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Aperçu sur Manassé, une des tribus d’Israël

 
 Manassé, fils aîné de Joseph et d’Asnath
 Ephraïm reçoit la bénédiction qui revenait à Manassé, le premier-né
 Les descendants de Jacob soumis à la dure servitude des Egyptiens 
 Dieu délivre son peuple qu’Il a racheté et le guide « jusqu’à la demeure de sa sainteté »
 Le dénombrement du peuple
 Les filles de Tselophkhad attachées à l’héritage de leur père 
 La loi sur les héritages
 La valeur de l’héritage céleste pour nous, croyants 
 La triste demande des tribus de Ruben et de Gad 
 Le partage du Pays à l’occident du Jourdain
 D’autres mentions des hommes de Manassé dans l’Ancien Testament
 

Manassé, fils aîné de Joseph et d’Asnath

            Joseph, sans doute le plus beau type de Christ dans l’Ecriture, a été vendu par ses frères et a longtemps souffert en Egypte. Alors qu’il est injustement emprisonné, Dieu envoie au Pharaon un songe que Joseph seul sera capable d’interpréter. Désormais, pour lui, les gloires vont succéder aux souffrances (Ps. 105 : 17-21). « Toi, tu seras sur ma maison, et tout mon peuple se dirigera d’après ton commandement », lui déclare le Pharaon (Gen. 41 : 40). Mais, Asnath, l’épouse donnée par le monarque, a plus de prix encore pour le cœur de Joseph ; elle est « tirée » des nations, c’est-à-dire de ceux qui n’avaient aucun droit selon la chair à faire partie du peuple d’Israël. Ainsi Christ a reçu de Dieu une Epouse formée aussi, en majeure partie, de ceux qui étaient étrangers aux promesses « faites aux pères ».
            Asnath donne à Joseph deux fils : l’aîné est appelé Manassé, et l’autre Ephraïm. Manassé signifie « oubli » ; Joseph déclare : « Dieu m’a fait oublier toute ma peine et toute la maison de mon père » (v. 51-52). Après avoir tant souffert - séparé de son père, rejeté par ses frères et ensuite par les Egyptiens -, il s’estime consolé.

 

Ephraïm reçoit la bénédiction qui revenait à Manassé, le premier-né

           Appelé par son fils, Jacob vient vivre en Egypte, au pays de Goshen. Au moment de quitter la terre promise, à Beër-Shéba, Jacob offre des sacrifices au Dieu de son père Isaac (Gen. 46 : 1). Il est devenu dépendant. L’Eternel lui promet de ramener sa postérité en Canaan. Jacob reste alors en Egypte jusqu’à sa mort, dix-sept ans plus tard. Il n’est plus attaché aux choses d’ici-bas et Joseph prend soin de lui. Les pensées de ce patriarche sont désormais ailleurs.
            Par la foi, sur son lit de mort, Jacob bénit les deux fils de Joseph (Héb. 11 : 21). Il commence par les « adopter », selon le propos de Dieu (Gen. 48 : 5). Ils sont pourtant nés d’une mère étrangère ! Chacun reçoit une part « en Israël », au nom de Joseph ; celui-ci reçoit ainsi la part privilégiée du premier-né. Cette décision divine est souveraine, irrévocable et perpétuelle (1 Chr. 5 : 1).
            Joseph place Ephraïm devant son père, de telle manière que la main gauche de Jacob vienne se poser sur sa tête, et la droite sur celle de Manassé (Gen. 48 : 13). Mais, au moment de bénir, Jacob croise les mains, accordant ainsi à Ephraïm la bénédiction qui revient au premier-né (v. 14). Ce  choix paraît « mauvais » aux yeux de Joseph, mais il est bon aux yeux de Dieu. Jacob, le père de Joseph, devenu aveugle, est éclairé par la vision du Tout-Puissant (Nom.  24 : 4). Il demande : « Que le Dieu...  qui a été mon berger depuis que je suis jusqu’à ce jour, l’Ange qui m’a délivré de tout mal, bénisse ces jeunes hommes ; et qu’ils soient appelés de mon nom, et du nom de mes pères, Abraham et Isaac, et qu’ils croissent pour être une multitude au milieu du pays » (Gen. 48 : 15-16).
            Tout en refusant de changer la position de ses mains, Jacob rassure Joseph au sujet de Manassé : « Je le sais, mon fils, je le sais ; lui aussi deviendra un peuple, et lui aussi sera grand … En toi Israël bénira, disant : Dieu te rende tel qu’Ephraïm et que Manassé ! » (v. 19-20).
            Jacob meurt et il est enseveli selon son désir dans son pays (Gen. 47 : 29-30), dans cette caverne de Macpéla achetée autrefois par Abraham aux fils de Heth (23 : 9, 20). Joseph voit les enfants d’Ephraïm jusqu’à la troisième génération ; les enfants de Makir, fils de Manassé, vont « naître sur ses genoux » (50 : 23). Dans la paisible assurance de la foi, au moment de sa mort, Joseph dit à ses frères : « Dieu vous visitera certainement (v. 24 ; Héb. 11 : 1).

