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LE CANTIQUE DES CANTIQUES 
 CHAPITRE 6
 
Verset 1  - « Où est allé ton bien-aimé, ô la plus belle parmi les femmes? De quel côté ton bien-aimé s'est-il tourné? et nous le chercherons avec toi ».
Verset 2  - « Mon bien-aimé est descendu dans son jardin, aux parterres des aromates, pour paître dans les jardins et pour cueillir des lis ».
Verset 3  - « Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi ; il paît parmi les lis ».
Versets 4-5a - « Tu es belle, mon amie, comme Thirtsa, agréable comme Jérusalem, redoutable comme des troupes sous leurs bannières. Détourne de moi tes yeux, car ils me troublent ».
Versets 5b -7 - « Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres sur les pentes de Galaad ;  tes dents, comme un troupeau de brebis qui montent du lavoir, qui toutes ont des jumeaux, et pas une d'elles n'est stérile; ta joue est comme un quartier de grenade derrière ton voile ».
Verset 8 - « Il y a soixante reines, et quatre-vingts concubines, et des jeunes filles sans nombre ».
Verset 9 - « Ma colombe, ma parfaite, est unique ; elle est 1'unique de sa mère, la choisie de celle qui l'a enfantée. Les filles l'ont vue, et l'ont dite bienheureuse ; les reines aussi et les concubines, et elles l'ont louée ».
Verset 10 - « Qui est celle-ci qui apparaît comme l'aurore, belle comme la lune, pure comme le soleil, redoutable comme des troupes sous leurs bannières? »
Versets 11-12 - « Je suis descendu au jardin des noisettes, pour voir la verdure de ta vallée, pour voir si la vigne bourgeonne, si les grenadiers s'épanouissent. Sans que je m'en aperçusse, mon âme m'a transporté sur les chars de mon peuple de franche volonté ».
Verset 13 - « Reviens, reviens, Sulamithe! reviens, reviens, et que nous te voyions. - Que verriez-vous dans la Sulamithe? - Comme la danse de deux bandes ».



 Verset 1 - « Où est allé ton bien-aimé, ô la plus belle parmi les femmes? De quel côté ton bien-aimé s'est-il tourné? et nous le chercherons avec toi ».
            Si l'on est entièrement occupé de Christ, si le moi n'est plus l'objet de nos pensées, il en découle des résultats précieux et variés pour l'âme. Lorsqu'un chrétien souffre d'un triste état spirituel, comment peut-il en sortir? En étant occupé de Christ. L'expérience de l'épouse en est la preuve. Son erreur était de s'occuper d'elle-même : « Je me suis dépouillée de ma tunique, comment la revêtirais-je ? J'ai lavé mes pieds, comment les salirais-je? » (Cant. 5 : 3). Mais lorsque les filles de Jérusalem l'interrogent au sujet de son bien-aimé, elle ne pense plus qu'à lui, ne parle plus que de lui ; peu à peu, son âme est pleinement restaurée ; elle s'arrête sur les perfections incomparables de son Seigneur. Alors celles qui l'écoutent, attirées par les gloires de la personne du Bien-aimé, désirent le voir et apprendre à le connaître.
            Mais ce témoignage de l'épouse porte un autre fruit. Les filles de Jérusalem concluent que ce doit être l'époux qui a quitté son épouse. En l'entendant parler de lui en des termes aussi ardents, elles ne supposent pas un instant qu'elle se soit éloignée de lui. Comment l'épouse pourrait-elle se lasser  de contempler une Personne si aimée ? Aussi, lui disent-elles : « Où est allé ton bien-aimé...? De quel côté ton bien-aimé s'est-il tourné ? et nous le chercherons avec toi ». Quel vif reproche, tout indirect qu'il soit, a dû ressenti par le coeur de l'épouse! En exaltant son Seigneur, elle se condamnait elle-même. Quand l'âme n'est plus en communion avec le Seigneur, tout semble condamner ses voies. Mais si elle est restaurée, tout contribue à l'humilier plus profondément et à élever le niveau de sa communion avec lui. Elle se réjouit maintenant en lui. Sachant à nouveau où il est et ce qu'il fait, elle peut l'indiquer à ses compagnes.
 
