« Il continua son chemin tout joyeux »
Luc 15 : 24
Actes 16 : 25
Jean 15 : 9-11
Actes 5 : 40-42
Luc 15 : 5-7
La joie que Dieu met dans le cœur du croyant est une lumière brillante, une grande force et un puissant stimulant dans sa vie (Ps. 4 : 7 ; Néh. 8 : 10). Elle doit « lui demeurer de son travail durant les jours de sa vie que Dieu lui donne sous le soleil » (Eccl. 8 : 15), et dans la gloire, elle amènera à plus forte raison son cœur à déborder. « Ta face est un rassasiement de joie » (Ps. 16 : 11).
Cependant, bien que les dons et les bénédictions de Dieu, motif de cette joie ininterrompue, ne puissent plus jamais nous être ôtés, la source de la joie est parfois bien peu abondante. Pourquoi donc ? La Parole de Dieu elle-même veut répondre à cette question.
Actes 8 : 39
Après que Philippe eut « annoncé Jésus » à l'eunuque qui s'en retournait en Ethiopie et que cet homme en quête de Dieu eut accepté Jésus par la foi dans son cœur assoiffé, l'intendant de la reine « continua son chemin tout joyeux ». Il est vrai qu'il n'avait plus Philippe à ses côtés, qu'il ne possédait pas toute la Parole mais disposait seulement du livre d'Esaïe, qu'il n'a trouvé aucun chrétien dans son pays, mais tout cela ne paraissait alors pas le préoccuper. A ce moment-là, le premier jour de son salut, il ne pensait qu'à Jésus seul avec qui il était si fermement uni, et non aux difficultés et à l'isolement que lui vaudrait son témoignage chrétien au sein du paganisme. Dans son « premier amour », il faisait inconsciemment ce que fait le chrétien enseigné, expérimenté et fidèle : il demeurait en Jésus de tout son cœur. L'attrait du monde et du péché n'y trouvait par conséquent aucune place. C'est pourquoi sa joie était si grande.
Luc 15 : 24
Lorsque le fils perdu a été retrouvé et qu'il est rentré à la maison paternelle pour y jouir de l'amour du père et pour être assis à sa table de fête, « ils se mirent à faire bonne chère ». Et il n'est pas dit que les choses changèrent par la suite. Car le royaume de Dieu, dans lequel entre le racheté, est « justice, paix, et joie dans l'Esprit Saint (Rom. 14 : 17).
Mais attention : la joie est associée ici à la justice et à la paix. Sans justice pratique (faire ce qui est « juste » devant Dieu, ce qui correspond à sa volonté) et sans paix (la conscience d'une communion sans nuage avec Lui), cette joie sainte ne peut pas prospérer.
En Galates 5 : 16-26, il nous est enseigné que le croyant doit avoir crucifié la chair avec les passions et les convoitises pour que le fruit de l'Esprit puisse être trouvé chez lui. Ce fruit est « l'amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi ». Si l'un de ces éléments manque, l'action du Saint Esprit est entravée et son fruit ne peut pas ou que faiblement se manifester. Si le fleuve de l'amour qui, de Dieu, par le Saint Esprit, veut couler au travers de mon cœur vers mes frères et mes semblables, est interrompu momentanément, et que je vienne à manquer de longanimité, de bienveillance, de bonté et de douceur envers les autres, la joie me fera certainement aussi défaut pendant ce temps.
Actes 16 : 25
La joie de l'Esprit Saint n'a pas son terrain nourricier dans ma propre personne, dans mon travail, mon service, ma réussite, ma bonne réputation. Elle est aussi indépendante de mes circonstances. Paul et Silas en sont l'exemple bien connu. Ils chantaient les louanges de Dieu dans « la prison intérieure » de Philippes, le dos couvert de meurtrissures sanglantes et les pieds fixés dans le bois. Alors qu'il était prisonnier, l'apôtre a écrit plus tard aux saints de cette ville : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je vous le dirai encore : Réjouissez-vous » (Phil. 4 : 4). Eux et nous tous devrions toujours nous réjouir, non pas en n'importe quoi ou en n'importe qui, mais « dans le Seigneur ».
