me possède, c'est l'amour de la justice, c'est la contemplation de la gloire de Jésus à la droite de Dieu. Cela délivre le cœur de toute entrave.

            Aucune épreuve ne peut atteindre celui qui a Christ pour son tout. Il peut avoir perdu telle chose ou telle autre, mais s'il a Christ, il possède ce qu'il ne peut perdre.

            Lorsque nos yeux ont été ouverts sur l'excellence de notre Seigneur, rien n'est trop bon pour Lui.

            Le secret d'un progrès réel est l'attachement personnel à Christ lui-même.

            Il faut que le Seigneur ouvre nos yeux sur sa valeur à Lui, sur ce dont Il est digne.

            La perfection actuelle, c'est la condition d'un homme qui réalise par l'Esprit cette vérité qu'il est ressuscité avec Christ et glorifié en Lui dans le ciel, et qu'il sera parfait tel que Lui. La perfection n'est pas un état que nous atteignons ici-bas. « Non que je sois déjà parvenu à la perfection » (Phil. 3 : 12).

 
 

                                                                                              D’après Marc Tapernoux