Deux psaumes d’instruction
Lire : Psaumes 88 et 89
Le troisième livre des Psaumes (73 à 89) se termine par ces deux psaumes d’instruction qui se complètent de façon remarquable.
Le Psaume 88 exprime la détresse d’un homme pieux et ses angoisses devant la sainteté de Dieu et sa colère. Cet homme s’adresse au « Dieu de son salut » qui, seul, peut le délivrer. Il représente la nation d’Israël rejetée après la crucifixion de son Roi.
Le Psaume 89 présente le résidu d’Israël, attendant son salut ; celui-ci est basé sur l’alliance faite par Dieu avec son serviteur David (v. 3). Le rejet « temporaire » d’Israël, présentement Lo-Ammi, n’a pas annulé les promesses de Dieu et l’établissement du royaume glorieux de Christ - les « grâces assurées de David » (Es. 55 : 3).
Le Psaume 88 est attribué à Héman l’Ezrakhite, un des sages qui avait trouvé tout naturellement une place à la cour du roi Salomon (1 Rois 4 : 31). Il concerne d’abord - en figure - le résidu d’Israël exposé à la colère de l’Eternel, au temps futur de la détresse de Jacob ; il en porte le pénible fardeau.
Mais on y trouve aussi quelques « traits » de Celui qui s’est souvent identifié avec le résidu souffrant. Christ a subi à la croix, à la place des coupables, le jugement qu’ils méritaient. Il a porté l’éternité de leur châtiment. Qui pouvait plus que Lui ressentir cette angoisse et cette douleur sans bornes, et surtout cette terrible solitude de l’abandon de Dieu (Ps. 22 : 1 ; 102 : 7) ? Elles sont évoquées plusieurs fois dans ce psaume (v. 6-8 ; 16-18). Nos pensées se portent vers Celui que la Parole présente comme l’Affligé par excellence : « Contemplez, et voyez s’il est une douleur comme ma douleur qui m’est survenue, à moi que l’Eternel a affligée au jour de l’ardeur de sa colère » (Lam. 1 : 12). Que Christ puisse rester sans cesse devant nos cœurs étreints par son amour sans bornes. Les Ecritures, parfois surprenantes comme ici, nous ramènent toujours vers Lui.
Tu t’abaissas pour nous jusqu’à la croix infâme,
Où tu subis de Dieu le terrible courroux :
La mort et l’abandon passèrent sur ton âme ;
Du jugement divin tu reçus tous les coups.
Seul, dans cette heure sombre,
L’abandon, l’angoisse et l’effroi
De nos péchés sans nombre !
« Eternel, Dieu de mon salut ! » (v. 1-5)
Ce psaume a ceci de très particulier : on y chercherait en vain une trace d’espérance. C’est l’une des pages les plus sombres de l’Ecriture. Et pourtant, au début du psaume, un nom précieux est donné à l’Eternel : Il est invoqué comme le « Dieu de mon salut ». Le début d’un psaume indique souvent quel en sera le thème ; celui-ci fait exception. Il y est surtout question de ténèbres et de mort. Pas un rayon de lumière ne brille ; placée devant les effets d’une ardente colère de Dieu, l’âme est en détresse. La loi a été transgressée ; il s’agit d’une atteinte à la sainteté de Dieu. Héman a perdu, semble-t-il, tout espoir de délivrance. Il déclare : « Ma vie touche au shéol » (v. 3). Chose étonnante, ce psaume est pourtant également un cantique ! Mais le Seigneur lui-même n’a-t-il chanté une hymne avec ses disciples avant de se rendre à la montagne des Oliviers ? Là, son âme a été saisie de tristesse jusqu’à la mort (Matt. 26 : 38).
De graves difficultés surgissent parfois dans nos vies et peuvent conduire à un état dépressif ou même au désespoir, en particulier lorsque la mort vient rompre les liens les plus chers. Les psaumes, qui ont été appelés à juste titre le « cœur des Ecritures », apportent alors le recours divin indispensable pour surmonter l’accablement. Ce serait perdre son temps que de chercher à dissimuler son découragement. Hâtons-nous de trouver auprès du Seigneur ce « secours dans la détresse, toujours facile à trouver » (Ps. 46 : 1). Toutefois, placer sa confiance en Dieu ne met pas à l’abri de tous les maux ; ce n’est pas une sorte d’assurance « tous risques ». Nous avons normalement part aux peines des humains (Ps. 73 : 5). Mais le Seigneur promet de donner aux siens du réconfort au moment où des sujets de trouble surgissent et de les aider à faire face à leurs incertitudes.