 Verset 2 - « Mon bien-aimé est descendu dans son jardin, aux parterres des aromates, pour paître dans les jardins et pour cueillir des lis ».
            Quelle délicieuse scène, en comparaison avec celle du chapitre 5: 7, où elle dit : « Les gardes qui font la ronde par la ville me trouvèrent ; ils me frappèrent, ils m'ont blessée ; les gardes des murailles m'ont ôté mon voile de dessus moi ». Marcher en communion avec lui ou bien errer dans le monde : quelle différence ! Le Seigneur nous est montré prenant ses délices dans les siens ; il est dans son jardin cueillant des lis. « Comme le lis entre les épines, telle est mon amie entre les filles » (Cant. 2 : 2). L'épouse comprend ses pensées et le montre par ses paroles, au verset suivant.
 
Verset 3 - « Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi ; il paît parmi les lis ».
            Alors qu'auparavant l'épouse exprimait premièrement la joie de posséder son bien-aimé (Cant. 2 : 16), elle dit maintenant : « Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi ». Cette nouvelle déclaration montre un progrès divin : la bien-aimée manifeste d'abord sa joie profonde d'appartenir à son bien-aimé (je suis à lui), avant même de dire qu'il est à elle.
            La foi prend aisément ce ton assuré : « Je suis à mon bien-aimé », si nos pensées sont véritablement occupées de Christ, de son amour, de sa grâce, et non de nous-mêmes, de nos propres sentiments, de notre service.
 
