« Pêcheurs d’hommes »
L’obéissance aux directives du Seigneur
L’activité de l’évangéliste figurée par celle du pêcheur
Un service que chaque croyant doit désirer accomplir
Après avoir appris que Jean le baptiseur a été livré, Jésus se retire dans la Galilée méprisée. Il y rejoint un peuple mélangé qui a perdu tout courage, toute espérance. Ce sont les pauvres en Israël, éloignés du centre religieux de Jérusalem. Autrefois, dans sa belle prophétie, Esaïe les décrivait marchant dans les ténèbres (9 : 2). Leur cas s’est encore aggravé, ils sont assis dans les ténèbres (Matt. 4 : 16).
Au sein de cette nuit morale, une grande lumière va luire. Jésus est Celui qui est « la lumière du monde » (Jean 8 : 12) et Il la répand autour de Lui. Il apporte la délivrance et leur dit : « Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché » (Matt. 4 : 12-17). Marc ajoute à ce message : « Croyez à l’évangile » (1 : 15).
L’appel du Seigneur et la formation auprès de Lui - « Venez après moi… » (Marc 1 : 17). « Il en établit douze pour être avec lui » (Marc 3 : 14)
Le Seigneur habitait alors à Capernaüm ; elle sera appelée « sa ville », mais elle restera incrédule. Or, « comme Il marchait le long de la mer de Galilée, Jésus vit deux frères, Simon appelé Pierre, et André son frère, qui jetaient un filet dans la mer, car ils étaient pêcheurs » (Matt. 4 : 18). Ils connaissaient déjà Jésus ; ils étaient devenus ses disciples, de même que ceux du groupe voisin, dès le début de Son ministère (Jean 1 : 40-41). Cependant, il ne semble pas qu’il y ait eu beaucoup de changements dans leur vie ; ils avaient poursuivi leur rude profession de pêcheur. Parfois il en va de même dans notre vie. Nous avions rencontré le Seigneur et un instant notre cœur avait vibré pour Lui ; cependant, nous nous sommes laissé ensuite gagner par le « sommeil spirituel ».
Cette mer est une figure de ce monde. Jésus s’apprête à y lancer le filet de l’évangile. Il a aperçu ces pêcheurs et s’approche d’eux. Il va cette fois les appeler à Le suivre ! « Il leur dit : Venez après moi, et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes » (v. 19). Car on ne peut pas devenir pêcheurs d’hommes de la même manière que l’on apprend à exercer son métier journalier.
Ce n’est pas dans des collèges, des écoles ou même des « Instituts théologiques » qui peuvent faire de quelqu’un un « pêcheur d’hommes ». On peut éventuellement y apprendre à avoir des pensées plus justes sur la « religion », à mieux savoir parler ou même écrire sur le sujet. Il faut retenir que Christ seul peut opérer ce merveilleux travail en nous, à la gloire de Dieu.
Encore doit-on d’abord reconnaître son état de pécheur devant Dieu et Lui confesser ses péchés. Le salut nous est alors proposé en Jésus Christ ; la rédemption est maintenant possible : son sang a été versé à la croix.
Après avoir cru, nous devenons des enfants de Dieu pour l’éternité. Désormais, Christ veut nous communiquer des ressources spirituelles ; elles sont indispensables pour devenir, à notre tour, « pêcheurs d’hommes ».
Cher lecteur, s’Il vous a appelé à Le suivre, n’attendez plus ! Allez vers Lui. Faites dans votre vie le demi-tour nécessaire. Converti, vous serez enseigné par son Esprit qui désormais habitera en vous. Instruit par sa Parole, chacun peut ainsi chercher à accueillir ses frères, également pécheurs - car « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Rom. 3 : 23). Avec le secours d’en Haut, nous apprendrons à les « gagner » à Christ !
Christ, lit-on ailleurs, appelle « ceux qu’Il voulait » (Marc 3 : 13). Ils répondent à son appel. « Il en établit douze pour être avec lui ». Plus tard, Il les enverra prêcher l’évangile, leur donnant autorité pour guérir les malades et chasser les démons (v. 14 ; 6 : 7). Cependant chacun doit d’abord rester « près de Lui » et se laisser enseigner ! Une formation préalable est indispensable avant tout service.
