LES PARABOLES DE L’EVANGILE DE LUC (10)
L’HOMME RICHE ET LAZARE (Luc 16 : 19-31)
La vie présente
Un changement important dans les voies de Dieu
Le temps de l’au-delà
Une prière qui arrive trop tard !
Un langage symbolique
Caractère définitif de ce qu’il y a après la mort
La Parole de Dieu, seul moyen de salut
En Luc 15, les pharisiens murmuraient (v. 2) ; au chapitre 16, ils se moquent de lui (v. 14). Ils aimaient l’argent et se sentaient condamnés par la parabole de l’intendant infidèle. Mais Dieu connaissait leurs cœurs, et Il savait ce qui avait, en vérité, de la valeur pour eux, Dieu ou Mammon. Aussi le Seigneur ajoute : « car ce qui est haut estimé parmi les hommes est une abomination devant Dieu » (v. 15).
« Or il y avait un homme riche qui se vêtait de pourpre et de fin lin, et qui menait une joyeuse vie, chaque jour, splendidement. Et il y avait un pauvre, nommé Lazare, couché à sa porte, tout couvert d’ulcères ; il désirait se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche, mais même les chiens venaient lécher ses ulcères » (v. 19-21).
Etre riche n’est pas en soi une honte. Abraham lui-même avait été un homme très riche ; mais il avait été un homme de foi qui « attendait la cité qui a les fondements » (Héb. 11 : 10), et pendant sa vie, il avait habité dans des tentes. En revanche, l’homme riche de notre chapitre se donnait du bon temps dans ce monde, mais sans Dieu. Il était certainement hautement considéré parmi les hommes, mais devant Dieu, sa manière de vivre était une « abomination » (v. 15). Il faisait précisément ce contre quoi le Seigneur mettait en garde dans la parabole de l’intendant infidèle. Il ne vivait que pour le temps présent et pour lui-même. Malgré toute sa vie splendide (pourpre et fin lin) et toute sa gaieté extérieure, il n’était qu’un « fils de ce siècle » (v. 8) - de ce monde. Il ne faisait pas partie des « fils de la lumière » (1 Thes. 5 : 5). Il ne souciait pas le moins du monde du futur dans l’au-delà, quand les richesses (le Mammon) viendraient à manquer.
Le pauvre Lazare, plein d’ulcères, gisait à la porte du riche, incapable de se déplacer, attendant les miettes qui tombaient de la table. Quand l’homme riche entrait chez lui, il lui était impossible d’échapper à cette main suppliante tendue vers lui, pour qu’il donne quand même quelque chose.
N’était-ce pas là l’occasion de faire du bien ? Or il n’est pas dit qu’il l’ait fait ; peut-être se détournait-il avec dégoût du pauvre Lazare. Aucun des commandements de l’Ancien Testament d’aider les pauvres ne lui venait à l’esprit. Les chiens errants avaient plus de miséricorde que le riche en léchant les ulcères du pauvre. Ils étaient ses seuls « amis ». Ce que les gens ne faisaient pas, les chiens le faisaient.
Malgré sa pauvreté et sa misère, Lazare - « Dieu est le secours » - était quelqu’un que le Seigneur connaissait par nom, et son nom était inscrit dans le livre de vie, alors que celui du riche manquait. La suite de l’histoire le confirme.
Un changement important dans les voies de Dieu
En accord avec cela, le Seigneur donne maintenant, par ce récit, un enseignement révolutionnaire pour l’époque : le bien-être et la richesse ne sont absolument pas un signe de la faveur de Dieu (Ps. 112 : 2-3). C’était une leçon nécessaire pour les Juifs d’alors ; elle l’est aussi pour nous aujourd’hui. Elle nous est donnée par l’exemple de ce pauvre Lazare ; ni la richesse ni la santé ne lui ont été accordées dans cette vie, et pourtant son nom est inscrit dans le ciel. Sous l’ancienne dispensation, Dieu répondait à l’obéissance à son égard par des bénédictions et des biens terrestres. Dans la nouvelle dispensation, ce sont des bénédictions célestes qui sont la part de l’enfant de Dieu (Eph. 1 : 3), tandis que Dieu utilise souvent les circonstances extérieures avec leurs afflictions pour éduquer ses enfants et les purifier pour qu’ils portent plus de fruit pour lui (Héb. 12 : 4-11 ; Jean 15 : 2)
Pour les croyants, il est profondément réjouissant qu’après la terre, il y ait un « au-delà », un « après cela » (Apoc. 4 : 1). Pour l’incrédule, c’est un sujet d’effroi. L’un comme l’autre arrivent à la fin de leur course terrestre, d’une manière ou d’une autre. Et « là où l’arbre sera tombé, là il sera » (Eccl. 11 : 3).
