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LES PARABOLES DE L’EVANGILE DE LUC (7)

 LA BREBIS PERDUE (Luc 15 : 4-7)
 LA DRACHME PERDUE (Luc 15 : 8-10)

 
 
LA BREBIS PERDUE (Luc 15 : 4-7)

           Dans l’évangile de Luc, la chronologie des événements est mise de côté, en faveur de connections morales. Luc dépeint des tableaux instructifs pour le cœur et la conscience, non seulement quand on les prend isolément, mais aussi dans leur succession et leur regroupement. La transition du chapitre 14 au chapitre 15 en est un exemple particulièrement instructif.
            Dans la parabole du « grand souper » (14 : 16-24), les gens - les Juifs en premier lieu - refusaient de se rendre à l’invitation de Dieu à son souper, pour toutes sortes d’excuses. Ces motifs n’étaient pas mauvais en eux-mêmes, mais le mal résidait dans le fait de mépriser la grâce de Dieu. La section suivante (v. 25-35) brosse un tableau contraire : les foules accompagnaient Jésus, se sentaient extérieurement attirés par Lui. Il leur semblait facile de le suivre ; mais sans savoir où Il allait, et où Il les conduisait. Le Seigneur leur enseigne qu’il y a un coût à Le suivre comme à ne pas Le faire. Il fallait donc une décision de cœur avec la conscience profonde que Dieu seul peut donner la grâce et la force de renoncer au monde et de le suivre.


                        Une réponse aux pharisiens et aux scribes

            Les trois paraboles du chapitre 15 sont la réponse au murmure des pharisiens et des scribes contre le fait qu’Il recevait les pécheurs et mangeait avec eux. Effectivement les publicains et les pécheurs s’approchaient de Lui pour l’entendre. Au chapitre 14, les invités refusaient de venir, puis les foules allaient avec lui (v. 25), sans vraiment Le connaître, ni se connaître elles-mêmes. Mais ici, les pécheurs venaient en sachant leur état ; ils venaient au Sauveur des pécheurs. Leur cœur était attiré par sa Personne, et ils voulaient entendre sa Parole, des paroles de grâce et de vérité. Quelle grâce devait se dégager de sa Personne pour que les gens dépravés soient attirés si puissamment par Lui, et surmontent toute honte pour s’approcher de Lui !
            Les trois paraboles parlent toutes de la joie de Dieu - sa joie de manifester la grâce et d’accueillir les pécheurs perdus. Chaque Personne de la Déité est active dans la recherche de ce qui est perdu : Dieu le Fils, puis Dieu le Saint Esprit, et enfin Dieu le Père. C’est toujours Dieu qui cherche ; car « il n’y a personne qui recherche Dieu » (Rom. 3 : 11).
            Ce chapitre nous montre plutôt pourquoi l’homme est sauvé que comment. Les pharisiens ne comprenaient pas que justement le Seigneur se glorifiait de recevoir des pécheurs se reconnaissant comme tels. Jésus montrait que toute la Déité participait à cette recherche des pécheurs. Voilà le domaine merveilleux du cœur de Dieu, l’amour de Dieu pour les perdus !
            Les vérités concernant le moyen du salut de l’âme (la foi, la rédemption et le Rédempteur, la propitiation, le sang versé) ne figurent pas dans ces paraboles. Il ne faut pas y chercher tous les côtés de la vérité. Il s’agit ici de la révélation du cœur de Dieu, et cela envers des gens qui ne sont rien d’autre que des perdus.
            Sans le vouloir, les pharisiens et les scribes témoignaient avec raison de sa grâce illimitée, quand ils disaient de Jésus : « Celui-ci accueille des pécheurs et mange avec eux » (v. 2). Alors qu’eux-mêmes n’auraient fait ni l’un ni l’autre, Lui faisait les deux.
            Le Seigneur Jésus répond à leur objection par trois tableaux tirés de la vie journalière empreints d’une grande simplicité : la vie d’un berger, la vie à la maison, et la vie familiale. Ces pharisiens et scribes, orgueilleux et propre justes, continuaient à mépriser la bonté de Dieu ; mais le Seigneur leur répond qu’en définitive ils feraient la même chose que lui faisait. Si l’un d’entre eux était disposé à chercher sa brebis perdue, le Seigneur ne devait-il pas agir de manière analogue pour un homme perdu ? Ce tableau tout simple suffisait au Seigneur pour les désarmer et pour trancher la question en Sa faveur. Ses questions sont dans sa main des outils puissants pour atteindre directement les cœurs et les consciences de ses auditeurs. Elles manifestent une sagesse infiniment plus qu’humaine qui conduisent ses contradicteurs à tomber sous leur propre jugement.