Mais ici le psalmiste est tellement occupé de son épreuve que plus rien ne semble avoir d’importance ; il passe son temps à se lamenter. Il ressent son impuissance et n’hésite pas à se comparer à quelqu’un qui se trouverait dans le shéol. Il se dit « rassasié de maux » et il estime que c’est Dieu qui l’accable. Il pense faire désormais partie de ceux qui vont être jetés dans la fosse (v. 4-10). Or il est, bien sûr, impossible de louer l’Eternel dans un tel lieu ; tandis que celui qui se trouve sur la terre, avec les vivants, peut encore prier Dieu (v. 4-10).
« Tu m’as mis dans une fosse profonde » (v. 6-7)
Ecoutons la plainte du psalmiste : « Tu m’as mis dans une fosse profonde, dans des lieux ténébreux, dans des abîmes » (v. 6). Pourtant un serviteur de Dieu a pu dire que c’était dans ce psaume seulement qu’il avait trouvé pendant un certain temps de la consolation. Au moment où justement il connaissait dans son âme de terribles angoisses, au point d’être persuadé que le ciel lui était fermé, il trouvait des pensées auxquelles il pouvait s’associer ; et comprenant qu’il s’agissait de celles d’un croyant, il y puisait l’assurance d’être lui aussi un croyant.
D’autres psaumes affirment pourtant, au contraire, que même si le fidèle se trouve dans le shéol, son Dieu le garde là aussi ; Il l’en fera sortir et le recevra dans la gloire (Ps. 16 ; 17 ; 49 ; 73). De telles pensées montrent que les saints de l’Ancien Testament avaient bien quelques lueurs d’espérance, alors que l’espoir faisait complètement défaut à Héman dans son état extrême de découragement. Les chrétiens ont maintenant des certitudes, depuis la résurrection de Christ.
On ne trouve nulle part le moindre sentiment de culpabilité ; certaines images ou termes employés évoquent le livre de Job. Mais celui-ci, avant l’effet bienfaisant de l’épreuve permise par Dieu, n’hésitait pas à s’estimer un « juste parfait » (Job 12 : 4). Rien de comparable chez Héman. Il ne semble pas toutefois avoir réalisé que cette colère divine puisse venir d’un péché non jugé ; en tout cas, le psaume n’y fait pas allusion.
Ce fils de Zérakh dit encore : « Ta fureur s’est appesantie sur moi, et tu m’as accablé de toutes tes vagues. Sélah » (v. 7). Il est persuadé que son état misérable est une conséquence directe de la colère divine ; elle s’est abattue sur lui avec la même violence que des vagues montant à l’assaut d’une digue déjà fort endommagée.
« Mon œil se consume d’affliction » (v. 8-12)
« Tu as éloigné de moi ceux de ma connaissance, tu m’as mis en abomination auprès d’eux ; je suis enfermé, et je ne puis sortir » (v. 8, 18). L’impression de claustrophobie est fréquente dans un tel isolement. Héman avait cru trouver de la sympathie auprès de ses amis, mais, effrayés de le voir dans un si triste état, ils l’avaient abandonné (Ps. 69 : 20). Comment ne pas penser au Seigneur à l’heure de la croix (Ps. 69 : 20 ; Lam. 3 : 7-8) ? Il avait demandé à ses disciples de demeurer et de veiller avec Lui, mais bientôt « tous le laissèrent et s’enfuirent » (Marc 14 : 50). Quel brisement pour son cœur !
« Mon œil se consume d’affliction ; j’ai crié à toi, Eternel, tous les jours ; j’ai étendu mes mains vers toi » (v. 9 ; Ps. 6 : 7). Il allègue un motif spécial pour être exaucé : c’est à l’égard des vivants que Dieu opère des merveilles pour lesquelles ils Le louent. Ce n’est plus vis-à-vis de « ceux qui sont descendus dans le silence » (Ps. 115 : 17), au « pays de l’oubli ». Les trépassés ne peuvent plus se lever pour célébrer Dieu (v. 11-12 ; Ps. 6 : 5 ).