Le Seigneur dirige d’abord le regard sur le pauvre, et montre ce qui lui est arrivé. Il soulève ainsi le voile recouvrant le monde invisible. Il est seul à pouvoir le faire. « Il arriva que le pauvre mourut et qu’il fut porté par les anges dans le sein d’Abraham…» (v. 22a).
Oui, les enfants de Dieu meurent aussi, quand Dieu le veut, s’ils ne sont pas appelés à vivre l’enlèvement. Ils ont vécu « ayant égard au Seigneur », et de même, ils meurent « ayant égard au Seigneur ; donc, que nous vivions ou que nous mourions, nous sommes au Seigneur » (Rom. 14 : 8). Parole de triomphe ! C’est ce qui arrive dans le cas du pauvre Lazare d’une manière si grandiose. Pour lui aussi, « il arriva » qu’il mourut ; peut-être n’a-t-il pas eu de grandes funérailles, mais son âme fut transportée par les anges de Dieu dans le lieu de la félicité céleste, le paradis – « dans le sein d’Abraham ».
Réfléchissons à cela : les anges de Dieu, les habitants naturels du ciel s’intéressent vivement quand un des enfants de Dieu meurt ! Ils entourent son lit de mort et portent son âme au ciel.
« Le riche aussi mourut et fut enseveli. Et dans le hadès, levant les yeux, comme il était dans les tourments, il voit de loin Abraham, et Lazare dans son sein » (16 : 22b-23).
Le riche en quittant cette terre, a probablement eu droit à un ensevelissement splendide, mais il n’est pas question d’anges. A l’instant où il ferme les yeux ici-bas, il les ouvre dans le hadès. Le Seigneur ajoute : « comme il était dans les tourments ».
Le hadès n’est pas l’enfer. L’enfer, ou la géhenne, sera le lieu du séjour éternel de ceux qui meurent sans être réconciliés avec Dieu - l’étang de feu, embrasé de feu et de soufre. C’est après avoir été rendus vivants et après leur jugement devant le grand trône blanc qu’ils seront « jetés dans l’étang de feu » (Matt. 5 : 22, 29, 30 ; 10 : 28 ; Marc 9 : 45 ; Apoc. 20 : 11-15 ; 21 : 8). Le hadès (en hébreu, le sheol) n’est qu’un état intermédiaire, le lieu invisible des esprits des trépassés (Matt. 11 : 23 ; 16 : 18 ; Luc 10 : 15 ; Act. 2 : 27, 31). Il traduit le séjour des morts, sans vouloir dire plus, dans « l’au-delà ». Il s’applique aussi bien aux justes qu’aux injustes. La mort et le hadès seront jetés dans l’étang de feu, après le jugement du grand trône blanc (Apoc. 20 : 14).
Ce n’est que dans notre passage que le Seigneur Jésus donne plus de lumière sur le hadès, et montre que s’y trouvent tous ceux qui meurent sans être réconciliés avec Dieu. C’est là que le riche ouvre les yeux alors qu’il était mort, alors que Lazare est dans le sein d’Abraham, et non dans le hadès.
Apoc. 20 fait une distinction supplémentaire remarquable entre la « mort » et le « hadès » : « Et la mort et le hadès rendirent les morts qui étaient en eux » (Apoc. 20 : 13). La mort rend le corps et le hadès rend l’âme ou l’esprit qui, jusque là séparés du corps, sont à nouveau réunis dans la résurrection des morts pour le jugement. Cela confirme que le hadès n’est qu’un état intermédiaire, mais aussi un endroit où se trouvent les esprits des trépassés. Quand la dernière résurrection a lieu, la mort et le hadès sont dès lors tous les deux dépourvus de signification, et ils sont symboliquement jetés dans l’étang de feu.