C’était, pour ces pêcheurs galiléens, un moment décisif. La grande affaire pour chaque enfant de Dieu, c’est de simplement Lui obéir. « A nous l’obéissance, à Lui les conséquences », a-t-on dit. Une foi simple est celle qui compte entièrement sur Lui. Si nous hésitons, l’Ennemi s’empresse de faire ressortir les « difficultés » qu’une telle décision pour Christ ne manquera pas d’entraîner. Et notre incrédulité naturelle est toujours prête à s’en saisir ; elle voudra obtenir des « délais » - attitude incompatible avec une véritable obéissance - qui est, elle, immédiate (1 Rois 19 : 20).
Chaque chrétien doit avoir personnellement affaire à son Seigneur. Ces hommes sont saisis par la grandeur de Jésus et touchés par son amour. Ils s’attachent à Lui, acceptent sans hésiter un changement complet d’orientation dans leur vie. Quelle grâce ! Ils vont laisser aussitôt leurs filets et Le suivre. « Allant un peu plus loin, il (Jésus) vit Jacques le fils de Zébédée, et Jean son frère qui, dans la barque, raccommodaient les filets. Aussitôt, Jésus les appela ; alors, laissant leur père Zébédée dans la barque avec ceux qu’il employait, ils allèrent après Lui » (Marc 1 : 18-20).
Personne ne peut dire au Seigneur : « Je me donne à toi ». Chacun, en revanche, peut demander : « Enseigne-moi ce que tu veux ; me voici, prêt à faire ta volonté ». Dans sa grâce, Il nous prend à son service, si telle est sa volonté (Phil. 3 : 1), et Il donne la force nécessaire de « tout laisser » sans regarder en arrière (Luc 9 : 62). L’appel est toujours personnel.
L’obéissance aux directives du Seigneur - « Sur ta parole, je lâcherai les filets » (Luc 5 : 5)
Le passage parallèle de l’évangile de Luc montre le Seigneur s’occupant personnellement de Simon Pierre. Il monte dans une barque, lui commande de la mener « en eau profonde » et de lâcher les filets pour la pêche. Simon lui répond : « Nous avons travaillé toute la nuit, et nous n’avons rien pris ; mais sur ta parole, je lâcherai les filets. L’ayant fait, ils prirent une grande quantité de poissons et leurs filets se déchiraient. Alors ils firent signe à leurs compagnons qui étaient sur l’autre barque de venir les aider ; ceux-ci vinrent et remplir les deux barques au point qu’elles s’enfonçaient » (Luc 5 : 5-7). Simon Pierre se jette alors aux genoux de Jésus, disant : « Retire-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. En effet, la frayeur l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à cause de la prise de poissons qu’ils venaient de faire ; de même aussi Jacques et Jean, fils de Zébédée, associés de Simon. Jésus dit à Simon : Ne crains pas ; dorénavant tu prendras des hommes. Ayant alors mené les barques à terre, ils quittèrent tout et Le suivirent » (v. 8-11). Comparons ces versets avec ceux de Jean 21 : 6-11 : dans cette dernière scène, les filets ne se rompent pas - cette pêche abondante est une figure « des biens meilleurs et permanents » qui seront désormais leur part.
Seul avec Jésus sur la mer, Simon L’a écouté et s’est montré disposé à obéir ; c’est toujours le chemin de la bénédiction : « Sur Ta parole, je lâcherai les filets ». Sans Christ, les efforts de l’homme sont infructueux (Luc 5 : 5), mais ici le Seigneur se fait connaître à Pierre comme le Maître de l’univers. Il commande, en particulier, aux poissons de la mer (Ps. 8 : 6, 8). Il peut tout faire, là où justement l’homme, lui, n’a rien pu faire.