Cela ne va-t-il pas de soi pour les siens qui ont pu expérimenter tant de grâce et d'amour de sa part et connaître déjà tant de ses gloires ? Devant le trône de l'Agneau, cette joie ne sera jamais interrompue ou affaiblie ; là nous Le verrons face à face ; rien ni personne ne nous détournera de cette joie ; au contraire : tout nous y stimulera. Sur cette terre, nous ne voyons pas Jésus ; mais nous nous réjouissons « d'une joie ineffable et glorieuse » parce que nous croyons en Lui (1 Pier. 1 : 8). Mais ici-bas il y a Satan, il y a le monde avec tout ce qu'il comporte, il y a les choses terrestres et les choses visibles, et enfin la chair avec ses mauvais penchants, qui tous concourent à détourner notre cœur et nos regards du Seigneur Jésus. Combien l'énergie de la foi et la vigilance sont par conséquents nécessaires ici-bas pour répondre à cette exhortation : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ». Nous placer toujours devant Lui et Le contempler est un exercice continuel, mais si béni !
Jean 15 : 9-11
Dans ces versets, notre Seigneur place l'obéissance et la joie l'une à côté de l'autre. Il dit : « Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés ; demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi j'ai gardé les commandements de mon Père et je demeure dans son amour. Je vous ai dit cela afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète ».
L'obéissance est en abomination à l'homme naturel. Mais le croyant, qui se tient sur le terrain de la grâce et marche dans la puissance de l'Esprit, trouve une grande joie à garder les commandements du Seigneur. Car en le faisant, il demeure dans son amour, dans la conscience d'une relation intime avec Lui.
Obéir au Père et accomplir ses commandements, telle était la joie parfaite de Jésus, et si nous Le suivons en cela, sa joie sera en nous.
Avoir communion avec le Père et avec son Fils Jésus Christ est une joie complète (1 Jean 1 : 3-4), à laquelle plus rien ne peut être ajouté. De par sa nature elle a ce caractère, lors même que nous n'en jouissons ici-bas qu'imparfaitement.
Ce témoignage de la Parole nous rappelle toujours où nous pouvons trouver la joie complète que nous cherchons si souvent au mauvais endroit.
Actes 5 : 40-42
Luc rapporte dans ce passage comment les apôtres ont été remplis de joie malgré les circonstances adverses : à cause de leur prédication ouverte de l'évangile de Jésus, ils avaient été conduits devant le sanhédrin. Après avoir délibéré, les soixante-dix anciens les avaient condamnés à être battus. Il était d'usage, parmi les Juifs, de donner quarante coups moins un sur le dos nu. Ils ont été ainsi battus avec des verges comme des malfaiteurs. Quelle ignominie ! De plus, il leur a été enjoint de ne plus parler au nom de Jésus. S'en sont-ils alors allés intimidés, abattus et tristes ? Absolument pas : « Eux donc quittèrent le sanhédrin en se réjouissant d'avoir été estimés dignes de souffrir des outrages pour le Nom ; et tous les jours ils ne cessaient d'enseigner et d'annoncer Jésus comme le Christ, dans le temple et de maison en maison ».
Ceci ne nous montre-t-il pas que si nous nous dérobons à la honte pour le nom de Jésus en nous taisant sur l'Evangile, nous ne pourrons pas non plus connaître la joie qui animait ici les apôtres ?
Luc 15 : 5-7
Cet homme de la parabole qui a trouvé la brebis perdue après l'avoir longtemps cherchée, a appelé les amis et les voisins, leur disant : « Réjouissez-vous avec moi, car j'ai trouvé ma brebis, celle qui était perdue ». Ainsi le bon Berger veut que nous aussi nous prenions part à sa joie quand Il ramène à la maison ceux qui étaient perdus. Pour ce travail d'évangélisation, Il veut se servir de rachetés qui se laissent employer dans sa dépendance. Un tel service nécessite parfois beaucoup d'efforts et souvent une longue « recherche », mais combien grande est alors aussi notre joie quand celui qui était perdu rentre « à la maison ».
En vérité, non seulement l'eunuque mais aussi chaque racheté a bien lieu de continuer son chemin « tout joyeux » ! Toutefois prenons garde aux conditions nécessaires à cet effet et tenons les obstacles soigneusement éloignés du chemin.
Bientôt nous allons entrer dans la maison du Père. Dans cette perspective, que « le Dieu d'espérance » veuille nous remplir « de toute joie » (Rom. 15 : 13). Alors tous les esclaves qui auront fait fidèlement fructifier leurs talents, recevront leur salaire et entendront de la bouche du Seigneur cette approbation : « Bien, bon et fidèle esclave ; tu as été fidèle en ce qui peu, je t'établirai sur beaucoup : entre dans la joie de ton maître » (Matt. 25 : 21-23). Une joie éternelle reposera sur notre tête !
D'après W. Gschwind – Extrait de « Conseils pour la vie nouvelle »