BREVES NOTES SUR L’EVANGILE DE MATTHIEU (28)
1-La résurrection de Jésus : v. 1-14
1.1 Apparition de l’ange du Seigneur (v. 1-4)« Marie de Magdala et l’autre Marie » - celle-ci était la mère de Jacques et de Joses (Marc 15 : 40, 47 ; 16 : 1) - sont venues voir le tombeau de Jésus « sur le tard, le jour du sabbat » (v. 1). La journée juive s’achevait au coucher du soleil (voir Lév. 23 : 32) ; les femmes sont donc venues au tombeau à peine le sabbat passé.
Un tremblement de terre a signalé la mort de Jésus (27 : 51) ; un second tremblement de terre, lors de la descente du ciel d’un ange du Seigneur, proclame sa résurrection (v. 2). Le tombeau avait été scellé, mais l’ange descendu du ciel roule la pierre et s’assied sur elle. En le voyant, les gardes se mettent à trembler et deviennent comme morts (v. 4). Dieu relève le défi des hommes et brise leur puissance.
Le Seigneur Jésus a été ressuscité par la puissance de Dieu, et le tombeau a été ouvert pour que les hommes puissent constater qu’il était vide.
Les femmes voient l’ange et sont, elles aussi, effrayées mais il les rassure aussitôt : « Pour vous, n’ayez pas peur : je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié ; il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez, voyez le lieu où le Seigneur gisait » (v. 5-6). Leur recherche était inutile ; elles auraient dû se souvenir des paroles de Jésus. Il avait annoncé sa résurrection ; son corps n’était plus dans le tombeau. Selon le récit de Jean, les linges sont là et le suaire roulé à part (20 : 6-7).
L’ange ajoute : « Hâtez-vous d’aller dire à ses disciples qu’il est ressuscité des morts. Voici, il va devant vous en Galilée : là vous le verrez ; voilà, je vous l’ai dit » (v. 7). Ces humbles femmes sont envoyées comme messagères : elles doivent se dépêcher d’aller dire aux disciples de se rendre en Galilée où ils rencontreront le Seigneur.
Quelle bonne nouvelle : Il est vivant ! (1 Cor. 15 : 14, 17). Sa résurrection est la preuve qu'il est Fils de Dieu (Rom. 1 : 4), la preuve de la véracité des Ecritures (1 Cor. 15 : 3), la preuve que nous ressusciterons aussi (1 Cor. 15 : 20), la preuve que le Seigneur régnera et jugera (Jean 5 : 21, 22) ; il est notre intercesseur (Rom. 8 : 34). Sa résurrection nous permet de marcher en nouveauté de vie (Rom. 6 : 4). Notre espérance est vivante (1 Pierre 1 : 3) et notre place céleste (Eph. 2 : 6). Sa résurrection est attribuée aux trois personnes de la déité (Rom. 8 : 11 ; 6 : 4 ; Jean 10 : 18 ; Eph. 1 : 19-20). Elle est le fondement de notre foi. Les apôtres étaient « témoins de sa résurrection ».
Malgré leurs sentiments mêlés - de crainte et de joie, les femmes reçoivent la parole de l’ange avec foi et sortent pour obéir. Leur foi est récompensée : le Seigneur ressuscité vient lui-même à leur rencontre (v. 9) ; elles se jettent à ses pieds et adorent ; puis elles poursuivent leur route, comme les messagères du Seigneur et non plus seulement de l’ange. Lors du dernier souper, le Seigneur avait nommé la Galilée comme point de rencontre, et Il le leur confirme. La Galilée des nations a tenu une large place tout au long de son ministère.
Ces femmes qui aimaient le Seigneur et voulaient embaumer son corps ont donc été les premières à voir Jésus ressuscité ; elles se sont réjouies avant même les disciples : ils étaient encore dans le deuil et la crainte.
« N’ayez pas peur ; allez annoncer à mes frères qu’ils aillent en Galilée, et là ils me verront ». Quand on se soumet au Seigneur, Il se manifeste à nous par des rendez-vous intimes. Il va « devant » (v. 7) comme un berger. Ce message de l’ange aux femmes, comme celui du Seigneur, donne la réponse à un besoin réel de tout croyant : voir le Seigneur. Pour y répondre, deux anges sont envoyés aux disciples témoins de l’ascension du Seigneur pour leur dire : « Ce Jésus, qui a été élevé d’avec vous au ciel, viendra de la même manière » (Act. 1 : 11). En attendant le glorieux moment où nous Le verrons comme il est et où nous Lui serons rendus semblables (1 Jean 3 : 2), quel privilège de Le voir par la foi, présent au milieu des siens réunis autour de Lui !