Versets 4-5a - « Tu es belle, mon amie, comme Thirtsa, agréable comme Jérusalem, redoutable comme des troupes sous leurs bannières. Détourne de moi tes yeux, car ils me troublent ».
            Thirtsa n'existe plus, Jérusalem est foulée aux pieds, et depuis longtemps la bannière de Juda n'a pas été déployée. Toutefois, Celui qui recourait à ces emblèmes pour exprimer ses sentiments demeure le même.
            Ces paroles sont les premières que le Bien-aimé adresse à son épouse depuis son éloignement : « Tu es belle, mon amie ». Qui peut comprendre son amour? Rappelons ce que l'époux lui avait dit lors de leur dernière rencontre : « Ouvre-moi, ma soeur, mon amie, ma colombe, ma parfaite! Car ma tête est pleine de rosée, mes boucles des gouttes de la nuit » (Cant. 5 : 2).  A cet appel touchant, elle n'avait pas prêté attention et elle s'était égarée ! Mais à présent, nous la trouvons auprès de son Seigneur pleinement restaurée. Elle a confiance dans son amour : « Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi », vient-elle de dire. Mais ne lui reprochera-t-il rien au sujet de sa folle conduite? Ne va-t-il pas montrer d'abord un peu de froideur dans son attitude, afin qu'elle soit honteuse devant lui? Non, puisqu'elle se repent de ce qu'elle a fait, Il lui ouvre le trésor de son amour !
            Si nous sommes repentants, non seulement le Seigneur nous pardonne, mais il oublie toutes nos offenses. Voyez aussi l'exemple de la femme cananéenne (Matt. 15 : 22-28). Dès qu'elle prend la place de quelqu'un qui n'a aucun droit à la bénédiction, celle-ci coule vers elle. Le Seigneur fait même l'éloge de sa foi : « O femme, ta foi est grande ; qu'il te soit fait comme tu veux ». Ses besoins sont entièrement satisfaits. La pauvre pécheresse à ses pieds dans la maison de Simon ou bien encore le fils prodigue dans les bras de son père, sont des témoins de la même grâce.
            La première chose que l'époux déclare à son épouse, c'est que sa beauté est sans défaut à ses yeux. Pas un mot de reproche ne sort de ses lèvres. Pour lui, elle est belle comme Thirtsa, agréable comme Jérusalem. Thirtsa, qui signifie « charmes », était le nom de la résidence des rois d'Israël (avant la construction de Samarie), comme Jérusalem était celle des rois de Juda. L'Ecriture célèbre les splendeurs de Jérusalem : « Belle dans son élévation, la joie de toute la terre, est la montagne de Sion, aux côtés du nord, la ville du grand roi ; Dieu est connu dans ses palais pour une haute retraite » (Ps. 48: 2-3). Mais au jour prochain de la gloire, les deux royaumes, Israël et Juda, seront unis sous un seul chef et ne seront plus jamais séparés. Le prophète Ezéchiel enseigne en termes clairs ce qui nous est présenté ici sous forme d'allégorie : « Ainsi dit le Seigneur, l'Eternel : Voici, je prendrai les fils d'Israël d'entre les nations où ils sont allés, et je les rassemblerai de toutes parts, et je les ferai entrer dans leur terre; et je les ferai être une seule nation dans le pays, sur les montagnes d'Israël : un seul roi sera leur roi à tous ; et ils ne seront plus deux nations, et ils ne seront plus divisés en deux royaumes » (Ez. 37 : 21-22).
            Quand les douze tribus seront réunies, et que le Messie sera leur roi, la gloire de la nation sera grande. Elle sera « redoutable comme des troupes sous leurs bannières ». Image imposante qui donne l'idée d'une unité dans l'action. Le roi est confondu par la gloire de son peuple bien-aimé : « Détourne de moi tes yeux, car ils me troublent ». Les yeux de l'épouse se fixent enfin sur celui qui a tout fait pour elle. Et nul n'entre comme lui dans la joie et la bénédiction des siens. Mais quelle sera sa satisfaction lorsque la maison de David et les habitants de Jérusalem se tourneront vers lui avec deuil et avec larmes, lorsque les tribus longtemps perdues apparaîtront sur la scène et le reconnaîtront comme le véritable Messie. Quand tous les regards seront fixés sur lui, lui-même pourra y lire leur profonde affection. La louange débordera de tous les coeurs ; de Jérusalem, la bénédiction se déversera sur toutes les nations de la terre!
            Alors les paroles du prophète Esaïe exprimeront véritablement le deuil d'Israël et sa joie mêlée de larmes : « il a été blessé pour nos transgressions, il a été meurtri pour nos iniquités ; le châtiment de notre paix a été sur lui, et par ses meurtrissures nous sommes guéris. Nous avons tous été errants comme des brebis, nous nous sommes tournés chacun vers son propre chemin, et l'Eternel a fait tomber sur lui l'iniquité de nous tous » (Es. 53 : 5-6).            Jérusalem redeviendra alors la ville des conseils de Dieu, elle ne sera plus la cité où l'orgueil et l'oppression de l'homme se sont donné libre cours. Environnée de montagnes, entourée de murailles, de remparts et de tours, elle sera la gloire de tous les pays : « le nom de la ville, dès ce jour : Jéhovah-Shamma (l'Eternel est là) » (Ez. 48 : 35 ; Ps. 48). Alors le Messie disposera de tout selon sa volonté ; Satan sera jeté dans l'abîme pendant mille ans (Apoc. 20 : 1-3). La terre sera délivrée de la malédiction, la puissance du mal réprimée, et le vrai Salomon régnera. Impossible de concevoir l'effet en puissance et en gloire de la présence de Christ sur la terre en l'absence de Satan.
 
