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Le sermon sur la montagne (17)

  

Le chemin spacieux et le chemin resserré (Matt. 7 : 13-14)

            « Entrez par la porte étroite ; car large est la porte, et spacieux le chemin qui mène à la perdition, et nombreux sont ceux qui s’y engagent ; car étroite est la porte, et resserré le chemin qui mène à la vie, et peu nombreux sont ceux qui le trouvent » (Matt. 7 : 13-14).
 

                        L'alternative

            L'image est facile à comprendre : pour chacun, il n'existe que deux portes, deux chemins et deux buts. Il n'y a que deux catégories d'hommes. La signification des deux portes et des deux chemins n'est pas directement donnée, mais leurs issues respectives - la perdition ou la vie - ne sauraient être plus clairement précisées.
            Une direction doit être prise au départ ; le Seigneur nous invite à entrer par la porte étroite et à nous engager dans le chemin étroit de l'obéissance qui conduit à la vie. Que faisons-nous de son invitation ? Il est plus facile, mais infiniment dangereux, de suivre la grande foule par la porte large et le chemin spacieux de la désobéissance, qui mène à la perdition ! Le mot employé ici pour « perdition » signifie condamnation éternelle.

                        Le chemin du disciple de Jésus

            L'appel du Seigneur est clair : « Entrez par la porte étroite ». Et après avoir averti du danger qu'il y a à suivre le chemin large, il explique : « Car étroite est la porte, et resserré le chemin qui mène à la vie, et peu nombreux sont ceux qui le trouvent » (v. 14).
            Chacun est donc appelé à entrer par la porte étroite. Le chemin du disciple est sans doute « resserré », car c'est un chemin d'abnégation et de dévouement, mais aussi d'adversités, voire de persécutions. Mais il mène à la vie. Le Seigneur avait déjà dit au chapitre 5 : « Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux » (v. 20). De même, Paul et Barnabas avertiront plus tard les croyants de l'Asie Mineure que « c'est par beaucoup d'affliction qu'il nous faut entrer dans le royaume de Dieu » (Act. 14 : 22).
            En Luc 13 : 24, le Seigneur dit simplement : « Luttez pour entrer par la porte étroite ; parce que beaucoup, je vous le dis, chercheront à entrer et ne pourront pas ». La mise en garde contre le chemin spacieux n'apparaît pas. Dans notre passage, l'appel du Seigneur est particulièrement solennel.
            Ne perdons pas de vue que, dans le Sermon sur la montagne, il ne s'agit pas encore de recevoir l'évangile de la grâce, mais de suivre le Seigneur en fidèle disciple. Ici le Seigneur Jésus ne présente pas la grâce de Dieu ni le moyen du salut, mais la responsabilité de l'homme et le chemin à la suite de Christ. La grâce de Dieu et la responsabilité de l'homme sont comme les deux rails de cette voie, et en dehors d'elle, il ne reste que le chemin menant à la perdition. La responsabilité du disciple du Seigneur ne saurait être soulignée de façon plus solennelle.
            La déclaration : « Car étroite est la porte, et resserré le chemin qui mène à la vie, et peu nombreux sont ceux qui le trouvent », est sans doute dure pour la chair. Mais elle attire l'attention sur une question essentielle, vitale : celle d'un chemin dont l'issue a des conséquences éternelles. Il ne faut pas chercher à mettre ces paroles de Jésus en contradiction avec celles qu'il prononcera en Matthieu 11 : 30 : « Car mon joug est facile à porter et mon fardeau est léger ». Selon Romains 5 : 6-10, l'homme naturel, irrégénéré, est sans force, impie, pécheur et ennemi de Dieu. Pour un tel homme, la décision de suivre Christ a des conséquences difficiles à supporter. C'est pourquoi il a besoin d'être attiré par l'amour, la grâce et la miséricorde de Dieu. En revanche, pour celui qui est né de nouveau, il est facile de suivre le Seigneur. En effet, il a reçu de Dieu une nouvelle nature, dont le seul désir est de faire la volonté divine, même si la chair, l'ancienne nature de l'homme, est encore présente et résiste toujours.

                        Le chemin spacieux

            Pour l'homme irrégénéré, sans relation avec Dieu, suivre le chemin large est une chose qui va de soi. Là il n'y a aucune limitation; on fait ce qu'on veut. Mais ce chemin aboutit à la perdition éternelle; et ce que le Seigneur décrivait jadis se voit encore aujourd'hui : beaucoup se laissent éblouir et séduire par l'entrée large et attrayante de ce chemin. Et ils ferment volontairement les yeux sur son aboutissement.
            Normalement, on ne monte pas dans un train ou dans un avion sans savoir quelle est sa destination. Mais lorsqu'il s'agit du plus important des voyages, le chemin de la vie sur cette terre, beaucoup ne se soucient ni de son terme ni de son but, ou bien se bercent dans une fausse sécurité. Encore une fois, n'oublions pas qu'il n'est pas question ici du salut gratuit, mais de la responsabilité du disciple de Christ. Lui aussi est en danger de se laisser séduire par les attraits trompeurs du chemin spacieux. Que celui qui confesse appartenir au Seigneur ne se trompe pas lui-même en pensant que sa marche n'a pas beaucoup d'importance, l'essentiel étant d'avoir la foi. Dans toute l'Ecriture, il n'existe aucun passage qui soutienne l'idée qu'une vie de péché, c'est-à-dire une marche dans le chemin large, aboutisse à la gloire. Au contraire, la Parole de Dieu déclare clairement qu'une marche dans le mal conduit à la perdition éternelle (1 Cor. 6 : 9-10 ; Gal. 5 : 19-21 ; Eph. 5 : 5 ; Phil. 3 : 18-19).
            N'en tirons pas la conclusion que de vrais chrétiens, qui sont nés de nouveau, puissent perdre leur salut. Lorsque le Seigneur parle de personnes sauvées par la grâce de Dieu, il dit : « Personne ne peut les arracher de la main de mon Père » (Jean 10 : 29). Et lorsqu'il s'agit de notre profession chrétienne, la Bible montre que ce que nous disons être doit être confirmé par notre marche à la suite du Seigneur. Ce sont les deux côtés de notre relation avec Dieu. Ils constituent ensemble le sceau divin de 2 Timothée 2 : 19 : « Le Seigneur connaît ceux qui sont à lui, et : Qu'il se retire de l'iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur ».
            La déclaration du Seigneur Jésus dans ces versets est donc très sérieuse. Elle concerne tous ceux qui confessent Jésus comme Seigneur.

                      A. Remmers - article paru dans le « Messager Evangélique » (1995 p. 220-223)

 

A suivre