Ces versets forment un contraste frappant avec la scène glorieuse de la résurrection qui précède. Nous voyons jusqu'où peut conduire la haine et l'incrédulité. Gardiens, chefs et anciens cachent la vérité, avec une excuse ridicule qui mériterait la mort (Act. 12 : 19), en employant l'argent comme moyen de persuasion. Tout est fait pour essayer d’empêcher que la vérité de la résurrection du Seigneur vienne au jour. Les chefs du peuple avaient donné trente pièces d’argent à Judas pour s’assurer de la mort de Jésus, mais ils remettent maintenant une « bonne somme d’argent aux soldats», pensant pouvoir ainsi nier la résurrection du Seigneur.
Ce récit s’est répandu parmi les Juifs (v. 15), et les incrédules encore aujourd'hui.
« Quant aux onze disciples, ils se rendirent en Galilée, sur la montagne où Jésus leur avait ordonné d’aller » (v. 16).
Un serviteur de Dieu a écrit : « La parole du Seigneur fait autorité pour le croyant. Sa pensée, une fois connue, devient un ordre et chacune de ses paroles un commandement. Les disciples obéirent et virent le Seigneur alors sur la terre ; mais nous avons ce même privilège dans ce temps où le Seigneur est absent corporellement. Il nous invite lui-même en disant : « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux » (18 : 20). C’est un grand privilège de pouvoir répondre au désir exprimé par Celui qui est mort non seulement pour nous soustraire au jugement de Dieu, mais aussi pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés. Rien n’a plus de force que l’autorité de l’amour qui nous invite à nous rencontrer avec Jésus sur cette terre, en attendant de le faire dans le ciel. Comment pourrions-nous désirer son retour pour être avec lui, et négliger le rassemblement des croyants autour de sa personne ici-bas ? Tous ceux qui répondent au désir exprimé par le Seigneur en se rencontrant là où il a dit qu’il serait, remportent une joie et une bénédiction pour leur âme infiniment plus grandes que ceux qui se réunissent simplement pour entendre un exposé de la Parole ou un « discours » par tel ou tel frère ou prédicateur de leur choix ; car se réunir dans ce but, c’est préférer le serviteur au Maître. Sans doute, le Maître peut se servir d’un frère pour faire éprouver de la bénédiction, mais cette bénédiction se réalisera surtout par ceux qui seront venus chercher premièrement la présence du Seigneur par obéissance à sa Parole et pour répondre au désir de son cœur » (S. P).
Il n’est pas question dans cet Evangile des nombreuses apparitions du Seigneur à Jérusalem. Il montre le passage du royaume du Messie alors en relation avec son peuple sur la terre comme les prophètes l’avaient annoncé, au royaume des cieux dans sa forme mystérieuse actuelle, le Roi étant caché dans les cieux.
C’est à Jérusalem que les disciples devaient recevoir l’Esprit et être baptisés en un seul corps, l’Assemblée, peu de jours après.
Les onze disciples reçoivent leur ordre de mission du Seigneur :
- « Toute autorité m'a été donnée dans le ciel et sur la terre » (v. 18b): Il est le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, c'est Lui qui envoie. Il est le Dieu Tout-puissant.
- « Faites disciples toutes les nations, les baptisant... » (v. 19) : les limites assignées au service, c'est toute la terre ! Baptiser les disciples du baptême chrétien est un ordre du Seigneur. C’est une mission que le résidu pieux d’Israël pourra reprendre après l’enlèvement de l’Église.
- « Leur enseignant à garder tout ce que je vous ai commandé » (v. 20a) : il s’agit de toute la Parole de Dieu « sans préjugé » (1 Tim. 5 : 21 ; Act. 20 : 27). Un disciple reçoit et transmet.
« Et voici, moi je suis avec vous tous les jours, jusqu’à l’achèvement du siècle ». Ces dernières paroles du Seigneur montrent que sa fidélité demeure envers les siens. A la fin de l'évangile comme au commencement (1 : 23), Il est Emmanuel (Dieu avec nous). Tous ceux qui ont cru sont assurés de sa promesse merveilleuse. Que nous puissions tous, amis croyants, en faire l’heureuse expérience, à la gloire de Celui qui nous a tant aimés !