                        Diverses sortes de brebis

                          Au sens national

            Il faut garder à l’esprit que le Seigneur répond au reproche des conducteurs religieux du peuple juif. Il les compare ici avec les 99 brebis au désert, tandis qu’Il présente les publicains et les pécheurs sous l’image de la brebis perdue. Ils étaient tous des « brebis », malgré le mépris qu’éprouvaient les pharisiens et les scribes pour les publicains et les pécheurs.
            Le peuple d’Israël est souvent considéré dans l’Ancien Testament comme un « troupeau » de brebis (voir Ps. 77 : 20 ; 78 : 52 ; 95 : 7 ; Es. 40 : 11 ; 63 : 11 ; Jér. 13 : 17, 20). Dans ces trois paraboles, il n’est pas fait de différence entre Juifs et nations selon les pensées de Dieu. Au sens national, les publicains et les pécheurs étaient sur le même terrain de privilèges extérieurs que les pharisiens et les scribes.

                          Au sens moral
 
            En Jean 10, le Seigneur parle aussi de brebis, mais non dans un sens national ; il s’agit seulement d’un sens moral. Sous ce point de vue, les pharisiens n’étaient pas de ses brebis (v. 26). Seuls ceux d’Israël qui croyaient en Lui et Le suivaient, étaient en vérité ses brebis. Il leur donnait la vie éternelle. Il est important de se rendre compte de ces différences.

            Or il n’y avait aucune raison pour ne pas s’occuper d’une brebis égarée du troupeau d’Israël qui s’égarait, de pécheurs attirés par le Seigneur. Car quand une brebis du troupeau s’égare, le berger met toute son énergie à la retrouver. Naturellement, dans Luc 15, l’image de la brebis perdue est applicable à n’importe quel pécheur. Si une brebis s’égare, elle n’est pas capable par nature de retrouver le chemin. Il faut aller à sa recherche si on ne veut pas qu’elle périsse. Il en est ainsi de tout homme. Mais le Seigneur Jésus, le bon Berger, est prêt à chercher et sauver ce qui est perdu.



                        L'amour cherche

            Dans cette parabole, une brebis sur cent est perdue ; dans la parabole suivante, une pièce sur dix, et dans la troisième, c’est un sur deux. Mais la valeur de ce qui est perdu, aux yeux de celui qui cherche, croit proportionnellement et finalement atteint son maximum. Cependant, même s’il n’y a qu’un centième des brebis qui s’égare, le berger part à sa recherche. Pour lui, cela vaut toujours la peine. Dans sa sagesse, Il répond en comparant sa manière d’agir, avec ce que eux feraient en pareil cas ; il ne dit pas : « si j’avais cent… », mais « quel est l’homme parmi vous… ». Il évite même d’utiliser le mot de « berger » bien qu’il soit naturellement le bon Berger.
            En Jean 10, le bon Berger va devant les brebis, et elles le suivent (v. 4). Il meurt pour ses brebis. Mais en Luc 15, quand la brebis ne veut pas le suivre, c’est lui qui va après elle et la cherche. Quelle immense différence entre les brebis de Jean 10 qui sont en sécurité et celles de Luc 15 qui courent un grand danger !
            Bien sûr, les brebis appartiennent au berger, comme les drachmes à la femme ; mais le Seigneur ne fait pas ressortir ce point dans ces paraboles. Il montre avant tout le caractère de la grâce et de l’amour insurpassable de Dieu. Quand une de ses brebis se perd par sa propre folie, le Berger va après elle pour la chercher, quoiqu’Il lui en coûte - mépris, opprobre, peine, renoncement à lui-même - parce qu’Il l’aime. La parabole ne le dit pas, mais cela inclut aussi la mort du Bon Berger. Ce n’était pas les brebis des pharisiens, mais ses propres brebis, les brebis perdues de la maison d’Israël (Matt. 10 : 6 ; 15 : 24). Mais il a aussi « d’autres brebis », celles des nations (Jean 10 : 16).