Le psalmiste fait encore ce que les trépassés ne font plus. Il le répète : il crie avec diligence au Seigneur. Dès le matin, c’est sa première pensée ! Ses paroles ne montrent-elles pas que la vie de Dieu est en lui, malgré son abattement ? Prenons l’heureuse habitude d’exposer à notre Dieu, dès le réveil, les sujets qui nous tiennent à cœur. Ne nous bornons pas simplement à présenter ceux qui nous inquiètent. « Eternel ! le matin, tu entendras ma voix ; je disposerai ma prière devant toi et j’attendrai » (Ps. 5 : 3).
Un chantre aussi estimé qu’Asaph avait, lui aussi, connu des moments d’amertume et de découragement (Ps. 73 : 2, 13). Il était « battu tout le jour » ; son châtiment, disait-il, revenait chaque matin (v. 14) ! Et maintenant Héman, ce sage envié, connaissait une épreuve comparable. Dieu veut ainsi nous enseigner combien nous avons tous grand besoin d’être soutenus par Sa grâce, et relevés si nécessaire.
Qui me relève dans mes chutes ? C’est Jésus Christ.
Qui soutient mon âme en ses luttes ? C’est Jésus Christ.
Jésus a parlé ; je veux croire que je puis lutter pour sa gloire,
Car mon bouclier, ma victoire, c’est Jésus Christ.
Lutte au-dehors, crainte au-dedans, Agneau de Dieu, - je viens.
« Pourquoi me caches-tu ta face ? » (v. 14-18)
Quelqu’un serait-il troublé présentement dans son âme ? Il pensait que Dieu allait l’éclairer rapidement sur les motifs de son misérable état spirituel ; il espérait qu’Il lui donnerait peut-être - ou lui ferait retrouver - l’assurance de son salut. L’épreuve lui semble sans fin, mais il faut que la patience ait « son œuvre parfaite » (Jac. 1 : 4). Les tourments qu’il ressent sont la preuve que la vie divine est en lui. Ces profonds soupirs viennent d’une âme qui crie à Dieu – « comme le cerf brame après les courants d’eau » (Ps. 42 : 1). Ce sont des périodes très douloureuses : on se meut en tâtonnant, sans avoir encore discerné les raisons d’une si grande affliction. Comme Etienne, gardons nos regards attachés sur le Seigneur (Act. 7 : 55) et comme Job, demandons-lui humblement : « Ce que je ne vois pas, montre-le moi » (34 : 32).
« Il n’est pas une circonstance de ma vie, si difficile soit-elle, où Dieu n’ait pas la volonté positive de me diriger comme Père, de sorte que je ne fasse pas un pas sans que son amour y ait déjà pourvu » (J-N. D).
Le second livre des Psaumes se termine par une admirable description de la gloire messianique (Ps. 72). Le suivant, avec ce psaume 89, s’achève par une doxologie et un développement grandiose de la promesse faite par l’Eternel à David et à sa postérité. Toutefois, on ne trouve pas jusqu’à la fin du psaume la même sérénité que dans celui de Salomon. Dieu a-t-il « oublié » ses promesses ?
Ethan, comme Héman, faisait partie de la famille de Zérakh, un des fils de Juda. Cependant, leurs dispositions d’esprit sont différentes, pour ne pas dire opposées ! Le psaume d’Ethan se termine d’une façon lugubre par le mot « ténèbres », un peu comme Malachie avec « malédiction » ; celui d’Ethan exalte les bontés de l’Eternel : il n’oublie aucun de ses bienfaits !
Ce psalmiste rappelle, dès les premiers versets, la glorieuse promesse qui sert de « thème » à son écrit. Il célèbre la grandeur infinie de Celui qui a fait alliance avec David et sa descendance, couronnée par Christ lui-même. Il expose ensuite le riche contenu de cette promesse. Dans la dernière partie, il fait ressortir le contraste entre les promesses divines faites et la triste situation où Israël et son roi se trouvent présentement. Il adresse alors à Dieu une ardente prière d’intercession en faveur de son Oint.
