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Le sermon sur la montagne (8)

 
 
Divorce et remariage (Matt. 5 : 31-32)

            Dans son enseignement, le Seigneur aborde des sujets qui sont toujours d'actualité. Ainsi en est-il malheureusement du divorce et du remariage.

               
                        La lettre de divorce

            Il est écrit en Deutéronome 24 : 1-4 : « Si un homme prend une femme et l'épouse, et qu'il arrive qu'elle ne trouve pas grâce à ses yeux, parce qu'il aura trouvé en elle quelque chose de malséant, il écrira pour elle une lettre de divorce, et la lui mettra dans la main, et la renverra hors de sa maison. Et elle sortira de sa maison et s'en ira, et elle pourra être à un autre homme ».
            La mention de la lettre de divorce dans ce passage ne signifie nullement que Dieu avait ordonné le divorce, ou même qu'il l'approuvait. En Matthieu 19 : 8, le Seigneur Jésus explique aux Juifs que Moïse leur avait permis de répudier leurs femmes, à cause de leur « dureté de cœur » ; il ajoute : « mais au commencement (c'est-à-dire selon l'ordre de la création), il n'en était pas ainsi ». Lorsque le peuple d'Israël reçut la Loi, la pratique du divorce par le moyen d'une lettre de divorce existait manifestement déjà. Moïse s'en tint là - peut-être pour protéger une femme d'un homme au cœur dur et insensible qui aurait pu lui infliger de grandes souffrances au cours de leur vie commune.
            Les Juifs avaient interprété cette concession de Deutéronome 24 comme une autorisation de divorcer et un commandement de remettre une lettre de divorce. Ceci ressort également de la question des pharisiens en Matthieu 19 : 7 : « Pourquoi alors Moïse a-t-il commandé de donner une lettre de divorce en la répudiant ? ».

                        Le mariage est une union pour la vie

            A cette légèreté des Juifs - et aujourd'hui celle des chrétiens - quant au divorce, le Seigneur Jésus répond sévèrement : « Mais moi, je vous dis que quiconque répudiera sa femme, si ce n'est pour cause de fornication, l’expose à commettre l’adultère ; et celui qui épousera une femme répudiée commet l’adultère » (Matt. 5 : 32).
            Faisons d'abord remarquer que ces paroles ne concernent pas seulement le mari, mais aussi l'épouse. En Marc 10 : 11-12, le Seigneur, dans le même contexte, mentionne expressément l'épouse : « Et si une femme répudie son mari et en épouse un autre, elle commet l’adultère ».
            Selon la volonté de Dieu, le mariage ne doit pas être rompu. Le Seigneur le dit clairement en Matthieu 19 : 6 : « Donc, ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas ». Ceci n'est pas seulement valable pour les mariages contractés « dans le Seigneur », mais pour tous les mariages. Déjà dans l'Ancien Testament, Dieu avait fait dire aux Juifs qui répudiaient leurs femmes : « Car je hais la répudiation, dit l'Eternel, le Dieu d'Israël » (Mal. 2 : 16).

            D'après l'ordre divin, toute union, pas seulement celle des chrétiens, est valable pour toute la vie. Un divorce est dans tous les cas une manifestation du péché et une déviation de la règle divine. De nos jours, un mariage sur trois ou quatre se solde par un divorce : l'impiété du monde croît aussi dans ce domaine. Un divorce parmi les enfants de Dieu manifeste donc d'une façon particulièrement affligeante la conformité avec le monde !
            Aussi adressons-nous un sérieux conseil aux jeunes croyants : avant de vous marier, assurez-vous par la prière - et en sondant la Parole de Dieu - que le mariage que vous projetez peut vraiment être contracté « dans le Seigneur », c'est-à-dire en accord avec sa volonté (1 Cor. 7 : 39). Un mariage contracté à la légère est valable devant Dieu pour toute la vie, et doit être honoré par chaque conjoint, même s'il implique beaucoup de souffrances. « Que le mariage soit tenu en honneur à tous égards, et le lit conjugal sans souillure; car les fornicateurs et les adultères, Dieu les jugera » (Héb. 13 : 4).

 
                        Le divorce conduit à l'adultère

            Le Seigneur balaie par une seule phrase les déclarations subtiles des scribes : « Quiconque répudiera sa femme… l’expose à commettre l’adultère ». Quelles que soient les fautes et les faiblesses de la femme, celui qui la répudie, c'est-à-dire divorce d'elle, l'expose à se lier par la suite avec un autre homme, ce qui serait une union adultère, preuve que, devant Dieu, la première union existe encore. En l'absence d'infidélité, le mariage contracté devant Dieu et les hommes n'est pas rompu par le divorce - prononcé par des hommes devant un tribunal -, mais plutôt par l'union adultère qui suit ! La même conséquence a lieu quand c'est la femme qui veut divorcer ou en cas de consentement mutuel.
            Le Seigneur ajoute : « …et celui qui épousera une femme répudiée commet l’adultère ». Celui qui épouse une femme divorcée commet l’adultère, selon l'estimation de Dieu, parce qu'il s'introduit dans une union toujours existante pour Lui. En accord avec ces paroles du Seigneur, l'apôtre Paul écrit aux Corinthiens : « Quant à ceux qui sont mariés, je leur enjoins, non pas moi mais le Seigneur : que la femme ne soit pas séparée du mari ; (et si elle est séparée, qu'elle demeure sans être mariée, ou qu'elle se réconcilie avec son mari ;) et que le mari n'abandonne pas sa femme » (1 Cor. 7 : 10-11).

 
                        La seule exception

Nous n'avons pas évoqué jusqu'ici la seule exception admise par le Seigneur Jésus, et qui en exclut toute autre : « Quiconque répudiera sa femme, si ce n'est pour cause de fornication… ». Cette unique exception est absente en Marc 10 : 11-12 et Luc 16 : 18. Nous la retrouvons seulement en Matthieu 19 : 9, sans doute en des termes quelque peu différents : « sauf pour cause de fornication ». L'Ecriture n'entend pas, par le péché de fornication, la seule prostitution, mais toute relation sexuelle extraconjugale. Le Seigneur ne dit pas que la fornication commise par l'un des conjoints doive conduire au divorce, mais que le remariage de l'autre conjoint n'est pas, en cas de divorce, de l'adultère.
            Ceci n'est donc pas un commandement, mais une exception par laquelle Dieu vient à la rencontre de la faiblesse spirituelle ou morale du conjoint trompé. Même le péché d'adultère peut et devrait être pardonné, lorsqu'une confession franche a eu lieu ; il ne doit donc pas obligatoirement conduire au divorce.
            Combien sérieuses, mais aussi claires, sont les paroles de notre Seigneur par rapport au comportement dans son « royaume » ! L'apôtre Paul écrit également que les fornicateurs et les adultères n'hériteront pas du royaume de Dieu (1 Cor. 6 : 9-10 ; Gal. 5 : 19-21 ; Eph. 5 : 5). Se pourrait-il que sa volonté révélée ne s'accomplisse pas dans son royaume ? Alors que le monde dominé par Satan se révolte contre les commandements de Dieu, le désir profond de tous les vrais disciples de Jésus devrait être, non seulement de discerner sa volonté, mais aussi de la faire.

 

                        A. Remmers – article paru dans le « Messager Evangélique » (1994 p. 281-284)

 
 
A suivre