                        La joie au ciel

            Tout parle ici de l’activité du Berger, notre Seigneur. Il laisse les 99 brebis au désert. Il va après la perdue jusqu’à ce que Lui la trouve. Alors, c’est Lui qui la met sur ses épaules, tout joyeux, et la ramène à la maison. La brebis ne fait pas un seul pas en direction du Berger ; c’est Lui qui fait tout.
            Au sujet de la brebis, il nous est seulement dit qu’elle s’était perdue - pas seul mot sur ce qu’elle a éprouvé quand elle a été trouvée. L’attention est attirée uniquement sur la joie du Berger. N’est-ce pas une pensée impressionnante que le Seigneur Jésus éprouve de la joie pour chaque « brebis » qu’Il a pu arracher à la perdition ? C’est à cause de cette joie « qui était devant lui, qu’il a enduré la croix, ayant méprisé la honte » (Hébreux 12 : 2).
            Les pharisiens murmuraient tandis que le Seigneur Jésus se réjouissait. « Il verra du fruit du travail de son âme, et sera satisfait » (Es. 53 : 11). « Il se reposera dans son amour, il s’égayera en toi avec chant de triomphe » (Soph. 3 : 17).
            Les versets 7 et 10 indiquent clairement que les « amis » et les « voisins » sont les saints anges qui demeurent dans la présence de Dieu et entrent dans sa joie. Le ciel se réjouit du fait que, sur la terre, un seul homme pécheur se repente et donne à Dieu la place qui lui revient, en prenant lui-même celle qu’il mérite). Voilà un des sujets de joie du ciel (Job 38 : pour la création - Apoc. 19 : 7 pour les noces de l’Agneau). C’est ainsi que s’exprime ici le Seigneur : « Je vous dis qu’ainsi il y aura de la joie au ciel pour un seul pécheur qui se repent…» (Luc 15 : 7a).
            Cependant, sous l’image des « amis » et des « voisins », les rachetés du Seigneur sont aussi inclus ; car nous appartenons déjà « au ciel », même si nous sommes encore sur la terre. Ne nous réjouissons-nous pas quand un pécheur se repent ? Oui, nous sommes rendus dignes d’avoir communion déjà maintenant avec sa joie. Et cette communion nous conduira nécessairement à l’adoration de Celui dont l’amour nous est déjà connu par expérience.
            Mais il est ajouté : « … plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance » (v.7b). Les pharisiens et les scribes se tenaient pour justes, et estimaient donc ne pas avoir besoin de repentance. Pas un seul ange dans le ciel ne s’est jamais réjoui au sujet d’un pareil « juste ».

 


LA DRACHME PERDUE (Luc 15 : 8-10)

            La parabole de la « drachme perdue » est un complément à la parabole précédente, mais elle comporte des traits qui lui sont propres. Cette parabole est tirée de la vie à la maison. Une femme a perdu une drachme sur les dix qu’elle avait et se met alors à la chercher. Elle allume une lampe, balaye la maison et cherche diligemment jusqu’à ce qu’elle la trouve. Le Seigneur et Sauveur s’occupe de pécheurs, de créatures immortelles dont la valeur dépasse de beaucoup celle d’une brebis ou d’une drachme.
            C’est là un enseignement simple que même les pharisiens et les scribes devaient comprendre. En revanche, certaines subtilités que le Seigneur y a insérées leur restaient cachées (Matt. 13 : 10-15). Elles ne peuvent être reconnues que par les siens, et dans la puissance du Saint Esprit.


                        Différences avec la parabole de la brebis perdue

            Les trois paraboles de Luc 15 ont le même sujet principal : des pécheurs objets de la grâce de Dieu qui les cherche. Le premier tableau est rattaché au second par le simple mot « ou » du verset 8 constituant ainsi une seule parabole. Mais il y a quelques différences.