Versets 5b -7 - « Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres sur les pentes de Galaad ;  tes dents, comme un troupeau de brebis qui montent du lavoir, qui toutes ont des jumeaux, et pas une d'elles n'est stérile; ta joue est comme un quartier de grenade derrière ton voile ».
            Depuis que l'Epoux s'est adressé à son épouse dans les termes du chapitre 4, elle s'est égarée, puis elle est revenue à lui. En lui répétant ce qu'il lui avait dit auparavant, il lui donne l'assurance que sa beauté ne s'est point altérée à ses yeux. Quoiqu'il ne dise rien de ses égarements, ses paroles auront désormais pour elle plus de prix qu'auparavant. Le Saint Esprit peut se servir des mêmes paroles, pour la gloire de Christ et la bénédiction de nos âmes. Aucune autre parole n'aurait pu donner de l'assurance au coeur de l'épouse.
 
Verset 8 - « Il y a soixante reines, et quatre-vingts concubines, et des jeunes filles sans nombre ».
            Ce verset a trait au Millénium. Les deux royaumes de Juda et d'Israël, divisés depuis si longtemps, sont maintenant unis. Dans cette scène glorieuse au milieu des nations et des villes de Juda, Jérusalem a la première place.
 
Verset 9 - « Ma colombe, ma parfaite, est unique ; elle est 1'unique de sa mère, la choisie de celle qui l'a enfantée. Les filles l'ont vue, et l'ont dite bienheureuse ; les reines aussi et les concubines, et elles l'ont louée ».
            Quelle place elle occupe dans le coeur du Bien-aimé! Il parle de celle qui reste unique à ses yeux, n'étant comparable à aucune autre. Le résidu fidèle de Juda aura cette valeur à ses yeux au dernier jour. Nous avons maintenant ce prix pour lui. Elle est la choisie de celle qui l'a enfantée. La nation est envisagée ici sous l'aspect d'une mère : « elle est la choisie de celle qui l'a enfantée », tandis que la tribu de Juda est vue sous l'image d'une épouse.
            Si la fille de Sion, dans l'orgueil et la méchanceté de son coeur, a repoussé son amour, lui ne change pas. Elle est devenue la proie d'ennemis cruels, qui lui ont infligé de grandes souffrances. Cependant, à travers ses égarements, l'époux la suit de ses regards d'amour, et au temps convenable, il la visite en grâce : il la trouve alors dans la condition d'une pauvre esclave, brûlée par le soleil, réduite à garder les vignes d'autrui.
            Maintenant, dans son amour et sa compassion, il dit qu'elle a reçu de la main de l'Eternel le double pour tous ses péchés (Es. 40: 2). Son temps de détresse est accompli, son iniquité est pardonnée ; elle est consolée par son Seigneur, plein de grâce et de pardon. Il ne s'accorde pas de repos avant d'avoir accompli toutes ses pensées d'amour envers elle. Elle est l'objet de l'admiration universelle : « Les filles l'ont vue et l'ont dite bienheureuse; les reines et les concubines l'ont louée ». La fille de Tyr (type des Gentils) et les plus riches des peuples rechercheront ta faveur (Ps. 45: 12). Elle reflète la gloire et la beauté du roi et toutes les nations l'admirent.
 