Saisi de crainte, convaincu de péché dans la présence du Seigneur, Simon se jette à ses pieds en s’écriant : « Retire-toi de moi ». Mais ce n’est pas pour se retirer que Jésus recherche le pécheur. Finalement, avec Simon, cet entretien se révèle plus décisif encore, semble-t-il, que pour ses compagnons de travail. Converti, il suit Celui qui est devenu son Sauveur personnel. Le Seigneur pourra lui confier un service très précieux (Matt. 16 : 19).
Tous ceux que le Seigneur appelle ne doivent pas pour autant abandonner leur activité professionnelle ou renoncer à des liens de famille formés par Dieu lui-même. Cependant ils doivent être prêts à le faire, si le Maître en décide ainsi (Luc 14 : 33). A chacun, le Seigneur demande : « Suis-moi » (Jean 21 : 19). Quelle est notre réponse personnelle ?
L’activité de l’évangéliste figurée par celle du pêcheur - « Je ferai de vous des pêcheurs d’hommes » (Matt. 4 : 19)
Ces disciples de Jésus étaient des pécheurs aguerris, déjà rompus aux difficultés liées à la pêche, une activité qui est, à plusieurs égards, un « art ». Elle requiert l’usage intelligent des capacités naturelles dont Dieu, dans sa bonté, a doté ses créatures. Sous son regard, elles servent à faire le bien ; mais si, au contraire, elles se trouvent chez quelqu’un encore sous l’esclavage de Satan, elles peuvent souvent servir au mal.
Rappelons un peu des capacités requises pour la pêche. Il faut de la patience au pêcheur qui doit savoir attendre parfois des heures durant ! Il faut être capable de choisir les hameçons et les appâts appropriés, et déterminer quelle sera la canne ou le filet convenable. Un pêcheur doit être observateur et jeter sa ligne ou son filet au bon moment, au bon endroit, là où le poisson a l’habitude de passer. Dans un lac, c’est en général autour de « monts » invisibles à la surface, mais un pêcheur habitué des lieux les a depuis longtemps détectés ! L’endurance est nécessaire ; le vrai pêcheur ne se décourage pas facilement. Il doit savoir rester paisible, éviter tout ce qui est source de trouble ou de bruit. Il doit également savoir se tenir en retrait – ne pas chercher à paraître, ce qui est plutôt contraire à nos habitudes !
Il y a des pêches fructueuses, d’autres sont décevantes. L’Ecriture rappelle qu’il est possible de pêcher « toute une nuit » sans rien (Jean 21 : 3-5 ; Luc 5 : 5 ). Dans cette profession, les conditions climatiques ont aussi beaucoup d’importance. Sur un même lac, à un calme plat peut soudain succéder une violente tempête (Marc 6 : 48). La pêche des grands poissons comestibles a souvent lieu en « haute mer ». Et là, si brusquement un ouragan fait rage, avant que l’on puisse s’abriter dans un port souvent éloigné, la situation peut devenir dramatique. Chacun se souvient probablement de la description du terrible voyage maritime de l’apôtre Paul (Act. 27 : 14, 20). Cette occasion, il est vrai, lui a permis de rendre un beau témoignage : « Je crois Dieu », a-t-il dit devant tous ; il Lui faisait entièrement confiance. Dire simplement : « Je crois en Dieu » est loin de montrer la même assurance. Toutefois, ce sont ceux qui descendent sur la mer et font leur travail sur les « grandes eaux » qui voient les œuvres de l’Eternel, et ses merveilles dans les eaux profondes (Ps. 107 : 23-31).
Après ces considérations sur la pêche « classique », occupons-nous plutôt d’une autre forme de « pêche », bien plus importante. A la suite du Seigneur, ces pêcheurs de Galilée vont devenir des « pêcheurs d’hommes ». Sur les traces de Jésus chacun pouvait être, selon sa volonté, un évangéliste ou même un apôtre ! Ce sera le cas d’André, de Jean, de Pierre… Ce dernier, à la Pentecôte (Act. 2), dirigé par le Saint Esprit, amènera dans une seule prédication 3000 personnes à la foi. Elles viendront s’ajouter à l’Eglise naissante (Act. 2 : 47). « L’Eglise ne pourrait pas exister sans l’évangéliste » (JND).
