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LA PREMIERE EPITRE AUX CORINTHIENS (16)

CHAPITRE 16  

       La collecte en faveur des saints en Judée (v. 1-4)
       Projets de voyage (v. 5-12)
       Exhortations finales (v. 13-18)
       Salutations et exhortations finales (v.19-24)


            L'apôtre termine sa première épître aux Corinthiens par diverses communications et salutations. Elles montrent que les grands problèmes présents dans cette assemblée n'ont en aucune manière affaibli son amour ni sa sollicitude pour eux. Les informations, partiellement très personnelles et particulières, contiennent des enseignements importants et fondamentaux de l'Esprit Saint.

  
La collecte en faveur des saints en Judée (v. 1-4)

            Paul donne d'abord des instructions concernant l'aide aux chrétiens à Jérusalem. Les paroles d'introduction : « Au sujet de la collecte qui se fait en faveur des saints... » et la mention de Jérusalem seulement au verset 3, montrent qu'il s'agissait d'une affaire déjà connue des Corinthiens (7 : 1 ; 8 : 1 ; 12 : 1).
            Les croyants en Judée et à Jérusalem se trouvaient dans une situation difficile. Leur pays était sous la domination des Romains, et eux-mêmes étaient persécutés par leurs compatriotes juifs. De ce fait, ils se trouvaient dans une grande pénurie matérielle. Déjà en Actes 11 : 29, nous lisons que les croyants à Antioche étaient venus en aide aux frères et sœurs de Judée. Galates 2 : 10 mentionne aussi la nécessité d'assister les « pauvres ». Au cours de ses voyages, Paul recommandait aux assemblées de soutenir ces saints dans leurs besoins. Les assemblées de Macédoine avaient montré à ce sujet leur grande générosité (2 Cor. 8). Aux assemblées de Galatie, toutefois, Paul avait « ordonné » de mettre à part des collectes dans ce but, et il fallait faire de même à Corinthe (v. 1).
            Afin de ne pas devoir procéder à la hâte à des collectes lors de l'arrivée de l'apôtre, les frères et sœurs à Corinthe devaient à l'avance chaque premier jour de la semaine mettre personnellement à part chez eux, selon leurs possibilités. La mention du premier jour de la semaine est digne d'attention. C'est le dimanche, le lendemain du sabbat, qui a reçu, par la résurrection du Seigneur Jésus d'entre les morts, une consécration particulière. Il a été tout de suite reconnu et honoré comme un jour caractéristique du christianisme (comp. Jean 20 : 19, 26). Dès le début, c'est ce jour-là, appelé aussi le « jour du Seigneur » ou la « journée dominicale » (Apoc. 1 : 10), qu'avait lieu la célébration de la cène. Le fait que, depuis quelques années, le lundi est adopté dans le calendrier comme premier jour de la semaine ne change rien à l'ordre biblique, selon lequel le samedi (« jour du sabbat ») est le dernier jour et le dimanche le premier jour.
            La mise à part personnelle et la collecte devaient avoir lieu ce jour-là quand les croyants se réunissaient pour adorer à l'occasion de la cène du Seigneur. En Hébreux 13 : 15 et 16, la louange aussi bien que l'exercice de la bienfaisance sont désignés comme un « sacrifice » à Dieu (comp. Phil. 4 : 18). Nous pouvons aussi honorer le Seigneur par un juste emploi des biens terrestres qu'Il nous a confiés.
            Il est vrai que l'apôtre ne déclare pas expressément ici que des collectes doivent avoir lieu lors des réunions le jour du Seigneur, mais les dernières paroles du verset 2 ne laissent guère la place à une autre conclusion : « ...afin qu’on n’attende pas mon arrivée pour faire des collectes ». Les dons devaient non seulement être mis à part personnellement chaque dimanche, mais aussi être récoltés régulièrement. Nous ne pensons pas nous tromper en admettant qu'il convient d'agir de la même manière pour rassembler les moyens nécessaires pour tous les autres besoins de l'œuvre du Seigneur. Il est à peine nécessaire de dire que chacun peut en outre apporter une aide tout à fait personnelle.
            Les versets 3 et 4 traitent de l'administration des dons rassemblés. Paul ne mentionne que maintenant le lieu d'habitation des destinataires. Lui-même se proposait, lors de sa prochaine visite à Corinthe, de munir les frères désignés par les croyants d'une lettre d'accompagnement afin que ce don destiné aux saints à Jérusalem soit transmis en bonne et due forme. Comme on peut le déduire de 2 Corinthiens 8 et de Romains 15 : 25, ceci eut lieu après la rédaction de ces deux épîtres. Si cela était nécessaire, Paul accompagnerait lui-même ces frères. De Romains 15 : 25, il découle que tel fut le cas.


