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Jésus sur la montagne de la transfiguration

  
 
L’annonce des souffrances de Jésus
 « Il monta sur la montagne »
 « Comme il priait, l’apparence de son visage devint tout autre... »
 Moïse et Elie apparaissant en gloire 
 Pierre et ses compagnons réveillés pour contempler la gloire céleste
 Une suggestion inconvenante de la part de Pierre  
 Une voix venant de la nuée : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; écoutez-le »
 Une scène inoubliable pour les trois apôtres
    

            Jésus, s’adressant avec force à ses disciples, leur dit : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu’il soit mis à mort et qu’il soit ressuscité le troisième jour… Je vous le dis en vérité, parmi ceux qui sont ici présents, il y en a quelques-uns qui ne goûteront pas la mort avant d’avoir vu le royaume de Dieu.
            Il arriva, environ huit jours après ces paroles, qu’il prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et qu’il monta sur la montagne pour prier. Comme il priait, l’apparence de son visage devint tout autre, et son vêtement d’une blancheur resplendissante comme un éclair ; et voici, deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Elie qui, apparaissant en gloire, parlaient de sa mort qu’il allait accomplir à Jérusalem. Pierre et ceux qui étaient avec lui étaient accablés de sommeil ; quand ils furent réveillés, ils virent sa gloire et les deux hommes qui se tenaient avec lui. Et il arriva, comme ceux-ci se séparaient de lui, que Pierre dit à Jésus : Maître, il est bon que nous soyons ici ; faisons trois tentes : une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie - ne sachant pas ce qu’il disait.
            Comme il disait cela, une nuée vint et les couvrit ; ils eurent peur en entrant dans la nuée. Et de la nuée vint une voix : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le.
            Au moment où la voix se fit entendre, Jésus se trouva seul. Et eux gardèrent le silence et ne rapportèrent en ces jours-là à personne rien de ce qu’ils avaient vu » (Luc 9 : 22, 27-36).
 

Lire aussi : Matthieu 17 : 1-8 ; Marc 9 : 2-8.

 
            Le fait que la transfiguration du Seigneur soit rapportée dans trois évangiles souligne son importance ! Sa portée est grande : elle anticipe ce qui aura lieu après la résurrection et l’ascension du Seigneur. Son œuvre étant agréée, Dieu son Père Le salue comme souverain sacrificateur et Le fait asseoir à Sa droite dans la gloire (Héb. 5 : 10 ; Eph. 1 : 20).
 

L’annonce des souffrances de Jésus

            Dans les trois évangiles synoptiques, Jésus évoque son chemin sur la terre et son rejet de la part de son peuple (Luc 17 : 25). Il fait connaître à ses disciples l’immense prix qu’Il va payer pour nous racheter, pour arracher nos âmes à Satan. « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup… qu’il soit mis à mort et qu’il soit ressuscité le troisième jour » (9 : 22). « Lui-même dressa sa face résolument pour aller à Jérusalem » (v. 51), où Il allait « accomplir » sa mort (v. 31).
            Jésus invite ceux qui désirent être ses disciples à Le suivre, ce qui implique le renoncement à soi-même, à sa propre volonté, pour se soumettre de cœur à celle de Dieu. Il ouvre ainsi devant les siens le chemin difficile de la croix : « Qu’il prenne sa croix chaque jour, et me suive » (v. 23). Il les encourage : s’ils traversent présentement la nuit sombre de ce monde, leur chemin se termine dans la gloire avec Lui. Il en accorde un avant-goût à trois de ses disciples : Pierre, Jacques et Jean. Ceux-ci L’accompagnent également lors de la résurrection de la fille de Jaïrus (Luc 8 : 51) et au jardin de Gethsémané (Matt. 26 : 37). Il connaît l’état réel des cœurs et sait à qui Il peut dire : « Ami, monte plus haut » (Luc 14 : 10). Il fait toujours part de ses secrets à ceux qui le craignent (Ps. 25 : 14). Il conduit alors ses disciples à l’écart, « avec Lui » (Luc 9 : 28, 32 ; Marc 9 : 2).