Le hadès est un lieu de tourment, d’où le riche aperçoit Lazare, de loin, dans le sein d’Abraham. Le riche ouvre les yeux dans le hadès, « comme il était dans les tourments » (v. 23). « Alors il s’écria : Père Abraham, aie pitié de moi et envoie Lazare, afin qu’il trempe dans l’eau le bout de son doigt et qu’il rafraîchisse ma langue, car je suis tourmenté dans cette flamme » (v. 24).
« Maintenant lui est consolé ici, et toi tu es tourmenté », dit Abraham (v. 25). En attendant la résurrection des impies devant le grand trône blanc, leur sort immédiat après la mort est le tourment et la douleur dans le hadès. Pas un seul des termes que le Seigneur Jésus utilise ne laisse entendre qu’il y ait une échappatoire à cet état - il n’y a pas de purgatoire !
Quand un homme meurt, son sort éternel est fixé une fois pour toutes. Il est bien vrai que tout n’est pas fini après la mort ; c’est ce que le diable, « le père du mensonge » (Jean 8 : 44), susurre aux hommes, mais le Seigneur Jésus témoigne du contraire. « Il est réservé aux hommes de mourir une fois - et après cela le jugement » (Héb. 9 : 27).
Une prière qui arrive trop tard !
Dans ses paraboles, le Seigneur Jésus, donne des exemples de prières, ou de négligences quant à la prière. La demande de l’homme riche dans le hadès, pour qu’on ait pitié de lui, entre dans la catégorie des prières qui arrivent trop tard. S’il avait prié pour cela pendant sa vie, sa prière aurait certainement été entendue ; mais quand on quitte cette terre sans être réconcilié, il n’y a plus de miséricorde de Dieu. Il avait eu assez de temps pendant sa vie pour la rechercher, mais il était trop occupé de ses biens (v. 25). Une prière qui vient trop tard n’est pas écoutée.
Remarquez comment l’homme riche a perdu toutes ses prétentions ! Comme Juif, descendant d’Abraham, il s’adresse à lui en le qualifiant de « père Abraham ». Mais il n’avait jamais été un vrai « fils d’Abraham », le père de tous les croyants (Rom. 4 : 11-18 ; Gal. 3 : 7). Sa langue goûtait autrefois les vins fins et les mets savoureux, mais maintenant il ne désirait que le rafraîchissement de quelques gouttes d’eau au bout du doigt de Lazare.
Il n’avait jamais montré de miséricorde pour le pauvre Lazare ; et maintenant c’est lui qui demande cette miséricorde : « Père Abraham, aie pitié de moi » (v. 24).
Il y a encore un point remarquable : cet homme dans le hadès ne met pas en doute la justice de Dieu qui l’a mis dans ce lieu de tourment. Aussi ne demande-t-il pas d’en être délivré. Ce qu’il demande, ce n’est qu’un peu de soulagement à sa souffrance. Mais même cette requête, comme nous allons le voir, n’est pas satisfaite.
Le Seigneur Jésus décrit ce qui se passe dans ce monde de l’au-delà, le monde des trépassés, qui nous est naturellement entièrement fermé, avec un vocabulaire qu’on peut saisir : le sein d’Abraham, le rafraîchissement de la langue, la souffrance dans la flamme, le grand gouffre. C’est une grande grâce que le Seigneur condescende à nous parler ainsi.
Si les incroyants dans le hadès peuvent voir les saints dans le paradis, ils ont alors une certaine représentation du bonheur des rachetés ; et la conscience d’avoir refusé ce bonheur céleste, qu’ils n’ont pas voulu (comp. Apoc. 22 : 17) multipliera leur souffrance ; elle ne les lâchera pas pendant l’éternité. Cela me paraît être, ici, l’enseignement du Seigneur.