Un service que chaque croyant doit désirer accomplir - « Fais l’œuvre d’un évangéliste » (2 Tim. 4 : 5)
Présenter l’évangile est un des aspects du témoignage que le Seigneur confie aux siens, et c’est même le premier. En effet, l’édification de la maison de Dieu commence par l’apport de « nouveaux » matériaux, qui seront ensuite préparés et mis en place par le moyen de pasteurs et de docteurs. Il faut que les nouveaux convertis soient « accompagnés » pour acquérir une « bonne maturité » (1 Tim. 3 : 13).
L’apôtre Paul - qui semble avoir un grand nombre de dons, reçus du Seigneur - se présente, dans l’épître aux Colossiens, comme serviteur à la fois de l’évangile et de l’assemblée. Cet « équilibre harmonieux » est très désirable ; il est tout à la gloire de Dieu (Col. 1 : 23b, 25). Le même apôtre encourage son enfant Timothée : « Mais toi, sois sobre en tout, endure les souffrances, fais l’œuvre d’un évangéliste, accomplis pleinement ton service » (2 Tim. 4 : 5). L’évangéliste ne doit pas se contenter de présenter la bonne nouvelle du salut ; il doit chercher avec soin les âmes, accomplir à leur égard un travail de foi et d’amour !
Le cantique suivant rappelle quelle est la substance du message présenté par celui qui désire faire l’œuvre d’un évangéliste à ceux qui sont encore étrangers à la grâce de Dieu :
Si vous saviez la paix douce et profonde
Que le Sauveur dans mon âme apporta !
Céleste paix que méconnaît le monde,
Elle jaillit pour vous de Golgotha.
Mon Sauveur vous aime,
Ah ! Cherchez en Lui
Votre Ami suprême,
Votre seul appui.
Le Seigneur peut, s’Il le juge bon, se servir pour son œuvre de quelques-uns des caractères « naturels » qu’Il nous avait lui-même donnés au moment de notre naissance, c’est-à-dire bien avant notre conversion. Esaïe a été appelé « dès le ventre » (Es. 49 : 1) ; Jérémie a été « connu » avant d’être formé dans le ventre de sa mère, et « sanctifié » avant qu’il sorte de son sein (Jér. 1 : 5 ) ; Dieu a « mis à part » son serviteur Paul « dès le ventre » de sa mère (Gal. 1 : 15).
Ainsi le racheté appartient à son Seigneur « corps, âme et esprit » (1Thes. 5 : 23). Ne l’oublions jamais ! Le Seigneur doit pouvoir se servir de lui en tout temps et à Son gré. Nous sommes sans valeur propre, mais Dieu s’est plu à choisir « les choses folles du monde », celles qui sont « faibles » ou « méprisées », celles « qui ne sont pas », pour « couvrir de honte » les sages et les intelligents, « afin que personne ne se glorifie devant Dieu » (1 Cor. 1 : 27-29).
Un « pécheur d’hommes » reçoit au fur et à mesure du besoin toutes les ressources spirituelles nécessaires. La présence du Saint Esprit apporte à chacun le secours au moment opportun, et il est conduit dans ses paroles par cet hôte divin. « Il y a de la joie pour un homme dans la réponse de sa bouche ; et une parole dite en son temps, combien elle sera bonne ! » (Prov. 15 : 23).
Restons en prière, dépendants du Seigneur à chaque pas ; marchons sur Ses traces. Chacun peut s’emparer avec foi de la promesse faite aux disciples : « Ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là ; ce n’est pas vous qui parlez, mais c’est l’Esprit de votre Père qui parle en vous » (Matt. 10 : 19-20).
Chers lecteurs chrétiens, avons-nous tous fait cette expérience si bénie : être secouru au moment de parler à une âme encore dans sa misère et placée par Dieu sur notre chemin ?
Ph. L le 10. 02. 12