 

« Il monta sur la montagne »

            Cette « sainte montagne », dont Pierre parlera (2 Pier. 1 : 18), a été sanctifiée, car la transfiguration du Seigneur a eu lieu là.
            On pense, en lisant ces versets, à plusieurs montagnes dans l’Ecriture. Au Sinaï, la montagne de Dieu, Moïse s’est vu confier la Loi, avec mission de la communiquer à Israël (Ex. 24 : 13 ; 34 : 2 ; Jean 1 : 17). Au mont Carmel, lié au fidèle témoignage d’Elie, le prophète demande fermement au peuple de choisir entre l’Eternel et les idoles (1 Rois 18 : 19, 21, 42). Mais peu après, découragé, Elie s’enfuit devant Jézabel et se rend, lui aussi, à la montagne de Dieu, en Horeb (1 Rois 18 : 19) ; ses dispositions intérieures sont toutefois bien moins bonnes que celles de Moïse.

            Moïse et Elie parlent avec Jésus de sa mort. Sa crucifixion s’est déroulée en un lieu appelé Crâne (Golgotha), sur une colline que l’on appelle le mont Calvaire (Matt. 27 : 33 ; Luc 23 : 33).

           

« Comme il priait, l’apparence de son visage devint tout autre... »

            L’apparence de la face de Jésus devient « tout autre », son vêtement resplendit. Marc précise : « Il fut transfiguré devant eux ; ses vêtements devinrent brillants, d’une extrême blancheur, tels qu’aucun foulon sur terre ne peut ainsi blanchir » (9 : 2-3). Ses vêtements mettent alors en évidence sa sainteté et sa perfection. Sa gloire céleste est vue « par anticipation » avant d’être bientôt contemplée dans tout son éclat, à son apparition. Ses pieds se poseront alors sur une autre montagne, celle des Oliviers, proche elle aussi de la ville sainte (Zach.14 : 4).
            Dans son récit, Luc apporte des précisions qui ne se trouvent pas dans les deux autres évangiles. Si Jésus est monté sur la montagne, c’est pour « prier ». Dans ses prières, Il intercède souvent en notre faveur. Il est notre souverain sacrificateur (Héb. 4 : 14) et notre avocat (1 Jean 2 : 1). Glorifié maintenant, Il est assis de plein droit à la droite de Dieu (Héb. 8 :1- 2). Nous pouvons élever les yeux vers Lui et le contempler par la foi (Héb. 3 : 1).
            Le Seigneur donne fréquemment l’exemple de la prière persévérante dans cet Evangile. Prions comme Lui de façon habituelle. En contemplant la gloire du Seigneur, nous serons peu à peu « transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit » (2 Cor. 3 : 18). Notre visage, comme celui de Moïse (Ex. 34 : 29-30, 35), rayonnera peut-être, sans même que nous ne le sachions. Quand il adore en priant, le chrétien est transporté en Esprit « sur la montagne », en compagnie du Seigneur glorifié.

 

Moïse et Elie apparaissant en gloire

            Dieu avait choisi Moïse pour faire sortir Israël d’Egypte et Il avait chargé Elie de ramener le peuple qui s’était beaucoup éloigné de Lui. Mais quand Christ est venu, Il a tout accompli à la perfection par son œuvre à la Croix. L’homme est arraché à ce monde mauvais, dont l’Egypte était un type, et ramené à Dieu, devenu notre Père en Jésus.
            Dans cette scène, Moïse représente les rachetés appelés à passer par la mort et Elie, ceux qui seront transmués. Ils apparaissent « en gloire », ce qui sera bientôt la part de tous les rachetés avec Christ.
            Les deux prophètes parlent avec le Seigneur « de sa mort qu’il allait accomplir à Jérusalem ». C’est une expression unique ! Il allait quitter - ou sortir - du monde pour aller au Père (Luc 9 : 28-31 ; voir Jean 14 : 28). Notre mort n’a pas le même caractère ; nous ne pouvons pas en parler de la même manière. Sa mort seule a un caractère merveilleux - aucune autre mort ne lui ressemble. Le Prince de la vie a accepté de l’accomplir par amour. Il a répondu aux droits de Dieu que nous avions bafoués et expié tous les péchés des croyants. Sur la croix, Il a fait éclater la gloire du Dieu saint ! Par son œuvre parfaite, des pécheurs perdus, condamnés à rester pour l’éternité loin de Dieu, ont été sauvés (Act. 3 : 15-16). Sa mort rédemptrice est le thème du cantique « nouveau » commencé ici-bas. Quel sujet continuel d’émerveillement pour les rachetés ! Le Seigneur sera exalté par le chœur éternel.