Verset 10 - « Qui est celle-ci qui apparaît comme l'aurore, belle comme la lune, pure comme le soleil, redoutable comme des troupes sous leurs bannières? »
            Il semble que ce verset nous fasse entendre les admirateurs de l'épouse : « Qui est celle-ci qui apparaît comme l'aurore? » La nuit est passée, l'épouse s'avance maintenant dans la fraîcheur et la beauté d'un matin radieux. Elle apparaîtra bientôt dans la splendeur du jour, revêtue des rayons du Soleil de justice.
            La gloire et la dignité futures d'Israël sont fréquemment représentées par des corps célestes : le soleil, la lune et les étoiles. Ainsi dans les songes de Joseph,  toute la nation est représentée dans la famille de Jacob, et préfigurée par le soleil, la lune et les étoiles (Gen. 37 : 9). Dans l'Apocalypse (12 : 1), nous voyons la tribu de Juda, de laquelle notre Seigneur a surgi, revêtue de la même gloire. Le symbole employé est celui d'une femme revêtue du soleil, avec la lune sous ses pieds. La gloire des douze tribus semble se concentre dans la tribu royale et l'a pour représentante. Ces luminaires célestes donnent aussi l'idée de la stabilité. « J'ai une fois juré par ma sainteté, si jamais je mens à David ! Sa semence sera à toujours, et son trône comme le soleil devant moi. Comme la lune, il sera affermi pour toujours ; et le témoin dans les nues en est ferme. Sélah » (Ps. 89 : 35-37).
            Telle sera la gloire future d'Israël. Quel changement pour le Juif méprisé! Les vierges, les reines, les concubines contemplent avec admiration la tribu royale de Juda, paraissant comme l'aurore du jour, belle comme la lune, brillante comme le soleil, redoutable comme des troupes sous leurs bannières. L'épouse sera revêtue de gloire et de dignité. Hosanna au Fils de David ! La promesse est accomplie : « Lève-toi, resplendis, car ta lumière est venue, et la gloire de l'Eternel s'est levée sur toi... Et les nations marcheront à ta lumière, et les rois, à la splendeur de ton lever » (Es. 60 : 1, 3).
            L'on prend en signe de joie les rameaux, les palmes, les tiges de saule au bord de la rivière, et l'on célèbre la fête ; l'huile et le baume de Galaad ont été versés sur les blessures de la pauvre affligée et les ont guéries ; la captive a vu ses larmes sécher, ses maux prendre fin ; réjouissez-vous, entonnez les chants de louange; que la harpe et la cymbale redisent : « Que tes tentes sont belles, ô Jacob! et tes demeures, ô Israël! » (Nom. 24: 5).
            Plantée dans le sol fertile de Canaan, des fleuves nourriront sa racine qui s'étendra au loin, jamais il ne se trouvera sur elle de feuille jaunie, car la rosée de l'Hermon entretiendra ses rameaux toujours verts. « Qu'est-ce que Dieu a fait? » (Nom. 23: 23), s'écrieront les nations.  « Il a fait de grandes choses pour nous ! », répondra Israël racheté (Ps. 126 : 3).
 