Les descendants de Jacob soumis à la dure servitude des Egyptiens 

            Environ deux cents ans s’écoulent. L’atmosphère en Egypte a bien changé : le nouveau Pharaon et son peuple n’ont pas connu Joseph, celui qui a sauvé l’Egypte de la famine (Ex. 1 : 8). Or les fils d’Israël foisonnent ; devenus extrêmement forts, ils remplissent le pays (v. 7). Aussi les Egyptiens prennent-ils peur et avec l’accord du Pharaon, ils font servir les fils d’Israël avec dureté, leur rendant la vie amère (v. 13-14). Mais, plus ceux-ci sont opprimés, plus ils se multiplient (v.12). Le roi cherche alors à obtenir la complicité des sages-femmes. Il leur demande expressément de mettre à mort, dès la naissance, tous les enfants mâles d’Israël. Mais il échoue dans son projet ; les sages-femmes ne craignent pas l’ordonnance du roi, car elles ont la crainte de Dieu (Héb. 11 : 23). Alors le Pharaon commande à tout son peuple de jeter lui-même ces nouveau-nés dans le fleuve.
            Alors que cette terrible menace pèse toujours sur le peuple, Moïse naît. Ses parents le cachent « par la foi » durant trois mois. Dieu veille sur cet enfant qui est « beau » à ses yeux. Quand les parents sont obligés de placer leur bébé au bord du Nil, dans un coffret préparé avec amour, Dieu permet que ce soit la fille du Pharaon qui le découvre et le recueille : il sera allaité par sa propre mère.
            Plus tard, Moïse, devenu grand, refuse d’être appelé « fils de la fille du Pharaon » ;  au lieu de « jouir pour un temps des délices du péché », il choisit plutôt « d’être dans l’affliction avec le peuple de Dieu » (Héb. 11 : 23-26). Mais quand il s’approche de son peuple, avec le désir de l’aider, il est rejeté - comme le sera plus tard Christ, un plus grand que lui. Contraint de s’enfuir, il va vivre alors en Madian, où il épouse Sephora (Ex. 2 : 21) ; il fait paître le troupeau de son beau-père Jethro, sacrificateur de Madian (3 : 1).
            Moïse est séparé de ce monde brillant où il a vécu durant quarante ans. Désormais Dieu l’instruit et ôte en lui les traces du passé.

 

Dieu délivre son peuple qu’Il a racheté et le guide « jusqu’à la demeure de sa sainteté »