Ethan était un sage qui vivait à la cour royale. La manière dont il parle de David et des promesses que Dieu lui avait faites, ainsi qu’à sa descendance, est en accord avec les grandes espérances de David, le « roi-prophète ». Le règne de Salomon, son fils, avait d’abord paru confirmer son attente. Toutefois ce psaume a été plutôt écrit au début du règne de Roboam, au lendemain des grands désastres qui venaient de frapper le royaume. On comprend sans peine quelle tragique impression l’invasion de Shishak, le roi d’Egypte, avait pu laisser sur les hommes de Juda. La plupart avaient connu le règne de David et celui, plus glorieux encore, de Salomon. Or Juda avait fait d’une façon inqualifiable tout ce qui était mauvais aux yeux de l’Eternel (1 Rois 14). Aussi l’envahisseur était une « verge » (Es. 10 : 5) dans la main de l’Eternel. Il avait renversé les forteresses élevées par Roboam et dépouillé de leurs trésors le temple et le palais royal à Jérusalem (v. 25-26). Quel coup terrible porté à l’orgueil de ces Juifs ! « Quand vient l’orgueil, la honte vient aussi » (Prov. 11 : 2).
Ethan l’Ezrakhite avait sans doute été témoin de ces humiliations. Il se fait maintenant l’interprète auprès de l’Eternel des requêtes de son peuple à l’égard de leur jeune roi inexpérimenté et si mal conseillé. Dans sa plaidoirie, le psalmiste s’appuie entièrement sur les promesses divines inaltérables, leur seul vrai secours.
« De l’abondance du cœur, la bouche parle » (Matt. 12 : 34). Héman ne parlait que de fosses, de lieux ténébreux, de colère et de fureur. Tandis qu’Ethan, dans ces jours d’épreuve, rappelle à maintes reprises la bonté et de la fidélité de l’Eternel (v. 1, 2, 5, 8, 14, 24, 33, 37, 49). Son assurance repose sur les promesses contenues dans l’alliance que Dieu avait faite avec David - une alliance « assurée » (v. 3, 28, 34). Remarquons une expression répétée trois fois : « J’ai fait alliance avec mon élu, j’ai juré à David mon serviteur… J’ai une fois juré par ma sainteté, si jamais je mens à David !... Où sont, Seigneur, tes premières bontés, que tu as jurées à David dans ta fidélité ? » (v. 3, 35, 49). Il y a beaucoup d’à propos spirituel chez Ethan ; il est sage, il sait attendre pour parler. Son comportement rappelle celui de Moïse dans la si délicate affaire du veau d’or (Ex. 33 : 12-18).
Ethan n’oublie pas la puissance et la sainteté de l’Eternel. A Lui est « le bras de puissance » et sa main est « forte » (v. 13). Il est aussi « un feu consumant » (Héb. 12 : 28-29). Sa puissance s’exerce sur la création (v. 9), sur ses ennemis (v. 10) - ainsi il s’est glorifié dans le Pharaon et son armée, chose si souvent rappelée (Ex. 14 : 4).Même la création qui est comme un cantique à la louange de son nom (v. 11-13), ne dévoile qu’une partie de sa sagesse et de sa puissance.
L’auteur du psaume montre ensuite le trône de Dieu. Il exerce la justice en toute équité, et devant sa face, la vérité met en lumière sa bonté (v. 14). « Bienheureux le peuple qui connaît le cri de joie. Ils marchent, ô Eternel! à la lumière de ta face » (v.15). Le règne mettra fin à la servitude de la corruption (Rom. 8 : 19-21). Ces caractères divins rappelés et célébrés étaient aussi la réponse appropriée au découragement extrême d’Héman. Peut-être Ethan a-t-il pensé à ce croyant si abattu en écrivant cette longue « instruction ». Son désir était certainement de ranimer la foi de son frère - et la nôtre aussi, si besoin est ! Ainsi deux amis croyants - ce fut le cas pour Jonathan et David (1 Sam. 23 : 16) - peuvent s’entraider et s’encourager à attendre paisiblement que le Seigneur juge le moment venu de montrer sa puissance et son amour. « Le fer s’aiguise par le fer et un homme ranime le visage de son ami » (Prov. 27 : 17).
Dieu est bon, Dieu est fidèle : nous Le connaissons ainsi. Ne l’oublions pas dans les jours d’épreuve que l’assemblée connaît – comme Israël en connaissait à ce moment-là. Que notre foi s’attache au Seigneur, même si une épreuve paraît un instant contredire cette bonté et cette fidélité (1 Cor. 1 : 9 ; 10 : 13). En regardant « aux circonstances », nous serons vite très inquiets, mais en levant les yeux en haut, vers le Seigneur, en nous appuyant sur son amour fidèle, nous serons remplis de courage, et deviendrons inébranlables. N’oublions pas que « toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom. 8 : 28).