                          Dans ce qui est perdu

            Dans le premier tableau, il s’agit d’une brebis vivante ; maintenant ce qui est perdu est une pièce de monnaie morte : deux caractéristiques essentielles du pécheur.
            La brebis s’en va d’elle-même loin du troupeau et de son berger, et se met dans une situation sans espoir ; ainsi le pécheur s’est éloigné de Dieu par sa propre faute, et vit maintenant dans ses péchés « sans Dieu dans le monde » (Eph. 2 : 12). « Nous avons tous été errants comme des brebis, nous nous sommes tournés chacun vers son propre chemin » (Es. 53 : 6). C’est la vision que nous donne l’épître aux Romains. L’homme pécheur a la vie naturelle, mais elle est utilisée à pécher. Il ne s’enquiert pas de Dieu, ni de sa volonté et ne l’honore pas ; il n’a pas de crainte de Dieu. Aussi est-il tombé sous le jugement de Dieu et il est privé de la gloire de Dieu (Rom. 3 : 23). C’est en fait une situation sans espoir, pour autant que cela dépende de nous !
            La pièce de monnaie est inerte, sans vie, poussiéreuse ; elle se trouve dans un lieu obscur. C’est une autre image de l’état du pécheur décrit dans l’épître aux Ephésiens. Il est par nature mort dans ses fautes et dans ses péchés (2 : 12) et par conséquent absolument incapable de venir à Dieu. Comme la drachme gisait cachée dans les ténèbres, ainsi le pécheur se trouve dans les ténèbres spirituelles, c’est-à-dire qu’il est dans l’ignorance de Dieu (Eph. 4 : 18).
            L’Écriture nous montre ces deux états de tout homme selon la chair : vivant dans le péché (donc coupable devant Dieu), et mort dans les péchés (son état devant Dieu). Dans la parabole du « fils prodigue », les deux côtés seront joints. On s’émerveille devant la sagesse et la profondeur qui se trouvent dans ces paroles du Seigneur Jésus qui paraissent si simples.

                          Dans la personne qui cherche

            Dans le premier tableau c’est un berger qui cherche ; il s’agit donc de la Personne et de l’œuvre de notre Seigneur, le Fils de Dieu.
            Maintenant c’est une femme qui cherche. Souvent dans l’Ecriture, la femme est une image de l’assemblée de Dieu, où le Saint Esprit habite et agit. Le Saint Esprit agit par elle et opère au milieu des hommes. L’Esprit de Dieu prend une grande peine à trouver le pécheur perdu. En premier lieu, par le moyen de la « lampe », la Parole de Dieu, Il apporte la lumière au milieu des ténèbres des âmes perdues dans ce monde. Il applique la Parole au cœur et à la conscience des hommes, pour faire naître une nouvelle vie. Personne ne peut être né de nouveau autrement que « d’eau et d’esprit » (Jean 3 : 5).
            Sous la figure de ce « balayage de la maison », le Seigneur indique que le Saint Esprit veut éliminer ces innombrables obstacles que le diable met sur le chemin des hommes, pour les empêcher de saisir le salut. Ce deuxième côté de l’activité de l’Esprit de Dieu est plein de consolation.
            Quel travail cela représente, de ramener le cœur de l’homme à Dieu !


                        La joie

            Tandis que dans la première parabole notre communion est avec le Fils, dans la deuxième parabole la communion est celle du Saint Esprit. La troisième montrera notre communion avec le Père. Quel privilège d’être apte à la communion avec les trois Personnes de la Déité, d’être associés à la joie de Dieu !
            Dans la première parabole, il est question de la joie au ciel et dans la deuxième, de la joie devant les anges de Dieu. Cela semble signifier que le Seigneur Jésus n’a pas seulement en vue la joie des anges (la première), mais spécialement la joie de Dieu lui-même, à laquelle les anges participent.
            Quel contraste ! En présence des anges qui se tiennent devant Dieu, il y a de la joie pour chaque pécheur qui se repent ; en revanche, les gens religieux orgueilleux sont étrangers à de tels sentiments.

 
 

                                                             D’après Ch. Briem

A suivre