« Je suis descendu au jardin des noisettes »
Nous trouvons souvent des détails qui nous paraissent étranges lorsque nous lisons le Cantique des cantiques ; c’est le cas du passage mentionné ci-dessous.
Cantique des cantiques 6 : 11
Que peuvent bien faire des noisettes dans une scène royale et glorieuse telle que celle qui nous est dépeinte dans la fin de ce chapitre ? Les noisettes sont des fruits qui n'ont guère de valeur et même si insignifiants qu'il ne viendrait pas même à l'idée d'un chroniqueur de les mentionner comme étant les produits d'un pays. Ici, le Roi de gloire descend dans un jardin pour en cueillir. A-t-on jamais vu un potentat de ce monde s'intéresser à des choses pareilles ?
Au lieu de « monter » - vers les choses grandes et élevées de ce monde -, le « bien-aimé » « descend » ; il s'abaisse pour récolter ces petits fruits insignifiants aux yeux des hommes, mais qui sont les fruits que sa grâce a produits chez ses bien-aimés. Ces noisettes sont l'image de ces mille petites choses de la vie de chaque jour qui sont faites par amour pour le Seigneur, pendant le temps de son absence. C'est parmi les pauvres, les petits de son troupeau qu'Il fait une abondante récolte d'œuvres de foi, méconnues des hommes, mais qui n'ont eu d'autre motif que l'amour et le dévouement pour le Seigneur. Ce sont des choses que le « Roi de gloire » apprécie hautement. Nous en trouvons plusieurs exemples de toute beauté dans les Ecritures ; nous en citerons deux seulement.
Une veuve avait jeté deux pites au trésor du temple de l'Eternel. C'était bien peu si nous comparons ce don aux grandes sommes qui étaient versées par les riches ; mais le Seigneur a vu ces deux pièces de monnaie, et lui seul les a appréciées à leur juste valeur. A ses yeux cette femme avait donné plus que tous les autres, qui n'avaient mis que de leur superflu au trésor de la maison de l'Eternel.
Nous ne pouvons non plus passer sous silence un verre d'eau froide donné par amour pour le Seigneur à l'un des siens. Ce verre d'eau aura une récompense royale dans le jour du triomphe du Roi bien-aimé. Ne jugeant pas sur les apparences comme nous le faisons souvent, Il apprécie les motifs qui font agir et l'amour qui les dicte.
Chers rachetés du Seigneur, n'avons-nous pas ici une grande leçon à apprendre ? Où est notre amour pour le Seigneur, et que faisons-nous vraiment pour Lui ? Il ne nous demande pas de grandes choses, mais que nous fassions les petites de la vie de chaque jour par amour pour son nom. C'est dans de telles choses qu'Il trouve sa satisfaction. Quand il les trouve dans les siens, il est comme dans un jardin de délices : un vrai paradis pour son cœur. Il saura récompenser royalement - nous devrions dire divinement - ceux qui Lui auront ainsi témoigné leur amour pendant le temps de son absence.
Alfred Guignard – article paru dans le « Messager Evangélique » (1973)