            Durant les quarante ans de l’exil dans le désert de Madian, Moïse est peu à peu préparé par les soins de l’Eternel à conduire Son peuple. Puis Dieu l’appelle, ainsi que son frère Aaron ; ils reçoivent l’ordre de s’opposer fermement au Pharaon. Dieu a entendu les cris des fils d’Israël et veut les délivrer de la servitude « à main forte et à bras étendu » (Ex. 2 : 23-25 ; Deut. 5 : 15).
            Touchante figure de l’Agneau de Dieu, un agneau meurt d’abord à la place de chaque premier-né en Israël. Son sang, placé sur le linteau et les poteaux de la porte de leur maison, met toute la famille à l’abri de la juste colère de Dieu contre le péché (Ex. 12 : 5-7, 13). Le Pharaon despotique, figure de Satan, les poursuit. Ils traversent la mer Rouge à pied sec (Ex. 15 : 19) et voient leurs ennemis morts sur le rivage. Alors, ensemble, ils chantent le cantique de la délivrance, évoquant le Pays où l’Eternel les plantera sur la montagne de son héritage (v. 13, 17).
            Les fils d’Israël marchent ensuite au désert, conduits par l’Eternel, évitant le pays des Philistins (Ex. 13 : 17). Ils ont le cœur rempli de l’amour de leurs fiançailles (Jér. 2 : 2). La tribu de Manassé est au milieu d’eux, près d’Ephraïm, « sous sa bannière ». Le voyage semble court : il faut onze jours à peine pour aller « depuis Horeb par le chemin de la montagne de  Sehir jusqu’à Kadès-Barnéa » (Deut. 1 : 2). Or ils vont rester dans un « pays non semé » durant quarante ans, suite à leurs désobéissances, leurs murmures et leur rébellion !

 

Le dénombrement du peuple

            L’Eternel fait dénombrer les hommes aptes au combat ; ils doivent être âgés de plus de vingt ans (Nom. 1). Chacun doit prouver sa filiation : il faut que ses parents soient israélites. Telle est la condition indispensable pour faire partie du peuple de Dieu. Pour avoir maintenant part à l’Eglise, il ne suffit pas d’avoir des parents chrétiens : il faut avoir une foi personnelle en Jésus Christ !
            Lors de ce premier dénombrement, au départ de Sinaï, Manassé était la plus petite tribu : 32 200 hommes (Nom. 1 : 34-35). Mais lors du second dénombrement, quarante ans plus tard, peu avant d’entrer dans le « pays de la promesse », l’effectif de Manassé a beaucoup augmenté : il atteint 52 700 - soit 20 500 hommes de plus  (26 : 34) ; en revanche, Ephraïm a encore perdu 8 000 hommes et repasse de 4 500 à 32 500 (v. 37). Ces résultats sont très favorables à Manassé au moment de recevoir une part de l’héritage. L’Eternel avait dit à Moïse : « A ceux qui sont nombreux, tu augmenteras l’héritage ; et à ceux qui sont peu nombreux, tu diminueras l’héritage : tu donneras à chacun son héritage en proportion de ses dénombrés » (v. 54). Le même principe vaut pour les croyants de la période néo-testamentaire. Notre désir est-il que l’entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ nous soit « richement donnée » (2 Pier. 1 : 11) ?

 

Les filles de Tselophkhad attachées à l’héritage de leur père

            Manassé précède Ephraïm lors de l’examen détaillé des tribus (Nom. 26 : 29-34). Son fils Makir est un homme vaillant ; il est père de Galaad qui a six fils. Les six familles s’intégreront dans la tribu de Manassé. Mais Hépher, l’un d’entre eux, aura un fils, Tselophkhad, et cet homme n’aura pas de fils, mais cinq filles. La Parole donne pour la première fois leurs prénoms : Makhla, Noa, Hogla, Milca et Thirsta (v. 33). Elles seront toujours distinguées : chacune se montre une femme de foi, attachée à l’héritage de son père - ce qui devrait toujours être le cas pour chaque enfant de Dieu. La Parole leur consacre d’abord un paragraphe (27 : 1-11) et, plus loin, le dernier chapitre du livre.
            Avec une grande hardiesse, un heureux fruit de la foi, les filles de Tselophkhad se présentent à l’entrée de la tente d’assignation devant Moïse et Eléazar. Les princes et même toute l’assemblée sont là aussi. Elles exposent les motifs de leur démarche : « Notre père est mort dans le désert » (27 : 3) ; c’était à la suite du jugement prononcé par l’Eternel sur tous ceux qui avaient vingt ans et plus, au moment où, à la demande de ce peuple, le veau d’or - une idole, un dieu qui marche devant eux - avait été ciselé par Aaron (Ex. 32 : 23). Seuls deux hommes de foi, Caleb et Josué, sont encore vivants (Nom. 14 : 38).
            Ces filles, dans leur attachement filial à leur père, précisent qu’il « n’était pas dans l’assemblée de ceux qui s’ameutèrent contre l’Eternel, dans l’assemblée de Coré » ; elles ajoutent : « mais il est mort dans son péché et il n’a pas eu de fils » (27 : 3). D’où leur question inquiète : « Pourquoi le nom de notre père serait-il retranché du milieu de sa famille parce qu’il n’a pas de fils ? ». Elles osent demander au conducteur : « Donne-nous une possession au milieu des frères de notre père » (v. 4).
            Moïse ne se hâte pas de répondre, à la différence du prophète Nathan à David (2 Sam. 7 : 3). Il apporte leur cause devant l’Eternel qui approuve les cinq jeunes filles : « Les filles de Tselophkad ont bien parlé. Tu leur donneras une possession d’héritage au milieu des frères de leur père, et tu feras passer à elles l’héritage de leur père » (v. 5-7). Ce désir ardent réjouit le cœur de Dieu ! Voit-il les mêmes dispositions dans notre cœur ?