                        Abandonnant ta splendeur infinie,
                        Tu descendis dans le sein de la mort,
                        Et sur la croix, ô Prince de la vie,

                        De nos péchés tu subis l’affreux sort !
 

Pierre et ses compagnons réveillés pour contempler la gloire céleste

            Pierre et ceux qui étaient avec lui étaient accablés de sommeil. Ils l’ont été aussi plus tard, dans le jardin de Gethsémané, au moment où pourtant la sueur de Jésus est devenue « comme des grumeaux de sang qui tombaient sur la terre » (Luc 22 : 44-46).
            Au moment où cesse leur sommeil, ils sont saisis par une très grande peur (v. 32 ; Matt. 17 : 6 ). Et Jésus s’approche, les touche et leur dit : « Relevez-vous et n’ayez pas peur » (Matt. 17 : 7).
            Luc précise aussi que c’est au moment Moïse et Elie vont disparaître de la scène que Pierre intervient (v. 33). L’espérance des disciples était toujours la prompte instauration du royaume avec un Messie glorieux. Ils n’avaient pas encore compris la place centrale, primordiale, de la croix (Luc 24 : 25-26). Or celle-ci devait de toute manière précéder le royaume. Ils étaient loin de mesurer la proximité de la mort de Jésus, alors que l’attente de ce « baptême » étreignait de longue date le cœur du Seigneur (Luc 12 : 50). 

 

Une suggestion inconvenante de la part de Pierre

            Pierre montre un manque de discernement ; il n’avait pas encore reçu le Saint Esprit et il ne mesure pas la portée de ses paroles (v. 33). Son erreur - et celle de beaucoup d’autres avec lui - est de mettre le Seigneur au niveau des hommes, si remarquables soient-ils !
            Il était précieux à Pierre, et même inoubliable, de partager de tels moments. Il aurait voulu, nous le comprenons, les prolonger ! C’est notre désir aussi lors d’une communion particulièrement élevée avec le Seigneur. Mais cette scène n’était qu’un « avant-goût » fugitif de la « gloire magnifique ». Il leur fallait redescendre de la montagne et se trouver à nouveau dans un monde envahi par la nuit du péché. Les autres hommes, leurs frères encore dans leurs péchés, n’avaient pas d’autre horizon que la terre et ils avaient un besoin urgent de se tourner vers le Seigneur pour être sauvés. Lui seul pouvait les délivrer du diable et de ses œuvres. Lavés dans le sang précieux de Christ, le céleste domaine pourrait s’ouvrir devant leurs cœurs éblouis pour leur faire contempler sa gloire.

            Notons que Pierre donne au Seigneur la première place ! « Faisons trois tentes, une pour toi », dit-il premièrement. Le plaçons-nous vraiment au rang suprême qui est le sien dans nos pensées d’abord, et dans notre pratique journalière ? Remarquons que l’apôtre ne parle ni de lui-même ni de ses compagnons. Il suggère de dresser trois tentes alors qu’ils étaient, à ce moment-là, six personnes au sommet de la montagne. Avons-nous appris à nous mettre humblement de côté - veillant à rendre « à qui l’honneur, l’honneur » ? (Rom. 13 : 7). L’humilité et la révérence dont Pierre fait preuve dans cette circonstance sont à imiter !

 

Une voix venant de la nuée : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; écoutez-le »

            « Une nuée lumineuse les couvrit » (Matt. 17 : 5). C’est un sujet de louange pour les rachetés s’ils réalisent que les « nuages » rencontrés ont toujours pour eux une frange « lumineuse ». Ils n’annoncent pas le jugement, ce qui était fréquemment le cas dans l’Ancien Testament ; les nuages étaient souvent noirs, annonciateurs d’orage, tandis que ceux qui peuvent surgir dans nos vies ont au moins un côté béni : nous apprenons à nous tourner vers Jésus seul.
            Sortant de la nuée, la voix du Père - autre Personne divine présente - se fait entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; écoutez-le » (v. 35). Il revendique la gloire de son Bien-aimé que le disciple mettait inconsidérément au même rang que Moïse et Elie. Il veille à ce qu’il n’y ait aucune confusion entre eux et son Fils. Il est intervenu de même au baptême de Jean, lorsque Jésus avait pris place, dans son extrême humilité, au milieu de pécheurs repentants (3 : 21-22).
            Aussitôt les disciples se retrouvent seuls avec Jésus (Marc 9 : 8) - une part extrêmement bénie (Ps. 27 : 4, 8).

