Nos pensées
Ce qui doit occuper nos pensées
Trois dangers
Dans cette portion de la Parole, nous sommes frappés de voir la très grande importance que l'apôtre attache à nos pensées. Il sait combien de choses en dépendent.
Méditer n'est pas seulement penser. Le cœur y participe aussi. Suivant l'objet de mes pensées, je serai plein de joie ou de soucis, de paix ou d'inquiétude, des choses célestes ou des choses terrestres. Nous prêtons souvent beaucoup trop peu d'attention à cette simple vérité.
Dans les versets mentionnés, différents objets de nos pensées sont présentés.
Ce qui doit occuper nos pensées
Dans cette épître, dans laquelle il décrit ses propres expériences avec Christ, Paul nous exhorte plusieurs fois : « Réjouissez-vous dans le Seigneur » (3 : 1 ; 4 : 4). Aussi bien dans la prison à Philippes que dans celle à Rome, partout et en tout temps, il a lui-même mis en pratique cette exhortation qui l'a chaque fois rempli d'un bonheur ineffable.
Nous le voyons d'une manière particulièrement frappante à Philippes (Act. 16). Le soir précédent, Paul et Silas avaient été battus d'un grand nombre de coups. Leurs dos saignaient. Le geôlier les avait jetés dans la prison intérieure, la plus sombre, et avait fixé sûrement leurs pieds dans le bois. Les pauvres prisonniers pouvaient à peine se mouvoir et souffraient cruellement. Ils étaient dans la plus profonde détresse. Mais ils ne se sont pas abandonnés aux lamentations et aux plaintes. Ils avaient mieux à faire : ils s'occupaient du Seigneur, de sa Personne, de ses souffrances, de son amour, de son œuvre et des merveilleux résultats de celle-ci. Ainsi, tous deux assemblaient trésor sur trésor que le Saint Esprit mettait dans une lumière rayonnante, remplissant ainsi l'obscurité menaçante qui les enveloppait de l'éclat de la gloire céleste. Au lieu de l'air renfermé et vicié de leur cachot, ils respiraient la bonne odeur incomparable de Christ. Ils voyaient la puissance de Dieu, à qui ciel et terre doivent obéir, et non leur propre misère. Alors une joie ineffable et glorieuse s'étant emparée d'eux, ils commencèrent à louer Dieu. Quel témoignage au milieu de cette prison qui, habituellement, ne connaissait que souffrances et larmes !
Cette « joie dans le Seigneur » est à la disposition de tous les rachetés (Phil. 3 : 1 ; 4 : 4). Dieu nous a tous appelés « à la communion de son Fils Jésus Christ, notre Seigneur » (1 Cor. 1 : 9). Avec les apôtres, nous avons tous reçu « une foi de pareil prix » (2 Pier. 1 : 1) par laquelle nous pouvons jouir de Jésus Christ : « Lui que, sans l’avoir vu, dit Pierre, vous aimez ; et croyant en lui, bien que maintenant vous ne le voyiez pas, vous vous réjouissez d'une joie ineffable et glorieuse » (1 Pier. 1 : 8). Dieu veuille que nos pensées soient aussi occupées chaque jour de ce sujet essentiel. Celui qui en a pris l'habitude est vraiment heureux.
Ce passage de l'épître aux Philippiens attire notre attention sur trois dangers, trois tendances qui peuvent nous ravir cette incomparable « joie dans le Seigneur ».
Nos pensées « aux choses terrestres » (3 : 19)
La bourgeoisie des rachetés est dans les cieux. C'est de là que nous attendons notre Seigneur Jésus Christ comme Sauveur afin qu'il transforme notre corps et nous introduise pour toujours dans la gloire (v. 20-21). L'apôtre ne quittait pas des yeux ce but glorieux. Il courait droit vers lui tel un athlète (v. 14). Et nous ? Ne nous surprenons-nous pas souvent à penser aux choses terrestres ? Alors nos buts sont l'honneur dans le monde, l'accroissement de nos possessions terrestres et autres choses semblables. Avec de tels objectifs, nous sommes si accaparés par les choses terrestres que nous n'avons plus de temps ni de force pour le Seigneur, pour nous réjouir en lui et le servir avec zèle. Quelle perte !
Ils constituent un autre moyen efficace par lequel l'Ennemi peut détourner nos pensées et notre cœur de Christ (4 : 6). Nous n'avons pas besoin de les chercher, ils nous assaillent. Ils sont comme un essaim de mouches qui, jour après jour, veulent continuellement se poser sur nous. Le plus souvent, les soucis se manifestent en relation avec des choses bonnes en elles-mêmes : notre famille, nos enfants, nos obligations, notre travail, et même avec le royaume de Dieu et les intérêts du Seigneur. Cela nous masque leur caractère fâcheux. Si nous les laissons agir, nous témoignons d'un manque de confiance enfantine en notre Dieu et Père qui pourtant prend soin fidèlement de nous.
Dieu ne connaît que trop bien cette fâcheuse tendance dans le cœur de ses enfants. Sa Parole est par conséquent pleine d'exhortations et d'encouragements appropriés. Nous lisons ici : « Ne vous inquiétez de rien, mais, en toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu par la prière et la supplication avec des actions de grâces » (4 : 6).
Comment pourrions-nous nous réjouir dans le Seigneur aussi longtemps qu'un souci quelconque nous tracasse et nous agite ? Quand bien même il serait injustifié, déraisonnable et insignifiant – il s'interpose entre le Seigneur et nous et interrompt le circuit de notre communion avec lui.
Si, en revanche, nous avons pour habitude de réaliser cette exhortation, les soucis ne feront que nous inciter à beaucoup rechercher la face de Dieu. Alors sa paix, qui surpasse toute intelligence, gardera nos cœurs et nos pensées dans le Christ Jésus.
Les distractions du monde
L'apôtre, par le Saint Esprit, nous donne, au chapitre 4, un enseignement important relatif à un troisième danger que nous pouvons rencontrer et qui menace « nos pensées dans le Christ Jésus » : « Au reste, frères, tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui est de bonne réputation - s'il y a quelque vertu et quelque louange -, que cela occupe vos pensées » (v. 8).
Le monde assaille de tous côtés l'homme d'aujourd'hui. Les moyens techniques modernes le lui apportent même dans sa chambre, avec tous ses mensonges et son impiété, ses impuretés et ses péchés, et souvent sous un aspect attrayant et décent.
Le chrétien doit-il alors écouter, voir et vivre cela sans discernement ? La Parole de Dieu dit non. Mais il ne suffit pas qu'il place devant son cœur un « portier » qui examine tout ce qui demande la permission d'entrer au regard des exigences divines mentionnées dans la Parole et qui repousse ce qui ne convient pas. Il doit plutôt vaincre le mal par le bien et occuper ses pensées de ce que la Parole affinée de Dieu place devant lui. Telle est la protection la plus efficace contre les mauvaises influences. Le Seigneur Jésus ne dit-il pas : « Moi, je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim ; et celui qui croit en moi n'aura jamais soif » (Jean 6 : 35) ? Aussi longtemps que le cœur en est rempli, il n'y reste aucune place pour le monde. Désirons donc continuellement « que la parole du Christ habite en nous richement » (Col. 3 : 16).
D'après W. Gschwind – Extrait de « Conseils pour la vie nouvelle »