                        O mon pays, terre de la promesse,
                        Mon cœur ému de loin t’a salué !
                        Dans les transports d’une sainte allégresse,
                        O Dieu, ton nom soit à jamais loué !

 

La loi sur les héritages

            Après la décision prise par l’Eternel de donner une part d’héritage aux filles de Tselophkhad, les chefs de la tribu de Manassé vont se poser à leur tour des questions pertinentes. Chaque tribu devait posséder son propre territoire et garder son héritage. Or, si du fait des circonstances une fille était désormais susceptible de recevoir une part d’héritage (27 : 8-11), son possible mariage ultérieur avec un homme appartenant à une autre tribu, ferait passer sa part d’héritage à celle-ci ! Ils viennent donc, eux aussi, exposer leur inquiétude à Moïse (36 : 1-4). Celui-ci leur dit alors, « sur le commandement de l’Eternel » : « La tribu des fils de Joseph a dit juste » (v. 5). Ephraïm est associé dans cette affaire à Manassé. « Les filles de Tselophkhad deviendront femmes de qui leur semblera bon ; seulement, qu’elles deviennent femmes dans la famille de la tribu de leurs pères, afin que l’héritage ne passe point de tribu en tribu chez les fils d’Israël » (v. 6-7).
            La pensée de Dieu devient, dès ce moment, une règle en Israël : les mariages ne devaient se faire qu’entre personnes de la même tribu. Le précieux motif est donné par deux fois : c’est l’attachement à l’héritage (v. 7, 9).
            Jeunes filles chrétiennes, attention ! Le mariage peut, si vous n’y prenez pas garde, vous faire perdre la jouissance de votre héritage céleste. Certains diront : « nous ne sommes plus sous la Loi ». C’est vrai, mais les pensées parfaites de notre Dieu ne varient jamais. Si celui auquel vous pensiez vous unir n’a pas la même part en Christ, ne vous engagez pas dans un tel chemin. Ici, le peuple n’avait pas encore passé le Jourdain, il n’était pas entré dans le Pays ; mais déjà les âmes pieuses s’occupaient de tirer les conséquences, pour leur propre vie, de leur entrée dans l’héritage promis. La plupart espéraient avoir un lot autour de l’arche, figure de Christ, en Canaan, figure du ciel pour les chrétiens.

