LES PARABOLES DE L’EVANGILE DE LUC (5)
L'exclamation d'un invité
La première invitation et les excuses des invités
Un deuxième appel
Un troisième appel
Un des convives, ayant entendu ce que Jésus enseignait, lui dit : « Bienheureux celui qui mangera du pain dans le royaume de Dieu » (v. 15). En effet, celui-là sera bienheureux ; mais Jésus va répondre en montrant comment les hommes, les Juifs premièrement, répondent à l’invitation divine.
Il ne suffisait pas d’assister avec le Seigneur à un repas chez un pharisien pour être assuré d’avoir part avec Lui au royaume de Dieu ; le moyen d’y entrer est montré par la touchante et solennelle parabole du grand souper.
La première invitation et les excuses des invités
Dieu est comparé à un homme qui fait un grand souper et y convie beaucoup de gens. A l’heure du souper, il envoie un esclave – un type, ici, du Saint Esprit - dire aux conviés de venir, car tout est prêt. En entendant cette invitation, tous s’excusent sans exception.
Le premier a acheté un champ et veut aller le voir. Il ne semble pas que venir au souper aurait changé quelque chose pour lui, mais la convoitise aveugle le cœur (1 Jean 2 : 15-16).
Un autre a acquis cinq paires de bœufs ; il doit les essayer. Ici non plus, assister au souper n’aurait sans doute pas annulé les projets de cet homme. Mais l’orgueil de la vie étouffe le mouvement du cœur vers Dieu et les soucis de la vie sont comme des épines (Luc 8 : 14).
Un autre encore vient de se marier et donne ce prétexte pour ne pas aller au souper. Son cœur, comme les deux autres, est pris. Si les relations de famille priment sur les choses de Dieu (Matt. 10 : 37), elles peuvent devenir également des convoitises de la chair.
Chacun de ces trois invités, dans les circonstances où il se trouve, a des raisons qui lui paraissent valables parce qu’il n’est occupé que des choses présentes et matérielles ; elles absorbent entièrement ses pensées ; elles suffisent à son cœur, comme nous l’avons vu avec l’homme riche du chapitre 12, parce qu’il ne se préoccupe pas du salut de son âme. Les offres d’une joie céleste et éternelle n’ont rien d’attrayant pour son cœur qui est de la terre et auquel il faut les choses de la terre. Toutes celles qui ne sont pas mauvaises en elles-mêmes le deviennent, car elles ont servi à détourner les hommes de la vie éternelle, en les détournant de Christ. Ce qu’il y a de triste à constater dans l’état de l’homme, c’est que toutes les excuses qu’il avance proviennent de la répugnance de son propre cœur pour les choses de Dieu, ce qui lui fait mépriser la grâce dont il est l’objet de la part du Dieu d’amour.
Un deuxième appel
Après avoir essuyé les refus des premiers invités, qui sont les Juifs du temps où Jésus était sur la terre, le maître de la maison, en colère, dit à son esclave : « Va vite dans les rues et les ruelles de la ville, et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux. L’esclave dit : Maître, ce que tu as commandé est fait, et il y a encore de la place » (v. 21-22). La ville où l’on appelait les malheureux au festin représente encore Israël. Ces misérables, ceux qui se reconnaissent moralement tels devant Dieu - en contraste avec les orgueilleux chefs des Juifs, scribes, pharisiens, et tous ceux animés du même esprit - reçurent en grand nombre le second message adressé par les apôtres aux Juifs, après le départ de Jésus (voir les Actes des Apôtres). Mais il y avait encore de la place au banquet de la grâce, et un troisième appel a lieu, en faveur des Gentils (les gens des Nations, les peuples non juifs).
Un troisième appel
« Le maître dit alors à l’esclave : Va dans les chemins et le long des haies, et contrains les gens à entrer, afin que ma maison soit remplie » (v. 23).
Grâce à Dieu, le nombre de ceux qui ont répondu à ce troisième appel est déjà grand, car, par la destruction de Jérusalem et la dispersion du peuple parmi les nations, Dieu a mis fin à son œuvre spéciale parmi les Juifs et il a « contraint » les Gentils à entrer ; ce travail, encore inachevé aujourd’hui, va se terminer par la venue du Seigneur.
Seul, en réalité, le Saint Esprit est assez puissant pour « contraindre les gens à entrer ». « Les serviteurs sous ses ordres - même quelqu’un d’aussi remarquable que l’apôtre Paul - ne peuvent faire plus que de persuader les hommes (voir 2 Cor. 5 : 11) ; seul l’Esprit du Dieu vivant peut agir dans leurs cœurs assez efficacement pour qu’ils soient « contraints » à entrer. Mais, béni soit Dieu, c’est ce qu’Il fait - c’est ce qu’Il a fait pour chacun d’entre nous, croyants » (H-B. H).
C'est encore temps ! A la vie éternelle,
En cet instant le Fils de Dieu t'appelle.
C'est Jésus ! réponds-lui !
Oh ! viens, entre aujourd'hui !
C'est encore temps, car la porte est ouverte,
Par le Sauveur l'entrée en est offerte.
Viens aussi, réponds-lui !
Oh ! viens, entre aujourd'hui !
Ne tarde pas à répondre à sa grâce,
Il reste encore aujourd'hui de la place.
Maintenant, viens à lui !
Oh ! viens, entre aujourd'hui !
Dieu veuille qu’un nombre plus grand encore se laisse contraindre d’entrer en ne préférant pas au Sauveur les avantages présents et éphémères que le monde peut offrir. Les choses mêmes légitimes et bonnes en elles-mêmes, telles que les affaires, les biens, la famille et tant d’autres choses deviennent mauvaises dès qu’elles détournent du Sauveur et constituent, dans la main de l’Ennemi, des moyens de perdition. Souvenons-nous que, pour le chrétien, tout cela est nuisible - tout ce qui, dans le cœur, prend la place de Christ, c’est-à-dire la première. Ces choses-là, si nombreuses, se présentent à chaque instant sous les formes les plus variées. Chacun peut en discerner la valeur et l’importance en les comparant à Christ, ainsi que Paul l’avait fait lorsqu’il disait : « Mais les choses qui pour moi étaient un gain, je les ai considérées, à cause du Christ, comme une perte. Plus encore, je considère toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur, à cause de qui j’ai fait la perte de toutes et je les estime comme des ordures » (Phil. 3 : 7-8).