Caractère définitif de ce qu’il y a après la mort
« Mais Abraham dit : Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et Lazare pareillement les maux ; mais maintenant lui est consolé ici, et toi tu es tourmenté » (v. 25)
En disant « mon enfant », Abraham reconnaît que l’homme riche fait partie de sa descendance naturelle. Mais il confirme que son destin et celui de Lazare ont évolué en sens opposé. Ce n’était pas la pauvreté qui rendait Lazare juste, pas plus que la richesse n’avait fait du riche un injuste. L’homme riche n’est pas allé dans le hadès parce qu’il avait des biens, mais parce qu’il les avait considérés comme ses biens, sans aucune considération pour Dieu. Il n’est pas présenté comme un méchant, enivré de péchés, mais plutôt comme le type de ceux qui sont satisfaits de circonstances terrestres agréables et qui cherchent à en jouir pleinement, sans s’intéresser à la foi. L’un de mes lecteurs se reconnaîtrait-il peut-être dans cette description ?
Lazare avait reçu les maux pendant sa vie, non pas « ses maux »; car ce n’étaient que des circonstances éprouvantes envoyées pour purifier sa foi, et diriger sa confiance entièrement sur Dieu. Il avait reçu les maux que Dieu lui avait envoyés, et les avait supportés avec patience. Son espérance n’était pas dirigée vers la terre, mais vers le ciel, et c’est là qu’il était maintenant, et qu’il était consolé avec les biens du ciel.
Le Seigneur Jésus ne montre pas ici - pas plus que dans la parabole précédente - comment l’on devient juste devant Dieu, et comment on parvient au ciel. Ce qu’il nous faut apprendre ici, c’est beaucoup plutôt de reconnaître ce qui caractérise ce monde présent et le monde à venir. Les principes de l’un et de l’autre ne sont pas compatibles.
L’un des principes du monde invisible est formulé maintenant encore plus clairement par Abraham : « Et de plus, un grand gouffre est fermement établi entre nous et vous ; de sorte que ceux qui veulent passer d’ici vers vous ne le peuvent pas, et que ceux qui veulent passer de là ne traversent pas non plus vers nous » (v. 26). Il y a donc un grand gouffre entre les saints endormis (« nous ») et ceux qui sont morts dans leurs péchés (« vous »). Le verbe « est établi » est en réalité dans l’original « a été une fois établi, et maintenant il est établi et le reste ». La signification de cette affirmation « ceux qui veulent passer d’ici vers vous » est extrêmement sérieuse : la mort décide pour toujours où on passera l’éternité, dans le ciel ou en enfer. Un passage de l’un de ces domaines à l’autre est impossible et il le demeure éternellement.
Dieu dit toujours ce qu’Il veut dire, et Il veut dire ce qu’Il dit. La souffrance sera « éternelle », c’est-à-dire « non temporaire », « sans fin ». En rapport avec le jugement des vivants, le Seigneur Jésus confirme ceci : « Et ceux-ci s’en iront dans les tourments éternels, mais les justes, dans la vie éternelle » (Matt. 25 : 46).
En face de déclarations aussi claires de l’Ecriture sainte, comment ose-t-on encore prier pour les morts ? C’est incompréhensible, et aussi inexcusable, car cela suscite dans le cœur de l’entourage du défunt des espérances qui ne s’appuient sur aucune déclaration de la Parole de Dieu. La prière pour les morts est autant une « invention » de Satan que le purgatoire dont on sortirait purifié à un certain moment. Nous devons nous tenir absolument loin de telles imaginations et de telles pratiques !
La Parole de Dieu, seul moyen de salut
Abraham ne peut pas donner suite à la demande d’adoucissement du tourment ; l’homme riche exprime alors une autre demande qui concerne non pas son sort, mais celui de ses frères. « Alors il dit : Je te prie donc, père, d’envoyer Lazare dans la maison de mon père, car j’ai cinq frères : qu’il les avertisse solennellement, afin qu’ils ne viennent pas, eux aussi, dans ce lieu de tourment » (v. 27-28).