 

La valeur de l’héritage céleste pour nous, croyants 

            Lecteurs croyants, quel prix a pour vous le « bel et céleste héritage » acheté par le sang de Christ ? L’Esprit reçu par chaque croyant est un merveilleux acompte sur cet héritage ! Il forme nos cœurs à en jouir toujours mieux (Eph.1 : 13-14 ; 1 Pier. 1 : 4-5). Sommes-nous attachés à l’héritage de nos pères, prêts à nous écrier, avec David : « L’Eternel est la portion de mon héritage et de ma coupe ; tu maintiens mon lot. Les cordeaux sont tombés pour moi en des lieux agréables ; oui, un bel héritage m’est échu » (Ps. 16 : 5-6) ? Notre manière de nous conduire montre-t-elle que notre vrai trésor est dans le ciel ? (Matt. 6 : 20).
            Il n’y avait pas de place pour des murmures dans le cœur de ces femmes de foi ! Ils sont, hélas,  fréquents au milieu du peuple de Dieu (Ex. 16 : 7-9 ; Nom. 14 : 27 ; 1 Cor. 10 : 10 ; Act. 6 : 1). Leur entourage regardait en arrière et regrettait la nourriture de l’Egypte, celle qui plaît tant à notre chair (Nom. 11 : 5), mais ces femmes n’avaient pas de telles convoitises ; leurs aspirations étaient tout autres.
            Quelle ingratitude de ce peuple à l’égard de Celui qui les avait pourtant retirés de la « fournaise de fer » et délivrés du fouet des exacteurs (Deut. 4 : 20). L’Eternel n’avait-il pas veillé sur eux dans les moindres détails (Deut. 8 : 4-5) depuis qu’Il les avait trouvés « dans les hurlements d’une solitude » (Deut. 32 : 10) ?
            Dieu prend toujours plaisir à mettre en évidence des actes de foi qui l’honorent (Josué 15 : 13-19 ; Juges 1 : 13-15). Rien ne sera oublié au tribunal de Christ. Il lit dans le cœur et pèse nos motifs. Il se souvient de ce qui, dans notre conduite, nous a depuis longtemps échappé, et qui était pourtant à Sa gloire. C’est le cas par exemple de Sara et de Barac ; nous n’aurions pas pensé qu’ils auraient leur place au milieu de la lignée de la foi (Héb. 11 : 11, 32). Nous sommes facilement occupés des « défaillances » chez nos frères. Appliquons-nous plutôt à « briller comme des luminaires dans le monde » (Phil. 2 : 15) et soyons des modèles au milieu du troupeau de Dieu (1 Tim. 4 : 12). Un bon exemple peut être « communicatif » pour l’entourage.
            Montrons notre amour pour l’héritage en nous tenant, à l’instar de Shamma, « au milieu d’une portion de champ pleine de lentilles », décidés à la défendre contre les Philistins « modernes » toujours prêts à détruire ? Alors que le peuple était en fuite, le champ nourricier a été sauvé par le moyen de cet homme vaillant et Dieu a opéré une grande délivrance (2 Sam. 23 : 11-12). Naboth, fidèle Israélite, est aussi un exemple. Il refuse de vendre son « héritage » à ce roi profane, Achab, qui voulait en faire son jardin potager. Ce témoin souffre injustement le martyr, en obéissant à la volonté du Seigneur. Son grand attachement à l’héritage est écrit pour l’éternité dans le livre de Dieu (1 Rois 21 : 1-21). Avons-nous la même fidélité pour maintenir l’héritage que peut-être nous possédons de nos parents ? (1 Tim. 6 : 20 ; 2 Tim. 1 : 14).

 