Projets de voyage (v. 5-12)

            En liaison avec cette importante mission, l'apôtre mentionne maintenant ses projets de voyage. D'Ephèse, où il se trouvait alors (voir v. 8), il se proposait de se rendre en Macédoine, puis de là à Corinthe. Il espérait y demeurer quelque temps, si le Seigneur le permettait. Cependant, cette visite a été retardée, à cause de la situation qui régnait là (2 Cor. 1 : 15 ; 2 : 1). Paul voulait d'abord rester à Éphèse, où le Seigneur lui avait ouvert « une porte grande et efficace » (v. 9). Qu'il y ait eu manifestement une forte opposition extérieure à la prédication de l'évangile n'était pas un empêchement pour lui. Nous apprenons ainsi que les difficultés extérieures ne sont pas une indication de la désapprobation du Seigneur, mais certainement aussi que l'absence extérieure de difficultés n'est pas nécessairement la preuve d'un chemin approuvé de Lui. La direction du Seigneur par son Esprit est en premier lieu une question d'un cœur exercé devant Lui à faire sa volonté, et cela d'une manière indépendante des circonstances extérieures. Que le Seigneur se serve de celles-ci est une autre affaire. Quant à la manière dont Il nous dirige, il n'y a pas de règles. Il veut que nous soyons continuellement dépendants de Lui.
            Au chapitre 4 (v.17), Paul avait déjà mentionné que Timothée était en route vers Corinthe. D'après Actes 19 : 22, il voyageait avec Eraste vers la Macédoine. Il avait donc déjà quitté Ephèse, mais n'atteindrait Corinthe qu'après l'arrivée de la lettre. De même que Tite, qui arriva un peu plus tard à Corinthe (2 Cor. 7 : 6-7), Timothée devait apporter son aide aux croyants à Corinthe. Comme il était une âme sensible, quelque peu craintive, et de plus encore assez jeune, Paul exhorte les Corinthiens à ne pas le mépriser, afin qu'il puisse séjourner parmi eux sans crainte, et insiste en mentionnant le fait qu'il s'employait à l'œuvre du Seigneur comme lui-même (v. 10).
            Apollos (v. 12) était venu à Corinthe peu de temps après la première visite de l'apôtre Paul et y avait été d'une grande aide pour les croyants (Act. 18 : 27 ; 19 : 1 ; 1 Cor. 3 : 6). Il ne faisait pas partie du groupe de collaborateurs de Paul et poursuivait son ministère de manière personnelle - toutefois nous avons vu en étudiant le chapitre 3 qu'il agissait sous la direction du même Seigneur et avec le même but. Il se trouvait alors bien à Ephèse. Dans sa grande préoccupation pour l'assemblée à Corinthe, Paul avait voulu le convaincre d'y faire aussi une visite, mais sans succès. Il n'avait pas catégoriquement refusé, mais il ne voyait pas son chemin d’y aller pour l’instant ; il irait plus tard seulement, quand il trouverait « l'occasion favorable ». Malgré son autorité apostolique, Paul n'avait pas fait pression sur ce frère, l'avait laissé libre d’agir dans la dépendance personnelle de leur commun Seigneur. Les frères mentionnés ici sont probablement les trois Corinthiens nommés au verset 17.



Exhortations finales (v. 13-18)

            La même sollicitude qui avait poussé l'apôtre à persuader Apollos de visiter l'assemblée à Corinthe l'incite semble-t-il maintenant à enchaîner immédiatement avec ces paroles : « Veillez, tenez ferme dans la foi ; comportez-vous en hommes, fortifiez-vous. Que tout parmi vous se fasse dans l'amour » (v. 13-14). Déjà au chapitre 15 (v. 58), il leur avait adressé une exhortation semblable, et maintenant, arrivé à la fin de sa longue lettre, il les appelle encore une fois à la vigilance vis-à-vis des ruses du diable, à la fermeté dans la foi et à l'énergie spirituelle, mais avant tout, à montrer l'amour pratiquement. Tout cela manquait aux Corinthiens si richement bénis et pourtant dans l'ensemble si charnels et faibles spirituellement.
            Mais il y avait quelques exceptions. Paul mentionne d'abord la maison de Stéphanas, « les prémices de l'Achaïe » (v. 15). Cette famille était donc la première qui était venue à la foi au Seigneur Jésus dans cette région de la Grèce. Paul l'avait lui-même baptisée (1 : 16), et dès lors, non seulement Stéphanas, mais toute la famille s'était « vouée au service des saints ». Il n'est pas dit en quoi consistait ce service, mais les paroles du verset 18 - ils avaient réconforté l'esprit, non seulement de l'apôtre, mais aussi des Corinthiens - permettent d'en déduire toute la valeur (comp. Phm v. 7). Personne ne les avait appelés, nommés ou désignés pour ce service ; c'était simplement leur amour pour le Seigneur et pour les siens qui les y conduisait. Quel exemple pour nous ! De quelque nature qu'il soit, un tel service devrait être reçu avec reconnaissance et être reconnu par tous les frères et sœurs. Visiblement ce n'était pas le cas des Corinthiens. C'est pourquoi Paul en mentionne deux fois la nécessité (v. 16,18).
            Tandis qu'une grande partie des croyants à Corinthe adoptait une attitude réservée envers Paul, Stéphanas s'était mis en route avec deux autres frères, Forunat et Achaïque, pour venir le visiter (v. 17). La joie ressentie compensait ce en quoi l'assemblée à Corinthe, en tant que telle, avait manqué. Ces frères, qui avaient réconforté non seulement l'apôtre, mais auparavant aussi les Corinthiens, devaient donc être reconnus (v. 18). Réconforter ou rafraîchir, ranimer, tel est un but précieux de tout service (comp. 2 Cor. 7 : 13 ; Phm v. 7, 20). Aucun don particulier n'est nécessaire pour cela, mais l'amour pour les frères et sœurs est indispensable. C'était donc un bel éloge que Paul exprimait à l'égard de ces trois frères, et un motif particulier de reconnaître de tels hommes.