Pour confirmer les promesses qu’ils se font, les hommes échangent leurs signatures ou se fournissent mutuellement des gages de leur bonne foi. Pour garantir l’accomplissement de ses promesses, Dieu a donné son propre Fils ! « Pour toutes les promesses de Dieu, en lui (Christ) est le oui et en lui l’amen » (2 Cor. 1 : 20). Qui pourrait mettre en doute les engagements pris par une telle Personne ?
« Tu parlas en vision de ton saint, et tu dis : J’ai placé du secours sur un homme puissant, j’ai haut élevé un élu d'entre le peuple » (v. 19). La vision prophétique que Dieu donne de son « saint » va bien au-delà de David. Il donne à son Oint la domination universelle. Connaissons-nous, chers amis, tout le secours que l’on peut trouver en Lui ?
L’amour de Dieu pour le « vrai » David se discerne dans les expressions employées dans ce psaume : « mon élu », « mon serviteur » (v. 3), « mon saint » (v.19). Christ seul peut être appelé le « plus élevé des rois de la terre » (v. 27). Les chrétiens ont le privilège maintenant de Le connaître et d’attendre avec ferveur son apparition ! Dieu a fait une promesse à David : « Lui, bâtira une maison à mon Nom ; et j’affermirai le trône de son royaume pour toujours » (2 Sam. 7 : 13). Il s’agissait d’abord de Salomon, mais, au-delà, c’est à Christ, le Fils de David, que la promesse était faite. Elle est rappelée dans les versets 4 et 28, avec un avertissement : si les descendants de David commettent des iniquités, Dieu ne manquera pas de les châtier (v. 30-32), « avec une verge d’hommes et des plaies des fils des hommes » (2 Sam. 7 : 14).
On connaît, hélas, la triste histoire des rois de Juda. Salomon, déjà, sera infidèle ; il désobéit ouvertement, durant la dernière partie de sa vie, à la volonté clairement révélée de Dieu à son égard (1 Rois 11 : 1-11). Aussi l’Eternel lui suscite-t-il des adversaires (v.14, 23, 26), mais il n’écoute pas Sa voix et il meurt sans que la Parole parle de repentance (v. 43).
Les versets 38 à 45 montrent que Dieu a tenu parole concernant le châtiment annoncé. Le psalmiste rappelle : « Tu l’as rejeté et tu l’as méprisé, tu as été courroucé contre ton oint. Tu as répudié l’alliance de ton serviteur, tu as profané sa couronne jusqu’en terre…Tu as abrégé les jours de sa jeunesse, tu l’as couvert de honte…». Toutes les épreuves d’Israël et de ses rois sont les conséquences de leurs infidélités, y compris la grande tribulation encore à venir.
La grande tristesse pour le croyant repentant est de réaliser la honte et l’opprobre qui ont rejailli sur « les pas de ton oint », du fait de sa mauvaise conduite (v. 41, 45, 50, 51). Cependant dans les psaumes, bien des aspects du jugement divin peuvent être appliqués à Christ lui-même, au moment où chargé de nos péchés, Il s’est présenté à notre place, devant la justice de Dieu. A cause de nos iniquités, Il a connu tous les coups du terrible courroux divin.
Que de fois cette question angoissée est posée dans les psaumes (Ps. 74 : 10 ; 79 : 5 ; 80 : 4…) ! Le temps paraît démesurément long quand on souffre. Job disait : « J’ai eu pour partage des mois de déception, et des nuits de misère me sont assignées… je suis excédé d’agitations jusqu’au point du jour » (7 : 3-4).
C’est en réponse à tous ces cris de détresse émanant du « résidu » que l’Eternel fera de son jugement « une affaire abrégée sur la terre » (Rom. 9 : 28 ; Marc 13 : 20). Le châtiment est appelé « son œuvre étrange, son travail inaccoutumé » (Es. 28 : 21).
Le psalmiste demande : « Où sont, Seigneur, tes premières bontés, que tu as jurées à David dans ta fidélité ? » (v. 49). Accomplissant alors sa promesse, Dieu fera jouir son peuple de ses bontés pour l’éternité, en Christ, le Fils de David (2 Sam. 7 : 15).
Ce psaume se termine par la louange : « Béni soit l’Eternel pour toujours ! Amen, oui, amen ! » (v. 52). Avons-nous appris à louer le Seigneur au jour de l’épreuve (Job 1 : 21) ?
Ph. L Le 10. 03. 12