La triste demande des tribus de Ruben et de Gad 

            Ruben et Gad avaient une très grande quantité de troupeaux. Ils s’approchent également de Moïse, ainsi que l’autre demi-tribu de Manassé. Quelle appréciation toute différente de l’héritage peut-on trouver dans la même tribu ! Ils viennent demander, eux aussi, une faveur insolite : « Ne nous fais pas passer le Jourdain » (Nom. 32 : 5). Le pays de Jahzer et de Galaad convient si bien à leurs troupeaux qu’ils préfèrent vraiment prendre un lot en dehors des limites naturelles de Canaan. Malgré leur déférence à l’égard de Moïse, on sent qu’ils sont déjà fermement décidés à agir selon leurs intentions.
            Un bon nombre de chrétiens leur ressemblent ! Ils sont sauvés, ils iront « un jour » au ciel, mais les affaires de la vie courante mobilisent toutes leurs énergies ; elles suscitent leur intérêt, beaucoup plus que l’héritage céleste proposé et la vive attente du « face à face » avec Christ ressuscité, assis sur le trône. Si nos vrais biens et nos affections ne sont pas dans les cieux, notre christianisme sera terrestre et notre cœur partagé. La décision de ces deux tribus et demie est fautive, lourde de menaces qui seront, hélas, confirmées par la suite. Leur histoire, la nôtre si nous sommes des chrétiens terrestres, sera une misère continuelle.
            Pourtant, avec zèle, une partie d’entre eux aidera les autres tribus à conquérir l’héritage promis. Ils sont même au premier rang ! Durant environ sept ans, ils partageront les combats, les souffrances ; ils connaîtront la victoire ou la défaite. Tous les aspects de la discipline divine étaient de nature à les faire réfléchir sur leur choix ! Or le moment venu, l’héritage qu’ils ont eux-mêmes choisi leur est concédé par Moïse (Jos. 13 : 15-32) ; Ruben, Gad et la demi-tribu de Manassé se hâtent de retourner de l’autre coté du Jourdain, où ils avaient laissé femmes et enfants. Par leur obstination, ils ont fermé à leurs familles l’accès du Pays de la promesse. De pareilles erreurs ont lieu aussi de nos jours.
            A la suite de la construction de l’autel de Hed, les premières difficultés surgissent entre ces « transjordaniens » volontaires et leurs frères installés dans le Pays. Animé d’un esprit de grâce, Phinées leur propose de venir en Canaan, où ils recevront de leurs frères une portion d’héritage à proximité de l’arche (Jos. 22 : 19). Mais ils sont décidés à suivre un « chemin de traverse » qui les conduira à une décadence spirituelle complète.
            Une des demi-tribus de Manassé occupe donc désormais un grand territoire, les pays de Galaad et de Basan. Ils ont soixante villes, dont Edrehi et Golan ; cette dernière devient même une des trois « villes de refuge » de l’autre côté du Jourdain, en dehors du Pays. Cependant, malgré les apparences, leur héritage sera loin d’être le « meilleur ». Un croyant devrait toujours savoir attendre que Dieu choisisse pour lui.

 

Le partage du Pays à l’occident du Jourdain

            Retournons maintenant vers les tribus qui ont passé le Jourdain. Après les premiers combats - jusqu’au chapitre 12 de Josué -, trois d’entre elles reçoivent leur part d’héritage, apparemment par le sort. Cependant l’Eternel le dirige (Prov. 16 : 33). Il avait aussi désigné les princes qui devaient s’occuper des partages (Nom. 34 : 16-29).
            Désignés par le sort, les fils de Juda s’avancent les premiers. Caleb, « jeune lion » - il l’était encore en dépit de ses quatre-vingt-cinq ans-, prend la parole. C’est un magnifique exemple de la persévérance de la foi et du prix que l’héritage peut avoir pour un croyant ! Il va s’emparer de la ville de Hébron, abattre enfin ces fameux géants Anakim. Il reçoit de Josué, son compagnon de combat, la montagne qu’il désirait depuis si longtemps (Jos. 14 : 13-15). Sa fille Acsa et son gendre Othniel ont appris en sa compagnie et suivent ses traces. Attachés eux aussi à l’héritage, ils demandent à Caleb des sources, si utiles pour une terre au midi. Certainement réjoui de constater leurs dispositions spirituelles, il leur donne encore davantage que ce qu’ils avaient demandé.
            Christ devait surgir de Juda, mais Joseph était aussi un beau type du Seigneur ; les deux tribus issues de lui vont recevoir également leur héritage : d’abord Ephraïm, puis Manassé, avec leur prince Hanniel, fils d’Ephod. Les filles de Tselophkhad reçoivent aussi leur lot dans le Pays. Le territoire de cette demi-tribu est limité au sud par Ephraïm, par celui d’Issacar et d’Aser au nord, la Méditerranée à l’ouest et le Jourdain à l’est. C’est un territoire largement ouvert sur la mer. Avec Ephraïm, il constitue la Samarie. Cette province d’Israël, située entre la Judée et la Galilée, a été souvent visitée  par le Seigneur Jésus (Luc 17 : 11 ; Jean 4 : 4). Les termes « Samarie » ou « Ephraïm » sont souvent employés par les prophètes. Ils désignent alors, non plus une contrée du Pays, mais les dix tribus ensemble.
            Six villes et les villages de leur ressort sont attribués à Manassé dans le Pays, lors du partage (Jos. 17 : 7-11). Parmi les plus connues, Thirtsa, remarquable pour sa beauté (Cant. 6 : 4), sera la première capitale du royaume des dix tribus ; c’est là que mourra le fils de Jéroboam, cet enfant en qui avait « été trouvé quelque chose d’agréable à l’Eternel, le Dieu d’Israël » (1 Rois 14 : 13). Citons encore Samarie, bâtie par le roi Omri ; elle devint, à son tour, la capitale du royaume des dix tribus.