Ses cinq frères menaient manifestement une vie semblable à la sienne lorsqu’il était encore sur la terre. Bien qu’il soit maintenant dans l’hadès, il sait que c’est son incrédulité qui l’a amené dans ce lieu de tourment. Mais au lieu de la reconnaître, il invente un nouveau « moyen de grâce » efficace pour ses frères. Si Dieu l’appliquait, ses frères se détourneraient de leurs voies, affirme-t-il. Son raisonnement est en réalité une accusation contre Dieu qui n’a pas agi dans son propre cas selon la bonne méthode qu’il propose, sinon il ne serait pas aujourd’hui dans ce lieu de tourment - discours outrecuidant de quelqu’un qui est déjà lui-même sous le jugement de Dieu !
La réponse d’Abraham nous amène au point culminant de son entretien avec l’homme riche, et par là au point culminant de tout cet épisode : « Mais Abraham lui dit : Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent » (v. 29). Moïse et les prophètes, c’était toute la Parole de Dieu de l’Ancien Testament. Ce privilège avait été accordé au peuple d’Israël, spécialement à ses conducteurs, les pharisiens et les scribes. Mais ils ne croyaient ni le témoignage de Moïse (Jean 5 : 46), ni celui des prophètes (Luc 11 : 47). L’homme riche, qui paraît être une personnalisation de l’incrédulité d’Israël, s’était ainsi comporté. Lui aussi s’était refusé à « écouter » Moïse et les prophètes, c’est-à-dire à recevoir dans son cœur ce qu’ils disaient. C’est la raison pour laquelle il était maintenant dans l’hadès. Le même sort attendait aujourd’hui le peuple incrédule et ses conducteurs s’ils n’écoutaient pas ce que le Seigneur Jésus leur présentait !
Ces paroles-ci ne sont-elles pas aussi valables aujourd’hui : « Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent » ? A nous qui vivons au temps de la grâce, nous est confiée toute la Parole de Dieu, l’Ancien et le Nouveau Testament. Et cette Parole est le seul moyen dans la main de Dieu qui puisse amener au salut des hommes pécheurs. « La foi vient de ce qu’on entend - et de ce qu’on entend par la parole de Dieu » (Rom. 10 : 17). Ecouter cette Parole signifie recevoir par la foi ce qui est dit.
« L’autre reprit : Non, père Abraham ; mais (ou : c’est le contraire) si quelqu’un va des morts vers eux, ils se repentiront » (v. 30). Cet homme déjà dans le hadès, n’hésite pas à contredire Abraham en disant « non » - un « non » déterminé, comme cela ressort du mot grec. En contredisant Abraham, il contredisait aussi Moïse et les prophètes. Mais par là il n’acceptait pas la Parole de Dieu comme moyen de salut. Il avait l’audace d’émettre une opinion personnelle et de l’exprimer : la résurrection d’un mort exercerait un meilleur effet sur ses frères que la Parole de Dieu. N’est-ce pas aussi la pensée de bien des chrétiens de notre temps ? Ils paraissent se confier davantage en des signes et des miracles qu’en la Parole de Dieu.
Un autre Lazare a effectivement été ressuscité d’entre les morts ; quel en fut le résultat ? Les conducteurs spirituels n’ont pu nier la résurrection, mais ils « résolurent de faire mourir aussi Lazare ; car, à cause de lui, beaucoup de Juifs s’en allaient et croyaient en Jésus » (Jean 12 : 10-11). Puis quand le Seigneur est lui-même ressuscité, les souverains sacrificateurs possédaient le témoignage de la garde romaine qu’ils avaient eux-mêmes mise en place, et qui leur fit le récit de la réelle résurrection de Jésus. A nouveau ils soudoyèrent les soldats pour qu’ils disent : « Ses disciples sont venus de nuit et l’ont dérobé pendant que nous dormions… c’est ce récit qui s’est répandu parmi les Juifs jusqu’à aujourd’hui » (Matt. 28 : 13-15). Pouvait-on confirmer de manière plus manifeste les paroles que le Seigneur Jésus mettait dans la bouche d’Abraham ?
L’enseignement est simple, mais extrêmement sérieux : l’homme, s’il ne veut pas aller dans le lieu de tourment, doit écouter la Parole de Dieu, durant sa vie terrestre. Après, aucun changement n’est plus possible. Cette Parole, et la foi qui s’y rapporte, sont le seul moyen du salut. Dieu lui-même n’en a pas d’autre plus efficace, sinon Il l’aurait donnée.