Versets 11-12 - « Je suis descendu au jardin des noisettes, pour voir la verdure de ta vallée, pour voir si la vigne bourgeonne, si les grenadiers s'épanouissent. Sans que je m'en aperçusse, mon âme m'a transporté sur les chars de mon peuple de franche volonté ».
            Il est rare que le maître de la vigne puisse exprimer sa surprise de l'abondance et de la qualité des fruits dans sa vigne! C'est trop fréquemment, hélas! le contraire. Il en a été constamment ainsi d'Israël, comme vigne du Seigneur. Mais ici, heureusement, tout est changé! La grâce brille, la foi triomphe, le Seigneur domine, le peuple regarde vers lui, et compte sur lui seul. Tout est mûr en Juda pour la victoire et pour la gloire.
            Jour béni ! Le Seigneur voit maintenant au milieu de son peuple les fruits mûrs de sa grâce! Son coeur déborde de joie. Ce ne sont plus les scènes du désert, mais le verger fertile, avec ses grenadiers qui poussent leurs bourgeons, ses vignes en fleur, et les fruits de la vallée. Son amour l'emporte vers son peuple, devenu un peuple de franche volonté, au jour de sa puissance, en sainte magnificence (Ps. 110: 3). Le Seigneur est ému en voyant la promptitude de son peuple à le recevoir!
            Dieu agit toujours de cette manière avec l'âme repentante. Nous trouvons dans le Nouveau Testament des scènes nombreuses où sont décrits l'amour et la grâce du Seigneur. Par exemple, quand il regarde à l'alentour pour voir celle qui a touché le bord de son vêtement. Délivrée, la femme a obtenu ce qu'elle désirait; mais il a fallu,  pour la satisfaction du Seigneur, que cette femme entende ces paroles bénies : « Ma fille, ta foi t'a guérie ; va en paix, et sois guérie de ton fléau » (Marc 5 : 25-34).
            Dès que le pauvre aveugle mendiant, assis au bord du chemin, implore sa compassion, le Fils de David s'arrête. « Et Jésus, s'étant arrêté, ordonna qu'on le lui amenât, et comme il s'approchait, il l'interrogea, disant : que veux-tu que je te fasse ? » Dans son dénuement il demande ce dont il sent le besoin : « Seigneur, que je recouvre la vue ». Alors aussitôt, Jésus lui dit : « Recouvre la vue, ta foi t'a guéri » (Luc 18 : 35-43). L'issue de cette scène est glorieuse. Il suit Jésus, glorifie Dieu, et tout le peuple voyant cela donne aussi louange à Dieu.
            Mais la parabole du fils prodigue ressemble plus encore, croyons-nous, à ce que nous présente ici le Cantique des cantiques. La repentance et la misère du pauvre fils prodigue font accourir le père vers lui. « Et comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, et, courant à lui, se jeta à son cou et le couvrit de baisers » (Luc 15 : 20). L'amour du père, et le désir que le fils éprouve de retourner vers lui, tout concourt à cette heureuse rencontre.
            Il en sera ainsi du bien-aimé du Cantique. Les profondes souffrances de son peuple et le désir ardent qu'éprouve le résidu fidèle de voir le Messie, agissent sur ses affections et l'amènent rapidement sur la scène. Prenant en main la cause de son peuple, il le conduit promptement au triomphe et à la gloire.
 
Verset 13 - « Reviens, reviens, Sulamithe! reviens, reviens, et que nous te voyions. - Que verriez-vous dans la Sulamithe? - Comme la danse de deux bandes ».
            Ici encore les vierges expriment en choeur leur admiration. Elles ont le désir de contempler la beauté et la gloire de l'épouse. Celle-ci se promène avec le roi dans le jardin des noisettes. Précieux privilège! Elles l'appellent d'un nouveau nom : «Reviens, reviens, Sulamithe!». Ce nom étant probablement la forme féminine de Salomon, son emploi est significatif. L'union est désormais accomplie, les relations interrompues sont rétablies ; la grâce a opéré dans l'épouse une oeuvre parfaite. Béni soit le nom du Seigneur ! Il peut maintenant se faire connaître pleinement à celle qui reflète vraiment les rayons de sa gloire. Elle est « belle comme la lune, pure comme le soleil ». Elle est établie dans la faveur du roi, et jouit de ses affections.
            Jouissons-nous ainsi des affections de notre Bien-aimé ? Le sang répandu sur la croix procure la paix  parfaite de la conscience ; l'amour qui s'est révélé à la croix est le repos parfait du racheté. Et nous possédons tout cela par la foi !
            Maintenant, d'autres vierges se joignent au choeur, et demandent : «Que verriez-vous dans la Sulamithe? ». La réponse est toute prête : « Comme la danse de deux bandes ». En elle, on voit réunies la belle Thirtsa et l'agréable Jérusalem. La maison de Jacob si longtemps divisée est maintenant réunie sous le règne du Prince de paix. « Et la jalousie d'Ephraïm s'en ira, et les adversaires de Juda seront retranchés ; Ephraïm ne sera pas rempli d'envie contre Juda, et Juda ne sera pas l'adversaire d'Ephraïm » (Es. 11: 13). Le Roi de Salem règne ; les douze tribus sont rétablies, les nations leur sont soumises : tout est paix maintenant. La trompette des combats ne retentit plus, les épées sont forgées en socs, les lances en serpes, et les nations n'apprennent plus la guerre (Es. 2 : 4).