 

D’autres mentions des hommes de Manassé dans l’Ancien Testament

                        Gédéon, un conducteur fidèle issu de la tribu de Manassé

            Gédéon battait courageusement le blé dans le pressoir pour le mettre en sûreté de devant Madian, lorsque l’Ange de l’Eternel lui apparut et lui dit : « L’Eternel est avec toi, fort et vaillant homme » (Jug. 6 : 11-12). Très conscient alors de sa faiblesse, il répond à l’Ange de l’Eternel : « Mon millier est le plus pauvre en Manassé, et moi je suis le plus petit dans la maison de mon père» (v. 15). Or Gédéon a fait la merveilleuse expérience des soins de Dieu en faveur des siens. De son temps, les hommes de Manassé et d’Ephraïm ont contribué largement à la victoire remportée sur les Madianites (Jug. 6 : 35 ; 7 : 24).

                        Dans la guerre contre les Hagaréniens

           La demi-tribu qui habitait volontairement de l’autre côté du Jourdain, a été, elle aussi, l’objet de la miséricorde de Dieu. Dans une guerre contre une peuplade arabe (les Hagaréniens), les hommes de Manassé, associés à Ruben et à Gad, ont crié à Dieu. Ils ont mis leur confiance en Lui et ils ont été secourus (1 Chr. 5 : 20).

                        A Hébron, au début du règne de David

            Quand le royaume est confié à David, les hommes d’Ephraïm et ceux de Manassé accourent à Hébron. Ceux de Manassé, appelés par nom « pour établir David roi », sont 18 000. Et de l’autre demi-tribu, au-delà du Jourdain, ils viennent aussi très nombreux, avec toutes leurs armes de guerre. Joints à ceux de Ruben et Gad, ils sont au total 120 000 (1 Chr. 12 : 30-31, 37).

                        Avec Asa, l’Eternel étant avec lui

            Sous le règne d’Asa, parmi les nombreux Israélites des dix tribus qui passèrent vers lui, il y eut des gens d’Ephraïm et de Manassé qui vinrent à Jérusalem. Sur la base d’un sacrifice offert, ils s’engagèrent à rechercher l’Eternel de tout leur cœur (2 Chr. 15 : 12).

                        Lors de la célébration de la Pâque sous Ezéchias

            Des hommes de Manassé s’humilient et viennent à Jérusalem. Mais beaucoup ne se sont pas purifiés pour manger la Pâque ; le roi prie pour eux, implorant le pardon de Dieu. On peut alors célébrer la fête des pains sans levain avec une grande joie (2 Chr. 30 : 18-21).

            Que de sujets de méditation dans cet aperçu sur la tribu de Manassé ! De nombreux enseignements sont à retirer du comportement de ceux qui en faisaient partie. Les expériences évoquées ont une grande importance dans la vie du croyant ; elles sont à l’origine de son accroissement spirituel ou de son appauvrissement.
            Soyons conscients de notre faiblesse ; dans les combats, confions-nous dans la présence active du Saint Esprit en nous. Attachons-nous de cœur au Seigneur, soumettons-nous à son autorité. Que notre intérêt pour les choses d’en Haut soit réel. Restons humbles et fermement attachés à nos vrais biens dans le ciel.

 

                                                                                       Ph. L  le 16. 04. 12