 

Une scène inoubliable pour les trois apôtres

            Pierre, l’un des trois témoins de la majesté du Seigneur sur la montagne de la transfiguration, en garde un souvenir inoubliable. Dans sa seconde épître, il déclare : « Ce n’est pas en suivant des fables ingénieusement imaginées que nous vous avons fait connaître la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus Christ, mais parce que nous avons été témoins oculaires de sa majesté » (2 Pier. 1 : 16). Il se souvient encore comment Jésus a « reçu de Dieu le Père honneur et gloire, lorsqu’une telle voix lui fut adressée par la gloire magnifique : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir » - et en nul autre. Les disciples ont entendu cette voix venue du ciel, alors qu’ils étaient « avec Lui sur la sainte montagne » (v. 17-18).
            La « parole prophétique » de l’Ancien Testament annonçait la venue « en puissance et en gloire » du Messie. La scène unique à laquelle ces disciples ont assisté, a confirmé, rendue « plus ferme » cette parole (v.19). En attendant sa venue, pour eux et pour nous, Christ est déjà « l’Etoile du matin » levée dans le cœur de ses rachetés.
            Après avoir assisté à une scène aussi merveilleuse, les apôtres sont mieux préparés à remplir leur ministère. Pierre a acquis une conviction absolue au sujet de la gloire ineffaçable de Christ, d’où la fermeté de sa prédication le jour de la Pentecôte (Act. 2 : 22-36). Chaque fois que le Seigneur accorde à l’un de ses serviteurs de voir sa gloire - ne serait-ce qu’un court instant -, sa vie et son service pour Lui en gardent l’empreinte indélébile. Une telle vision a transformé désormais son racheté (2 Cor. 3 : 18).
            Peu de temps après, Jacques subira le martyr, mais nul doute qu’il ait été fortifié par le souvenir de Christ glorifié, comme Etienne peu de temps auparavant (Act. 12 : 2 ; 7 : 56). L’apôtre Jean avait certainement pensé à ces instants avant d’écrire : « Nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme d’un Fils unique de la part du Père » (Jean 1 : 14) !

            L’apôtre Pierre a écrit ses épîtres au moment où Israël voyait ses dernières espérances nationales s’évanouir. Ce peuple allait être dispersé au milieu des nations, où d’ailleurs il se trouve encore ! Pendant une très longue période, le puissant témoignage de Pierre a encouragé le « résidu fidèle », et l’encourage encore, à tenir ferme dans son attente : les disciples du Seigneur dont nous parlons en sont un type. Ils ont contemplé et gardent un merveilleux aperçu de cette gloire éternelle de Christ, qu’Il veut partager avec les siens (Jean 17 : 24).


            Bientôt, chers lecteurs, tous les croyants seront enlevés « dans les nuées à la rencontre du Seigneur, en l’air », retirés pour toujours de ce monde asservi au péché, à la souffrance et à la mort, pour être avec Jésus dans la maison du Père (1 Thes. 4 : 17). Dans cette bienheureuse attente, contemplons-Le par la foi dans la gloire et veillons à laisser le Saint Esprit nous entretenir inlassablement de Lui dans toute l’Ecriture.
            Et si vous n’étiez pas venus à Jésus pour confesser vos péchés et être en règle avec Dieu, hâtez-vous de le faire. Seul le sang précieux de Christ peut vous laver de vos péchés ; alors revêtus de sa justice, vous serez plus blancs que la neige !

 

                                                                             Ph. L          le 08. 05. 12

 
                        Tu l’as promis, oui, de nos propres yeux,
                        Nous te verrons paraître dans les cieux,

                        Ravis en ta sainte présence,

                        Transformés à ta ressemblance.
 
                        Pour les élus quelle félicité

                        Devant l’éclat de ta Divinité !

                        Quels ineffables délices !

                        Déjà quelles douces prémices !
 
                        Amen ! Viens, Seigneur,

                        Couronné de gloire et d’honneur,

                        Aux yeux de tes saints,

                        Parais en ta splendeur.