Salutations et exhortations finales (v.19-24)

            Paul avait beaucoup travaillé dans cette province romaine d'Asie dont Ephèse était la capitale (comp. Act. 19 : 10 ; 20 : 31). Les assemblées établies dans cette région, transmettaient leurs salutations à l'assemblée à Corinthe par l'intermédiaire de l'apôtre (v. 19). Si même les noms des localités ne sont pas mentionnés, ces salutations expriment néanmoins l'unité et la communion des témoignages de Dieu sur la terre, ressenties de façon consciente. C’est d'une grande beauté !
            Les époux Aquilas et Priscilla avaient habité quelque temps à Corinthe et y étaient donc bien connus des croyants (Act. 18 : 2) ; ils les font particulièrement saluer. Ce couple qui est cité six fois dans le Nouveau Testament, bien que toujours brièvement, servait le Seigneur avec beaucoup de dévouement (Act. 18 : 18, 26 ; Rom. 16 : 3 ; 2 Tim. 4 : 19). Il ne servait pas seulement les frères qui travaillaient dans l'œuvre du Seigneur, mais il mettait aussi sa demeure à la disposition de l'assemblée, aussi bien à Ephèse que plus tard à Rome (Rom. 16 : 3-5). Les salutations mentionnées ici expriment l'amour pour les saints.
            « Tous les frères » se joignaient aux salutations de l'apôtre (v. 20). Ce sont assurément les frères qui voyageaient et servaient avec Paul, qui exprimaient ainsi leur affection (comp. Act. 19 : 22). Le « saint baiser » auquel les Corinthiens sont invités, provient du profond désir de Paul de voir les Corinthiens manifester un amour vrai les uns envers les autres, mais aussi la sainteté dans la vie de tous les jours et entre eux, deux choses qui leur manquaient tellement.
            Paul n'écrivait habituellement pas lui-même ses lettres, mais les dictait à un frère qui l'accompagnait et lui servait de « secrétaire » (comp. Rom. 16 : 22). Ce n'est que pour les Galates qu'il fit une exception. En signe d'authenticité, il ajoutait normalement à la fin une salutation de sa propre main (comp. 2 Thes. 3 : 17). Tel est le cas ici (v. 21).
            Il ajoute cependant encore deux pensées importantes et solennelles : « Si quelqu'un n'aime pas le Seigneur Jésus Christ, qu'il soit anathème » (v. 22). Celui qui refuse l'amour du Seigneur demeure pour l'éternité sous la malédiction de Dieu. Peut-être Paul pense-t-il là à ceux qui, à Corinthe, n'étaient chrétiens que de profession ?
            La seconde pensée est de nature plus douce : « Maranatha ! » Il s'agit en fait de deux mots araméens qui signifient : « Notre Seigneur est venu » (Maran atha) ou : « Notre Seigneur, viens » (Maran tha). La seconde traduction est probablement préférable (comp. Apoc. 22 : 20). Il semble que cette fervente exclamation était si répandue parmi les chrétiens d'origine juive qu'elle était aussi comprise des chrétiens d'entre les nations. Pensons simplement à des expressions aussi connues que « Amen » ou « Alléluia » qui sont tirées de l'hébreu. Mais avec quelle rapidité a disparu l'espérance du retour du Seigneur, dont Paul a parlé d'une manière si saisissante au chapitre 15 ! Il y a près de deux cents ans, le Saint Esprit a de nouveau placé le retour du Seigneur devant le cœur des croyants - mais qu'en est-il aujourd'hui ? Appelons-nous aussi de tout notre cœur comme Paul : « Maranatha » ?
            L'apôtre Paul termine cette épître aux Corinthiens avec le souhait que la grâce du Seigneur Jésus Christ soit avec eux. Ils avaient appris à connaître cette grâce alors qu'ils étaient des pécheurs, ils étaient maintenant dans cette grâce, mais combien elle leur faisait défaut dans leur vie de foi pratique ! Paul a dû leur adresser beaucoup de paroles sévères. C'était cependant des paroles de grâce, bien que « assaisonnées de sel » (Col. 4 : 6). Son amour pour eux demeurait inchangé, même si, comme il l'écrivit plus tard, en les aimant plus, il devait être moins aimé (2 Cor. 12 : 15). Son désir est qu'ils demeurent conscients de son amour pour eux, et il termine par conséquent son épître par ces paroles : « Mon amour est avec vous tous dans le Christ Jésus. Amen ».


                                                                                                   A. Remmers